Messages : 378 Je réside : à la tour des Rebelles. Mon allégeance va : à Arven !
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Sujet: Mon fils, ma bataille. Sam 22 Sep - 16:42
Un rire, cristallin, qui s'échappe d'un lointain souvenir comme une colombe quitterait sa cage pour s'élever dans les cieux...
Le bout de parchemin glisse entre mes doigts. Je le fixe, pensif, tandis que je me vois soudain revenu bientôt neuf ans en arrière... En un autre temps, un autre lieu, alors que ma trahison envers l'empereur était encore toute récente...
* * *
« Rhabille toi donc, Selena.. »
Ce rire... Ce rire que je n'oublierais jamais. Cette voix, lascive et douce. Ces gestes et ces si délicieuses caresses. Ce parfum si enivrant...
« Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? »
Un baiser au creux de mon coup, une main qui glisse sur mon torse... Je me lève, me retourne. Elle est magnifique. Un rayon de soleil vient illuminer sa peau mate et parfaite. Elle darde sur moi ses grands yeux noirs. Sa beauté ne saurait se satisfaire d'aucun atours, nul des joyaux pourtant si recherchés de son duchés ne sauraient mettre mieux en valeur ses courbes que la parfaite nudité dans laquelle elle m'apparaît.
Je m'approche d'elle, la prend dans mes bras. Elle me retire mon haut...
Cela fait bientôt un mois que je me suis réfugié ici. Après les premiers temps de révolte passé, il m'a paru évident que je ne pourrais continuer à mener le combat envers Lorgol tant que l'affaire ne serait pas un peu passé. Après quelques petites victoires sur le tyran, nous nous sommes fait violemment écrasés. Beaucoup d'hommes sont morts. J'ai du prendre la fuite comme un lâche. Je suis venu ici pour me faire oublier. J'ai trouvé cette femme qui m'a ouvert ses bras en me reconnaissant. Je sais malheureusement qu'il me faudra bientôt partir. Je ne peux fuir éternellement mes responsabilités. Ma sœur est restée à la cour. Combien de rumeurs ai-je déjà entendu ? Beaucoup voient ma trahison comme le signe tant attendu qu'il faut prendre les armes. Beaucoup sont prêts à me suivre dans mon combat insensé. Le tyran a beaucoup d'ennemis.
Mais aussi beaucoup d'alliés.
Un grand fracas retentit dans l'entrée. La porte vient d'être défoncée. Selena crie. Je me saisit de mon arme. Ils ne sont que cinq. Les épées s'entrechoquent. Le silence se brise en de multiples éclats alors que des cris retentissent. Mon bras se raye d'une grande estafilade de sang. Je continue de me battre, la rage au cœur, qu'importe si je suis seul, qu'importe si je dois mourir. Il ne la toucheront pas.
Je reçois un coup dans le ventre, enfonce mon arme dans celui d'un homme. Le sang gicle, les morts tombent devant mes yeux. Ce n'est pas la première fois que je fais couler le sang, mais j'en ai perdu l'habitude... Un mois que je me berce de l'illusion de cette vie parfaite et calme, loin du monde, loin du malheur...
Je sors victorieux, contemplant les yeux vides le massacre des hommes qui gisent sous mes yeux. Je me retourne. Je croise le regard de ma belle, profondément choquée. Je n'ai pas de mots pour exprimer ma peine.
Avec son aide, nous nettoyons rapidement l'entrée et brûlons les corps.
Nous nous retrouvons à l'extérieur. Elle porte une robe simple et légère, noire et sobre... Je l'embrasse alors, un baiser doux, long, et lourd de sens... Ce baiser sera à jamais le dernier...
« Je reviendrais te chercher... »
Je m'éloigne sur le sable doré du désert. Ils m'ont retrouvé. Je ne peux rester là. Il me faut la protéger. Il me faut partir...
* * *
Je n'ai pourtant, depuis, jamais respecté ma promesse...
Le temps a passé et les combats à mener ont été chaque jour plus dur. Il n'y avait plus de place dans ma vie pour une femme. Pourtant, aujourd'hui, alors que je tiens entre mes doigts le testament de Selena, je regrettes amèrement de ne pas l'avoir eu avec moi toutes ces années.. Finalement, elle n'aurait peut-être pas été moins en sécurité avec moi que chez elle...
Je lis alors les derniers mots du parchemin que je tiens entre mes doigts. Ma tête me tourne. Mes pensées vacillent.
...
Il y a une dernière chose dont je n'ai jamais pu te parler... C'est notre fils. Je l'ai appelé Lior. Il est parfois un peu sauvage mais je suis sûr qu'il te plaira.
Désolée de n'avoir pu t'attendre assez longtemps,
Selena Dunedor
Je me retourne. Il est là, il me regarde de ses grands yeux noirs... Mon fils. Je ne pourrais un seul instant en douter tant il a mon visage, mes traits. Je ne saurais renier cet enfant là, et les temps qui suivront me diront que ce n'est pas que sur un plan physique qu'il me ressemble...
Je retiens une larme de couler. Pour sa mère que j'ai abandonné, pour mon sang qui a été renié, pour les années où je lui ai manqué... C'est décidé, je ne l'abandonnerais pas, quoi qu'il arrive.