Groupe 1

Que l'instant s'arrête, puisque tout disparaît devant moi, je suis transporté, appelé par mon Roi. La vivacité du moment s'efface et je réapparais dans les ténèbres de nuée, ma cape noir virevoltant dans le vent froid et glacé, le masque de la nuit apposé sur le visage du malin que je suis. Beau parleur, charmeur par les mots, je suis le Pion Noir de la Rose Écarlate. Que l'on craigne ma colère, car la petitesse de ma renommée n'est point comparable au venin de mon franc parlé. Nous sommes tous là, Noirs et Blancs bien présent, entre les murs vibrant de magie. Que faisons nous là, je m'interroge, mais le fait que tous nous soyons rassemblé me fait penser par bien des aspects que nous allions peut être avancer, dans notre quête, notre but, notre combat.

Les choix se présentent, c'est le Destin qui nous guide, mais lequel est le bon chemin, de toutes ces routes et voix qui se présentent devant nos pas ? Moi le si bavard, le si bon parleur, je fais montre de silence. Et pourtant, il faudra nous séparer, des douze champions de la Rose, nous ne pourrons rester uni dans cette quête pour laquelle nous sommes ici.

Tonnerre vibre d'une force dans mes mains, et j'entends son chant en soif de sang. Un dragon. Mes pas m'éloignent des autres, je franchis la ligne et me sépare de mes alliés. Je sais où aller maintenant, et prie le Destin de favoriser mon chemin, car la quête des dragons n'est point la moins dangereuse.

GROUPE N°2

L'ombre frémit, vibre et frissonne – son chevaucheur spectral est là, tiré soudain du sommeil lorsque la magie du Destin l'a éveillé. Son écrin ne se manifeste pas – totalement lové en lui, leurs personnalités s'accordent et le Cavalier, serein, salue d'un profond signe de tête ses frères et sœurs d'armes. Croc-du-Matin dans une main, Croc-du-Soir dans l'autre, il parcourt du regard la pièce dans laquelle ils sont. La Tourelle de la Rose, a dit le Destin – pièce étroite, sous un plafond vertigineux et pointu. Pas de murs, du moins pas vraiment : les fenêtres percées dans la maçonnerie sont larges et les sièges placés devant incitent à s'y installer pour dévorer des yeux. Rengainant les Aspects du Châtiment, le Cavalier s'y assied, attendant que ses compagnons décident de quel côté orienter leurs pas.

Le courant magique fluctuant de la Rose Noire vibre autour de lui – il sent la rage de sa Reine, l'engagement de son Roi, la curiosité de sa sœur la Tour, la démence du Fou son frère, la détermination du Pion. Qu'est-il, lui, le Cavalier, sinon le danseur des ombres qui chevauche la brume dans l'obscurité ?

« J'irai dans les bibliothèques, mes frères, mes sœurs. Sûrement renferment-elles des indices sur les reliques et la manière de les détruire. »

C'est ainsi qu'il s'engage dans les couloirs, du pas rapide des messagers.

Groupe 1

Un décor connu et l’instant suivant la Rose Écarlate au complet. La Tour Blanche porte son masque, revêtue des étoffes claires qui la caractérise. Mais elle ne s’encombrera pas de l’inutile. Soupir frémit sous ses doigts.
D’un geste rapide, il salue l’assemblée, la Rose au grand complet. La Tour sent le poids de leur décision mais jamais elle n’a tourné le dos.

La Tour attend les premières décisions. Les Noirs font les premiers pas, comme souvent. Elle se lève, gardant toujours Soupir proche de ses mains. Son souhait n’est pas de l’utiliser mais bel et bien de poursuivre la quête de la Rose. Il serait idiot de baisser la garde.

Elle s’incline à nouveau et suit le chemin qu’à emprunté quelques instants plus tôt le Pion Noir. La piste est bonne, elle approuve la décision du Pion.

Groupe 1

Un froissement, et le Pion Blanc prit sa place, silencieux et attentif à la raison pour laquelle la Rose Écarlate avait été convoquée. Des prémices du sommeil, il fut tiré par l’appel fort, puissant, incontestable du Destin. Pas un mot de sa part. L’attente calme et patiente de la tâche à accomplir.

Un frémissement, un seul. Une entaille d’Expiation sur son bras. Il entend et ressent la magie autour de lui, il écoute. Il sait où aller, où il saura être utile. Le chemin se révèle à lui, à la suite de son homologue Noir, et de la Tour.

GROUPE N°3

La nuit le tire de ses songes. Il n'était pas prévu qu'il sorte, il n'avait pas choisi, et pourtant le Roi Blanc se retrouvait en un instant porté dans la sombre tourelle de la tour de la Rose, couronné et immaculé de la lumière de son âme et son cœur. Ce ne sont pas les appels des enfants d'Arven qui l'ont fait sortir de son sommeil, mais l'appel d'une Puissance bien plus grande. C'est le Destin qui ce soir a réuni les enfants de la lumière et des ténèbres pour mener à bien les recherches décisives de cette guerre. La salle où ils furent tous amenée était voutée, lumineuse, les fenêtres en hauteur sur les murs laissaient passer les rayons céleste. Au centre, des sièges, où certains s'y posèrent. Le Roi Blanc parcouru du regard l'assemblée de la Rose rassemblée, posa des yeux bienveillants sur sa reine avant de les détourner vers le Fou Noir, et finalement sur chacun d'entre ses frères et sœurs.

L'énergie de la magie vibrait, chantait et flottait entre tous ces êtres d'un temps ancien. Chacun choisissaient sa route, son chemin. Ô Obéron, par où iras tu, le sais tu ? « J'irais à la recherche de la tour de l'archimage, peut être là bas trouverons nous des indices et de l'aide. » Oui, c'est par là que  guideront ses pas, tout comme sa lumière guidera tous ceux qui viendrons pour suivre le Roi. Le piège est peut-être grand, le danger bien présent, mais rien n'est jamais donné. Et parfois, il est besoin d'un sacrifié.

GROUPE N°3

Dragonvale la belle. Dragonvale la magnifique dont les tours s'envolent, dont les arches s'entrelacent vers le ciel. Dragonvale, siège séculier de toute magie et repères des plus dangereux ennemis que l'humanité ait eu à craindre. La Reine Blanche lève les yeux vers le décor majestueux qui lui fait face. Elle vibre au rythme de ce lieu de magie, elle vibre au rythme de ses compagnons de lutte, tous rassemblés en ces lieux, appelés par leurs souverains, Obéron et Hypérion. Roi Noir et Roi Blanc.

Son Roi. D'un sourire, d'un geste, elle encourage les départs successifs de ses consœurs qui s'en vont chercher de part et d'autre quelque indice susceptible de guider leur lutte. Mais elle ne bouge pas, attendant de son majestueux époux, de ce roi couronné qu'elle a aimé par delà les siècles, qu'il emprunte à son tour un chemin. Alors seulement, venant poser sa main gantée de blanc sur le poing fermé de son Roi, elle se met en marche, sage silhouette aux armes dissimulées, voile blanc éclatant de pureté sous lequel les traits sont plus déterminés que jamais.

Groupe 3

Dans le sifflement de sa corde tendue, flèche encochée prête à s'envoler, Vespéral chante à ma main. Je dormais – je dormais, mon écrin dormait aussi, et ce n'est pas elle qui m'a appelé. Où sommes-nous, quel est le danger, qui m'a invoqué ? Rapidement, je fais le tour de la pièce, et la vue par les fenêtres me renseigne : j'ai suffisamment entendu parler de Dragonvale pour reconnaître l'académie et ses mystères. Tout n'est que tours, vrilles et passerelles – un instant, mon esprit s'étourdit de tant de grandeur, avant que l'enthousiasme ne prenne le pas. J'aimerais pouvoir m'envoler par cette fenêtre – je joue un moment avec l'idée d'en escalader le rebord, attiré par cet appel du vide obsédant, avant que la voix du Roi Blanc ne me tire de ma rêverie. En moi, l'enfant qui m'a prêté son corps se crispe et se détend, traversée par un flot d'émotions contradictoires, et j'attache mes pas sans mot dire à ceux de ce Roi qui n'est pas couronné de l'or des Noirs, mais de l'argent des Blancs. Sa Reine le rejoint, et ensemble nous partons vers la tour de l'Archimage – Vespéral à ma main, je tire assurance de la puissance magique qui court entre les pièces de la Rose et le Courroux des Etoiles.

GROUPE 4

Peur. Incompréhension. La Reine frémit – elle dormait, paisible et sereine, dans les tréfonds de l'esprit de son écrin, éternelle et immuable, Astrée assoupie au cœur de l'être qui l'a accueillie. Elle dormait – et la voilà éveillée, violemment, tirée de son sommeil par l'appel brutal du Destin. Le lieu où l'a attirée, elle le reconnaît : elle le sent vibrer autour d'elle, chargé de magie, immense et monumental, impressionnant et colossal. Ce lieu c'est Dragonvale – l'angoisse mêlée de rage contre les Dragons tourbillonne dans les brumes de son esprit, et Ordalie chante une note claire en sortant du fourreau niché entre ses épaules. Le regard de la Reine passe sur les détails de l'architecture – les hautes fenêtres ouvertes au vent, les montagnes dans le lointain, les dorures des sculptures dans ls veines du bois. Sa fureur résonne dans le réseau magique qui unit la Rose Noire et la Rose Blanche – elle vibre, elle s'enflamme, alors que la Reine s'indigne et s'embrase, nourrissant Ordalie de son courroux.
Alors la Reine s'en va, déterminée à interroger l'esprit de celui pour lequel ils sont venus, pour entendre de la bouche de celui qui a créé les reliques comment les détruire. Où est Sartorien ? La Reine n'en sait rien, mais elle le trouvera, et la suivre qui voudra.

GROUPE 4

C'est la Tour Noire qui se lève, des songes d'un sommeil léger, elle venait juste de s'endormir quand le Destin a décidé de l'emmener. Elle se lève, dans cette immense salle, vêtue par la nuit de ses long habits, symbole de la Rose Noire, masquée comme ses alliés, ses amis, ses frères et sœurs, ceux avec qui elle se bat pour protéger et défendre l'humanité, pour sa part non dans la force de son bras, mais dans la sagacité de son esprit vif et curieux apte à surveiller le monde et Arven en entier. Elle se glisse dans chaque recoins, les murmures sont siens et ses yeux voient l'immensité, le tout retenu dans son esprit vivace et rythmé par son désir de mettre un terme aux atrocités. La Tour Noire est maligne, futée, et fera de son mieux pour aider, car c'est là le but de son retour.

Tous ici ce soir son présent, les douze de la Rose, Blancs comme Noirs. La sage Tour ressent les siens, leurs forces, leur colère, la puissance de leur détermination et les choix de leur cœur dans la grande Dragonvale. C'est là qu'ils étaient tous rassemblés, il n'avait fallu à la Tour qu'un regard aux alentours pour le deviner. Silencieuse, elle observe ses frères et sœurs faire leur chemin. D'un côté se rassemblent les Pions et sa consœur la Tour Blanche. De l'autre, en solitaire, se démarque le Cavalier Noir. Le fier souverain des Blancs et sa Reine accompagnés du Fou Noir frétillant. Enfin, sa Reine, la grande et majestueuse, elle aussi d'un pas décidé s'éloigne vers qui sait quels danger. La Tour ne craint pas pour sa Reine, sa colère est palpable, et son pouvoir est immense. Pourtant, ses pas emboitent les siens, et la Tour Noire viendra tenir le fer avec sa souveraine. C'est ainsi le choix qu'elle fait. Car la Tour Noire est sage, et non moins aux sens affutés.

GROUPE N°2

Le Roi Noir ne dormait pas – c'est dans un souffle qu'il a répondu à l'appel. À la tourelle de la Rose, là où tous se réunissent, là où la magie vibre au même rythme que les respirations des Dragons. Cette nuit sauront-ils, pourront-ils enfin. Leurs cœurs battent à l'unisson, unis dans cette quête.

Ce sont les Noirs qui bougent les premiers; les Blancs ont toujours eu le droit du premier tour, mais leurs sombres confrères ont toujours eu le mouvement impulsif. Et eux la grâce de ne point s'emporter. Pourtant, le Roi Noir ne bouge pas. Il observe. Tous sont là. Tous sont réunis. Il se sent vibrer, vibrer de fierté, alors que les êtres se séparent et que les chemins se tracent. Lui-même hésite. Le Roi Noir voit le Cavalier Noir quitter vers les bibliothèques, où un savoir millénaire est caché. N'attend que leurs regards, que leurs mains, pour révéler leurs secrets. Et de l'autre côté, voit-il sa Reine, son Astrée, quitter sans annoncer son départ. Il sent, pourtant, son esprit caresse le sien et de sa fureur il s'abreuve. Vers Sartorien elle part. Non seule, puisque la Tour Noire la suit. Le Roi Noir a confiance que sa Tour saura contenir sa Reine, la soutenir, être aussi sage que vive. Pourtant, il craint. Elle vibre, elle s'enflamme, et Ordalie chante entre ses mains. Hypérion hésite. Ordalie chante là où Secret murmure, et son cœur flanche là où son esprit doit jouer. Le Roi Noir est réfléchi, mais il est également faillible.

Son regard reste fixé sur le dos de sa Reine, alors qu'il emboîte pourtant le pas au Cavalier Noir. Son esprit sera plus justement demandé aux bibliothèques et il suffira d'un bruissement, d'un cri, d'un souffle désordonné, pour qu'il s'envole aider le frère ou la sœur en détresse. Son esprit étreint celui d'Astrée, une dernière caresse avant que sa silhouette disparaisse.

GROUPE 4

L’appel du Destin. Fort, puissant et inaltérable. Dans l’instant, le Cavalier Blanc est là. Dans la lumière du soir semble briller un instant derrière lui l’ombre de clarté du Destrier des Blancs, reflétant dans les titanesques carreaux de la tourelle l’éclat aveuglant de l’étalon qui progressivement s’efface comme les vagues réminiscences d’un rêve éveillé.

Le Cavalier Blanc est là, droit et fier, Danseuse dignement portée à son côté. Il est prêt, ce soir, à s’en servir, mais son souhait le plus cher est de ne point avoir à le faire. Entouré de ses pairs, les Blancs comme les Noirs qui ce soir ont répondu à l’appel, le Cavalier Blanc se perd un instant dans la contemplation de cette tour vertigineuse et de la vue hypnotisante que laissent admirer les immenses ouvertures. Dragonvale, lieu de magie à la suprême beauté créé jadis par un Pacte entre Humains et Dragons, lieu de rêve inconstant défiant toutes les lois de la réalité. C’est ici qu’ils sont aujourd’hui rassemblés, tous, pour la première fois depuis bien longtemps. Alors que des événements ont bousculé le temps et l’ordre des choses, ils sont réapparus sur cette terre, dans l’espoir d’empêcher que ne soit brisé le Pacte scellé jadis.

Déjà, les groupes se forment, les Noirs se décident, les Blancs leur emboîtent le pas. Le Cavalier Blanc croise le regard de son Roi Noir, fixé sur sa Reine, accompagné seulement de sa Tour. Seulement, il part avec son Cavalier explorer les bibliothèques, là où sa présence sera sans aucun doute requise. Un instant, le Cavalier Blanc se questionne sur la direction à prendre, sur quel groupe pourrait avoir besoin de son aide. Puis il se décide, s’il ne craint pas pour la vie de la Reine Noire et la Tour Noire, qui pourra se défendre contre tout danger, il sait que chacun des groupes saura se débrouiller. Ce n’est donc que sa curiosité et son cœur qui le pousse à suive les pas de ces deux membres de la Rose Noire, pour aller réveiller et interroger un esprit depuis longtemps endormi, un esprit qui saura peut-être les guider vers l’objet de leur quête.

GROUPE N°2/A

Ils avancent, Roi Noir et Cavalier Noir, et lorsqu'ils s'arrêtent, c'est devant la première des bibliothèques. Pourtant, il n'y en a pas qu'une et les pièces le savent. C'est ici, devant la Bibliothèque Bleue, qu'ils doivent choisir. Peut-être même se séparer. Il observe les portes de la première bibliothèque, sans les passer. Sans s'y avancer. Elles sont au nombre de quatre. Il le sait, Dragonvale le lui a soufflé, rappelé, alors que son esprit vagabonde dans l'institut, à la recherche de la clé de leur destin. Quatre lieux si différents, dont les sujets, les connaissances, se chevauchent, se fracassent, se complètent et s'alimentent. Où donc iront-ils ? Le bleu de la magie primaire, le vert des sortilèges, le jaune des Familiers et le rouge du sang. Le bleu élémentaire, le vert sous toutes ses formes, le jaune de l'unité et le rouge du sacrifice.

Son visage se tourne vers celui du Cavalier. Son regard est encore dans le lointain. Il regarde Astrée sans la voir. Il sait quelle bibliothèque il ne peut aller visiter. Celle qu'il désirerait tant regarder, pourtant. Ses propres yeux ne pourront s'y aventurer, mais ceux de son Cavalier sauront le faire. Le Cavalier Noir chevauche les ombres et son coup surprend. Il ira seul. Enfin ses yeux se baissent et il regarde son frère, son enfant, son compère, avec cette confiance tranquille qui est sienne. Sa voix résonne entre les murs, alors qu'il murmure à peine :

" Allez vers la Bibliothèque Rouge. "

Et lui, où ira-t-il ? Son esprit saute encore de possibilités en possibilités, hésite. Tout est invitant. Tout est mystérieux. Tout savoir est bon. Tout savoir mérite d'être connu. A-t-il envoyé son Cavalier à la mort par simple désir de comprendre, enfin ? Par ce cœur éternellement meurtri qui est le sien ? Son confrère est parti, il est seul avec ses réflexions. Hypérion se tourne vers la bleue. C'est là qu'il ira.

Groupe n°1/A

La Tour Blanche a suivi mais cette fois, c’est elle qui prend la main.

Arrivée face à ce flanc de montagnes peuplé de quelques dragons. Quatre dragons… Face à eux, elle choisit de se diriger vers celui à l’air lointain, presque absent. Qu’à cela ne tienne. La Tour Blanche est patiente, pas plus sage qu’un autre membre de la Rose mais elle n’est pas prompte à l’emportement ni sujette à la colère et l’agacement. Alors la Tour va vers ce dragon faisant un geste de la tête à ses compagnons. Peut-être suivront-ils, peut-être pas.

Toujours est-il que la Tour Blanche reste sur ses gardes. Ils sont dans le Nid des Dragons, ni plus ni moins et la prudence est mère de sûreté. Un pas après l’autre, elle avance prudemment jusqu’à parvenir non loin du dragon à qui elle a décidé de s’adresser.

Nul n’a rien sans rien alors la Tour s’incline légèrement par respect tout en gardant un œil perçant rivé sur la bête immense face à elle. La politesse reste un bon moyen d’engager une conversation mais pas sans prudence, jamais.

Elle salue son interlocuteur.

« Bonjour Stellaire. » Point d’étoiles dans le ciel à cette heure, peut-être parviendra-t-il à focaliser son attention sur la Tour. Peut-être… « Vous n’ignorez pas la présence de mes frères et sœurs. Aussi, j’irai droit au but. Nous cherchons, comme vous certaines réponses à propos des reliques. »

GROUPE N°4/A

Sartorien Nightingale… Le Premier Magicien d’Eilenn, le premier Archimage de Dragonvale, celui même qui avec l’aide du Grand Conseil des Mages et de l’aide de Sage a jadis scellé le Pacte et créé la Clé Draconique. Qui mieux que lui pourrait nous indiquer où trouver cette Relique qui se cache en son éternelle demeure ?

Nous hésitons sur la direction à prendre. Je décide de prendre ma propre décision.

« Je pars me recueillir sur sa tombe. Peut-être son esprit entendra-t-il mes prières et acceptera-t-il de revenir un instant de notre côté pour nous fournir quelque conseil. Puisse la Mort redonner pour un instant à la Vie cette âme si puissante qui détient tant de secrets. »

Je m’apprête donc à me diriger vers les catacombes, priant Dragonvale de me guider vers l’endroit où demeure pour l’éternité le corps chargé de magie de l’Archimage.

Groupe 3/A

La voie s'ouvre devant les pas du souverain. Instinctivement, il se sent porter vers le chemin qu'il a choisi. A son esprit se matérialise l'immense tour de l'Archimage, celle la même impénétrable et dont l'aura semblait éclater de puissance, mêlé à la dangerosité d'une réputation de mort. C'était du moins ce que ressentait le Roi Blanc marchant droit vers ce que le Destin avait choisi. Il avait su cependant, à l'instant où son esprit y avait réfléchi, que rien ne serait sans risque. Cela ne l'empêchait pas de penser à ses frères et sœurs d'armes et espérer que leur chemin serait couronné de succès, si par malheur eux devaient échouer.

Le bras fort, il soutient sa reine, dont l'éclat brille à l'unisson du sien. Et c'est par les deux fous qu'ils sont ce soir accompagné pour cette mission dangereuse. Couronné de l'argent, il guide son groupe par l'instinct qui le pousse, et les voilà qui arrivent, arrêtés par une porte de bois à l'aspect solide, et pourtant si innocent. Que convenait-il de faire ? Tout cela semblait bien facile, et il espérait que rien ne vienne blesser sa reine et ses deux alliés. Par les Puissances, si l'un devait être touché, il préférait que ce soit lui. Il recula, devant sa reine il se posta, et annonça au groupe : « Ne vous éloignez pas. »

Puis, il avança le bras, prêt à frapper la porte doucement. Même si cela n'enlevait pas le mauvais pressentiment.

Groupe n°1/B

Le sang continue de couler lentement, en un bruit répétitif, alors que le Pion Blanc suit ses coéquipiers. Le seul bruit qui perce le silence qui entoure ces trois pièces réunies sur ce flanc de montagne, lequel offre une vue splendide sur les lieux. Mais il n’est pas le moment d’observer ces paysages enchanteurs.

Une tâche plus noble et plus pressante vous est confiée, des dragons vous attendent. Le Pion Blanc les dévisage, sans véhémence, alors que sa camarade la Tour se dirige vers l’un d’entre eux. Alors seulement, le Pion s’avance aussi, lentement, vers celui nommé Géhenne. Est-ce un choix avisé, est-ce une erreur ? Seul l’avenir pourra le lui dire.

Il adresse un simple signe de tête, bien que porteur de respect, à l’égard de ces créatures dangereuses. Ne pas le faire serait de l’inconscience, et faire plus sera baisser inconsciemment sa garde.

« Enchanté, noble dragon. Vous devez savoir qui je suis, ce que je représente, et la raison pour laquelle je me trouve ici. Que pouvez-vous me confier, que désirez-vous me confier? »

Il savait son comportement risqué et peut-être déplaisant mais il savait aussi ne pas être en mesure de masquer son identité. L’honnêteté était la seule option qui s’offrait à lui et peu en importait les conséquences. Son rôle était de prendre soin des gens  et s’il devait affronter les dangers pour cela, il le ferait.

Groupe n°1/B

Mon pas est le moins léger, mais surement le plus déterminé. En moi vibre la puissance de Tonnerre, et le souvenir d'une vie passé. Je me rappelle de ces jours de ténèbres que nous avons traversé, à chasser et survivre pour l'humanité. De nos vies que nous avons donné, c'est la paix que nous avons récupéré. Je ne suis qu'un pion, je suis l'ombre, le discret, mais comme l'on dit, n'est-ce pas du moins connu qu'il faut se méfier ? Je ne suis point vil, point fourbe, j'obéis, je conseil, mais je n'ordonne pas. Car ce n'est pas moi qui suis au devant de la scène. Je me plais ici bas, et ma vie, je la donne pour protéger mes amis, mes frères, mes sœurs, mes alliés, et Arven tout entier. C'est pour cela que nous sommes revenu, c'est pour cela que nous dirigeons nos pas entre les murs de l'Acadamie.

Cette affirmation n'est plus tout à fait vrai, car c'est la majesté des montagnes qui illuminent l'horizon. Et là bas que nous trouverons le nid des dragons. Nous sommes trois. Trois à marcher vers le danger. Trois fous à rencontrer la mort de plein pieds. Et pourtant, c'est par là que nous allons sans sourciller. La Tour Blanche est la première à nous quitter, je lui adresse un signe de la tête, poindre le respect, je souhaite pour elle toute la chance dans son entreprise. Mon homologue ne tarde pas à choisir son propre chemin, il ne reste plus que le mien. J'emboite son pas. Il est le premier à parler devant l'immense créature. Mon bras tend prendre l'arme, de manière à poser menace, mais ce n'est guère diplomate. Je suis de la Rose Noire, mon ardeur est à la hauteur de la violence de mon cœur. Je suis le bras armé, à n'en point douter.

Mieux vaut pour l'instant laisser le Blanc s'exprimer. Le tout est que je reste à son côté.

Groupe n°4/B

Pesant est le silence dans ce groupe, la Tour Noire le sent, et elle n'est sans doute pas la seule à le remarquer. Elle ne fait mot, se contente de noter tous ces détails en tête. Elle reste près de sa Reine, même si elle à le sentiment que bientôt leurs chemins allaient se séparer. C'est joint à elles le brillant Cavalier Blanc de la Rose, à qui la Tour adressa un salut discret, pas déplu qu'une autre recrue s'ajoute à leur rang.

Curieuse, la Tour Noire pose son regard partout. Elle aime s'intéresser à ces murs ouvragés, les sols personnalisés aux incrustations particulières et aux couleurs qui semblaient si belles même malgré la pénombre. Elle aurait aimé voir tout cela de plein jour. Elle s'émerveille, car Dragonvale est d'une beauté resplendissante. Ô combien ce n'est pas le moment de s'y intéresser, il est dans les mœurs de la Tour de ne laisser aucun détails lui échapper. Sa vigilance n'est pas moins en alerte. Cavalier Blanc, pourquoi nous quittes-tu ? Es-tu bien certain de la sureté de ton acte ?

« Prenez garde Blanc Cavalier, ne faites pas de choses inconsidérées. Ce puissant esprit pourrait ne pas être le seul à entendre vos prières. »

Bénédiction des yeux du monde, des oreilles d'Arven, elle le salut une nouvelle fois, elle compte sur lui, a confiance en sa sagesse. Maintenant, la Tour s'interroge, et c'est à son elle de voir où elle veut aller. Sa Reine ne semble pas décider, aussi, elle la dépasse, prend la direction du bureau de l'Archimage.

« J'irais recueillir des informations dans son bureau. Ma Reine. »

Elle s'incline humblement avant de reprendre son chemin. Peut être, à défaut d'y trouver son esprit, tomberait-elle sur quelques informations intéressantes et qui pourraient venir en aide à la Rose.

GROUPE 4/C

Elle s'avance dans les couloirs, sombre et funeste, la Reine Noire maniant Ordalie qui frémit à son poing. Assoiffé de sang, le Courroux du destin – il y a des Dragons non loin, et tant la Reine que sa lame brûlent de les pourfendre, avec leurs adorateurs naïfs qui se pressent autour d'eux, avides de leur savoir dévoyé. Ne voient-ils donc pas combien les Dragons sont dévoyés, emplis de paroles malsonnantes, des échos fétides d'un temps depuis longtemps oublié ? Où est Sartorien, où est celui qui les a enchaînés, il y a déjà huit cents années ? La Reine n'en sait rien, alors elle erre, sans but, dans l'infinité des couloirs, sourde à tout autre son que la pulsation puissante de la magie à ses oreilles, et à la discrète vibration vigilante du Roi Noir, là, quelque part, tout près de son cœur endeuillé.

Elle ne sait pas où aller, alors elle laisse l'Académie la guider, inconsciente, oublieuse, perdue – Astrée la Source, Astrée la Flamme, Astrée la Magie – Astrée se laisse aller, suivant la mélodie de la magie de l'Académie là où elle souhaite la mener, appelant Sartorien au rythme de ses pas.

GROUPE 3/B

La voie est close. La voie est close, et le dernier à en détenir la clé est mort. Mort depuis moins longtemps que moi, mais mort quand même, et sans son esprit pour nous ouvrir, nous ne pouvons guère nous imposer. Ils sont là, les souverains des Blancs et leur Fou, mon compère – et à nous quatre, nous ne pouvons rien faire, rien décider, rien imposer. Nous sommes la Rose Écarlate, fière et redoutable, et pourtant nos armes toutes-puissantes ne nous apportent rien. Nous ne servons à rien... Le Roi nous fait signe de reculer. Il n'est pas celui auquel j'ai prêté allégeance, mais le tumulte des pensées de mon écrin me lie au sien bien plus que le respect que je voue à sa couronne. Il attendra là avec sa Reine – mon camarade Fou et moi-même choisissons un autre chemin. L'un aidant l'autre, nous nous élançons le long de la muraille, escaladant la paroi de pierre en marchant à sa surface comme s'il s'agissait du sol lui-même, avant d'arriver à une fenêtre.

Il s'agit maintenant de nous glisser à l'intérieur sans éveiller la vigilance de l'Académie qui sûrement nous surveille.