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 Viens jusqu'à moi... [Solveig]

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Lisbeth de Brunante
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Je réside : à l'hôtel particulier des de Brunante à Port-Liberté.
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MessageSujet: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeJeu 14 Juin - 15:05

Il est des jours de tempête et des jours plus calmes. Des jours difficiles et d'autres où l'espoir revient. Il n'est de toute façon d'heures sombres qu'un lendemain prochain ne puisse finir par écarter. Et quel plaisir d'alors inspirer à pleins poumons le bonheur de se sentir libre et vivant. Depuis combien de temps n'avais-je plus ressenti cette plénitude, cette impression d'être entière et intègre ? Un mois, peut-être plus... Je n'avais guère compté les jours écoulés depuis l'apparition de ce pouvoir soudain. Communiquer avec la pierre... Cette nouvelle capacité continue de m'effrayer. Bien sur, les mages et leurs donc avaient peuplé l'imaginaire de mon enfance. Bien sur, je me battais quotidiennement pour un nouveau départ qui leur accorderait la place leur étant due, les considérant comme alliés potentiels. Mais de là à me retrouver moi-même dotée de telles possibilités il y avait un fossé. Un gouffre que j'avais eu bien du mal à franchir. Retranchée dans mon cher Outrevent pour m'accorder le temps de reprendre mes esprits, je m'étais retrouvée nez à nez avec ce qui me semblait être mon familier, cette petite martre si présente dans mon esprit depuis bien que je ne la comprenne guère. Cette rencontre n'avait fait qu'ajouter à mon trouble et mon incompréhension. Et tout cela me mettait clairement en danger. Ces derniers temps avaient été davantage encore marqué par l'attention d'Augustus à mon encontre. Le moindre faux pas, la moindre erreur risquait de me faire basculer de ce rôle honni de courtisane à celui d'ennemie de la couronne. Et il était inévitable que j'entraînerais Outrevent dans ma déchéance.

C'était finalement armes à la main que j'avais retrouvé ma sérénité. Ne plus penser à rien quelques heures durant m'avait permis de faire le point entre celle que j'étais, celle que je suis, celle que je parais être et celle que je voudrais être. A nouveau, ces quatre identités bien distinctes s'étaient fondues en moi, indispensables les unes aux autres. Pour autant, tout n'allait pas pour le mieux. Mais au moins me sentais-je prête à continuer ma lutte de chaque instant. Et si je ne descendais que peu dans la rue, prêter main forte au cours d'escarmouches qui n'auraient pas manquées d'éventer ma couverture, j'avais aujourd'hui la possibilité d'agir à mon tour, à ma mesure.

Depuis plusieurs semaines déjà, Yseult me parlait de cette petite baronne, mage en fuite, cachée dans une auberge proche. Mais toute à mes problèmes, je n'avais pas su prendre cela en considération. Erreur de taille. Je ne pouvais laisser mes soucis personnels interférer avec notre cause. Et qu'absorbée par ceux-ci, je n'ai pas pris la peine de me déplacer jusqu'à elle pour tenter de lui apporter mon aide, de quelque manière que ce soit était indubitablement le fait d'une interférence de taille. Il me fallait à présent réparer ce retard avec toute la diligence possible et à peine étais-je revenue de la tour des rebelles, fourbue et épuisée, que j'avais donné mes ordres pour le lendemain. Il était temps de rendre visite à cette jeune fille.
Fort heureusement, son actuel lieu de résidence n'était guère loin du palais, me permettant de m'y rendre à pieds et sans autre escorte que ma fidèle dame de compagnie. Bien sur, l'idée de faire appel à un guerrier pour nous accompagner m'avait effleuré l'esprit... Mais mieux valait que j'oublie cette idée... Notre destination ne nécessitait aucune présence supplémentaire et j'étais censée rendre une simple visite de courtoisie à une parente pauvre installée pour quelques jours à Lorgol. Rien qui justifiât la présence d'un garde du corps. Et quand bien même cette rencontre aurait mal tourné - à l'abri des regards j'étais certaine de pouvoir me défaire de ma jeune adversaire.

Le premier regard que je posais sur elle, une fois sa chambre atteinte et l'autorisation d'y pénétrer accordée, me confirma dans cette impression. Je n'avais rien à craindre d'elle. Un sourire amical naquit sur mon visage tandis que j'inclinais la tête à son attention.


- Demoiselle ? C'est un plaisir de vous rencontrer.

En formulant ces mots, la pensée me vint que j'ignorais jusqu'à l'identité de cette jeune fille. Aussi appuyais-je sur le premier dans l'espoir qu'elle en viendrait d'elle même à me la confier.
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MessageSujet: Re: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeDim 17 Juin - 11:19


Lorgol • Une ruelle calme et peu fréquentée • Auberge du Clair d'Argent



Journée banale, enfermée dans une auberge de Lorgol, étouffée sous ce ciel gris et lourd, lourd de tristesse, bas et pesant sur nos têtes, à l’égal de la tyrannie d’Augustus…

Solveig était assise à son secrétaire alors que le vent soufflait contre le carreau fragile. La plume à la bouche, elle écrivait quelques lignes à son père pour l’informer de son prochain départ pour Euphoria, à l’occasion de la fête du Solstice d’hiver. Elle ne parvenait cependant pas à se justifier, car elle savait que c’était une folie et qu’elle se mettait en danger, mais ce changement d’air lui était vital. La jeune Gallienne était partie de sa contrée natale pour Lorgol dans l’espoir de voir sa vie prendre un souffle d’aventure, mais chaque jour elle s’éveillait dans le même lit, la même chambre silencieuse, la même auberge avec les mêmes habitués, toujours et encore… Euphoria serait alors un moyen d’échapper à la chape de routine et de monotonie qui s’abattait chaque jour un peu plus sur sa tête.

Malgré cette monotonie, depuis un long moment déjà, elle portait une angoisse secrète dans son cœur de jeune femme ; il y avait plusieurs semaines de cela, elle s’était faîte surprendre à utiliser sa magie pour stopper la fuite d’un brigand qui avait volé une jeune marchande, un matin gris et orageux. Une simple plaque de verglas, mais une femme de haute stature avait remarqué son manège au milieu de la foule, et avait emprisonné son bras de l’étau de sa main alors que Solveig tentait de se fondre dans la masse mouvante du marché. Elle avait croisé son regard, effrayée, et la jeune femme l’avait entraînée dans un coin sombre de la rue. Solveig remarqua immédiatement ses habits plutôt riches et son port gracieux, témoins de sa noble position. Elle s’était préparé à attaquer, du mieux qu’elle pouvait avec ses minces compétences en matière de magie, mais la dame la rassura du mieux qu’elle put en l’assurant de sa discrétion… Solveig l’écouta disserter sur sa maitresse magicienne, avec méfiance tout de même. Elle avait décidé finalement que cette jeune femme pouvait lui être utile ; à l’entendre, sa maitresse était amplement fidèle aux rebelles, et magicienne de surcroît. Elle pourrait certainement lui apporter des informations supplémentaires quant à son pouvoir ou par rapport aux rebelles… Un jour, peut-être, Solveig serait-elle amenée à combattre à leurs côtés, et elle souhaitait avoir la possibilité de poser son entière confiance entre les mains de l’un d’entre eux, au cas où…

Ainsi, elle avait glissé son adresse à la noble Dame après l’avoir longuement scrutée, cherchant quelques marques de mensonges ou de traitrise ; elle ne ferait pas la même erreur de livrer à tout va des informations personnelles pouvant la compromettre comme elle l’avait fait avec Ailen… Puis elle s’était échappée de la main qui tenait toujours son avant-bras, rejoignant les rues bondées du marché, jusqu’à se fondre en la marée humaine qui dissimulerait sa fuite…

Solveig n’avait pas eu de visites depuis. Elle commençait à douter de l’authenticité et sincérité de la Dame du marché… Si les soldats du roi venaient subitement frapper à sa porte, elle ne devrait s’en prendre qu’à sa seule négligence ! Un bruit de pas, doux et feutré, se fit entendre dans le couloir de l’auberge. Aucune ressemblance avec le pas lourd et tapageur des soldats royaux, mais Solveig sentait tout de même l’angoisse former une boule compacte dans sa gorge… Quand une voix paisible lui demanda l’autorisation d’entrer, elle attendit quelques secondes avant de répondre sur le même ton figé « Entrez, je vous en prie ».

Une Dame, cheveux bruns, bouclés, au visage fin et calme, ouvrit le battant de bois pour le clore lentement derrière elle, dans un bruit presque inaudible. Solveig se leva doucement, se demandant qui « lui valait l’honneur de cette visite ». La Dame inclina gentiment la tête et murmura une formule de convenance, toute à fait agréablement. Solveig pensa immédiatement qu’elle ne lui voulait aucun mal. Ses atours témoignaient de sa haute position, et elle siégeait certainement à la cour du tyran, mais son visage reflétait une telle harmonie que Solveig ne s’en sentait absolument pas menacée. Celui de la jeune baronne trahit soudainement une vive surprise, lorsqu’elle aperçut la sombre silhouette qui venait d’entrer dans la pièce à la suite de la noble Dame : cette ombre qui se démarqua de l’obscurité n’était autre que la jeune femme du marché… ! Ainsi, elle n’avait pas menti… Le soubresaut de Solveig se transforma en soulagement, et elle esquissa un sourire timide à l’encontre de la dame de compagnie. Elle se trouvait face à son invité de haute marque, et se souvint qu’elle n’avait toujours pas décliné son identité. Réparant alors son erreur, elle fit une profonde révérence devant celle qu’elle estimait de haute naissance, bien plus qu’elle selon son infaillible intuition, et relevant la tête lui adressa ses mots avec respect :

« Ma Dame, c’est également avec enchantement que je vous accueille aujourd’hui, votre dame de compagnie avait beaucoup insisté pour que cette rencontre se concrétise, et c’est avec un grand plaisir que je vous découvre enfin. Je me nomme Solveig Brunhilde d’Ibelin, mes respects ma Dame. »

Solveig fixa le visage attentif de la Dame qui l’écoutait patiemment. Elle vit briller dans ses yeux une étincelle de curiosité, sentiment insatiable que les deux jeunes femmes partageaient apparemment : Solveig s’interrogeait sur l’identité de cette femme qu’elle ne connaissait que si peu et pourtant tellement ! Magicienne et rebelle, voilà des informations à garder secrètes dans son cœur et pour ses plus fidèles amis seulement. Sa Dame de compagnie avait pris un gros risque en révélant le plus secret des secrets… C’est avec une pointe de déception que Solveig se rappela qu’elle était du même camp que la Dame, peut-être même plus proche avec elle qu’avec n’importe qui, étant donné qu’elle était la seule magicienne à ce jour qu’elle connaissait. …Solveig ne pouvait pas la mettre en danger.

D’un signe de tête, elle invita ses ainées à s’asseoir dans deux fauteuils en velours vert sombre, juste à côté de la large vitre donnant sur le petit jardin de l’auberge. Elle s’assit également sur une banquette en bois et cuir, face à ses interlocutrices. Ne sachant que dire, n’étant peu habituée aux conversations de convenance, celles où on parle pour meubler le silence, elle posa une question simple, tranchante, qui sembla déstabiliser sa vis-à-vis : « Ma Dame, si je puis me permettre, ma curiosité me pousse surement à tort à vous demander ceci… Mais j’aimerai connaitre votre identité, je ne vous ai jamais vue ou aperçue auparavant, donc aucune chance pour moi, qui suis provinciale, de deviner votre rang, ainsi que votre histoire… »

Solveig hésita un instant, puis posa son regard éthéré sur celui de la noble Dame, Dame qui avait pris le temps de venir la visiter, elle ne savait pas encore dans quel but précis… Que cachait ce visage doux, bien qu’impassible … ??


Dernière édition par Solveig d'Ibelin le Lun 23 Juil - 14:56, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeLun 18 Juin - 15:37

Par Eimaren que cette rencontre était donc risquée. Yseult avait eu raison de prendre cette jeune mage à couvert et de lui faire part de l'inconscience de sa conduite. Utiliser son pouvoir en plein Lorgol... Fallait-il qu'elle soit certaine d'échapper aux gardes royaux qui continuaient de traquer et d'anéantir le moindre semblant de magie en Arven. Et leur paranoïa s'était encore renforcée avec la réapparition récente de Dragonvale. Non, décidément, l'heure était à la prudence. Et cette visite était tout sauf prudente. Bien sur, il était essentiel de rallier les jeunes mages à notre cause et d'assurer leur protection. Mais pour obtenir sa confiance, il avait été nécessaire d'évoquer cette nouvelle capacité dont je m'étais réveillée dotée. En ces temps troublés, nul n'était à l'abri de la délation et pour dire vrai, je n'avais aucune confiance en mon prochain. Si elle était capable de dissimuler correctement son pouvoir, rien n'empêcherait cette jeune personne de me dénoncer à la première patrouille venue pour mieux se cacher ensuite avec la récompense touchée.

Ces pensées parcouraient mon esprit à vive allure tandis que je m'apprêtais à toquer à sa porte. Il était encore temps de renoncer. Ainsi, jamais ne saurait-elle qui j'étais. L'avertissement de ma dame de compagnie demeurerait seulement, ce qui ne pouvait guère lui nuire. S'il était peu probable qu'un danger me guettât derrière cette porte, je refusais de laisser la moindre hypothèse de côté. Mais pour autant, je ne pouvais faire demi-tour. Je passais déjà bien assez de temps sans agir réellement pour notre cause, je refusais d'abandonner une initiative aussi importante. S'arrêter à des risques aussi infimes que ceux qui venaient d'effleurer le fil de mes réflexions eut été lâche, indigne du courage dont mes ancêtres avaient fait preuve par le passé. Redressant fièrement le menton, je pris ma décision. J'étais bien assez souvent cachée comme cela. Rencontrer cette jeune fille n'était pas plus dangereux que tenter des rallier à notre cause des nobles bien trop prompts à la trahison.

La petite voix qui m'invita à pénétrer en cette chambrette dissimulait mal sa timidité. Peu décidée à baisser ma garde ou à me défaire de toute méfiance, je du cependant me rendre à l'évidence : la frêle jeune fille qui me fait maintenant face, s'inclinant avec toute la grâce de sa naissance et de son éducation, n'est pas une ennemie. Bien au contraire, tout dans son attitude m'indique qu'elle se trouve bien plus tremblante que moi de cette rencontre, que je n'ai, je l'avoue, pas pris la peine d'annoncer. L'intimidation que je sens dans les mots qu'elle prononce me touche. A moins de n'être une comédienne de talent, il est difficile d'imaginer plus de sincérité dans des salutations.
Son attitude emplie de crainte me rappelle la mienne lors de mon arrivée à la cour. Je devais avoir son âge... Ou peut-être moins encore. Il me fallait alors tenir mon rang, celui de ma famille, de ma lignée, au lendemain même de la trahison de mon frère, endurer doutes, injures et scepticisme quant à ma loyauté. J'avais déjà été présentée à la cour, quelques années auparavant mais cette épreuve là se révélât bien plus ardue encore. Ma situation était délicate, plus que la sienne, sans doute. Mais je peux comprendre, ô combien, cette angoisse de faire un faux pas, de commettre une erreur. Je ne voulais pas être de celles, plus âgées, qui pour éloigner le souvenir de leurs propres bévues sont à l'affût de la première dont vous serez l'auteure. Aussi lui répondis-je, avec une voix des plus douces possible et un sourire amical :

- Redressez-vous, je vous en prie.

Non, décidément, il était impensable qu'elle cherchât à me trahir. Et puis, n'avais-je pas désormais son nom ? Qui, par ailleurs, ne m'était pas totalement inconnu. Les longues heures d'études auxquelles mon père m'avait poussée, le fastidieux apprentissages des coutumes des différents duchés, de leurs comtés et de leurs baronnies n'avait pas été vain puisqu'il me permettait depuis longtemps déjà d'identifier et de situer les nobles de mon entourage. Et qui m'encourageait aujourd'hui saluer avec déférence Solveig, ne serait-ce que par respect pour la perte inestimable que les siens avaient subi.
Mais pour autant, étais-je prête à lui dévoiler mon identité ainsi qu'elle me le demandait ? Il y avait déjà tant de risques... La directe franchise de sa question me surprit et, un instant durant, je pris le temps de l'observer. De toute évidence, elle n'avait jamais été présentée à la cour, aussi était-il probable qu'elle ignore en effet jusqu'à mon nom. Mais cela ne la protégeait-il pas, au contraire ? D'Outrevent n'était plus guère de ceux dont on peut aisément se réclamer l'ami sans craindre représailles. Mais d'un autre côté, m'offrirait-elle sa confiance si je restais coite ? L'aurais-je fait à sa place ? Je jetais un regard vers Yseult qui ne m'adressa, pour toute réponse, qu'un visage impénétrable. La peste soit de ses idées ! Et finalement, cette position assise ne me seyait guère. Doucement, sans brusquerie pour ne pas effaroucher notre hôte, je me relevais pour m'approcher de la fenêtre proche. Les jardins endormis sous le gel qu'il offrait à ma vision constituaient un paysage enchanteur, presque magique, à l'exemple des plaines d'Outrevent prises dans l'étreinte de l'hiver. Bien malgré moi, cette comparaison fit naitre un sourire penseur sur mon visage tout en même temps qu'elle força ma décision. Je n'avais pas à taire mon nom ni à courber l'échine à la mention du duché qui - par fatalité - deviendrait un jour mien. Moins encore à vilipender les actes de mon frère quand je ne rêvais que d'y prendre une part plus active. Et si force m'était de m'en tenir à ce comportement au sein du palais, je n'étais pas ici en territoire ennemi. Cette jeune mage avait besoin de moi. Probablement autant que je pouvais avoir besoin d'aide. L'idée qu'elle pourrait peut-être m'aider à comprendre ces pouvoirs qui m'étaient soudainement échus, ce lien avec cette petite martre que je préférais savoir en sûreté, auprès de mon frère, n'avait pas fait que m'effleurer. Elle s'était nichée dans un recoin de mon esprit, bien présente et bien décidée à se faire mettre en oeuvre. Mais patience, l'heure n'en était pas encore à cela. Il me fallait pour le moment offrir une réponse à sa question, je n'étais que trop longtemps demeurée silencieuse pour ne pas ajouter à son trouble.


- Avant toute chose, j'aimerais que vous soyez consciente qu'en vous révélant mon nom, je me mets en danger. Mais il ne s'agit pas seulement de moi. Si je tombe, j’entraînerais inévitablement dans ma chute nombre de gens, à commencer par ceux qui me sont fidèles, à l'exemple de ma dame de compagnie qui vous a peut-être évité de graves ennuis au marché ce jour là. Mais également celles et ceux qui vivent sur mes terres et donc je suis responsable, soit des milliers de gens, de familles innocentes qui n'ont pour autre crime, que celui d'être nés en mon domaine. Enfin... si d'aventure, je me trouvais torturée ou mise à la question, j'ai peur de ne pouvoir taire nombre de secrets qui mettraient en péril la vie de ceux qui cherchent à vous aider, vous et tous les autres mages.

Ma voix était devenue murmure sur cette dernière phrase. Même en ces lieux, il n'était guère prudent de clamer haut et fort une telle allégeance. Je repris, plus haut :

- Je suis Lisbeth d'Outrevent. Duchesse héritière des terres d'Outrevent.

Imperceptiblement et sans que je le veuille, ma tête se redressa, traduisant par son maintien tout la fierté que m'apportait mon titre - quand bien même je n'en avais jamais souhaité autant, et notamment pas la place d'héritier. Néanmoins, je parvins à conserver un ton doux qui contrastait certainement. Mon but n'était pas de l'intimider, surtout pas. En la lutte qui nous liait, il n'y avait nul titre, nulle position. Nous n'étions plus ducs, ni comtes, ni barons, ni gens du peuple. Face à l'oppression et l'injustice, nous n'étions plus qu'hommes et femmes libres et entendant le demeurer, envers et contre la politique de répression menée par le tyran. Nous devenions compagnons d'armes et d'idéaux. Et il me fallait exposer cela à Solveig.

- J'ai cru comprendre que nous avions... des particularités en commun, demoiselle.

Attentive à sa réaction, je n'ajoutais rien, lui laissant le loisir de développer - ou non - cette allégation. M'assurer de la confiance qui pouvait régner entre nous et de sa possible allégeance devenait essentiel pour aller plus avant dans notre entrevue. Et je doutais fort qu'un espion d'Augustus - si tenté qu'il me restât un soupçon la concernant - eusse le même genre de réaction qu'une innocente victime de la barbarie sanguinaire de l'usurpateur.
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MessageSujet: Re: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeMar 26 Juin - 19:05


Solveig observa la jeune femme se lever paisiblement de son fauteuil, cherchant le refuge de m’embrasure de la fenêtre gelée. Elle garda le silence durant ce qu’il sembla à Solveig une éternité, mais le brisa pour avertir la jeune Gallienne suspicieuse :

Avant toute chose, j'aimerais que vous soyez consciente qu'en vous révélant mon nom, je me mets en danger. Mais il ne s'agit pas seulement de moi. Si je tombe, j’entraînerais inévitablement dans ma chute nombre de gens, à commencer par ceux qui me sont fidèles, à l'exemple de ma dame de compagnie qui vous a peut-être évité de graves ennuis au marché ce jour-là. Mais également celles et ceux qui vivent sur mes terres et donc je suis responsable, soit des milliers de gens, de familles innocentes qui n'ont pour autre crime, que celui d'être nés en mon domaine. Enfin... si d'aventure, je me trouvais torturée ou mise à la question, j'ai peur de ne pouvoir taire nombre de secrets qui mettraient en péril la vie de ceux qui cherchent à vous aider, vous et tous les autres mages.

Solveig écoutait, fixant son regard sur la neige qui suspendait lentement le temps à l’extérieur. A l’entendre, il lui sembla qu’elle supportait et assumait énormément de responsabilités de tout genre, et ne parvenait pas à situer clairement son rang… Des milliers de gens… ? Son domaine ? Mais qui était-elle ?? La curiosité de Solveig s’intensifiait à mesure que la jeune Dame lui dévoilait ces mots importants.

Je suis Lisbeth d'Outrevent. Duchesse héritière des terres d'Outrevent.

…Ainsi, cette gente Dame était Duchesse…
Saisie par la surprise et par sa méprise, Solveig se leva soudainement et s’inclina profondément devant la noble héritière, exprimant au milieu de sa stupeur quelques mots de respects bafouillés. Le duché d’Outrevent… Fier duché, dont le duc, Liam d’Outrevent, duquel elle avait souvent entendu parler, avait été déchu de son titre il y a déjà quelques temps de cela… Son père en parlait souvent avec admiration auparavant, et la petite Ibeline avait appris à le respecter au fil des conversations et compliments loyalement rebelles de son paternel.
Solveig releva la tête avec curiosité. La duchesse sourit imperceptiblement, sans la regarder, et continua affectueusement :

J'ai cru comprendre que nous avions... des particularités en commun, demoiselle.

Solveig sourit en retour et redressa, croisant ses mains sur sa jupe fluide tout en marchant dans sa direction.

En effet ma Dame, et il m’est heureux de pouvoir exprimer cela. Sachez… que j’ai le plus profond respect pour votre duché et votre frère. Je soutien votre cause, et également la méritée responsabilité des gens qui vivent dans votre respectable contrée.
Je… J’ai reçu mon don il y a quelques mois déjà de cela. Je possède le pouvoir de la Glace ; je maîtrise toute eau sous état gelé, mais je peux également en créer ou en faire disparaître, ou encore briser cette glace, la transformer …etc. Et je n’ai nul besoin de la toucher pour la contrôler.
Je vous dévoile tout cela car j’ai cru comprendre que vous aussi vous possédiez un don particulier… Et sur le fait que nous soyons toutes deux rebelles, nul nécessité de s’épancher sur ce sujet, nos cœurs se rejoindront aisément sans besoin de paroles.


La voix de la jeune héritière d’Ibelin mourut sur ses lèvres en ces derniers mots. Il fallait tout de même être prudent, bien que les murs de l’auberge soient épais, nul dans ce pays tyrannisé n’était réellement à l’abri. Elle fit face à la jeune duchesse, et lui prit chaleureusement les mains, accompagnant son geste d’un sourire. Elle voulait lui montrer que, non seulement, elle n’était pas son ennemie, mais qu’en plus elle était prête à lui accorder sa confiance. Solveig avait senti dans le ton de la jeune duchesse, dans ses attitudes, ses manières, un naturel que son intuition ne trompait pas ; cette noble d’Outrevent, forcée de jouer le jeu dangereux de la courtisane, était rebelle jusqu’à la moelle, et elle ne lui voudrait en aucun cas quelque mal. Solveig la mena avec une délicatesse amicale jusqu’à un petit meuble près de son lit, d’où elle sortit une minuscule clé sculptée en argent. La prenant entre deux doigts, Solveig s’en alla d’un pas pressé vers son secrétaire d’acajou. La demoiselle de compagnie de la duchesse la regardait avec des yeux étonnés faire des allers-retours à travers sa petite chambre. Enfin, Solveig ouvrit le casier de bois gravé, et en dégagea avec précaution un opuscule abîmé et jauni par le temps et les mains curieuses l’ayant manipulé. Elle le tendit à Lisbeth, l’encourageant du regard à le saisir.

Ce livre est sûrement le dernier en Nightingale, peut-être même en Arven -excepté Dragonvale- parlant des dons donnés aux Mages, de leurs fidèles Familiers et des différents phénomènes magiques de notre patrie. Il m’a été donné par mon père, lorsqu’il a eu la connaissance de l’avènement de la magie dans mes veines. Ses pages m’ont appris moult détails sur la façon dont mon pouvoir agit au sein de mon corps et esprit, les bases -seulement- pour maitriser ces flux moi-même.

Il vous sera certainement utile. Je vous le prête volontiers Duchesse. Peut-être pourrais-je également vous être d’une quelconque utilité quant à l’apprentissage de ces dons … ?


Solveig confia le manuscrit à sa nouvelle confidente et amie. Elle alla aussitôt fermer son secrétaire et replacer la clé d’argent à sa place, au chaud entre deux romans. Elle s’en retourna à la duchesse. Elle regardait le livre, intriguée. Cet ouvrage était de loin la plus précieuse aide dont Solveig disposait en attendant l’Académie, et il avait amplement fait ses « preuves ». Depuis qu’elle était établie à Lorgol, Solveig l’étudiait consciencieusement tous les jours. Elle y apprenait tout et n’importe quoi, bien que la plupart des informations données se révèlent très utiles par la suite.

La duchesse d’Outrevent tournait le livre dans tous les sens et le manipulait, indécise. Solveig décida alors de prendre une nouvelle fois la parole, ayant acquis confiance en ses mots et gestes.

Ma Dame, que diriez-vous de nous retrouver en un endroit fiable pour nous entrainer en sûreté, en attente de quelques évènements qui bouleverseraient nos vies respectives … ?

Solveig se voulait rassurante avec ces mots, cherchant un humour subtil pour faire sourire la jeune femme. La duchesse ne semblait pas tranquille de se mesurer -peut-être pour la première fois ?- à ce don difficile qu'il leur fallait dompter et maîtriser...

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MessageSujet: Re: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeMer 8 Aoû - 13:38

Comment demeurer de marbre face à tant de spontanéité ? Bien sûr, alors que je déclinai mon identité, la jeune mage ne put s’empêcher de plonger dans une profonde révérence. Et si sa réaction dénotait une éducation soignée, elle n’en dissimulait pas pour autant un naturel que je sentais bien plus puissant que tous les usages en vigueur. Un naturel qui rendit plus franc mon sourire. Et si le contact de ses paumes froides m’occasionna un mouvement de recul, je ne pus m’empêcher de garder l’information dans un coin de mon esprit. Sa franchise simple n’était pas sans m’évoquer une autre demoiselle qui, plusieurs années auparavant, avait fait preuve de cette même fraicheur… Il était loin le temps où je marchai tête haute devant les hommes de la garde d’Outrevent, convaincue que rien ne m’atteindrai jamais. Mais Liam avait trahit. Ouvertement. Et les années avaient passé, trainant dans leur sillage leur lot de difficultés et de défis à relever. Le carcan de la cour tout autant que ma responsabilité nouvelle m’avait modelée. Je devais paraitre femme et non pas forte pour offrir à mes ennemis une image inoffensive, pour susciter chez mes hommes le désir de protéger une fragile héritière. Les uns comme les autres n’auraient eu de scrupules à m’écraser s’ils m’avaient su capable.

Solveig possédait encore toute cette innocence de celui qui n’a pas vécu sous les regards et jugements de tout instant, avec la crainte perpétuelle de commettre une erreur. Son sort n’était pourtant pas des plus enviables, petite baronne sans terre, cloitrée dans une auberge de Lorgol. Sans doute ne saurait-elle jamais la chance qui était sienne de n’avoir pas à vivre au sein de la cour du tyran. Et j’espérais sincèrement que jamais elle n’aurait à subir une telle existence.
Entrainée par elle près d’un petit secrétaire, je la regardai s’affairer avec une curiosité non dissimulée puis me tendre un ouvrage aux pages craquelées par les siècles. Un ouvrage extraordinaire d’après les dires de son actuelle détentrice. Un ouvrage qu’elle me confiait pourtant sans la moindre hésitation. Sans doute ignorait-elle ce qu’un tel don représentait à mes yeux. Je la laissais achever ses explications silencieusement, observant ce qui était peut-être la clef de ma liberté. Une possibilité de comprendre sans pour autant abandonner ma lutte et mon duché pour rejoindre les murs clos de Dragonvale. C’était là un présent inestimable. Je ne parvenais pas à m’expliquer comment un tel livre avait pu traverser les siècles et les années de purge pour me parvenir. Cela me semblait totalement irréel. La lignée de Solveig rendait la chose plausible mais même ainsi, j’avais bien du mal à me convaincre de la véracité de ce que je tenais entre mes mains. Toujours sans un mot, je revins vers le lit de la jeune baronne et lui fit signe de venir s’y asseoir à mes côtés.


- Je crois que je vous dois des remerciements demoiselle. Vous n’imaginez pas quel bénéfice je pourrais tirer de ce livre, au point que des mots ne sauraient rendre compte de la reconnaissance que je vous dois. Mais il ne m’est malheureusement pas possible d’agréer votre proposition. Je ne suis point libre de mes allées et venues ou tout du moins ne puis-je me permettre d’éveiller par elles la moindre méfiance. J’inspirai avant de poursuivre : C’est à moi maintenant, de vous venir en aide et de vous dévoiler les raisons de ma venue qui ne relève pas, vous vous en doutez certainement, de la simple visite de courtoisie. Je ne savais pas en venant, qui j’allais rencontrer. Votre ascendance ne peut que faciliter la compréhension de ce que j’ai à vous dire. En tant que mage, vous êtes en grand danger. Ne croyez surtout pas que les fragiles murs de cette auberge vous garantiront des soldats de l’empereur. J’ignore pourquoi Dragonvale ne vous est pas encore apparue et j’espère que cela ne tardera plus. Mais en attendant, il vous faut être en lieu sûr. Bien sûr, cela n’est pas de mon ressort mais je peux vous aiguiller vers d’autres qui sauront vous cacher le temps qu’il faudra.

Et si mes mots s’arrêtèrent là, mon regard trahissait tout le désir que j’avais de la voir accepter cette proposition. Pour elle, que je ne voulais pas voir tomber aux mains des bourreaux du tyran. Mais aussi un pour moi, pour me prouver que j’étais capable, envers et malgré tout, d’agir efficacement pour notre cause.
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MessageSujet: Re: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeMer 10 Oct - 9:30



Spoiler:

Parfois je regrette le temps où Arven était une contrée paisible et prospère. Je n’ai pas connu ce temps, mais mon cœur de mage, de rebelle, de Gallienne, d’Ibeline, le connait, lui. Ce temps merveilleux où la Magie, la Liberté et l'Espoir pouvaient tisser leurs fils argentés et mystérieux autour du peuple fier d'Arven. Utopie. Mais au moins, était-ce un temps où chacun était libre de son propre Destin … ?
Je n’en sais rien.


Arven est en Danger. Dragonvale se dissimule avec crainte dans le haut ciel nuageux. Loin dans les contrées subordonnées à la tyrannie d’Augustus, l’homme aux mains souillées du sang des rois des temps anciens, deux jeunes femmes sont assises côte à côte, silencieuses.
Alliées. Dissimulées aux yeux de tous. Que peut-il advenir d’elles ces prochains jours, ces prochains mois ? Elles n’en savent rien. Le futur leur fait peut-être peur, et surement s’efforcent-elles de peu y penser, de se concentrer sur leurs objectifs présents. Mais quel futur digne de ce nom peut-on avoir sous le régime insensible qui est en place, quand on est Rebelle …? Rebelle dans ses idées, rebelle dans ses actions, ses paroles, ses valeurs, ses idéaux…
Alors elles relèvent la tête, fidèles à elles-mêmes et à leurs convictions. Peu importe leur futur, seules leurs résolutions sont essentielles, seul leur but final est important. Et quand ce but est atteint, elles savent qu’elles pourront vivre, ou mourir, en paix.



Solveig hochait la tête avec entendement. Elle avait surestimé les libertés cédées à la duchesse. L’héritière d’Outrevent devait certainement rester cloîtrée, emprisonnée, jour après jour, discrète, en ses appartements dorés de feuilles d’or et bordé de velours épais, à l’égal de Solveig en sa modeste chambre d’auberge…

Sa chambre…. Solveig ne pouvait nier le fait qu’elle ne pourrait rester indéfiniment sous le toit que lui avait choisi son père. Il fallait qu’elle change de demeure, le plus tôt serait le mieux. Elle ne devait pas rester au même endroit trop longtemps, et voir une jeune fille encapuchonnée parcourir les rues pour toujours tourner dans une sombre ruelle un peu louche n’était pas bon pour sa sécurité. Les soldats de la garde royale surveillaient la populace de très près depuis quelques temps…
Solveig regardait Lisbeth d’Outrevent suspicieusement. Après tout, elle ne la connaissait tout au plus que depuis une demi-heure, et malgré la confiance et l’amitié que son intuition lui glissait tendrement à l’égard de la duchesse, elle se devait de rester prudente. Elle réfléchit quelques minutes, tournant son regard dans le vide et croisant ses mains sur ses genoux. Elle laissa couler un silence presque oppressant, le bruit des rues animées parvenant à peine à l’oreille des deux femmes.

J’accepte votre proposition. Mais si je vous dis oui, accepteriez-vous de m’aider dans un de mes projets ?? C’est sûrement périlleux, mais cela doit sûrement vous devenir habituel en menant cette double vie, Duchesse.

Solveig sourit timidement, posant son regard azur sur la Duchesse d’Outrevent, cherchant patiemment ses mots.

J’ai besoin de pénétrer les appartements de la noble Aliénor de Bohémont, une amie qui m’est très chère. Je suis à Lorgol depuis des mois, des mois entiers sans lui parler et la rassurer sur les raisons de mon silence à son égard… Et ces retrouvailles me réchaufferaient immensément le cœur…
Je m’engage alors à suivre votre « contact » hors de ces murs jusqu’à une nouvelle demeure de votre choix.


Solveig restait consciente du risque, des risques qu’elle prenait alors. Mais qu’est la vie sans défis, risques, dangers ? Aliénor lui manquait terriblement, et roder autour du palais en ruminant son chagrin ne la mènerait à rien. Lisbeth d’Outrevent vivait au sein de toute cette cour bourdonnante, peut-être pouvait-elle l’aider d’une quelconque manière … ? Mais si elle ne pouvait… Est-il raisonnable de rester ici envers toute idée raisonnable … ? « …Quelque que soit votre décision, je suivrai tout de même votre conseil Duchesse… » souffla Solveig, dépitée de ne pouvoir échapper à cette contrainte de mouvement, et au fait qu’elle ne pourrait peut-être pas revoir Aliénor sur le refus de la Duchesse d’Outrevent…
Mais elle n’avait pas beaucoup de choix à sa portée. Celui d’une rebelle expérimentée était peut-être le meilleur à suivre. Elle lança un regard confiant à la Duchesse d’Outrevent et se leva, attendant sa réponse.
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Lisbeth de Brunante
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MessageSujet: Re: Viens jusqu'à moi... [Solveig]   Viens jusqu'à moi... [Solveig] I_icon_minitimeSam 13 Oct - 10:11

Un instant encore, j'avais regardé l'ouvrage que venait de me confier la jeune fille, sans pouvoir me départir d'un certain scepticisme. Il me semblait bien trop beau qu'une visite aussi impromptue puisse déboucher sur tant de facilités à l'avenir. Qu'importe, il me serait toujours temps de m'attarder sur ce sujet plus tard. Après deux mois de réflexions et de peurs à ce sujet, j'avais résolu de ne pas laisser la magie prendre le pas sur la rebelle en moi. Contrôler cette capacité soudaine qui m'était échue ne faisait pas partie de mes priorités en ces temps troublés.
Mettre une jeune mage esseulée à l'abri en revanche... Voilà qui s'inscrivait nettement plus dans mes priorités. Du moins fallait-il qu'elle souhaite et accepte notre aide. Il était probable qu'elle préfère s'en remettre à la Confrérie Noire, en tant que mage et gallienne. Libre à elle de s'en remettre à eux mais j'espérais pourtant qu'elle n'en ferait rien - non pas pour damer le pieds à ces assassins - tant la précarité de sa situation me semblait propice à la voir se faire arrêter d'un instant à l'autre par la garde impériale. Aussi son assentiment amena-t-il un sourire plus franc sur mon visage. Avant que la suite de ses paroles ne ramènent plus de sévérité dans mon regard. Quelle périlleuse demande s'apprêtait-elle à m'adresser ? Il était évident que je risquais beaucoup à chaque jour évoluer à couvert à la Cour mais les principaux dangers que j'encourrais m'étaient suffisamment familiers pour que je ne me laisse pas prendre à leurs pièges. L'aide manifeste à une mage en revanche... Voilà qui pouvait se révéler infiniment plus risqué que mes habituels babillages destinés à sonder l'opinion de mes pairs.


De toute évidence, la jeune baronne réfléchissait ardemment aux termes les plus à mêmes de me convaincre. Mais à l'entente de sa demande, je ne pus retenir un mouvement de stupeur, me levant du lit plus brusquement que je ne l'aurais souhaité.

- Cela est impossible. Vous ne pourriez pas vous y rendre sans être aperçue et questionnée et je ne peux me permettre d'être impliquée, au sein même du palais, dans une complicité manifeste avec une mage.

Mes mots étaient clairs. Sans appel. Il y avait là bien trop de dangers, tant pour elle que pour moi. Le jeu n'en valait assurément pas la chandelle. Comment, en étant en fuite sa vie menacée à tout instant, pouvait-elle songer à telle folie ? Un instant, cette pensée indignée demeura en mon esprit, allumant dans mes yeux une étincelle d'incrédulité. Avant de finalement se transformer en question. Que n'aurais-je pas fait, moi-même, pour rassurer Denise sur mon sort ? Son soutien m'avait été un grand réconfort au cours des deux mois écoulés et par Eimaren, comme il m'aurait été pénible de devoir lui mentir... Imperceptiblement, l'expression de mon visage s'adoucit et je revins sur mes paroles.

- Comprenez, baronne, qu'il y aurait grand péril pour vous à tenter une telle incursion dans le palais. Je peux cependant comprendre les inquiétudes qui sont vôtres ainsi que votre désir de rassurer votre amie quant à votre sort.

La suite de ce que je m'apprêtais à lui dire méritait que je m'arrêtas quelques secondes pour y réfléchir. Solveig était jeune et probablement n'avait-elle jamais fait l'expérience ni de la trahison, ni de la délation. Il était probable qu'aucun doute ne soit venue l'effleurer quant à la loyauté de son amie à son égard. Mais au vu de l'allégeance reconnue de la concernée et des intérêts qu'elle retirait de sa position auprès de l'empereur, il était à craindre qu'elle n'accueille bien mal certaines informations concernant la magie. Je pris une légère inspiration, consciente à l'avance de la blessure que je risquais d'infliger à la jeune fille devant moi. Consciente également que la méfiance que je pourrais lui inculquer lui sauverait éventuellement la vie à l'avenir.

- Il m'est difficile de vous exprimer cela Solveig. Mais vous devez vous rendre compte que votre nouvelle situation vous met à la merci de ceux à qui vous dévoilez votre secret. Êtes-vous certaine de pouvoir compter sur votre amie ? La dame de Bohémont est loyale partisane de l'empereur. En l'informant trop amplement, vous mettriez en danger non seulement votre vie - si d'aventure elle se révélait trop proche du tyran pour oser lui mentir - mais également sa position s'il était découvert qu'elle ne dénonce pas une mage de sa connaissance. Est-ce réellement cela que vous souhaitez ? Je me tus un instant, observant la déception se peindre sur le visage de la jeune baronne avant de finalement reprendre. Je ne vous introduirais pas au palais. En revanche, je peux remettre une lettre à votre amie, en mains propres. Par mon biais, vous serez certaine que nul ne lira votre missive. Je vous enjoins cependant à être infiniment prudente dans les informations que vous divulguerez. Il ne m'appartient pas de vous dire ce dont vous pouvez - ou non - parler. Mais pour l'amour d'Eimaren, ne révélez rien quant à votre lieu de résidence actuelle. S'il vous importe de lui parler de votre magie, prenez au moins cette précaution.

A nouveau je me tus, laissant mon regard errer par la fenêtre aux vitres crasseuses. Il m'était désolant de songer que parmi la foule des opprimés de Lorgol, nombreux seraient ceux prêts à vendre une mage - le signe éclatant de l'espoir de se voir libérés du joug du tyran - pour quelques pièces d'or. Et comment les en blâmer quand leurs familles mourraient de froid et de faim au coeur de l'hiver, les taxes épuisant leurs bourses jusqu'à leurs dernières économies ?

- J'imagine combien il doit vous être difficile d'entendre de telles paroles. Et croyez moi bien que ce n'est pas de gaieté de coeur que je vous accable ainsi. Je ne souhaite que votre sauvegarde, soyez en assurée. Ce compromis vous agréerait-il ?

Je me tournais vers elle à nouveau, un air grave implacablement figé sur mon visage mais avec, au fond des yeux, une infinie lueur de compréhension et de douceur.

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