Assis dans un bar miteux et buvant à grande gorgé une boisson dont il a déjà oublié le nom, Melsant se repose de sa journée. Il aurait aimé comprendre ce qui avait poussé Mélisande à le quitter la nuit dernière. Une présence féminine vint s’asseoir à côté de lui, sûrement intriguée par son air triste. « La maison offre un verre à tous ceux qui sourient. » Comme technique d’approche on avait vu mieux. Melsant relève la tête et plante son regard dans celui de la jeune femme. C’est un regard dur et plein de haine, mais aussi un regard doux et désespéré. Les yeux de la demoiselle sont interrogateurs, elle aimerait comprendre, seulement qui le pourrait ? Melsant est un homme dur, qui aime se battre depuis tout petit, son père lui a appris cet art et il en a fait sa vie. Il est violent sur le terrain, agressif contre un adversaire bien formé, mais loyal et honnête. Il joue avec la vie, se bat contre la mort mais je triche jamais. C’est ce qui fait sa force et sa droiture. Il respecte les instructions de son père et se rattache à lui chaque fois qu’il sent qu’il perd le contrôle. Il doit être fort comme on le lui a appris, mais son rôle d’aîné est lourd à porter. Dans ses mains résident la force qu’il leur faudra à tous pour vaincre ce mauvais Lord, pour se battre en bon Séverac. Il est obligé d’utiliser un faux nom alors qu’il aimerait clamer à tous combien sa famille est forte. Impatient mais pas téméraire, il use de sa force intellectuelle transmise par sa famille pour agir en bonne et due forme. Se battre oui, mais avec noblesse. Vaincre oui, mais avec droite. Avancer oui, mais sans un regard vers l’arrière. L’éducation de Melsant n’est pas à refaire car il a bien appris et suivit les conseils à la lettre, mais maintenant qu’il ne peut compter que sur lui-même pour être un homme juste et bon, le challenge est plus élevé, mais son espoir en sa famille rend les choses possibles.