Tu rumines depuis un bon moment mais tu ne rumines pas contre Lou-Ann qui a volé le cheval d’Hakon, ni même parce qu’elle a tenté de te suivre. D’ailleurs, tu ne sais plus bien si c’était pour la rattraper ou bien si c’était elle qui t’avait suivie. Quoi qu’il en soit, la chose t’avais arrangé parce que soyons francs… Tu voulais échapper à cet homme qui te suivait partout.
Et… et bien il t’avait encore suivie ! Je refusais catégoriquement de me cacher devant lui, une belle magie était à l’œuvre et je voulais qu’il me voit même si toi et moi, nous avions du mal à faire confiance aux étrangers. Voilà donc quelques jours que je t’entendais pester. Laurent allait se marier sur l’Audacia avec tu ne savais quelle bourgeoise et à entendre Freyja, c’était du grand spectacle.
Lou, dès qu’elle avait entendu ça t’avait encore filé entre les doigts et tu avais dû lui courir après. Le dénommé Balian sur tes talons – tu l’avais surchargé de bagage, autant qu’il te soit utile faute de pouvoir t’en débarrasser – tu étais partie pour l’Audacia qui mouillait au port de tu ne savais quelle ville en Sombreciel. Tu ne savais même pas où était Erebor, l’endroit même où tu étais née, alors la géographie de Sombreciel…
Quelques jours, seulement quelques jours et qui sait, tu pourrais peut-être ligoter Balian au mat et t’en aller sans lui quoi que ce petit événement semblait bien faire rire Freyja autant qu’il te faisait grogner.
Grimpant sur la planche reliant la terre ferme au pont du navire, tu étais bien décidée à le balancer par-dessus bord à la première occasion !
Tu laissas Lou gambader jusqu’à son père et tu laissas Balian te suivre, décidément… Tu te plantas devant Philippe, dans cet accoutrement ridicule que les donzelles portaient à terre. Les jupes, quelle saleté d’invention ! Franchement pas pratique !
« Je vais me changer ! J’te laisse ta fille et… lui. »
Tu t’esquivas et claquas la porte au nez à qui aurait l’impudence de te suivre et c’est quelques minutes plus tard que tu ressortis dans une tenue qui t’allais bien mieux et qui était nettement plus pratique. Je te sentais nettement plus à l’aise à présent et déjà nettement moins agacée. Ton accoutrement jouait visiblement sur tes humeurs.
« Reprenons. Bonjour Philippe ! » Du moins… ton accoutrement améliorait un minimum ton humeur… « Que puis-je faire pour toi ? »
Pas une seconde tu n’as cru bon de justifier de ne pas avoir Lena et Lucy avec toi, ni même de présenter l’homme qui te suivait. Les priorités et toi, ça faisait dix en cet instant.