InvitéInvité | Sujet: Loreleï Letalis ♣ La Fatalité Mar 19 Fév - 10:07 | |
| Loreleï Letalis Insuline on Bazzart castamere rains on Bazzart castamere rains on Bazzart ft. Holliday Grainger tout premier jour au coeur même d'Arven en apparence 23 d'Arven au Destin et à moi-même la Fatalité, déchue de ses pouvoirs Témoin Je ne bougerai pas. Je ne veux pas bouger. Qu'ils me fassent ce qu'ils veulent, je ne bougerai pas. Je suis assise par terre, en boule, position foetale. Comme un bébé dans le ventre de sa maman. Cette image ne parvient même pas à m'arracher un sourire. Car je n'ai pas de maman, et je n'en ai pas parce que je ne suis pas humaine. "Je ne suis pas humaine, tu m'entends !" criai-je au ciel. Oui Destin, je sais que tu m'entends. Mais tu ne me répondras pas, tu ne feras rien, tu n'agiras pas. Je le sais aussi. Tu me laisseras comme ça, toute seule, sans rien. Plus rien. Rien d'autre que ce corps qui n'est pas le mien, tellement fragile, tellement frêle. Ce petit corps, ce corps minuscule que je ne maîtrise pas, que je ne connais pas, qui m'est étranger. Moi, jadis l'un des forces protectrices d'Arven, déchue. On ne peut même plus parler de déchéance à ce niveau ! Aucun mot n'existe pour décrire une telle injustice. Moi qui connaissais les horizons sans limite, moi qui voyais tout, savais tout, je suis emprisonnée. Personne pour m'apprendre à être humaine. "Je ne suis pas humaine, je ne veux pas être humaine ! Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas..."Je répète cette phrase ainsi, tellement de fois qu'elle en perd tout son sens. Ma voix se brise, mais je continue à murmurer que je ne suis pas humaine. Alors la Folie vient me caresser l'esprit. Doucement, insensiblement, je la sens s'immiscer en moi. Je me recroqueville davantage. Peut-être pour me protéger. Comme si la Folie allait m'agresser physiquement. Une coulée chaude sur mon visage. Je porte la main à ma joue. De l'eau. Des larmes. Ainsi donc, je pleure. La Fatalité pleure. Suis-je donc humaine ? "Je ne suis pas humaine !"Je ne sens plus rien. Je ne pense plus à rien. Je suis vidée. Les larmes coulent, coulent et emportent mes peines. Je ne sens plus rien. Fatigue. Lassitude. Tristesse infinie. Je ne sens plus rien. Je ne sens plus rien. ... "Grrrrrrrouin !" Un grondement terrifiant me tire de ma torpeur. Je sursaute, horrifiée. "Qu'as-tu encore prévu pour moi, Destin ? Ca ne te suffit pas, de me voir si faible, si petite, si ridicule, si..."
"Grrrrrrrouin !" J'ouvre de grands yeux. C'est mon ventre. Mon ventre. Aurais-je donc mal ? Aurais-je donc faim ? Quelle honte ! Mieux vaut mourir que vivre cela. Oui, mieux vaut mourir que d'être humaine. Je suis la Fatalité, je ne tolèrerai pas cela. Je ne bougerai pas. Je ne veux pas bouger. Je vais me laisser mourir, là. C'est très bien. C'est une belle fin, pour la Fatalité. Oui, mais... J'ignore ce qu'est la notion de mort. J'ai vu des morts, j'en ai même provoquées quelques unes. Mais je ne l'ai pas vécu. Qu'est-ce que mourir ? Instinct de survie. Je ne décide plus rien. Je me vois me lever, je ne sais quelle est cette force qui m'anime. Ce n'est pas moi qui contrôle, ce n'est pas moi qui décide. Je veux rester là et mourir. Je veux abandonner, j'en ai assez, assez, je veux mourir ! Et pourtant je me bats. Je me bats comme une humaine, courageusement, et je cherche de toutes mes forces. Faim. Besoin de manger. Je me vois courir, je cours, je ne sais plus qui je suis, qui contrôle, suis-je humaine, ne t'arrête pas, ne t'arrête jamais, cours... Un fruit par terre. Je me jette dessus. Il est sale, plein de boue, à moitié rongé, à moitié pourri, mais je croque dedans, de toutes mes dents. Goût. J'ai goûté quelque chose. Etrange sensation. Indescriptible. J'avale comme je peux. A peine le temps de m'arrêter, je me relève, et je continue ma quête folle, je ne sais pas, je ne sais plus. Hélas, la Fatalité était donc réduite à ces besoins élémentaires. La Fatalité ? Non, désormais, appelez-moi Loreleï. Il était une fois Arven, terre des Hommes. Je suis née en même temps que cet univers. Dès le premier jour, dès la première seconde, j'étais là. Car je suis celle qui était, qui est et qui sera : la Fatalité en personne. Fatalité tellement crainte, Fatalité tellement respectée. Je dirigeais la vie des hommes comme je l'entendais, m'amusant (souvent) à leurs dépens. Rien d'autre ne m'importait que mon propre plaisir. Avec le Destin, nous étions les forces protectrices de la terre des humains, notre pouvoir était sans limite. C'était une époque très drôle, très amusante, divertissante à souhait ! Hélas, la situation a bien changé depuis...
Je me suis donc amusée ainsi, pendant des siècles, des millénaires peut-être, je ne sais plus, je ne compte pas. Le temps n'avait aucune emprise sur moi. J'avais vu des empires se construire et s'effondrer. J'ai assisté à tout cela, ajoutant parfois mon petit grain de sel, mais rien ne m'avait véritablement atteinte. A vrai dire, je ne pensais même pas qu'un changement était possible.
Et pourtant, une nuit, un bal, des morts. Des morts. Une densité énorme de magie, quelque chose de jamais vu. Même moi, la Fatalité, je n'avais jamais été témoin d'un tel déferlement de pouvoir. Que s'était-il passé ? Je connaissais les faits, mais ce sont les conséquences que je ne parviens pas à expliquer... Car je suis devenue humaine. J'ai été enfermée dans une enveloppe charnelle, envoyée parmi les Hommes. J'ai mis énormément de temps à m'habituer à cette nouvelle forme, mais au final, ce changement n'était pas si néfaste que cela. Car je me suis rapprochée des Humains, j'ai pu observer leurs comportements de plus près. Ma curiosité était piquée à vif, et je considérai cet "évènement" comme une expérience enrichissante. Je dois dire que je n'avais jamais été aussi inspirée que lors de ce voyage en Arven pour jouer des tours aux Humains. Mes plus belles idées viennent probablement de cette période fructueuse. Je me suis alors amusée comme jamais !
Mais toutes les bonnes choses ont une fin. C'est un comble qu'il faille rappeler cela à la Fatalité en personne ! Et pourtant... Un petit incident lors d'un mariage (tellement ennuyeux au passage, heureusement que j'étais là pour réveiller cette cérémonie. On aurait vraiment pu croire être à un enterrement, pire, à un anniversaire, tellement il ne se passait rien. Mon action était donc totalement justifiée), une expérience qui a mal tourné. Le Destin a alors sévi. Certes, j'avais probablement besoin d'un petit rappel à l'ordre ; certes, j'avais oublié les règles élémentaires. Mais est-ce que cela méritait une complète privation de magie ? Attention : on ne parle pas d'un vulgaire mage, ou d'un simple Dragon ; on parle de la Fatalité. La Fatalité sans pouvoir, c'est improbable ! C'est illogique ! C'est impossible ! C'est absurde ! Cependant, le Destin n'a pas cédé, et je suis devenue une simple humaine, n'ayant plus rien d'exceptionnel. J'ai alors commencé à errer, car il faut bien se nourrir, mais comment ? A-t-on déjà vu la Fatalité manger ? Non, car la Fatalité ne mange pas. Il m'a fallu improviser, me débrouiller. Je connus alors tous les inconvénients de l'humanité sans les avantages : il fallait subvenir à mes besoins sans que je n'aie jamais appris comment faire. J'étais seule, sans relation, les gens me croyaient folle. Parfois je me demandais moi-même si je n'étais pas folle. Si je n'étais pas une humaine comme les autres, qui aurait rêvé être la Fatalité.
Oui, pour l'instant, je suis impuissante. Pour l'instant. Mais je jure solennellement par le Destin que le jour où je retrouverai mes pouvoirs, la Fatalité se montrera plus fatale que jamais... L'histoire ne fait que commencer. Tu sais ce que sais, une éternité ? Moi je sais, figure-toi. Eh bien, je peux te dire que c'est long. C'est encore plus long quand tu t'ennuies. Et à force de s'ennuyer, on devient ennuyeux. Mais non, ce n'est pas forcément une allusion à notre très cher Destin ! Tu sais, il fait ce qu'il veut, lui, s'il a envie d'être vieux jeu avant l'âge, c'est son choix. Enfin, regarder les Hommes vivre leur petite vie, comme ça, sans rien faire, très peu pour moi. Cela revient à attendre pendant une éternité ; et puis attendre quoi ? A vrai dire, je ne sais même pas à quoi cela correspond, l'Attente. On ne fait pas attendre la Fatalité, alors je n'attends jamais.
Je fais. C'est aussi simple que cela : je fais ce que je veux ! Tu vois, dans mes "pouvoirs", il y a "pouvoir", et quand on peut, autant en profiter ! Alors oui, il faut se distraire de temps en temps, s'amuser un peu. Trop de sérieux tue le sérieux, et ce n'est pas parce qu'on est une force protectrice qu'on ne peut pas rire ! Non mais ! Donc je me fais plaisir, l'éternité est trop longue pour pleurer. Mon terrain de jeu favori ? Arven. Hihi, j'en ris encore ! J'en ai fait de belles, tout de même ! Tellement d'exemples me viennent à l'esprit que je ne saurais comment choisir ma plus belle perle ! Que ferait-on sans moi ? Que serait alors la vie des Humains ? Un long fleuve tranquille, sans doute. Eh bien, non ! Je méprise la tranquillité, la sagesse, la raison ! C'est tellement ennuyeux d'être tranquille, d'être sage, d'être raisonnable. Je laisse cela au Destin.
D'ailleurs, comme il manque d'humour, ce Destin ! Certes, il est de grands équilibres qu'il faut respecter, et tout le blabla habituel, mais c'est bon pour les vieux mages. Les règles ne sont-elles pas faites pour être enfreintes ? Eh bien non, le Grand Destin n'aime pas que l'on s'amuse. Tu veux que je te fasse une confidence ? Je pense qu'il est un peu jaloux : il aimerait être comme moi, savoir s'amuser, savoir rire, mais il ne peut pas. Du coup il se venge sur moi ; en plus je n'ai rien fait de mal ! Enfin, rien d'irréparable. Juste un petit changement de corps pendant un mariage. Mais le Grand Destin n'a pas aimé, et il a décidé quelque chose de... Disproportionné ! Injuste ! Une punition gratuite ! Je te préviens, tu risques d'être choqué en entendant le châtiment auquel il m'a livrée, tellement tout cela semble incroyable : il m'a enlevé mes pouvoirs. Burk, c'est tellement répugnant. Moi, la Fatalité, dans une petite enveloppe charnelle tellement fragile d'humaine - une femme de plus est - sans la moindre once de magie. Tu comprends ce que cela signifie ? Manger, boire, uriner, burk, c'est tellement sale tout cela ! Tellement petit ! Tellement indigne de moi !
Et le pire - oui, je n'ai toujours pas parlé du pire -, ce sont les Humains qui osent me contredire. Oui, cela paraît étonnant, et pourtant, il existe des fous prêts à se brouiller avec la Fatalité. Ils vont regretter, comme ils vont regretter... Je les maudis, je les hais, petits morveux, idiots, stupides, insignifiants, minuscules, espèce d'Humains sans cervelle ! Quand le Destin me rendra mes pouvoirs - un jour, il faudra bien qu'il s'aperçoive de son erreur -, je peux te garantir qu'ils regretteront. Amèrement. Mais pourvu que le Destin se rende rapidement compte de ce terrible malentendu, pourvu qu'il s'en rende compte, pourvu qu'il s'en rende compte... Car si je meurs, qu'adviendra-t-il ? Oui, la Fatalité est humaine maintenant ; comme tout humain elle peut mourir. Tu n'y crois pas ? Moi non plus. Et pourtant, c'est bien le cas. Malheureuse Impatiente Hautaine Mesquine Déterminée Vive Charismatique Armand d'Outrevent Jamie Campbell-Bower Témoins Je détestais mendier. Quelle honte tout de même ! On voyait bien que j'étais mal à l'aise, on voyait bien que là n'était pas ma place, on voyait bien que je n'appartenais pas à ce monde. On le voyait, mais personne n'agissait. Ah, ce que les humains sont faibles, incapables de prendre des décisions dignes et justes ! Les Hommes ont toujours été des pions pour moi, un divertissement comme les autres, et maintenant, j'étais condamnée à dépendre d'eux et de leur soi-disant "bonté". Heureusement, un jour, un Humain rattrapa l'erreur de tous les autres, m'invitant à venir avec lui. Je savais qui il était - ne suis-je pas la Fatalité ? Armand d'Outrevent. Et à vrai dire, il n'avait pas de quoi être fier ! Il était amoureux ! Pfff. Encore plus faible que les autres. Mais les faibles sont souvent bons, et il m'a recueillie, il s'est montré généreux envers ma personne. Je ne comprenais pas pourquoi, quel intérêt avait-il à m'aider ? Il semblait vraiment m'apprécier, il voulait m'aider à retrouver mes pouvoirs, comprendre ce qui m'est arrivé, et il n'était pas homme à mentir. Il a donc fait preuve de gentillesse à mon égard.
Tu sais comme moi que je déteste devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. La Fatalité ne doit rien à personne, encore moins à un Humain ! Alors je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour l'aider, pour payer mes dettes envers lui, le plus rapidement possible. Peut-être que je me suis attachée à lui, je n'en sais rien, c'est tout de même un Humain sympathique - dommage qu'il soit si amoureux -, là n'est pas la question. Je lui rends ce qu'il m'a donné, tout simplement. Comment puis-je le rendre heureux ? Je n'en ai pas la moindre idée, mais je trouverai ! Niamh d'Isle d'Or Saoirse Ronan Calices Mendier, encore et toujours. Heureusement que je ne ressemblais pas à tous ces gueux de mendiants : j'avais de beaux yeux, un port de tête gracieux, des traits nobles. Oui, je détonnais. Certains avaient peur de moi, me considérant comme une sorcière - s'ils savaient la vérité... -, d'autres étaient intrigués, d'autres enfin voulaient m'aider. Niamh fait partie de cette catégorie. Elle était même plus fidèle que les autres pour ce qui était de me nourrir ! Elle venait au moins une fois par jour, pour me faire la conversation, pour me donner de quoi manger. Si je suis encore en vie, c'est probablement grâce à elle. Alors oui, quand je récupérerai mes pouvoirs, elle fera partie des rares privilégiés de la Fatalité, le reste du monde étant peuplé de crétins. Jusque là, je pensais que les Hommes étaient majoritairement fréquentables, mais je me rends compte que c'est l'inverse : tous des idiots, en dehors de quelques uns. Niamh était de ceux-là, ceux qui étaient corrects. Ah, petite Niamh, si j'avais été humaine, nous nous serions bien entendues ! Mais je ne suis pas humaine, dommage ! ... Moi, c'est Emilie comme la fameuse Emilie Jolie. J'ai 16 ans, je suis donc lycéenne. Sur PRD, je suis sugar plum fairy, et je suis tombée sur votre forum il y a un petit moment déjà. Jusqu'à ce jour, je n'ai jamais osé m'inscrire, parce que SI, vous faites peur ! :p Mais aujourd'hui je suis une grande fille, donc me voilà ! Et je suis timide aussi, je reprends tout doucement le RPG, donc faut être gentil avec moi ! Bof. C'est moyen quoi. Je rigole ! Il roxxx votre forum ! Sinon je ne serais pas là... Et le dragon qui vole, eh bah je l'aime. :) Et j'adore les pages qui se tournent aussi...
Dernière édition par Loreleï Letalis le Ven 22 Fév - 2:59, édité 24 fois |
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