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 Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)

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MessageSujet: Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)   Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷  (lisbeth&cyselle) I_icon_minitimeDim 18 Nov - 10:00


Regarde moi, assise dans l'ombre.

But I set fire to the rain, watched it pour as I touched your face, well it burnt while I cried. Cause I heard it screaming out your name, your name.


  • Noms des participants: Cyselle d'Arven & Lisbeth d'Outrevent

  • Statut du sujet: Privé

  • Date: 18 Mai 802

  • Saison 1, chapitre 5.



J'étais assise devant mon miroir, la surface plane me renvoyant l'image d'une femme superbe aux longs cheveux dorés cascadant autour d'un visage fin. Des yeux couleur d'eau fardés mettant en valeur un teint pâle. Mais moi, je vois derrière le masque. Je vois derrière les bijoux et les diadèmes, les sourires et les courbettes. Je savais qui j'étais, et au fond qui d'autre le savais ? Qui d'autre savait que l'Impératrice d'Arven, fidèle courtisane arborant l’étendard de l'Empereur n'étant en fait que chimère ? Oui, je suis Impératrice. Dévouée et déterminée mais non pas à l'Empereur mais au peuple.J'étais le signe parmi les oiseaux de Paradis. La flamme de la rébellion brulait en mon cœur comme un rempart au désespoir qui nous prenait sous le règle l'Augustus l'usurpateur. Il nous enchainais. Chaque cœur. Chaque âme tenus en laisse par cet empereur de Mort. C'est pour ça que j'avais tout sacrifié pour devenir la reine de cœur de ce jeu de cartes tranchantes. La dame d'un échiquier de sang, prête à renverser le roi. Qu'importe le prix.

Enchainer ma liberté. Abdiquer ma fierté. Pour l'espoir d'un peuple entier.

Je tournais la tête, observant autour de moi mes appartements, mes yeux passant des fleurs Lagranes posées en de sublimes vases de porcelaine sur de massifs meubles de bois vernis. Lagrance. Comme ma patrie pouvait me manquer parfois. Plus que jamais, alors que je savais que le duché du Pommier s'était retourné contre son geôlier, allié au duché de la Guerre. Que penser ? Que songer ? Que faire ? Tant de questions fourmillant en mon esprit étriqué. Oui, j'étais d'accord avec ma mère. Évidement mais était-ce la solution ? Lever les armes contre le tout-puissant empereur au lieu de le surprendre dans l'ombre ? Qu'adviendra-il de ma mère si la guerre devait mal tourner ? Plus d'une fois, l'image des vergers de Lagrande brulant avait hanté mes nuits. L'image ardente des fleurs tachées de sang. A cette image, je sentais un frisson parcourir mon être alors que je resserrais mon fin châle de lin bordé de fils argentés. Frisson de froid ou de peur ? Surement les deux.

Le Mariage.

Une autre image s'impose soudain à moi tandis que mes yeux se posent à nouveau sur le miroir. Sensations fugaces et souvenirs troubles. Un étrange entremêlement d'émotions exacerbées et de sentiments retrouvés. Je ne saurais dire ce qu'il c'était passé en ce jour d’Été. Une soirée comme les autres, qui aurait du l'être tout dumoins. Le mariage de deux âmes esseulées qui avait vu s'ouvrir une fenêtre méconnue sur le cœur des invités. J'avais vu les souvenirs de la Dame de Sévérac, apprenant le vol de la couronne d'Augustus par une petite servante. J'avais ressenti la haine brulante dans l'âme de Liam. Trop de choses. Trop de sentiments. Trop d’émotions que je n'aurais jamais du voir. Que faire ? Comment réagir face à tout ça ? Oui. Ça aurait du être une soirée comme les autres, un bal de soieries et d'hypocrisie. Bal de sourires et de façades. Un bal comme les autres, s'étant achevé avec un gout d’incompréhension sur mes lèvres. Je poussais un soupir en me levant. Lisbeth pourrait peut-être m'aider à apaiser ces doutes.Cela faisiat plusieurs semaines si ce n'est plus que nous ne nous étions pas parlées. Des semaines durant lesquelles la présence de mon amie m'avait manqué. Des mois sans sa voix, des mois de questions sans réponses. Ainsi je l'avais convoquée à prendre le thé dans mes appartements. Peut-être mes questions trouveront elles enfin réponses.

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Lisbeth de Brunante
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MessageSujet: Re: Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)   Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷  (lisbeth&cyselle) I_icon_minitimeLun 19 Nov - 9:51

Il est des choses qui ne se refusent pas. Et quand l'impératrice en personne vous convoque pour un thé, il n'est guère avisé de refuser ou "d'oublier", fut-ce l'une de vos amies les plus chères et les plus anciennes. D'autant qu'au delà de la simple demande impériale qu'elle formulait, c'était une preuve d'amitié touchante que d'ainsi me proposer un instant en tête à tête ou nul - pas même son exécrable époux - ne pourrait venir entraver le bonheur que nous avions de nous voir. Et si je redoutais les questions qu'elle pourrait avoir à me poser, jamais il ne me serait venu à l'esprit de ne pas accéder à sa demande. Enfin. J'avais déjà eu tellement de fois à évoquer mon soit-disant séjour en Outrevent au cours des deux mois écoulés, je n'étais plus guère à une fois supplémentaire. Et pour le moment, personne n'avait trouvé à redire à ce qu'une dauphine souhaite être auprès de ses gens pour superviser les affaires de printemps en l'absence de son noble père. Comme ils étaient loin, tous, de s'imaginer la réelle destination qui avait été la mienne - et surtout en quelle compagnie je m'étais déplacée... Il y avait bien des langues fourchues pour évoquer l'étrangeté du départ subit de mon promis et de son retour en ma compagnie deux mois plus tard. Mais ce n'étaient là que racontars murmurés sans grande conviction par ces mêmes vipères qui se plaisaient à promettre à Chart et sa récente épousée une union sous le signe du malheur et de l'infertilité suite aux évènements chaotiques qui avaient chamboulé la cérémonie de leur mariage. Rien de bien inquiétant. D'autant que toute personne connaissant Louis, et son imprévisibilité, ne serait pas étonnée de le voir vagabonder à sa guise.

Instinctivement, j’ai mis un soin tout particulier à ma toilette. Et aussi désagréable que me soit cette robe d’un bleu pâle ornée de fils d’or, je n’aurais pu faire moins pour Cyselle, toujours si élégante. Mais ô combien je m’y sens peu à mon aise… Et à voir le sourire entendu d’Yseult tandis que nous marchons vers le palais, ma mine crispée l’amuse beaucoup. Ah, certainement que Liam et Louis riraient également tant mon expression doit rappeler cette moue mécontente que j’arborais que Stepna réussissait à me passer une tenue ornée de dentelles aussi inutiles qu’encombrantes. L’approche du palais ramène cependant un sourire – bien factice – sur mes lèvres. Eimaren, qu’il m’est difficile de reprendre mes habitudes de parfaite courtisane, de me forcer à sourire après deux mois de sincérité où je n’avais pas à dissimuler mes pensées…

Soudain mon cœur rate un battement, mon sourire se crispe. Devant moi, dans le hall du palais, personne d’autre que mon père en grande conversation avec un comte d’Outrevent. Et surtout, à son bras cette… usurpatrice dont les gestes lascifs n’en finissent pas de m’insupporter. Sans doute faut-il attribuer à la chance le fait que je n’ai pas eu à subir ce spectacle navrant depuis mon retour. Mais à la vérité, cela m’apparait bien bénin aujourd’hui. Car si la seule vue de cette femme m’emplit de colère, ce n’est rien à côté de ce que m’évoque son ventre rebondi qu’elle a orné de la ceinture en joyaux de ma défunte mère. De cette ceinture qu’arborent les duchesses d’Outrevent depuis des siècles pour marquer leur taille alourdie et leur fierté de porter en leur sein les futurs héritiers de nos terres. Ô Eimaren toute puissante… Avec grand peine, je salue courtoisement mon père et son interlocuteur, malgré la colère qui brûle en moi. Mais alors que je me tourne vers elle, mon sourire n’est plus. Seul demeure ce souverain mépris que j’ai si bien appris à faire transparaitre au fil des années notamment, et bien trop souvent, au sujet de Liam. Mon salut est glacial, à peine un signe de tête. Non, je ne plierai pas le genou devant elle ainsi que le voudrait l’étiquette. Jamais je ne reconnaitrai comme suzeraine cette arriviste qui fait insulte à la mémoire de ma mère par sa seule existence. Et ce ne sont certes pas les protestations de mon père, ni son regard énamouré qui me convaincront de faire davantage d’efforts à l’égard de cette péronnelle.

Je me suis détournée, sans rien ajouter, reprenant mon chemin vers les appartements impériaux le plus dignement possible, malgré mon sang qui bout dans mes veines. Je m’arrête là, devant la porte de mon amie, cherchant à retrouver un semblant de calme avant de frapper à sa porte.
« Cyselle ? C’est Lisbeth. ». Et quand son visage m’apparait dans le chambranle de la porte, c’est un réel sourire qui me revient aux lèvres, fait de soulagement et de joie. « Pardonnez mon léger retard, j’ai eu un… contretemps. Je suis heureuse de vous voir. »
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MessageSujet: Re: Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)   Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷  (lisbeth&cyselle) I_icon_minitimeVen 23 Nov - 10:23

Alors que j'attendais Lisbeth, mon regard se posa sur la fenêtre de ma suite, devant moi se dressait Logol, capitale de Lumière et d'Ombre. La plus grande ville de l'Empire. Mes yeux observaient les Mille tours effilées, superbes. Elles s'élançaient vers le ciel avec toute leur majesté comme si elles désiraient le toucher. Si je ne les voyais pas de ma tour, je savais qu'entre les rues et les ruelles fourmillaient badauds et pèlerins de passage, la misère se terrant entre les tours, loin, bien loin des soieries de la cour. Pourtant si Lorgol brillait de par sa splendeur, elle ne comblait guère l’absence de ma terre d'origine. Trop de bruit. Trop de monde. La cité aux milles tours était tout le contraire d'Edenia et de ses jardins. Ainsi j’aimais à me rendre sur le marché de la capitale où les camelots exposaient leurs produits en un entremêlement d'odeurs et de saveurs. Des nobles bijoux parés de minéraux d'Erebor aux bouquets de fleurs Lagrans,en passant par poissons d'Ansemers et les armes de Bellifère. Les richesses des Huit Duchés s'échangeaient au gré des envies dans ce marché de beauté.

« Cyselle ? C’est Lisbeth. ». Enfin, la voix de Lisbeth me tira de mes pensées alors que je me dirigeait vers la porte de mes appartements. D'ordinaire c'était plutôt le rôle de mes servantes mais j'avais préféré leur accorder leur après-midi. Après tout je préférais être seule avec mon amie aujourd'hui. Loin des oreilles indiscrètes qui pourraient trainer sous les sourires et les courbettes, après tout même lors d'un simple thé entre amies, nous n'étions jamais trop prudents. « Pardonnez mon léger retard, j’ai eu un… contretemps. Je suis heureuse de vous voir. » Je souris, heureuse de revoir mon amie depuis ce temps. « Ne vous-en faites pas, Lisbeth, ce n'est rien. » Je reculai légèrement en lui désignant le petit salon de mon appartement pour l'inviter à entrer. « Installez-vous, n'hésitez pas. » dis-je en m'asseyant sur le sofa de velours bleu pâle.

Lisbeth. Des années d'amitié. Des souvenirs d'enfance entrelacés. Mais surtout le même combat pour la liberté. Nous étions unies depuis toujours pour cette espoir. Celui de briser les chaines d'Arven. « Cela faisait longtemps, Lisbeth. Comment vous portez-vous ? » Je marquai une pause. Un instant l'image de la Lisbeth tremblante lors de mon couronnement me revint en mémoire. Une Lisbeth blessée, écrasée par la douleur et la peine. Loin de la fière amie que je connaissais. Tant de choses étaient passées depuis. Tant de jours qui s'étaient vus témoins de phénomènes bien étranges. Le mariage de Chart et Gaetane entre autres. Un instant, je me demandais si Lisbeth aussi, était sortie de ce bal avec en tête les images étranges de souvenirs teintés d'émotions inconnues ? Je chassais cette idée pour le moment. Depuis le temps, seul m'important de savoir comment elle allait. Le reste aurait sa place plus tard.
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Lisbeth de Brunante
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MessageSujet: Re: Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)   Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷  (lisbeth&cyselle) I_icon_minitimeMer 28 Nov - 11:37

Je ne suis pas encore véritablement remise de la désagréable surprise que je viens d'avoir alors que Cyselle m'ouvre la porte. Cyselle et ses boucles blondes, toujours si savamment coiffées. Cyselle et ses tenues à l'élégance irréprochable. Cyselle dont le sourire amical me rappelle une bonne fois pour toute que oui, l'amitié existe encore dans notre monde en dérive. Et c'est de justesse que je me retiens de la serrer dans mes bras. Car n'en déplaise aux médisants, la dauphine de Lagrance demeure ma plus ancienne amie bien avant d'être l'impératrice d'Arven. Sans doute n'en suis-je pas aussi proche que de a chère Denise dont le coeur attentif sait si bien apaiser mes douleurs, mais elle est l'un de ces piliers de mon existence. Un soutien sans faille qui m'a encouragée et suivie lors de mes premiers pas dans cette Cour toujours si prompte à la critique. Une épaule sur laquelle je pouvais venir pleurer en ces moments de doute où me pesait l'absence de mon frère et l'ignominie déposée sur notre nom.

Dire que j'ai un jour pu détester cette femme. Un sourire nostalgique me vient au souvenir de ces jours passés à Souffleciel quand, de loin, je la regardais me voler mon aîné avec dans le coeur, une ardente flamme que je ne savais pas alors identifier. Jalousie. Je savais seulement qu'un jour, il vivrait avec elle et cette idée me dévorait. M'obsédait d'autant plus que je savais ne pas pouvoir lutter contre l'infinie grâce de son maintien ou la beauté de ses toilettes. Non que je n'ai à ma disposition nombre de robes ravissantes. Mais il est difficile de paraître délicate et distinguée quand les jupons vous insupportent, que les dentelles vous importunent et que le oindre ruban se voit dénoué dans l'heure. Je n'avais pas idée alors de l'importance qu'elle prendrait pour moi cette petite fille trop parfaite. De l'importance qu'elle aurait pour Arven et pour la rébellion - mot qui n'était à mes yeux d'enfant qu'un passionnant secret dont parlait parfois mon père en nous recommandant de ne jamais dévoiler nos véritables opinions.


« Cela faisait longtemps, Lisbeth. Comment vous portez-vous ? » Assise sur l'un des confortables fauteuils de son boudoir, je la regarde. Il est vrai qu'entre a longue fuite de Lorgol et les préparatifs de son couronnement, nous n'avons plus eu l'occasion de nous retrouver seules depuis de longues semaines. Et à nouveau je me rends compte de l'égoïsme dont j'ai fait preuve en partant ainsi sans avertir quiconque, sans plus donner de nouvelles deux mois durant. « Il est vrai que nous n'avons plus partagé pareil moment depuis longtemps... Et les dernières fois où nous nous sommes vues n'étaient guère... propices. Mais rassurez vous, je vais bien. Mieux. » Mieux oui. Indéniablement bien qu'il demeure en mon coeur nombre de faiblesses que je voudrais savoir effacer. « Mais et vous même ? Le poids de la couronne impériale n'est-il pas... trop lourd à porter ? » Et que dire de tout ce qui découle de cette position, entre responsabilités et... époux.
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MessageSujet: Re: Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)   Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷  (lisbeth&cyselle) I_icon_minitimeMer 16 Jan - 13:55

« Il est vrai que nous n'avons plus partagé pareil moment depuis longtemps... Et les dernières fois où nous nous sommes vues n'étaient guère... propices. Mais rassurez vous, je vais bien. Mieux. » Souffrances. Je sentais derrière le ton de mon amie les mois de douleur qui l'avait enchainée, et alors que je revoyais la Lisbeth abattue que j'avais pu voir quelque mois plus tôt. Image brisée d'une force brimée. Je ne pu m’empêcher de songer à nouveau à ces moment au goût d'autrefois. Tant de souvenirs. Tant de rires, de joies. D'émotions partagées de deux vies entrelacées. Elle était une de mes plus précieuses amies, un pilier depuis des années. Des sentiments partages pas toujours appréciés, une jalousie enfantine devenant bientôt l'amitié complice d’aujourd’hui. Malgré les larmes et les doutes emplissant les cœurs les plus braves alors qu'autour de nous, l'avenir devenait de plus en incertain, comme des nuages sombres annonçant un orage tout proche, ans que l'on ne sache exactement à quel instant retentira le premier chant du tonnerre ardent. Et pourtant, elle si forte, si fière avait été brisée.

Plus que les lames, l'amour est la plus douloureuse des armes.

Néanmoins, cela était loin désormais. Bien loin. Elle allait mieux, cette pensée me rassura aussitôt, néanmoins je sentais qu'elle était encore fragile. La blessure encore béante dans son âme. Si mes yeux de femme ne pouvait le distinguer, ce de l'espionne et plus aiguisés encore, de l'amie discernait cette souffrance encore présente. Une intonation hésitante. Une lueur dans le regard. Un léger tremblement. Le moindre détail peut être un passage dans l'âme pour qui sait écouter et voir. Fenêtre sur les émotions ensevelies et les dessins enfouis. « Mais et vous même ? Le poids de la couronne impériale n'est-il pas... trop lourd à porter ? » Je ne répondis pas tout de suite, réfléchissant quelques instants. La couronne. Bijoux de joyeux plus semblable à des chaines d'acier embrasant ma fierté pour sauver l'Arven brimée par Augustus l'Usurpateur. Oui. Bien-sur que le tribut était lourd à payer. Harassant poids de Milles Espoirs pesant sur mes épaules. L’utopie d'une vie de courbettes devant un homme qui se jouait des larmes de son peuple, cultivant leur désespoir et se nourrissant de ses fruits. Mais c'était un devori, une tâche et une responsabilité. Celle de tendre une main aux démunis et aux rebelles tapis dans l'ombre. Comprendre l'Ennemi au plus profonds de son être pour en défaire les failles et les secrets. Qu'importe le prix. « Je mentirais si je vous disais que cela était aisé tous les jours, même dur parfois. Mais je tiens bon, ce qui compte c'est le combat et cette chance de le vaincre, le reste n'a pas d'importance. » répondis-je avec un léger sourire.

Quoi qu'il m'en coûte.

Doucement, je pris le temps de nous servir du doux vin de vergers de mon Duché, fruité comme je l'aimais, à l'Image du Duché des Jardins. « Je ne doute pas que vous allez mieux, Lisbeth et cela ma réjouis d'entendre cela. Vraiment, cela me fait grand plaisir, mon amie. Néanmoins je sens que la douleur est encore présente, plus ténue, mais tout de même là. La présence de cette femme au palais ne doit guère vous aider, je suppose ? » Cette femme. Arabella d'outrevent. L'arrogance faite femme sous les traits d'une belle intrigante arborant comme un trophée la couronne du duché de l'honneur. Presque naturellement, je ne ressentais à son égard qu'une sèche animosité teintée de fausses courbettes et de rires fourbes. Elle ne m'inspirait guère confiance salissait l'honneur de mes amis les plus chers. Et ça je ne le pardonnais pas. Rancunière ? Peut-être trop. Mais je lisais en elle l'image d'un serpent dont je me méfiais.

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MessageSujet: Re: Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷ (lisbeth&cyselle)   Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. ▷  (lisbeth&cyselle) I_icon_minitimeJeu 17 Jan - 4:21

Souffrances, oui... Encore bien trop présentes en mon coeur pour que j'ai pu les effacer en si peu de temps. L'esprit n'est pas aisé à guérir... Les douleurs du corps sont des maux dont l'apaisement est certain, bien que parfois long à venir. Et s'il en demeure de visibles cicatrices qui viennent marbrer notre peau, la plupart d'entre elles ne nous laissent que peu de répercussions. Mais les douleurs de l'esprit sont un poison qui s'en vient envenimer nos pensées les plus belles pour ne plus nous laisser que la peur. Celles-là sont infiniment plus persistantes. Leur seul souvenir ravive la douleur de plus belle, ravive les craintes et le désespoir.
Oui je vais mieux. Nul ami ne saurait en douter à avoir constaté ma si profonde faiblesse suite aux épreuves du couronnement. Et pourtant il demeure, tout au fond de mon âme, des fêlures qui ne disparaîtront pas de sitôt. Des cauchemars qui viendront, inlassablement, hanter mes nuits solitaires. La seule idée que j'ai pu, un jour, prétendre à être l'épouse de pareil tyran ne laisse pas de me tirer des frissons de terreur. Le côtoyer chaque jour au détour des cérémonies mondaines est bien assez pesant. Je ne sais si j'aurais eu la force de supporter qu'il ne me touche. La force de résister aux chaînes qu'aurait représenté le ruban lié autour de nos poignets. Sans doute pas... Aussi je demeure admirative devant le calme serein avec lequel Cyselle évoque cette triste condition.

« Je mentirais si je vous disais que cela était aisé tous les jours, même dur parfois. Mais je tiens bon, ce qui compte c'est le combat et cette chance de le vaincre, le reste n'a pas d'importance. » Un pâle sourire me vient aux lèvres à l'entendre. Courageuse Cyselle qui se sacrifie pour Arven. Fière Cyselle qui supporte ce sort avec une douceur infinie. Quand viendra le jour de la chute de l'usurpateur, nul doute que son nom sera parmi les plus cités. Par elle, c'est l'idéal des rebelles qui transpire, l'idéal d'une victoire sans effusion de sang. « Vous faites preuve d'une abnégation extraordinaire. Heureux soyons-nous que ce soit vous, entre toutes, qui ait su retenir l'attention d'Augustus. Nous n'aurions pu rêver meilleure souveraine. Ni meilleure alliée. »
Dangereuses paroles que nous échangeons là. S'il advenait qu'un domestique trop consciencieux s'en revienne pour s'enquérir des besoins de sa maîtresse, nous serions dans une bien fâcheuse situation. Nul titre, nul nom ne peut effacer le crime de trahison et de complot contre la couronne. Liam l'a démontré voilà des années. Aucune de nous ne serait épargnée. Peut-être la vie de Cyselle serait-elle sauve, du fait de son titre nouveau d'impératrice. Mais il ne ferait aucun doute qu'elle se verrait enfermée dans une cage dorée aux barreaux plus épais encore. Quant à moi... Entre condamnation et chantage auprès de mon frère, je crains que nulle échappatoire ne me serait offerte. Je préférerais souffrir mille morts que de voir Liam se rendre pour moi.

Ces sombres pensées menacent une fois de plus de me faire basculer dans la terreur. Il me faut les chasser sans plus attendre. Je ne désire pas sombrer de nouveau. Et m'imaginer la perte de mon frère est bien la plus efficace des manières pour raviver mes peurs. Quelques secondes d'un amical silence nous entourent tandis que j'observe mon amie verser un peu de ce vin si doux de son duché. Et tandis que je m'attarde sur la grâce avec lequel elle exécute un geste aussi simple, une idée étrange me vient, me tirant un rire léger.
« Iil fut un temps où jamais je n'aurais pensé possible de vous dire ces mots. Pourtant, aujourd'hui, j'aimerais infiniment pouvoir vous appeler ma soeur plutôt que votre Altesse. » Impensable oui pour la petite fille jalouse. Tout comme il était impensable que je me donne à Louis ou que j'en vienne à ressentir à son égard un autre sentiment que de la rivalité. Les épreuves de ces derniers mois ont changé bien des convictions de mon enfance. Et parmi elles, l'inaltérable grandeur que j'attribuais à mon père. Sujet que Cyselle vient à évoquer, avec toute la douceur qui la caractérise.

« Je ne doute pas que vous allez mieux, Lisbeth et cela ma réjouis d'entendre cela. Vraiment, cela me fait grand plaisir, mon amie. Néanmoins je sens que la douleur est encore présente, plus ténue, mais tout de même là. La présence de cette femme au palais ne doit guère vous aider, je suppose ? » Je lève les yeux de ma coupe pour venir les plonger dans le regard azur de mon amie. Un profond soupir s'en vient emplir mes poumons. De toutes les difficultés que j'ai eu à surmonter récemment, cette « trahison » compte certainement parmi les plus douloureuses. Voir ainsi mon mère bafouer la mémoire de ma mère, bafouer l'honneur ancestral de notre famille... «Il m'est difficile de vous cacher quoi que ce soit. Vos yeux sont bien trop avisés pour ne pas déceler mes faiblesses. Mais cette femme... J'avoue que c'est plus que je ne puis en supporter. La voir ainsi parader au bras de mon père m'est une vision intolérable. Mais plus encore, ce sont les regards de mon père qui me blessent. Il n'a plus dans les yeux cette étincelle de fierté. Il semble totalement... soumis à sa volonté et je ne comprends pas comment cela a pu arriver. Qu'il l'ait épousé est déjà incompréhensible. Qu'il soit venu à la cour pour satisfaire son désir l'est plus encore. Il semble... envoûté par elle. Et surtout, je ne comprends pas comment j'ai pu ne rien voir venir, moi qui ai passé tout l'automne en sa compagnie à Souffleval, je n'ai jamais vu trace d'elle dans notre entourage. J'ignore d'où vient cette femme et par quels artifices elle a pu coiffer la couronne de ma mère. » Un instant, je m'interromps, songeant à ces jours heureux passés en compagnie de mon père, à converser avec lui, à l'accompagner dans ses activités de duc. Non... Je ne comprends pas d'où est venue cette femme qu'il a si subitement épousé. «Pardonnez mes paroles amères, elles sont le reflet de mon dépit. Il n'y a surement nulle sorcellerie derrière tout cela. Je crois que je suis juste... déçue. J'imaginais mon père bien au dessus de simples considérations comme le jupon ou la poitrine d'une intrigante. Il faut croire que je me trompais. » Et cela m'est infiniment douloureux...
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« Vous faites preuve d'une abnégation extraordinaire. Heureux soyons-nous que ce soit vous, entre toutes, qui ait su retenir l'attention d'Augustus. Nous n'aurions pu rêver meilleure souveraine. Ni meilleure alliée. » Le peuple pleure. Le peuple hurle. Désespoir ardent d'un pays enchainé dans la douleur et la mort. Prisonnier de la main de fer de l'Empereur usurpateur. Liberté brimée de la couronne Impériale entachée du sang de Chimène l'Assassinée. Souveraine des souveraines, assassinée pour la folie d'un homme aujourd'hui assis sur le trône encore fumant de le mort injuste la dernière figure de l'Arven libre. Arven utopique. Une Arven façonnée dans la sueur et le courage aujourd'hui symbole du sang et des larmes. Comment on est-on arrivé là ? C'est ça ce qui nous unit. Deux âmes rebelles unies dans ce combat un peu fou. Combattre avec nos propres armes l'Usurpateur du trône des Huit Duchés. Nos masques comme boucliers, nos mots comme épées. Nous sommes les hérauts de l'Espoir. Soldats de la liberté. Prêtes à tout pour libérer les Duchés de leurs chaines brulantes. « Il fut un temps où jamais je n'aurais pensé possible de vous dire ces mots. Pourtant, aujourd'hui, j'aimerais infiniment pouvoir vous appeler ma sœur plutôt que votre Altesse. » Je souris de plus belle, touchée par les mots de mon amie. Des années de rires complices teinté de jalousie. Époque révolus d'une enfance rêveuse et tourmentée, éffacée au fil du torrent animé de nos vies. L'animosité d'autrefois aujourd'hui disparue dans le combat embrasant nos cœurs. Alliées rebelles. Sœurs dans la bataille. Dans les soieries et les secrets.

Je portais à mes lèvres une nouvelle gorgée de vin, savourant la saveur sucrée contre mon palais, évocation des sens envers la nostalgie de mon Duché et de ses saveurs. «Il m'est difficile de vous cacher quoi que ce soit. Vos yeux sont bien trop avisés pour ne pas déceler mes faiblesses. Mais cette femme... J'avoue que c'est plus que je ne puis en supporter. La voir ainsi parader au bras de mon père m'est une vision intolérable. Mais plus encore, ce sont les regards de mon père qui me blessent. Il n'a plus dans les yeux cette étincelle de fierté. Il semble totalement... soumis à sa volonté et je ne comprends pas comment cela a pu arriver. Qu'il l'ait épousé est déjà incompréhensible. Qu'il soit venu à la cour pour satisfaire son désir l'est plus encore. Il semble... envoûté par elle. Et surtout, je ne comprends pas comment j'ai pu ne rien voir venir, moi qui ai passé tout l'automne en sa compagnie à Souffleval, je n'ai jamais vu trace d'elle dans notre entourage. J'ignore d'où vient cette femme et par quels artifices elle a pu coiffer la couronne de ma mère. » J'aquiescais, comprenant son désarroi et cette animosité profonde envers la toute nouvelle Dame d'Outrevent. Moi même me méfiais de cette inconnue sans scrupules. D'où venait-elle ? Quelle noblesse bouillonnait au creux de ses veines ? Fille des joailleries et de la soie où enfant du chanvre et de la poussière ? Un mystère irrésolu d'une intrigante coiffée de la couronne du Duché de l'Honneur. Mais où était donc l'honneur d'Outrevent dans le port dédaigneux de cette fille de rien aux yeux de biche ?

«Pardonnez mes paroles amères, elles sont le reflet de mon dépit. Il n'y a surement nulle sorcellerie derrière tout cela. Je crois que je suis juste... déçue. J'imaginais mon père bien au dessus de simples considérations comme le jupon ou la poitrine d'une intrigante. Il faut croire que je me trompais. » «Vous n'avez pas vous excuser, mon amie. L'amertume de vos mots n'est qu'écho à celle de votre cœur à la vision de cette femme. Je cultive moi même une certaine méfiance envers elle, vous savez. Quelque chose me trouble dans son regard, elle est fourbe, je le vois. Fourbe et arrogante, à tel point qu'elle m'évoque la dame de Flauvaire, c'est dire. » déclarais-je avec un léger rire. La sécheresse du coeur sans pitié de Pénélope était de notoriété publique à la cour. «Aussi droit qu'il soit, votre père n'est qu'un homme. Un homme que les charmes de cette femme semble avoir atteint au cœur. Vous savez j'ai nul fois usé de mes attributs pour obtenir ce que voulais, et bien souvent les hommes tombent dans le piège .. Je ne dis pas qu'elle usent volontairement de ce piège sur votre père .. mais je dois avouer que je n'en serais guère étonnée. » Je marquais une pause, renvoyant le port empli de dédain de cette femme aux desseins bien troubles. Elle m'évoquait une araignée. Prédatrice tapie dans l'ombre guettant le pauvre moucheron qui ira se perdre dans la beauté de sa toile immaculée. « Ne vous-en faites pas, ma soeur. Je suis persuadée d'un jour votre père se rendra compte du piège tendu par cette veuve noire, il ne peut garder les yeux ainsi clos indéfiniment,aussi efficace que ne soit ses charmes. »


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Lisbeth de Brunante
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Oh chère Cyselle dont les paroles si sages parviennent à apaiser les tourments de mon coeur d'enfant meurtri. Car plus que la femme que je suis devenue, c'est l'enfant que j'étais qui ne peut tolérer cette trahison de son père. L'outreventoise en moi grince des dents au spectacle odieux de cette blonde enjôleuse qui se pavane à la Cour impériale. Mais pour violents que soient ses sentiments à l'égard de cette fille de peu, elle ne trouve rien à redire au comportement de son suzerain et maître. Jamais la comtesse de Souffleval ne s'autorisera à commenter le comportement de son duc, quels que fussent ses égarement. Mais la petite fille, elle, ne peut pardonner l'offense. L'enfant qui porte dans ses veines le sang de la lignée des rois de Faërie ne peut accepter ni comprendre. L'enfant qui, des années auparavant, relevait fièrement la tête à l'évocation de son père, droiture faite homme pour venir gouverner son peuple avec justesse et bonté.

Où est-il cet homme fier, digne fils de l'honneur d'Outrevent ? Le suzerain attentif et impartial ? Est-ce encore lui dans ce duc au comportement de jouvenceau ? Est-ce encore lui dans ce seigneur négligent qui abandonne son domaine depuis des mois, laissant à ses métayers et intendants la charge d'administrer ses terres ? Je suppose que oui. Mais assister ainsi à la déchéance de mon père bien aimé pour les yeux d'une intrigante m'est douloureux. Et la comparaison - fort justifiée - qu'elle établit avec Pénélope de Flauvaire n'est que trop vrai. Ne dit-on d'ailleurs pas que les deux femmes s'entendent à merveille ? Aussi pétries de venin l'une que l'autre, aussi arrogantes et superficielles... Elles ont certainement trouvé en l'autre une amie qui leur ressemble, avec ces mêmes travers insupportables. Et à imaginer que l'ambitieuse Pénélope aurait pu, tout aussi bien, ceindre ses tempes de la couronne de ma mère, je ressens presque du regret. Il aurait mieux valu n'importe quelle dame de la noblesse, fut-elle aussi vile et sournoise que celle-là, que cette étrangère venue d'Eimaren sait où avec ses manières de fille des rues et ses grands airs affectés.


« Ne vous-en faites pas, ma soeur. Je suis persuadée d'un jour votre père se rendra compte du piège tendu par cette veuve noire, il ne peut garder les yeux ainsi clos indéfiniment,aussi efficace que ne soit ses charmes. » Je relève vers mon amie des yeux émus. L'entendre m'appeler ainsi, après l'aveu que je lui ai fait, me touche profondément. Sans même que j'y prenne garde, ma main s'en vient saisir la sienne, réduisant la distance convenable entre une impératrice et sa sujette. Rétablissant la proximité existant entre deux soeurs.
« J'aimerais que vous ayez raison, sincèrement. Mais je n'y crois guère. Il y a chez cette femme tant de faussetés, tant d'hypocrisie que je ne peux croire qu'elle soit réellement éprise mon père. Vous ne parviendrez pas à me faire croire qu'une femme de cet âge irait épouser un homme pouvant être son père sans y être forcée ou sans quelque calcul d'intérêt. Il n'y a qu'à voir comme elle se pavane à son bras. Ce n'est pas d'être aux côtés de mon père qui la rend fière, c'est d'être duchesse d'Outrevent. C'est d'avoir mille regards curieux fixés sur sa petite personne en permanence. » A l'évocation de cette désagréable vision, mon regard se perd un instant dans les ondoiement du vin qui oscille dans ma coupe. Je secoue la tête de dépit, persistant dans mes certitudes et ma déception. « Je suppose que comme toute enfant, j'ai longtemps idéalisé mon père. Qu'il puisse se remarier m'a bien sur déjà effleuré l'esprit et pour désagréable que me soit cette pensée, je l'aurais accepté de bonne grâce pourvu qu'il prenne une femme capable de prendre soin de lui et de l'épauler. Mais à l'automne encore, il n'en était nullement question. C'est une lubie soudaine, une toquade ! Je le connais... Il n'est pas le genre d'homme à prendre à la légère une décision importante. Tout cela ne lui ressemble pas. » Ma voix est restée en suspend, pensive. Je n'ai pas ajouté qu'à cette inconstance soudain, il allie un désintérêt offensant pour ses enfants. Nous sommes certes en âge de nous assumer mais comment croire qu'il ait pu vouloir nous donner pour mère cette péronnelle ? Lui qui a toujours prôné l'esprit de famille comme vertu cardinale... Qu'il ait pu agir ainsi sans nous consulter est blessant... Et que dire de ses dons pour le moins... surprenants ? « Oh et quand bien même j'aurais tort, quand bien même leur union n'aurait rien d'inconvenant ni de troublant, il n'en reste pas moins qu'il a bradé notre domaine héréditaire. C'était là le seul titre qu'il restait à Liam, un titre qui aurait du revenir à son fils ou au mien. Qu'il en fasse ainsi cadeau à un presque étranger est... » Je n'ai pas d mots pour exprimer mon indignation. Anoblir et enrichir le frère de sa nouvelle épousée est chose courante. Mais nul ne peut ainsi se défaire de pareil héritage. Un duc forgé par des millénaires de traditions moins que quiconque.

Sans que j'y prenne garde, les larmes sont montées à mes paupières, témoins de ma colère et de mon incompréhension. Je ne pleurerai pas pourtant, ces deux imposteurs n'en sont pas dignes. Mais je ne peux effacer la fêlure de ma voix, pas devant Cyselle qui sait si bien décrypter mes émotions.
« Une fois de plus je m'égare, pardonnez encore mes emportements. C'est que je suis tellement circonspecte vis à vis de ce mariage... J'ai un mauvais pressentiment Cyselle. Un très mauvais pressentiment. Il n'est pas d'ambition qui sache se contenter. L'enfant que porte cette femme, s'il s'agissait d'un garçon, aurait préséance sur moi. Et alors, jamais je ne pourrai restituer notre héritage à Liam le jour venu. Il serait l'héritier légitime d'Outrevent tout entier, quoi qu'il advienne par ailleurs. »
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« J'aimerais que vous ayez raison, sincèrement. Mais je n'y crois guère. Il y a chez cette femme tant de faussetés, tant d'hypocrisie que je ne peux croire qu'elle soit réellement éprise mon père. Vous ne parviendrez pas à me faire croire qu'une femme de cet âge irait épouser un homme pouvant être son père sans y être forcée ou sans quelque calcul d'intérêt. Il n'y a qu'à voir comme elle se pavane à son bras. Ce n'est pas d'être aux côtés de mon père qui la rend fière, c'est d'être duchesse d'Outrevent. C'est d'avoir mille regards curieux fixés sur sa petite personne en permanence. » J'écoutais avec attention, les sourcils légèrement froncés. Oui, elle avait raison. Aucune femme n'irait à entacher sa fierté ainsi pour courber l'échine face à un homme à ce point plus âgés qu'elle si elle n'y trouve aucun intérêt. Aucune. J'en étais la preuve vivante, n'avais-je pas moi même scellés mes idéaux pour me lier à cet homme que chaque part de mon être haïssait ?Oh, oui je le haïssais. De toute mon âme. De tout mon corps. De tout mon cœur. Je n'éprouvais qu'une haine farouche et ardente envers cet homme et sa cruauté. Le dégoût devant un homme aussi dénué de compassion et de pitié. Sentiments brulants comme une flamme dans mon coeur que petite, je rêvais à avoir sans haine, empli d'un amour sans fins. Utopie mutine d'une enfant trop naïve, trop sotte. Une enfant trop jeune, qui pensait à un monde pâle comme un ciel sans nuages. Utopie révolue, détruite. C'était avant de découvrir les larmes, la douleur et la mort dans les yeux de ce peuple écrasé par le trône ensanglanté d'un Empereur à la couronne dérobée. Avant de ne me lier à la rébellion pour l'Espoir d'un monde meilleur. Avant tout ça. Avant de devenir le Cygne Blanc désormais couronné. Impératrice enchainée pour les opprimés. Par le Destin, que tout ça ne soit pas vain. « Je suppose que comme toute enfant, j'ai longtemps idéalisé mon père. Qu'il puisse se remarier m'a bien sur déjà effleuré l'esprit et pour désagréable que me soit cette pensée, je l'aurais accepté de bonne grâce pourvu qu'il prenne une femme capable de prendre soin de lui et de l'épauler. Mais à l'automne encore, il n'en était nullement question. C'est une lubie soudaine, une toquade ! Je le connais... Il n'est pas le genre d'homme à prendre à la légère une décision importante. Tout cela ne lui ressemble pas. » Sa voix resta en suspens un instant, figée dans des émotions et ses réflexions, avant de reprendre. « Oh et quand bien même j'aurais tort, quand bien même leur union n'aurait rien d'inconvenant ni de troublant, il n'en reste pas moins qu'il a bradé notre domaine héréditaire. C'était là le seul titre qu'il restait à Liam, un titre qui aurait du revenir à son fils ou au mien. Qu'il en fasse ainsi cadeau à un presque étranger est... »

« Une fois de plus je m'égare, pardonnez encore mes emportements. C'est que je suis tellement circonspecte vis à vis de ce mariage... J'ai un mauvais pressentiment Cyselle. Un très mauvais pressentiment. Il n'est pas d'ambition qui sache se contenter. L'enfant que porte cette femme, s'il s'agissait d'un garçon, aurait préséance sur moi. Et alors, jamais je ne pourrai restituer notre héritage à Liam le jour venu. Il serait l'héritier légitime d'Outrevent tout entier, quoi qu'il advienne par ailleurs. » Ses yeux s'embuèrent légèrement, bien qu'elle réussi à conjurer ces larmes de rancœur. Je reconnu alors la fierté d'Outrevent. Ne jamais ployer devant l'adversité, car nul ne vaut les larmes d'une enfant d'un duché de l'Honneur. « Oui.Il y a des choses troublantes derrière cette union. Troublantes et sombres. Depuis le temps que je vous côtoie, je crois commencer à connaître votre père, et il n'est pas homme à prendre d'aussi importantes décisions de façon si soudaine. Peut-être un jour, se rendra-il compte du piège que lui tend cette veuve voir, il n'est pas inextricable, un jour, votre père saura prendre la bonne direction. » Émotions entrelacées qui agitaient l'esprit autrefois si conquérant de mon amie blessée. Au plus profond de son âme. Une plaie béante ouverte par le pire des poisons, la pire de toutes les trahisons. Plus dangereuse que la plus aiguisée des lames. La trahison de ceux qu'on aime. Amour brisé. Une dague en plein cœur. J'hésitais un bref instant avant de poser une main compatissante sur son épaule. Parfois, il n'y a pas de mots. Pas de paroles où de formules alambiquées. Pas de paroles pour consoler ce qui est inconsolable. Parfois, nul besoin de tout ça. Je me contentais d'un geste, discret soutien. Une main tendue. Tout ce que je pouvais faire, en attendant que mains lendemain n'achèvent de jouer leurs rôles. « Ne perdez pas espoir, mon amie, ma soeur. Les jours sombres cesseront. Un jour viendra où cette utopie que nous défendons deviendra réalité. J'y crois. Nous devons y croire. La liberté renaîtra. Comme un jour, votre père se souviendra de ces valeurs. Voyant enfin le vrai visage de cette envoutante. »

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« Oui.Il y a des choses troublantes derrière cette union. Troublantes et sombres. Depuis le temps que je vous côtoie, je crois commencer à connaître votre père, et il n'est pas homme à prendre d'aussi importantes décisions de façon si soudaine. Peut-être un jour, se rendra-il compte du piège que lui tend cette veuve voir, il n'est pas inextricable, un jour, votre père saura prendre la bonne direction. Ne perdez pas espoir, mon amie, ma soeur. Les jours sombres cesseront. Un jour viendra où cette utopie que nous défendons deviendra réalité. J'y crois. Nous devons y croire. La liberté renaîtra. Comme un jour, votre père se souviendra de ces valeurs. Voyant enfin le vrai visage de cette envoûtante. »

Tant de douceur, tant d'espérance... Tant de force. Un triste sourire me vient aux lèvres tandis que je l'écoute m'évoquer ces lendemains heureux que je n'imagine plus. Il y a dans sa voix tant de ferveur, tant de confiance... Et comme je voudrais moi aussi y croire encore, simplement m'abandonner à la conviction profonde que le meilleur reste à venir. Que le jour est proche qui sonnera le glas du tyran et l'avènement de notre victoire. Je n'y parviens plus. Le doute, tel un insidieux poison, s'est glissé en mon âme, se frayant un chemin dans mon esprit avec une facilité déconcertante. Me rongeant de l'intérieur, lentement, patiemment. Quand donc ma foi a-t-elle vacillé ? Quand ai-je commencé à songer que notre lutte était vaine ? Nos efforts, dérisoires face à l'inébranlable position d'un empereur installé là depuis deux siècles. Je ne sais plus. Sans doute l'apparition de la magie - de ma magie - ne fut-elle pas étrangère à ce gouffre qui s'est creusé en moi. J'étais espoir et certitude. Aujourd'hui, je suis lucide. Nous n'avons pas plus de chances de mettre fin à l'oppression que ceux qui nous ont précédé. Par quelle folie, quelle incroyable vanité pourrions-nous croire que la réussite est possible quand tous nos ancêtres ont été broyés par l'implacable passage du temps, sans que ride n'apparaisse sur le front du tyran ?
Peut-être est-ce là ce qui me blesse le plus, finalement... Cette absence d'espoir, cette incapacité à croire en nous. Bien sur je défends notre cause - plus que jamais. Mais je sens aujourd'hui que jamais Liam ne sera rétablit dans ses bras. Ce sera mon rôle que d'administrer Outrevent et de lui donner des filles et des fils qui sauront chérir cette terre aussi profondément et sincèrement que je l'aime. A condition que nul n'usurpe notre héritage ancestral. Je ne le supporterai pas. Nous sommes enfants de l'honneur, nés dans la dignité et le devoir. Nous sommes les héritiers légitimes de ceux qui fondèrent notre duché - alors royaume - en lui inculquant ces valeurs primordiales. Que serait-il cet enfant de leur sang, sinon le rejeton maudit d'une mésalliance ? Le fils d'une putain ambitieuse sans plus de pudeur que la dernière des filles de joie d'Ansemer.


« Elle porte la Ceinture de Selena. » Constat amer, douloureux. Je sens une bile aigre me remonter dans la gorge, rapidement chassée d'une gorgée de vin. Quel symbole plus éclatant pour sa victoire ? Quelle preuve plus manifeste de son statut ? Que mon père le lui ai proposé ou qu'il ait consenti à son caprice de change rien : il affirme par là la position de sa putain - reconnaissant implicitement l'enfant qu'elle porte comme héritier potentiel d'Outrevent.
Je bois, encore. Réflexe inspiré de Louis et de ses manières de marin qui pourtant m'agacent. Pour finalement reposer ma coupe sur la table basse qui nous sépare. Dans mes yeux se reflète ma lassitude. Pour Outrevent, pour mon frère et nos idéaux, j'aurais lutté jusqu'à la mort. je serais devenue impératrice s'il l'avait fallut, en dépit de toute l'horreur que m'inspirait cette idée. Mais quelle guerre puis-je mener contre mon propre père ? Un père tendrement aimé, toujours pris pour modèle de droiture et d'abnégation et qui trahit aujourd'hui la confiance de ses enfants. Un père qui souille le nom et l'engagement de son fils. Comme moi, il a du renier cet aîné entré à corps perdu dans la cause rebelle. Il a fait une croix sur ce fils qu'il ne verrait pas s'affirmer en tant qu'homme, duc et père. Une blessure jamais refermée en son coeur - de même qu'elle n'a jamais cicatrisé dans le mien. Tant d'années à regretter son fils, en dépit de la fierté immense qu'il ressentait, pour finalement le poignarder dans le dos de la plus abjecte des manières.

Mes yeux effleurent nos doigts liés, la blancheur de nos nobles peaux jamais trop exposées au soleil. Il est doux d'avoir une amie à qui confier mes craintes. Après tant de semaines d'absence, je n'ose déranger Denise. J'ai, depuis une semaine, tenté de me faire l'amie attentive dont elle aurait tant eu besoin après la disparition de Nereïa. Mais en aucun cas je ne me permettrai d'ajouter sa détresse en épanchant mes propres tourments.
« Comment faites-vous ? » La question a jailli, instinctive, tandis que mes prunelles s'en reviennent aux siennes. « Quelle force vous porte encore dans le chaos qui nous entoure ? Vous avez renoncé à votre liberté, enchaîné votre sort à celui d'un homme des plus odieux. Votre duché bien-aimé est menacé par les armées de l'Empire. Où donc trouvez-vous encore la force de croire ? » De croire et de me rassurer, quand de bien plus graves soucis mériteraient toute notre attention...
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