VI- Livre des Traditions, Chapitre Sixième

Traité de Civilisation
Traité de Civilisation

« Coutumes et Climat d'Arven »

La religion

Arven ne connaît pas de Dieu créateur ou de religion. Dans un monde où la magie a jadis régné et où celle-ci tend à revenir, les Arvennois croient plutôt à des forces supérieures et protectrices. Celles-ci ne portent pas de nom et ne demandent pas de culte, au contraire de certains dieux des autres mondes inconnus. Ces forces sont présentes en la Fatalité et le Destin. Toute chose arrive pour une raison, toute vie a une raison d'être. Certains esprits plus ésotériques se plaisent à tenter de lire l'avenir dans les lignes de la main et dans le mouvement des planètes, mais ces sciences étant plus qu'hasardeuses, il est conseillé de ne pas croire toutes les diseuses de bonne aventure qui parsèment les ports d'Ansemer, ou les gitanes mystérieuses aux méthodes douteuses des plus mauvais quartiers d'Euphoria.

La majorité en Arven

L'espérance de vie en Arven est plutôt longue, selon les conditions de vie de chacun. Il est évident qu'un guerrier aura plus de chances de mourir dans la fleur de l'âge que plusieurs pompeux personnages, mais ce type de critère force les choses. Dans la noblesse, l'espérance de vie peut atteindre jusqu'à 80 ans chez les femmes et 75 ans chez les hommes, qu'on suppose plus amataeurs de bonne chère et donc plus sujets aux maux difficiles à soigner. Chez les paysans, l'espérance de vie est d'une soixantaine d'annés pour les femmes et de 55 ans pour les hommes. Les magiciens ont en général une longévité plus élevée que la moyenne, tous critères écartés.

La majorité des hommes s'obtient à 21 ans. Ceux-ci, à cet âge, peuvent donc prendre possession de leurs terres, s'ils le désirent, et sont considérés comme étant pleinement titulaires de leurs biens. S'ils se marient en étant encore mineurs, lesdits biens seront administrés par leurs tuteurs légaux, ou encore par la couronne elle-même. Ils ne sont considérés vieux garçons qu'une fois la trentaine passée, il faut que jeunesse se fasse et que femme se trouve, mais restent toujours en pleine possession de ce qui leur appartient.

La majorité des femmes est plus compliquée. Obtenue plus tard que celle des hommes, à 25 ans, elle ne laisse toutefois que peu de place à une réelle autonomie. Considérée comme des enfants durant toute leur vie, même pendant leur mariage, elles n'ont pas de pouvoir sur leurs biens. Dès l'âge de 30 ans, celles-ci sont considérées vieilles filles.

La place des femmes

Être femme n'est point facile, sur ces terres, encore plus depuis l'avènement d'Augustus. Tandis que leurs camarades masculins se voient très jeunes enseignés aux différentes responsabilités qu'ils auront à accomplir plus tard et beaucoup plus libres de leurs mouvements, celles-ci font figure d'enfant pendant la majeure partie de leur vie. Enfants, elles sont recluses à la maison et apprennent la couture, la cuisine et le ménage pour les plus pauvres, l'art de la conversation et de la politesse pour les nobles.

Adolescentes, elles sont préparées à une future vie rangée avec un homme. La majorité de ces dames étant obtenue à 25 ans, plusieurs tentent de se marier avant pour pouvoir mettre la main plus tôt sur leur héritage, ou à tout le moins ne pas finir vieille fille une fois le court délai de liberté échoué – une honte. Même mariées, les femmes n'ont aucun pouvoir sur leurs possessions et doivent s'en remettre à leur époux pour tout gérer. Elles ont comme tâche de s'occuper du logis et de procréer, deux fonctions auxquelles elles sont reléguées depuis bien des années. Les paysannes se frottent aussi plus souvent au travaux plus difficiles et manuels, comme l'agriculture, tandis que ces nobles dames organisent des réceptions et se déplacent dans celles de leurs consœurs, toujours avec grâce et plaisir.

Seules les veuves ont une liberté et une puissance plus grandes. Devant vivre sans un époux pour les épauler, elles peuvent contrôler leurs biens, ainsi que ceux du défunt, et sont vues comme plus sages que leurs consœurs mariées, ou pire, célibataires.

Le style vestimentaire

Selon leur rang, leurs habitudes et le climat de leur duché, les Arvennois ont un style vestimentaire qui varie énormément, mais qui reste dans les limites du moyenâgeux. Cela dit, quelques constantes restent présentes. Les hommes sont vêtus d'un pantalon, de bottes et d'un haut plus ou moins longs, aux manches traditionnellement longues. Les femmes préfèrent jupes, robes et et hauts, un corset se cachant sous leurs vêtements, si celui-ci n'est pas intégré au vêtement même. En guise de coupe-vent ou de manteau, des capes sont utilisées, ou encore des manteaux longs.

Les paysans et autres pauvres préfèrent les vêtements légers et simples, dans des tissus toutefois résistants. L'argent ne pleut pas nécessairement sur tous et lesdits vêtements sont souvent vieux et rapiécés. Parfois, une toilette plus propre et chère repose dans une armoire ou un coffre, sortie pour les beaux jours. Certains duchés offrent une qualité de vie qui permet des étoffes plus riches et des habillements moins vieux à ses habitants, pour le plus grand bonheur de ceux-ci.

Les guerriers sont généralement vêtus de vêtements très près du corps sous leurs armures, dont les articulations se doivent toujours d'être huilées, pour ne pas réserver de mauvaises surprises. Les cheveux longs sont retenus en tresses, les barbes courtes ou inexistantes, ainsi que les colifichets dont aiment se parer les nobles.

Les domestiques des palais sont habillés très simplement. Il ne faut pas qu'ils se fassent remarquer. Si les cuisiniers et autres hommes de ménage sont généralement sales, ceux que l'on peut voir sont vêtus impeccablement.
La noblesse peut se permettre bien des caprices. Selon leur rang, ils ont accès à une quantité de monnaie non négligeable et n'hésitent généralement pas à se parer des meilleurs tissus, ainsi que des plus beaux joyaux. Certains sont plus discrets, telle la duchesse héritière d'Outrevent qui se pare avec simplicité, mais non sans grâce, tandis que d'autres se plaisent à la démesure, tel le duc de Sombreciel, qui n'hésite pas à jeter une tenue si elle a été portée une fois et n'accorde aucune importance aux choses. Velours, satin, lin, brocart, damart, broderies, feuille d'or, perles, rubis, diamants, saphirs, or et argent, rien n'est de trop pour ces nobles, qui ont à faire aux meilleurs couturiers du royaume.

Le style vestimentaire change beaucoup selon les duchés, le climat étant très changeant et les coutumes encore plus. Par exemple, le peuple d'Erebor se vêt de vêtements colorés dans un style très indien, sauf pour les nomades du désert qui sont enveloppés de la tête aux pieds dans de lourds vêtements qui ne permettent qu'aux yeux de voir. Les Lagrans se plaisent à porter des vêtements dans un style à la romaine. Drapés et voiles légers sont à l'honneur pour ces deux peuples.

Le climat

Grand est le territoire d'Arven et chaque duché a un climat très distinct, selon les éléments qui les entourent. Les voyageurs se doivent donc de prévoir des habits appropriés pour chaque duché visité, au risque sinon de mourir de chaud, ou alors de froid.

Outrevent n'est pas un duché propice à l'agriculture, avec ses terres caillouteuses et dures, et son climat tout aussi peu accueillant. Les hivers sont rudes et le froid semble d'infiltrer jusque dans les os tant l'humidité y est maîtresse. Près de la mer, le climat n'est que plus venteux. L'été, la chaleur est presque caniculaire et il devient difficile de trouver un coin d'ombre inoccupé.

Ansemer semble dur, avec son climat marin, mais est plus doux que d'autres duchés. La température, même en été, reste fraîche, et si les hivers sont très froids, ceux-ci sont toutefois secs. Le vent est omniprésent, peu importe l'endroit où on se trouve, et on n'est jamais à l'abri des rhumatismes dus à la proximité de l'eau.

Lagrance offre une température douce, peu importe le temps de l'année. Même l'hiver semble ne pas avoir de prise sur ses jardins, qui se glacent joliment au lieu de simplement faner. Les Lagrans profitent donc d'hivers doux et d'étés tièdes, ce qui explique leurs habits légers. Les pluies elles-mêmes semblent mesurées.

Erebor et son désert sans fin offre un climat très difficile à vivre pour ceux qui n'y sont pas habitués. Extrêmement chaud le jour, les tempêtes de sable fouettent le visage de ceux qui ne sont pas vêtus correctement. Les nuits, quant à elles, sont glaciales et laissent sortir les bêtes les plus dangereuses.

Cibella n'est pas le duché du commerce pour rien : ses récoltes sont toujours abondantes, en partie grâce à ses terres arables et à son climat idéal. Des saisons ponctuelles et bien marquées, sans être extrêmes, permettent une culture efficace des champs. Les précipitations sont également abondantes.

Nightingale est un duché difficile à vivre, même au plan de la température. Il y fait toujours froid, peu importe la saison, et les terres infertiles ne laissent pas pousser la moindre plante. Les hivers sont interminables et la vie près de la mer n'en est que plus difficile, les vents étant glaciaux et les tempêtes régulières.

Sombreciel est changeant jusque dans ses manifestations climatiques. Ceux qui habitent au sud, près de l'eau, ont droit à un climat venteux et frais, tandis que ceux qui habitent au nord ont la chaleur et la sécheresse d'Erebor. Ceux qui ont choisi de s'installer à l'ouest, près de Lagrance, vivent dans un climat plus doux et tiède, tandis que ceux établis à l'est, aux frontières de Nightingale, vivent également leur climat de froid intense.

Bellifère bénéficie également d'un climat plutôt aride, très sec, le tout sur des terres dures et nues. Le protectorat de Karsh étant également fait de terres désertiques, il fait chaud, mais ce peuple guerrier vit tout de même sous les armures et apprend à supporter la rudesse de la température.