Emprunter le couloir de gauche.

S'aventurer dans la salle silencieuse.

Tenter de déchiffrer le message.

Faire un fuck au Destin est tentant, mais, bon, je vais opter pour l'illumination divine (peut-être que Christine a bu trop de rhum, et qu'elle l'aura comme ça, son illumination divine) !

Pirate jusqu’au bout, Christine était en train de mettre le couteau sous la gorge à quelqu’un qui avait tenté de la toucher d’un peu trop près, quand elle se retrouva dans un lieu inconnu. Par toutes les gourgandines des Ports d’Arven et de l’Archipel, qu’avait encore fait Sanglante ? Et pourquoi l’amener là, à quoi cela lui servirait-il ? Et pourquoi alors qu’elle s’apprêtait à trancher un membre quelconque (un œil ou une oreille, ou peut-être bien une main) d’un vérolé qui se croyait tout permis ? Un jour, ça serait à cette dragonne, qu’elle trancherait des membres.

Mais pour l’instant, elle devait trouver comment sortir d’ici… Où était-elle, d’abord ? Et pourquoi y avait-il un troupeau de gueux dans cet endroit au même moment qu’elle ? Avaient-ils tous des dragons dans la caboche ? Elle se garda bien de questionner Sanglante à ce sujet – petite pirate pétrie de fierté, qui préfère ne pas comprendre que de demander à celle qui est son ennemie.

Ne sachant pas où elle se trouvait, de toute façon, elle prit une direction au hasard, qui se trouva être un long couloir, bien trop long à son goût. Des douzaines de portes, et pas une qui se distinguait. Jusqu’à ce que… Non pas une, mais cinq. D’aucun choix, elle passait à trop de choix ? La jeune femme donna un coup dans le mur, se faisant incroyablement mal – anormalement mal pour un tout petit mur de rien du tout. Mais dans sa douleur, elle entra dans la première porte qu’elle eut atteinte, qui se trouvait être nommée la Salle Silencieuse.

A juste titre, constata-t-elle, alors qu’elle ne percevait plus le moindre son à l’intérieur. Elle resta un long moment, à essayer de comprendre cet étrange phénomène, avant que son attention ne soit plus attirée par les choses dans la salle, notamment ce qui semblait être un message sur un mur. Qui serait assez fou pour faire ça ? Elle resta figée longtemps, trop, peut-être, sans rien comprendre. Quels étaient ces symboles ? Peut-être était-ce un jeu de l’esprit, et que si elle restait concentrée, la solution finirait par s’offrir à elle ?

Et elle le fit… Du Karschien ? L’académie lui apprenait à parler un langage barbare dérivé de ça ? Elle voulait s’énerver, crier, jurer, mais aucun son ne sortit de sa bouche, dans cette salle privée de tout bruit. Et surtout… Elle pensait en ce dialecte guttural incroyablement désagréable, bien loin du langage fleuri et chantant des pirates. Gouvernée par la colère, comme bien souvent ces derniers temps, elle sortit en claquant la porte, appelant Sanglante pour qu’elle la sorte de là à l’instant… Sans comprendre qu’elles ne se comprenaient pas.