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 [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang

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MessageSujet: [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang   [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang I_icon_minitimeLun 28 Mai - 9:28

[J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang 764133scarlettjohanssonorganiccolorsystemshaircolor3copie [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang 717524tumblrm1b34vedv71r0z0nfo9500copie


La lumière faiblissait peu à peu sur l’étendue immaculée qui recouvrait les jardins du Palais du Duché d’Euphoria. Le froid, celui qui mord les joues et les fait rougir, embaumait l’atmosphère d’un parfum de fête.

Solveig, dans ses luxueux appartements, restait assise devant sa coiffeuse, songeuse.

La fête du Solstice. Ces mots avaient enchanté ses sens dès la première syllabe. Un bal… Solveig se retourna face à son reflet. Elle avait soigneusement attaché ses cheveux bruns en une natte tourbillonnante autour d’un unique ruban pourpre, et ils tombaient à présent le long de son épaule dénudée.

Un sentiment d’angoisse prit sa gorge… Son premier bal. Qui l’eut cru ? Elle, l’héritière d’une baronnie du fier duché de la Magie, fille d’un rebelle, elle-même rebelle, mage à présent, éprouvant de la peur pour un simple bal !? « Ridicule » soupira-t-elle en secouant la tête, détournant les yeux du frêle reflet que lui renvoyait le miroir bordé d’or. Elle se leva et, prenant un châle de laine, sortit sur le balcon. Dehors, quelques flocons virevoltaient dans la brise hivernale, s’ajoutant aux amas de neige qui décoraient les arbres et arbustes du jardin. Les visiteurs du Duc de Sombreflamme et ceux du roi se succédaient inlassablement, creusant dans la neige les traces des roues de leurs voitures, grossissant la foule de nobles qui s’amassaient dans les grandes salles du palais.

Solveig avait eu connaissance du bal au cours d’une promenade en ville, au détour d’une ruelle. Une petite affiche, où un court texte était soigneusement rédigé, avait inopinément attiré son attention, et elle n’avait pas hésité à la détacher du mur pour la plier en quatre et la glisser discrètement dans son corsage. De retour à l’auberge, elle l’avait rapidement dépliée, s’informant ainsi de l’évènement qui se préparait dans le palais du jeune Duc de Sombreflamme. Elle avait brusquement préparé sa valise, rangé ses objets personnels, laissé sa clé à l’aubergiste en lui précisant en catimini de lui garder sa chambre jusqu’à son retour d’Euphoria. Pourquoi partait-elle … ? Peut-être pour essayer de retrouver Aliénor en ces nobles lieux ? Visiter Euphoria ? Profiter des splendeurs du Palais de Sombreciel ? Non. Rien d’aussi futile en ces temps de bouleversement. Non, Solveig souhaitait rencontrer au détour d’un couloir le sombre regard de l’homme qui avait décidé que sa mère devait disparaitre d’Arven, l’arrachant ainsi à sa famille, à sa baronnie, à la vie. Elle voulait savoir, savoir à quoi ressemblait cet homme, savoir ce que reflétaient ses prunelles assombries quand il pensait aux innombrables vies qu’il avait prises, aux crimes qu’il avait commis. Même si la seule pensée de voir cet ignoble faciès lui donnait envie de vomir, Solveig devait connaitre ce visage, pour mieux le reconnaitre une fois que le solstice serait fini, une fois qu’elle serait redevenue ouvertement rebelle et mage, prête à causer la perte du tyran…

Elle regagna l’intérieur tiède de la pièce, un frisson d’air froid ayant soufflé sur sa nuque tendue. Fermant la fenêtre et les rideaux, il ne restait pour seule lumière qu’un chandelier allumé sur sa table de chevet. Soigneusement étalée sur une banquette, sa robe, d’un vert profond d’émeraudes, luisait à la lueur des flammes, attirante. Solveig se remémora sa mère, tourbillonnante, magnifique, dans cette robe, aux bals d’Ibelin. Ces souvenirs remontaient à sa plus tendre enfance. Et demain, c’était elle qui porterait cette robe, pour son tout premier bal, elle qui devenait jour après jour un peu plus femme…

Et pourtant, Solveig ne ressemblait en rien aux courtisanes ébahies qui s’extasiaient le long des couloirs et des appartements tapis de pourpre devant des robes toutes plus exubérantes que les précédentes. Non, sa robe à elle serait la réincarnation d’un souvenir, d’un sentiment. Elle en deviendrait un hommage… Elle ne voulait pas être remarquée au bal. Elle ferait tout pour passer inaperçue au milieu des riches nobles et des demoiselles d’honneur. D’ailleurs, elle n’avait que peu fréquenté ces milieux, cantonnée dans son château entre Ailen et les vieux domestiques, donc elle n’aurait aucune raison de chercher à être regardée par plus d’une centaine d’invités de marque… !

A mesure que Solveig réfléchissait à la manière de rester discrète durant le Bal, un bruit de raclement vient agacer ses oreilles. Elle fouillait un peu partout pour savoir d’où pouvait venir ce bruit quand elle entendit à l’autre bout de la pièce, venant de son lit, un couinement strident. « Zibkine ! » s’écria Solveig, affolée. Elle se précipita vers les lourdes tentures du lit à baldaquin, cherchant frénétiquement son Familier parmi les oreillers et les couettes… Tout d’un coup un voile assombrit ses yeux. Elle ne voyait plus que du noir : les yeux ouverts mais l’obscurité profonde. Elle tâtonna pour trouver la colonne en acajou du lit, et s’appuya dessus de tout son poids, le souffle coupé. La panique commençait à l’envahir quand elle entendit de nouveau de faibles couinements. Un mouvement passa dans l’obscurité de ses yeux… « Bon sang, mais oui, Zibkine ! » pensa-t-elle. C’était simplement son petit écureuil qui lui transmettait ces images assombries… ! Mais pourtant, où pouvait-il être ? Les ténèbres se dissipèrent devant les yeux de Solveig, et les couinements de Zibkine retentirent de plus en plus fort. Solveig se concentra pour localiser l’origine des cris strident du Familier… Ils semblaient venir de derrière la tête de lit : Solveig, étonnée, pensant qu’il était tout simplement coincé entre le montant en bois et le mur tapissé, tira la lourde couche emplie d’étoffes inutiles. Elle découvrit à sa plus grande surprise une trappe découpée dans le mur, à peine entrouverte… Zibkine n’en couina que plus fort. Solveig compris alors : « il est tombé dedans en fouinant ! Zibkine ?! » . Elle tira sur le mince espace entrouvert et le pan entier de bois céda d’un coup. Solveig regarda à l’intérieur, apercevant Zibkine dans l’obscurité, agité. La trappe était assez grande pour faire passer un homme de carrure moyenne, et l'intérieur semblait plutôt spacieux également. Solveig ne pouvait bien voir ce qu'il y avait au milieu de cette obscurité profonde...

Solveig fixa pensivement la trappe de ses yeux inquiets : Que faisait là cette ouverture, si bien cachée derrière ce lit ? Que cachait-elle… ? Elle alla subitement chercher un chandelier, quelques épingles pour remonter sa natte en un lourd chignon, et enleva quelques rubans qui la gênaient quelque peu dans ses mouvements. Ainsi mise, elle était prête à affronter quelque mauvaise surprise… Avant de se glisser dans l’ouverture poussiéreuse, elle attacha sa petite dague en argent à son côté. On ne savait jamais…
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La Sombre Mère
La Sombre Mère
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MessageSujet: Re: [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang   [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang I_icon_minitimeLun 28 Mai - 20:02

Il fait froid, à Euphoria. En cette veille du solstice d'hiver, en ces jours de grisaille où le soleil ne brille que timidement et où la lune occupe plus le ciel que le soleil, la température de la capitale enneigée de Sombreciel est polaire. Tu as passé une nuit... étrange, et trouver à ton réveil ton frère envolé ne t'a pas étonnée outre-mesure. Vos écoutants doivent arriver dans quelques heures et il est sûrement parti repérer les lieux, et réfléchir en paix aux événements de la nuit passée. Pour ta part, tu t'es levée un peu... changée. Femme pleinement, cette fois, de ton être, et le cœur empli de Sigvald. Tu vas devoir songer, toi aussi, aux conséquences de cette nuit insensée que tu ne regrettes pas, tant elle t'a apporté de plénitude et de sérénité dans ce monde qui chancelle et vacille, comme en équilibre sur un fil. Le bal aura lieu demain soir, et si vos plans se déroulent comme prévu, le sang coulera. Une soirée importante pour préparer la chute du tyran, et tout doit être parfaitement minuté.

Alors tu es partie explorer, toi aussi, mais contrairement à Sigvald qui arpente les couloirs et les pièces du château, tu t'es glissée dans l'épaisseur des murs, grâce au réseau de passages secrets et de souterrains qui trahit bien l'amour des Sombreflamme pour les intrigues et les mystères. D'étage en étage, d'escalier en étroit corridor, tu t'es aventurée dans le noir perpétuel qui règne en ces lieux poussiéreux, parsemé de place en place par les rayons de lumière traversant les parois là où des trous savamment dissimulés permettent l'espionnage. Pour cette expédition, tu as troqué tes atours de noble héritière contre ta tenue habituelle de Lame de la Nuit : toute de noir vêtue, enveloppé d'une épaisse cape qui dissimule tes cheveux, et un foulard masquant le bas de ton visage, tu évolues à l'aise dans les ténèbres, repérant les issues secrètes et le chemin qui vous permettra de vos échapper demain.

Tu es toujours dans les quartiers des nobles invités lorsqu'un bruit devant toi te fait t'arrêter. Le nouveau venu n'est guère discret, et les couinements étouffés qui accompagnent les bruits de l'intrus t'indiquent qu'il est accompagné d'un animal – de petite taille vraisemblablement, à en juger d'après la gamme aigüe sur laquelle il s'exprime. Des échos de voix te parviennent – une femme, et jeune. Qui semble étonnée de ce qu'elle découvre – sûrement une issue mal fermée se sera-t-elle dévoilée devant elle, suscitant sa curiosité et la mettant malencontreusement sur ton chemin. Elle vient vers toi, et tu pourrais faire demi-tour pour lui échapper, mais tu n'es pas de celle qui fuient devant le danger, tu préfères rester et l'affronter avec cette dignité qui t'est coutumière. Prompte, tu te tapis contre un renfoncement, ombre parmi les ombres, et tu observes la jeune femme passer devant toi sans te voir, la lumière provenant de la trappe qu'elle a empruntée nimbant sa silhouette d'un halo diffus, et éclairant la petite boule de fourrure rousse qui doit être une grosse souris – non, un écureuil.

Lame dégainée, prête à frapper, aussi silencieuse et fatale que la Mort elle-même, tu ne peux t'empêcher de remarquer son profil délicat alors qu'elle s'immobilise, incertaine sûrement de la direction à prendre. Ce visage-là t'est connu. Au fond de toi, tu es certaine de l'avoir déjà vue, mais où, et quand ? Frénétiquement, tu cherches dans ta mémoire à toute allure, remontant les mois, puis les années – et ça y est, elle est là, plus jeune et de beaucoup, mais elle a déjà ce regard un peu éthéré qui est aujourd'hui frappant dans son visage angélique. Tu te souviens d'elle à présent, gamine malingre d'une dizaine d'année, faisant sa révérence devant toi dans votre cachette de Shivering Soul en compagnie de son père, l'un de vos plus fidèles vassaux – Ingmar, Ingmar d'Ibelin. Ceux qui donnèrent leurs terres pour que Dragonvale s'enfuie – une lignée tout aussi respectable et puissante que la tienne le fut. Ingmar, et sa fille unique Solveig – cette même Solveig, âgée de quelques années supplémentaires que dans ta mémoire, qui erre à présent dans les passages secrets du palais des ducs de Sombreflammes en plein Euphoria. La vie décidément est pleine de surprises. D'un geste preste, tu te glisses derrière elle, glisses le poignard sous son cou sans méfiance. Elle ne t'a pas sentie arriver, et sa surprise est totale, alors que tu l'empêches de se débattre et de crier, ta main libre apposée sur ses lèvres pour étouffer le moindre son.

« Ne bougez pas, Mademoiselle d'Ibelin. Je vais vous lâcher, mais vous devez vous tenir coite et ne pas émettre le moindre bruit, comprenez-vous ? Je ne suis pas une ennemie, et nul mal ne vous adviendra de ma main, alors que je vous en conjure, restez discrète et ne parlez qu'à voix basse. »

Ton chuchotement n'a pas porté plus loin que ses oreilles, et tu la relâches doucement, prête à la bâillonner au moindre cri. Tu as perdu l'écureuil de vue, mais tu te tiens prête à réagir s'il tente de t'attaquer – tes nerfs d'assassin sont rigoureusement entraînés, mais au fond de toi tu espères n'en avoir pas besoin. La petite noble Gallienne est après tout l'une de tes sujettes censément les plus fidèles, et il te peinerait de devoir t'en prendre à elle pour préserver ton anonymat et le succès de ta mission. Alors, prête à toute éventualité, tu attends là qu'elle te réponde, poignard en main et étroitement voilée, ombre parmi les ombres, reine des ténèbres dans ce monde en proie à l'obscurité.
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MessageSujet: Re : [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang   [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang I_icon_minitimeJeu 31 Mai - 15:27

Solveig avait le souffle étrangement court quand elle pénétra les ombres grises de poussières de l’étroit passage. Elle avait aperçu au loin quelques trouées de lumières, et ensuite des passages dissimulés un peu partout dans les murs ; une galerie de corridors emmurés… Elle avait peu à peu compris qu’elle se trouvait dans un réseau de passages secrets au sein du château de Sombreflamme, mais n’osait avancer. C’est Zibkine qui fit quelques pas en avant, encourageant par quelques cris la curiosité de la jeune fille à prendre le pas sur sa retenue.

Solveig évoluait prudemment dans les couloirs sombres et sales. Mais elle n’eut pas fait dix mètres qu’une lame glaciale se posa sur sa gorge, lui coupant la respiration et le moindre geste éventuel. Son pouls s’accéléra, et elle sentait le métal fin vibrer au rythme de son sang. Le souffle coupé, Solveig tentait de se débattre mais la poigne de la personne qui retenait ses mains et sa voix était trop forte pour ses bras fins et fragiles. Elle n’était pas assez entrainée à ce genre de choses… Elle abandonna dans un souffle, quand une voix de femme chuchota fermement à son oreille :

« Ne bougez pas, Mademoiselle d'Ibelin. Je vais vous lâcher, mais vous devez vous tenir coite et ne pas émettre le moindre bruit, comprenez-vous ? Je ne suis pas une ennemie, et nul mal ne vous adviendra de ma main, alors que je vous en conjure, restez discrète et ne parlez qu'à voix basse. »

Le souffle encore court, Solveig laissa ses bras balloter le long de son corps à mesure que l’ombre silencieuse la lâchait. Son cœur battait déjà plus faiblement, mais c’était seulement pour réfléchir plus vite. Elle s’en voulait de ne pas avoir été capable de résister et de se défendre, même dans ce cas, devant cette femme, aussi forte soit-elle. Sa fierté en était blessée, et elle hésitait orgueilleusement à baisser sa garde. D’un autre côté, cette voix transparente, tout comme l’était la présence derrière son dos, lui semblait familière, mais ses souvenirs étaient trop embrumés pour se rappeler précisément son identité. La femme disait être de ses amis, à défaut de ne pas être son ennemie, et de plus elle connaissait son origine, noble de Nightingale, d’Ibelin, contrée évidemment rebelle. Qui pouvait-elle bien être ? Comment avait-elle eu connaissance de son nom ?

Zibkine était tapis dans un recoin sombre du couloir, les poils tous ébouriffés de crainte, tendu, prêt à attaquer. Solveig se retourna fébrilement vers la femme plongée dans les ombres des murs. Sa blonde chevelure apparu tout d’abord, nimbée de lumière par les minces faisceaux de lumières qui transperçaient çà et là l’obscurité profonde ; puis la silhouette toute de noir vêtu jaillit peu à peu elle aussi. Solveig accrocha son regard avec une impression étrange sur le corps enveloppé d’une cape et le visage à demi voilé de la jeune femme. Oui elle était plutôt jeune, mais avec cette maturité et cette dignité da ns l’allure qui donnait l’impression de se trouver devant une véritable reine. C’est ce que ressentit soudainement Solveig en dévisageant le visage presque irréel de la reine des ombres qu’elle venait à peine… de revoir. Ce visage, cette voix, cette stature… Tout lui revenait au fur et à mesure que ses yeux clairs s’écarquillaient : Svanhilde Nightingale, Duchesse déchue de son cher duché. Et peu à peu elle se revoyait enfant, devant cette digne rebelle, loin d’ici, à l’époque où elle était encore à Ibelin avec son bien-aimé père…

« Solveig, tiens-toi tranquille je te prie … ! » Ton père te houspillait déjà, avec douceur, tentant de montrer à l’assemblée qu’il était un père autoritaire et froid, un homme dur… Tout ce qu’il n’était pas vraiment. Cela t’amusait beaucoup car tu savais combien il était aimant et drôle, se préoccupant d’habitude peu d’être strict avec toi s’il pouvait être aimant. Mais tu savais combien il était important pour lui aujourd’hui de faire bonne figure devant l’important comité venu de tout Nightingale pour célébrer la duchesse destituée de son titre légitime… Tu te calmais alors instantanément et entamais la marche protocolaire sur le tapis rouge de la « salle du trône » qui te conduisait jusqu’à la duchesse, main dans la main avec ton père. Tu te rappelles très bien de ses yeux acérés qui t’étaient pourtant si bienveillants, de sa haute stature, vu qu’elle était bien plus grande que toi à cette époque-là. Pourtant, alors que tu faisais une gracieuse révérence, à l’unisson avec ton paternel, tu avais croisé dans ses yeux bleus-verts une once de tristesse profonde… A quoi était-elle due ? Tu ne l’avais jamais su. Ton père avait murmuré quelques mots à son adresse et elle avait hoché la tête avec entendement. Il avait doucement attrapé ta petite main, et tandis que tu regardais en arrière, cherchant de nouveau le regard de cette duchesse avec une admiration curieuse, tu t’étais éloignée le long de la haie de nobles Galliens jusqu’à ce que les lourdes portes en bois d’ébénier se ferment sur son regard ...Svanhilde Nightingale.

Aujourd’hui, le revoilà, ce regard. Il était là, croisant celui de Solveig avec bravoure et sérénité, attendant une réponse, interrogatif. Les souvenirs revenus de la jeune fille s’embrouillait dans son esprit ; son père, Dragonvale, Nightingale, Shiveringsoul, Ibelin … ! La gorge de Solveig se noua et elle retint ses larmes montantes avec difficulté. Zibkine ayant suivi ses pensées grimpa avec douceur et sollicitude le long de son bras, révélant à la duchesse sa fourrure toute de miel à travers les trouées de lumières. « Je ne dois pas pleurer » pensa Solveig, ravalant un sanglot. « Je ne dois pas pleurer, je dois me montrer digne de mon rang et de ma duchesse … ! » Que dirait cette fière rebelle si elle voyait la jeune baronne héritière pleurer sans raison ?! En effet, Solveig devait se montrer forte et digne, digne de son sang noble, digne de sa maison, digne de son cher père, et digne de sa magie. Magie qui bouillonnait dans ses veines, glaçant avec rage les quelques larmes de la jeune fille fébrile sur sa joue, la gardant invulnérable aux yeux de la duchesse. Zibkine couina faiblement depuis l’épaule de Solveig, de sorte à ce qu’elle seule puisse l’entendre : il lui apportait soutien et réconfort, diffusant dans son esprit ces sentiments protecteurs.

Solveig releva la tête. Fixa un instant ce regard qui attendait toujours, ces lèvres fermées qui respectaient son silence ému. Elle posa un genoux à terre, incertaine de la manière dont on faisait ce genre de choses dans ce genre de situations, et entama d’une voix peu assurée :

Ma Dame… Svanhilde Nightingale, Duchesse du duché de Nightingale, Duché éternel de la Magie, je présente ici devant vous mon plus profond respect et mon plus sincère hommage… Il semble que vous vous rappeliez de moi, je n’ai donc plus à me présenter je crois…

Solveig attendait, tête baissée, un genoux dans la poussière grise accumulée sur la moquette mitée des longs corridors, au milieu du dédale secret emmuré dans le château du Duc d’Euphoria, en compagnie de sa seule duchesse à ce jour, Svanhilde Nightingale, fière Duchesse déchue, Magicienne et Main de la nuit.
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MessageSujet: Re: [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang   [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang I_icon_minitimeVen 8 Juin - 8:07

Un sentiment étrange étreint ton cœur devant le trouble de la jeune Ibelin. Tu te rappelles de Solveig – tu te souviens de ce jour lointain où Ingmar, son père, l'avait menée jusqu'à toi dans cette Cour clandestine que les fidèles Galliens avaient créée pour leur jeune duchesse. Elle est petite alors – si petite, la jeune Solveig, mais si fière à la fois, quand vos regards s'étaient croisés. Tu avais pu lire en elle la même foi forcenée que son père avait toujours placé en ta lignée, un honneur et une gravité bien au-dessus de son âge, et une curiosité toute enfantine qui contrastait avec son sérieux d'une manière absolument charmante. Puis ils s'en étaient allés, la petite menotte fragile de Solveig dans la grosse patte calleuse de son guerrier de père, et tu n'avais plus jamais revu l'héritière d'Ibelin depuis. Une boule de fourrure émerge de l'ombre, s'accroche aux vêtements de la jeune baronne et grimpe sur son épaule – tu discernes un œil vif, brillant d'intelligence, et bien plus conscient de ce qui se passe que n'aurait pu l'être n'importe quel animal. Un pressentiment t'étreint – est-ce un Familier que tu vois là ? Tu n'as plus de nouvelles d'Ingmar depuis quelques semaines, mais se pourrait-il que sa fille... ?

Elle s'agenouille. Une larme brille dans son regard, coule le long de sa joue – se fige et demeure là, étincelante, sur la peau pâle de ta sujette. Elle te salue et s'incline, attend visiblement que tu lui répondes, mais toute ton attention s'est focalisée sur cette larme étrange qui ne veut plus couler, et d'un doigt ganté, tu la cueilles sur la joue de Solveig, observant attentivement le phénomène. En quelques secondes, une petite flaque d'eau s'est formée sur le cuir de ton gant. De la glace. Intéressant. Sous le foulard opaque qui dérobe une moitié de ton visage, un sourire attendri vient étirer tes lèvres. Oui décidément, la petite Solveig a bien grandi ces dernières années. Rejetant en arrière la capuche qui dissimulait tes mèches blondes, tu décroches ton voile, exposant tes traits dans la pénombre du passage.

« Relevez-vous, Solveig. La poussière de ce corridor pourrait abîmer votre tenue, et vous avez un rang à tenir, mon enfant. »

D'une main, tu l'aides à te redresser, la détaillant du regard alors qu'elle obtempère. L'écureuil agrippé à ses atours te tire un autre sourire – il semble aussi vif et agité que sa maîtresse doit l'être, et une certaine inquiétude vient nuancer ta belle humeur. Si le Roi s'avisait de la présence d'une magicienne à sa Cour, Solveig serait en très grave danger. Le fait cependant qu'elle n'ait pas encore été prise parle pour elle et pour son ingéniosité. Sûrement son Familier se rend-il, lui aussi, invisible à volonté, se dérobant aux regards de quiconque à part sa maîtresse. Sans doute s'est-il laissé voir par égard envers ta position, et tout en acceptant cet hommage, tu ne peux t'empêcher de souhaiter qu'il se cache à nouveau.

« Mon enfant, votre Familier devrait se dissimuler. Si vous avez trouvé l'entrée de ces couloirs, nul doute que quelqu'un d'autre a pu la trouver également, et je ne voudrais pas vous voir exposée. » Tu marques une légère pause, cherchant dans ta mémoire les dernières choses qu'Ingmar a pu te dire au sujet de son héritière, il y a de cela plusieurs semaines déjà. « Votre père sait-il que vous êtes à Euphoria ? D'ailleurs, sait-il pour... vos pouvoirs, chère enfant ? »

S'il le sait, il ne t'en a pas parlé – tu te demandes depuis quand la petite baronne s'est révélée dotée de magie, et également si Dragonvale s'est présentée à elle pour l'accueillir. Toi, tu as rejeté l'Académie et ce qu'elle t'offrait, mais tu as la sensation que Solveig, elle, s'y réfugierait. Elle n'a pas de Confrérie à gérer ni de duché à défendre, et ses terres ancestrales sont celles que l'Académie a emportées en disparaissant, il te semble donc logique que la petite dernière des Ibelin y soit présente un jour ou l'autre. Peut-être le moment n'est-il pas encore venu, mais tu t'inquiètes tout de même, pour cette jeune femme dont tu te sens responsable.
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MessageSujet: Re: [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang   [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang I_icon_minitimeVen 15 Juin - 14:02

C’était l’une des plus fraiches nuits que Lorgol vivait depuis le début d’un hiver bien marqué. Le vent, battant la capitale comme le paysan frappait le blé n’était qu’une vaste intempérie, poussant les neiges dans une bourrasque enragée. Ces nuits, Siegfried avait l’habitude d’en vivre, parfois en Lorgol et parfois loin, cela dépendait de sa mission, de ses intérêts. Depuis sa plus petite enfance, on avait formaté Siegfried pour qu’il n’eut en tête que la préservation de la famille qu’il servait.
La nuit n’avait que le silence pour compagnon, la neige faisait fuir les badauds qui, courageux, décidaient de se coucher à de tardives heures. C’était dans la journée, alors que l’assassin répondant au délicat et doux surnom de « heaume » se préparait à participer à la fête organisée par le jeune empereur qu’un message avait été porté. L’Oracle de la Confrérie lui donnait, dans un message plus ou moins codifié, rendez-vous pendant la soirée dans l’un des nombreux passages secrets du château. Il avait attendu, flânant dans le parc où le froid avait fini de faire fuir ceux qui offraient encore de la résistance à la neige.

Le vent qui soufflait avec insistance sur Euphoria ne semblait pas se taire et le froid mordant, lui non plus, les deux s’élevaient en même temps, les particules glacées filant au grès des bourrasques tantôt violentes tantôt délicates. L’assassin marchait avec rapidité, encapuchonné, tel le symbole d’une lutte enragée contre Augustus et son règne ensanglanté. Cette capuche était bien plus qu’un signe de discrétion, elle était, au même titre d’une lame camouflée dans la manche. Dans la cour du château où se livraient les festivités, il était seul. Après avoir enlevé la tenue dans laquelle il s’était présenté à la soirée. Il avait revêtu la tenue noire des assassins, l’uniforme le plus courant. Bien entendu, pour rejoindre les passages secrets, il ne devait être vu par personne. S’aventurant tout d’abord dans le château, il s’était enfoncé dans les couloirs avant de trouver la porte dérobée que sa dirigeante et amie lui avait indiqué.

Dans le noir le plus total, dans les tréfonds d’un château aux passages secrets dignes des légendes que les bardes contaient parfois. On aurait pu penser à des dédales pour piéger quelques prisonniers mais il n’en était rien, les nombreux petits trous indiquaient au contraire qu’on devait voir sans être vu. La Cour devait adorer la décadence tragique des pièces théâtrales. Siegfried n’avait guère de temps libre et il ne l’accorderait pour rien au monde à regarder des pièces. Il avait besoin de tuer pour exister. Donner la mort était bien plus qu’un simple acte de rébellion, même si cela en faisait parti, qu’il luttait pour une cause, tuer était un besoin primaire. Au même titre que manger, arracher les organes d’une victime implorant pour la vie sauve avait quelque chose de presque mystique. Il n’aimait pas donner la mort avec rapidité, généralement, il préférait entrainer sa cible à l’écart pour avoir le temps de faire le boulot comme il le devait. Bien entendu, quelques fois il n’avait pas le choix et le poison était la meilleure solution…

Lorsqu’il le pouvait, il préféré user de sa lame, il préférait sentir la peau qui se découpait sous les coups acérés d’une dague enflammée par la vigueur des coups qu’il donnait à répétition. Le sang qui coulait sur son corps transpirant, l’odeur du liquide pourpre qui se répandait sur ses mains, qui coulait parfois sur ses longs cheveux. Mystique, grandiose, jouissif. Tant de sentiments, tant de mots pour décrire l’indescriptible. Il adorait les moments qu’il passait seul à seul avec un futur cadavre. Il pensait souvent à pourquoi… Ca venait peut-être de sa famille, on adorait le combat, on ne vivait que pour l’honneur et le triomphe, il était surement le plus lâche et valeureux des Nibelungen. Lâche parce qu’il se battait dans l’ombre et valeureux parce qu’il luttait pour de véritables valeurs, pour des choses qu’il pensait devoir défendre. Il refusait systématiquement d’être traité de tueur, il était une lame, un assassin, un rebelle qui luttait pour la fin de la tyrannie sur le Royaume auquel il avait prêté allégeance. Augustus devait périr, et le jeune homme ne rêvait que de planter sa violente lame dans le cœur du despote, un empereur génocide qui n’hésitait pas à asservir son propre peuple.
Siegfried fut tiré de ses songes lorsqu’il arriva dans l’un des couloirs. Alors qu’il cherchait encore l’Oracle des Lames, il entendit une voix plus enfantine, une voix qu’il reconnaitrait parmi des centaines. Une voix dont il avait été le guide pendant quelques années. La jeune Solveig dont la mère avait été mise à mort était une fille particulière. Alors qu’il s’approchait, il entendit clairement ce qu’elle disait.

"En effet, mon père est au courant depuis voici quelques mois déja, ma Dame. Malheureusement, l'Académie n'a pas encore paru devant mes yeux, et j'ai dû trouver refuge en Lorgol en attendant... Mais il n'a aucune information concernant ma venue ici."

Il en était certain, c’était elle. S’approchant dans l’ombre, il s’exclama, en vue des deux jeunes femmes.
Mesdames. Svanhilde, vous m’avez demandé ? J’ai eu peine à trouver votre position, ces couloirs sont si peu éclairés !
Puis, il se retourna vers l’autre jeune femme, il était certain que c’était elle, ses yeux, ses cheveux, c’était bien elle, la jeune femme qu’il avait bien connu autrefois… Ouvrant ses bras pour l’étreindre, il s’exprima.
Miss, n’êtes-vous pas encore à l’Académie ?
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MessageSujet: Re: [J-1 avant le Bal] ❄ Dédale de Neige et de Sang   [J-1 avant le Bal] ❄  Dédale de Neige et de Sang I_icon_minitimeLun 25 Juin - 15:54


Solveig fixait les yeux de l’homme au visage buriné par le temps, le corps caché sous une épaisse cape noire. Siegfried… Elle avait à peine réalisé l’identité du nouvel invité du dédale qu’elle se jeta dans ses bras grands ouvert, serrant avec sympathie le corps dur et encore gelé de son protecteur. Siegfried Nibelungen. Gallien fidèle à la rébellion, il avait assisté à la sauvage exécution de sa mère en Ibelin. C’était alors la première fois qu’ils se rencontraient. Le jeune homme était parvenu jusqu’à elle et son père Ingmar pour leur présenter ses condoléances, s’il est d’usage de les appeler ainsi lors d’une exécution… ce jeune homme mûrissant qui l’avait ensuite soutenu et entrainé quelque peu à l’art de la défense, notamment à l’arc, seule arme que Solveig pouvait tenir sans trembler d’effroi… Il avait été extraordinaire avec elle, il avait tout fait, tout mis en œuvre pour compenser le vide maternel qu’elle venait de perdre, notamment par sa présence régulière. Solveig n’avait plus de mère, plus de femme sur qui prendre exemple, à qui confier ses soucis et ses inquiétudes, mais elle avait gagné un genre de parrain inconditionnel…
Cela avait duré jusqu’il y a de ça 4 ans, où ses visites se sont faites plus rares, jusqu’à l’absence pendant des mois entiers. Mais Solveig savait déjà qu’il avait affaire ailleurs, et respectait son absence avec patience.

Elle se détacha promptement de Siegfried, puis les yeux menaçants, elle lui demanda d’un air grondeur de mère taquine : « Parrain, que faites-vous là, hum ?! Vous ne faites pas de bêtises j’espère …?? », puis lui sourit d’un air entendu. Elle savait pertinemment que le caractère de son protecteur l’empêchait de rester inactif plus de deux jours à la suite ! Mais sa présence à Euphoria l’intriguait, ainsi que celle de sa vénérée duchesse… Un complot rebelle se mettait-il en place ? « En même temps, pensa-t-elle, c’est une opportunité immense à saisir… Augustus, perdu dans la foule de courtisans et rebelles mêlés, tous masqués… il ne saurait faire que peu de différence entre amis et ennemis, et les assassins pourraient agir en toute discrétion… ». En réfléchissant bien, mieux valait laisser faire la Confrérie Noire, Solveig ne devrait pas interférer dans leurs plans minutieusement préparés. Raison de plus de se mettre à l’écart du monde pendant le bal. Elle pourrait observer leurs agissements discrets à loisir…

A présent relevée et ayant salué son vieil ami, Solveig épousseta sa robe toute de pourpre, couleur du sang, sang que devaient tant connaitre ses compagnons de l’instant. Elle frissonna. D’un coup de poignard, on pouvait aisément lui trancher la gorge sans qu’elle ne s’en aperçoive dans ces couloirs sombres et dangereux… Sa duchesse avait raison, elle se mettait en danger. Mais que serait sa vie sans danger… ? Elle se tourna vers Zibkine, toujours accroché au col de sa robe ; il scrutait avidement les yeux de Siegfried, tout en remuant son nez. Solveig sourit. Quel curieux cet écureuil ! A l’image de son incorrigible maîtresse. Il grimpa bientôt sur sa tête brune et tendit tout son corps vers le visage patient de son parrain suspicieux. Il émit un couinement très faible, et disparut. Siegfried sursauta brusquement, Svanhilde non. A sa demande, Solveig avait ordonné à son Familier de se rendre invisible, et il en serait ainsi à chaque sortie des appartements dans lesquels elle logeait pour la fête du solstice. Question de sécurité. Question et préoccupation essentielle en ces temps de danger. Surtout avec Augustus et ses sbires qui rodaient un peu partout autour du palais et de ses alentours…

Solveig se tourna vers sa duchesse, un sourire maintenant rassuré aux lèvres :

Duchesse, je suis véritablement heureuse de vous revoir après toutes ces années. Ainsi vous connaissez Siegfried de Nibelungen ?? Comment cela se fait-il … ? Enfin, je veux dire…

Solveig regardait tour à tour les yeux amusés de Siegfried et ceux de Svanhilde, interrogateurs. Elle craignait de n’en dire trop, au risque de dévoiler une chose indiscrète… Elle détourna le regard, gênée. Mais la réponse vint, mystérieuse mais naturelle, et elle ne s’en étonna que peu. Svanhilde désirait conserver sa part de mystère à l’organisation qu’elle dirigeait d’une main de fer, et dont son père lui avait tant parlé, lui aussi en omettant moult détails secrets… Elle, la main de la nuit. Agile et intelligente, guerrière et duchesse. Solveig lui demanda quelques nouvelles de son père, avec inquiétude. Elle n’avait pas eu le temps, suite à la visite de la bienveillante duchesse d’Outrevent, d’envoyer la lettre qu’elle adressait alors à Ingmar d’Ibelin . Ainsi, il se pouvait qu’il se trouve, en même temps que sa chère fille, en Euphoria… Solveig n’était pas sure de sa réaction si elle venait à le croiser au détour d’un couloir. Ici, elle n’était qu’une noble de bonne famille, discrète, à la recherche de frivolités et détente pour le solstice. Dame d’Orion, habile nom trouvé en regardant les étoiles, nom qu’elle s’inventait enfant avec sa mère pour jouer aux grandes dames en jupes et corset.

Les habits de sa duchesse ainsi que ceux de Siegfried démontraient bien les circonstances de leur rendez-vous ; ils se fondaient complètement dans les noires profondeurs des corridors, et c’est à peine si elle apercevait leur visage et yeux flamboyants , dévoilés seulement par de minces faisceaux lumineux qui chatouillaient timidement leurs prunelles. Elle voyait encore de loin la trappe par laquelle elle était entrée. Elle ne voulait pas le franchir une seconde fois sans recueillir encore quelques conseils ou commandements avisés de sa duchesse déchue, ainsi que de son sincère ami assassin. Déterminée, elle se tourna d’abord vers Siegfried.

Parrain, pour répondre à votre question de toute à l’heure, non, je ne suis pas encore à l’Académie ainsi que vous pouvez le voir, tout simplement car Dragonvale ne s’est pas encore manifesté à moi. J’attends patiemment, mais je dois avouer commencer à m’inquiéter…

Solveig inclina la tête en direction de sa duchesse, et continua dans un souffle :

Ai-je fait quelque chose de réprimandable ? Ne suis-je tout simplement pas encore prête ?? Ou Dragonvale considère-t-il qu’il me reste certaines choses à effectuer ici…
Je ne pensais jamais vous revoir chère duchesse, mais cette opportunité est sublime et je veux la saisir. Avez-vous une quelconque action ou un simple conseil pour le bal de demain … ? Je voudrais tellement vous aider, mais en suis-je dans la capacité… ?


Solveig observait les deux assassins qui l’entouraient. Si elle pouvait être d’une quelconque utilité pour la soirée de demain, et avec l’aide discrète de son pouvoir, elle devait savoir.
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