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 I. Livre des Traditions, Chapitre Un

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Dragonvale
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MessageSujet: I. Livre des Traditions, Chapitre Un   I. Livre des Traditions, Chapitre Un I_icon_minitimeVen 8 Nov - 14:42



Nightingale
Nightingale

« Le souffle merveilleux de la magie qui s'éveille »



GÉOGRAPHIE ET CLIMAT

Le royaume de Nightingale, situé entre Sombreciel au sud, Erebor à l'ouest et Bellifère au nord, est également baigné par la mer sur toute sa côte est. Son climat polaire rend la neige et la glace quotidiennes – les glaciers de Nightingale d'ailleurs sont réputés pour leur grande beauté et les paysages étincelants de blancheur sous le soleil hivernal ont ravi leur âme à bien des voyageurs. On y trouve de superbes fjords, et il n'est pas rare d'y observer de magnifiques aurores boréales qui enflamment l'horizon.

Sa capitale, Shivering Soul, est une ville peu à peu abandonnée par ses habitants, tant le souvenir des rois et reines de la lignée y reste présent. Le palais, déserté depuis deux siècles, tombe en ruines, et l'on raconte que la nuit d'étranges lueurs s'y promènent. Depuis que Castiel, roi de Sombreciel, est devenu Régent de Nightingale, il a entamé des opérations de rénovation du palais au nom de la petite Sigal, dauphine et héritière confiée à sa tutelle.



HISTOIRE

Son origine se perd dans la nuit des temps – sa première souveraine fut Espérie d'Ibélène, devenue Espérie Nightingale lorsque son père Hypérion scinda son royaume en plusieurs provinces. Nightingale fut façonné par le souvenir de la Reine Noire de la Rose Écarlate, Astrée d'Ibélène, et par la magie sauvage qui coulait dans ses veines, souvenir d'un temps encore plus lointain où les hommes respiraient les arts délicats des arcanes et créaient des merveilles. Le tout premier Dragon ennemi de l'Humanité, abattu par l'union des mages derrière Astrée, tomba du ciel et la chute le tua, à l'endroit où se dressent aujourd'hui les vestiges du palais des rois et reines de Nightingale. La puissance magique résiduelle qui brûle encore dans ses restes fossilisés baptise à sa naissance chaque héritier de Nightingale, faisant de cette lignée le dernier rempart contre les menées agressives des Dragons depuis leur prison de Dragonvale.

Le royaume prospéra dans la paix et la joie pendant plus de mille ans – jusqu'à ce qu'un jour une sombre peuplade s'installe dans les terres vierges, par delà les montagnes couronnant le nord du continent. Ces étrangers créèrent le Protectorat de Karsch, et peu à peu leurs menées de conquête vinrent troubler l'équilibre délicat des relations diplomatiques entre les forces militaires d'Arven. Vint le moment où le royaume de Bellifère ne put faire face seul – le royaume de Nightingale, conseillé par un clan de Dragons alliés de l'humanité, se porta à son secours et Arven vit le jour quelques années plus tard.

La lignée de Nightingale s'illustra plusieurs fois au cours des huit siècles écoulés. Le plus notable de ces ancêtres fut certainement Sartorien, le dernier souverain et Archimage de Nightingale alors que c'était encore un royaume indépendant. Puissant magicien, ami des Dragons, et homme de savoir - il contribua à créer l'empire sous l'égide de la reine de Cibella, Eilenn, huit siècles avant notre ère, et lui fut fidèle sa vie durant, agissant pour elle en qualité de conseiller avisé. Il transmit le titre ducal à son frère cadet, établissant la tradition ancestrale de servir le Roi d'abord et le duché ensuite, par deux membres différents de la famille. Lorsque, sept ans après la Fondation, Eilenn sollicite la construction d'une Académie de Magie à la demande des Dragons, c'est tout naturellement que les Nightingale offrent une partie de leur duché pour l'y établir, collaborant avec leurs alliés redoutables pour accéder à leur désir, renforçant les liens entre les deux espèces. A la mort de la souveraine et à l'avènement de son fils, le poste de Premier Magicien est créé et traditionnellement occupé par un Nightingale.

En l'année 218, c'est une Nightingale, Adelaina, Première Magicienne, qui supervise la construction de la Tour des Mages à Lorgol, la dotant d'un portail magique permettant l'accès instantané à l'Académie depuis la capitale et évitant ainsi aux souverains des semaines de voyage pour rendre visite à leurs alliés Dragons. Esthète reconnue et savante architecte, la vénérable magicienne apporta des améliorations notables à la Tour des Mages et veilla à en faire un joyau au sein même de la capitale, renouvelant l'allégeance des manieurs des arcanes à la lignée royale d'Arven.

En l'année 604, Brennwer Nightingale, cousin de la Première Magicienne et membre du Conseil de l'Académie, s'oppose à la validation du diplôme d'Augustus, jeune mage en formation à l'Académie. Seul du Conseil à y voir une objection, et donc en minorité, il voit sa motion échouer et s'attire l'inimitié d'une partie de ses pairs, au vu de sa véhémence à s'opposer au jeune Augustus aimé de tous. Son don personnel étant l'empathie, il percevait chez le jeune mage des zones d'ombres inquiétantes, mais son pressentiment fut étouffé et le destin d'Arven bascula.

En l'année 607, Sumbasa Nightingale, première Magicienne, réussit pour la seule et unique fois de l'histoire le sortilège absolu de destruction qui était resté jusque-là un pur cas d'école théorique et ne sera jamais plus accompli ensuite - hélas, ce sortilège se révèle vain à protéger sa Reine des menées régicides d'Augustus qui l'abat froidement alors qu'elle gît sans défense, épuisée par le contrecoup du sortilège dévastateur qu'elle lui a lancé. Tout ce qu'elle a le temps d'accomplir avant de rendre son dernier soupir, c'est d'envoyer Eimaren, qui s'appelait Chimène avant son couronnement, rejoindre l'Académie où sûrement l'on saura la protéger d'Augustus. Espoir vain - Eimaren est déjà blessée à mort lorsque le transfert magique s'achève et elle rend l'âme sur les marches de l'Académie, non loin du corps sans vie de Brennwer qui contemple l'éternité et aurait pu changer la face du monde s'il avait été écouté. Les Dragons, sentant là l'opportunité de se libérer de leurs chaînes, unissent leurs pouvoirs et enlèvent l'Académie et ses terres au duché de Nightingale, la dissimulant dans la brume, ne laissant derrière eux que des territoires stériles et maudits, défigurant un duché naguère prospère et radieux. Peine perdue – le Pacte tient bon même sans Nightingale et ils restent prisonniers. Pourquoi, alors que la lignée vient d'être décimée ?

Parce qu'il en reste un en vie. En l'année 611, le seul Nightingale rescapé de la purge, né sans-magie dans une lignée pourtant riche en pouvoir et épargné par le Roi pour l'humilier, crée dans la clandestinité la Confrérie Noire. Révolté par le massacre des siens, honteux de ne pouvoir changer les choses, et guidé par un spectre sombre et sans visage qui devient son Oracle de vengeance dissimulant Chimène d'Arven devenue fantôme ivre de vengeance, Vanceslas Nightingale crée un ordre d'assassins voués à la perte du souverain. De génération en génération, les Lames de la nuit assassinent les collaborateurs du tyran, restaurant un minimum de justice dans ce monde en proie à l'oppression, fidèles en dépit de tout à leur Reine assassinée.

Pendant deux siècles, les ducs de Nightingale se succèdent dans la clandestinité, les duchesses donnant le jour en secret dans le palais en ruines des Nightingale avant de retourner vivre dans les terres de leurs sénéchaux demeurés loyaux, les Nibelungen. En l'an 802 d'Arven, au mois de juillet, Svanhilde, dernière duchesse de Nightingale, met au monde une héritière nommée Sigal, et proclame la sécession de Nightingale qui redevient un royaume indépendant. Sacrifiée dans le combat final qui l'opposa à Augustus, elle nomme avant de trépasser le duc Castiel de Sombreflamme régent de Nightingale et tuteur de la dauphine Sigal.

Sortie de son sommeil magique quelques mois plus tard, elle finit par apprendre que son frère et époux, Sigvald, a échangé sa propre vie contre celle de leur fils premier-né, le jumeau de Sigal, le prince Sigred. Folle de chagrin, elle disparaît cette fois pour de bon, laissant derrière elle ses deux bébés. Le roi Castiel les recueille à nouveau et prend leur éducation à sa charge, tandis qu'il confie Nightingale à la régence des Sénéchaux de la Couronne.




POLITIQUE

Après avoir été déchus de leur titre pendant le règne d'Augustus, la lignée Nightingale a repris son identité en faisant sécession de l'Empire d'Arven, réinstaurant dame Svanhilde en tant que Reine et sa fille nouvelle-née Sigal comme Dauphine. A la disparition de la souveraine, l'héritière et son frère Sigred furent placés sous la tutelle de Castiel, Roi de Sombreciel, qui devint par-là même Régent de Nightingale. Les deux royaumes sont donc alliés dans le conflit qui embrase le continent, reformant peu à peu l'ancienne coalition née de la scission du royaume d'Ibélène il y a plus de mille ans.

Le retour de l'Académie de Dragonvale à son emplacement oblige les forces dirigeantes à composer avec les mages de l'école, pour certains peu enclins à fréquenter les gens du commun. La proximité des Dragons fraîchement libéres enchante les Galliens et la rumeur d'une bénédiction pesant sur ces terres se fait de plus en plus forte. Les habitants du royaume demeurent farouchement fidèle à leur Reine disparue et à leurs petits princes encore bébés, défendant leurs frontières avec une belle loyauté.

Traditionnellement, Nightingale entretient d'excellentes relations avec Sombreciel, Ansemer et Outrevent. La diplomatie est légèrement plus tendue avec Bellifère et Erebor, et les relations avec Lagrance et Cibella sont parcellaires. Le prestige perdu par le royaume au moment de l'avènement d'Augustus lui revient peu à peu depuis que la rumeur du sacrifice de Svanhilde Nightingale s'est répandue, et sous la gestion de Castiel de Sombreflamme l'économie du royaume repart. Les magiciens nouvellement formés qui émergent de l'Académie commencent à monnayer leurs services et le royaume se fait une place à nouveau dans le paysage politique du continent.

En ce qui concerne les Dragons, ses habitants ont toujours vénéré les créatures cloîtrées à Dragonvale – même si certains d'entre eux s'effraient maintenant qu'ils sont relâchés.



CONTES ET LÉGENDES – SYMBOLIQUE DE NIGHTINGALE

La Rose Noire de Nightingale
Si le noir est la couleur emblématique du royaume de la magie, c'est pour une bonne raison qui remonte aux temps de sa formation. Lorsque Hypérion d'Ibélène scinda son royaume en plusieurs territoires, il donna à sa fille Espérie celui de Nightingale en mémoire de son épouse Astrée. Magicienne et enchanteresse, elle était la Reine Noire de la Rose Écarlate, et sa mémoire se décèle dans chaque détail des traditions Galliennes. Petit à petit, Astrée est entrée dans la légende comme la Reine Noire de la Rose, puis comme la Rose Noire personnifiée. Le noir gallien est un rappel constant de ce que le royaume a sacrifié pour la survie du continent tout entier, c'est un symbole de deuil et de douleur, de mort et de larmes – mais c'est également une évocation de la nuit solennelle et magnifique du cœur de l'hiver, ce moment merveilleux où le monde oscille entre hier et demain, ces instants précieux où les étoiles s'allument sous la lune complice. Ainsi est la nature des Galliens : perpétuellement conscients de ce qu'ils ont perdu, mais convaincus de la beauté sauvage qu'ils recèlent au plus profond d'eux. Ainsi sont-ils : noirs, sombres, amers, mais pleins d'espoir...

La légende du Rossignol d'Argent
En ces temps reculés où les Dragons régnaient sur le monde sans pitié, il y avait à Ibélène une princesse jeune et belle au doux prénom de Gwenyver. Elle avait un frère que l'on nommait Gwarion – et ils s'aimaient l'un l'autre d'un amour bien peu commun entre un frère et une sœur. Elle était aussi blonde et lumineuse qu'il était brun et sombre – le jour et la nuit, le rire et les larmes, la joie et la détresse, en bien des aspects Gwenyver et Gwarion se complétaient, reflet inversé l'un de l'autre. Ils auraient pu s'unir et leurs noces auraient été grandioses, car en ces temps reculés un frère et une sœur pouvaient s'aimer si l'un comme l'autre y consentaient, mais il y avait à la Cour un noble épris de gloire et de grandeur qui voulait devenir roi, et qui convoitait la princesse pour en faire sa reine. Au plus noir de la nuit, il défia Gwarion et le combat entre leurs magies commença. Le prince était plus savant que son rival, mais sa générosité retenait sa main et il n'avait pas le goût de tuer – contrairement à son opposant qui ne souhaitait que le voir trépasser. Et le pire advint : vaincu, à terre, l'ambitieux noble dirigea sa magie contre Gwenyver, hurlant que s'il ne pouvait l'avoir, personne jamais ne poserait plus la main sur elle. Pour sauver sa sœur, la femme qu'il aimait, Gwarion ne put que se sacrifier et se changer en statue d'argent, entraînant à sa suite le noble en furie. Éperdue d'horreur et de chagrin, Gwenyver tenta ensuite pendant cinq années d'inverser le sortilège de son frère, usant sa magie jusqu'à ce qu'elle s'en retrouve entièrement dépourvue. Alors, épuisée et solitaire, elle prit l'habitude de s'asseoir près de la statue à chaque crépuscule et de chanter pour son frère la nuit durant, espérant qu'il l'entende, malgré tout. Au lever du jour un matin, alors que les rayons timides du soleil caressaient à peine l'horizon, et que ses suivantes s'en allaient la quérir dans le Jardin d'Argent où Gwarion avait été placé, elles ne trouvèrent au sol que les habits abandonnés de Gwenyver. Désespérée de ne pouvoir ramener son frère à elle, la princesse par amour s'était coupé les ailes et s'en était allée le rejoindre : sur l'épaule de la statue, un rossignol d'argent était apparu... De Gwarion et Gwenyver, il ne reste aujourd'hui que la lignée de Nightingale : Hypérion d'Ibélène et sa fille Espérie furent leurs descendants et la lignée de leurs enfants porte toujours en elle la magie de leur sang. Depuis, dans les ruines du palais dévasté de Shivering Soul, si l'on se promène au crépuscule dans le Jardin d'Argent des rois et reines de Nightingale, on peut y trouver la statue du Chevalier au Rossignol d'Argent, et y entendre résonner le chant ténu d'un rossignol immatériel...

Le Rubis d'Astrée
En Nightingale, la rumeur populaire veut que le rubis apporte force et puissance à son porteur. Cette croyance remonte aux temps de la Rose Écarlate, lorsque chaque pièce du jeu d'échecs avait sa pierre pour la différencier dans l'anonymat de leurs réunions masquées. La pierre d'Astrée était un rubis, flamboyant et merveilleux, réputé pour lui avoir apporté la force nécessaire pour unir les magiciens sous son aile en enchaîner les Dragons. Cette pierre-là entra dans la légende puisqu'on prétend qu'elle fut sertie dans la poignée de l'épée d'Hypérion, l'un des trésors perdus de Sombreciel – et si un jour il venait à être retrouvé, alors la grandeur passée d'Ibélène pourrait-elle, peut-être, ressusciter...

Le Solstice d'Hiver
La fête du Solstice d'Hiver, aussi appelée Fête du Cristal, est le festival emblématique de Nightingale. Célébrant la nuit la plus longue de l'année, elle est dédiée à la célébration d'un nouveau cycle et à la commémoration des nuits passées. On y allume de grands bûchers autour desquels l'on se rassemble pour attendre le début de la nouvelle année, vêtus de ses plus riches atours, en compagnie de ses proches et de ses êtres aimés. Traditionnellement, cette nuit-là est souvent la plus froide de l'année et tout est envahi de neige et de glace : les cristaux gelés qui pendent aux toits des maisons fondent sous l'effet de la chaleur et c'est ainsi le renouveau de la vie qui est célébré.

L'If
Nightingale n'a jamais été un endroit particulièrement fertile, enseveli ainsi sous une chape de neige une grande partie de l'année. Les ifs y poussent remarquablement nombreux – arbre robuste et résistant, il ne se soucie guère des températures glaciales de l'hiver gallien et plusieurs arbres très âgés sont connus pour leur longévité dans le royaume. Le plus ancien de tous compte presque deux millénaires de vie et pousse dans le parc du manoir des seigneurs et dames de l'Isle de l'If, domaine traditionnellement attribué aux dauphines de Nightingale qui sont donc dames de l'If. On prétend que c'est sous cet arbre qu'Hypérion et Astrée d'Ibélène se marièrent, et qu'il fut le silencieux témoin de bien des complots de la Rose Écarlate aux temps de la rébellion. C'est l'arbre de la vie et de la mort : il assiste au lent écoulement du temps et contemple les vies fragiles et éphémères des hommes, tout en rappelant l'immuabilité de l'univers. Ses branches hébergent plusieurs nichées de rossignols à chaque printemps.

L'Orchidée
Fleur fragile et délicate, elle est devenue un symbole de Nightingale lors du mariage de la princesse Adelheid Nightingale avec Lothar, l'un des fils cadets du roi d'Outrevent. En présent pour sa belle fiancée qui ne connaissait du monde que la neige et la glace, il lui apporta en cadeau de noces un pied d'orchidée cultivé avec soin dans les serres de Souffleciel par les jardiniers royaux. Contre toute attente, la fleur s'acclimata merveilleusement bien dans les serres fraîches de Shivering Soul et produisit moult bouture tout aussi vigoureuses, rappelant qu'en Nightingale la fragilité apparente des êtres et des choses cache une nature farouche et sauvage qui lutte et s'obstine en sourdine, clamant son droit à exister.

© Texte par Zoubi
Toute reproduction totale ou partielle interdite sans demande aux admins. Merci.




Dernière édition par Dragonvale le Dim 10 Aoû - 11:39, édité 1 fois
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Dragonvale
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MessageSujet: Re: I. Livre des Traditions, Chapitre Un   I. Livre des Traditions, Chapitre Un I_icon_minitimeVen 8 Nov - 14:43



Outrevent
Outrevent

« Le devoir comme étendard, l’honneur au fond des cœurs »



GÉOGRAPHIE ET CLIMAT

Le royaume d’Outrevent est vaste. Situé au nord-ouest d’Arven, il est bordé pour une part par l’océan, de l’autre par les royaumes de Cibella à l’est, de Lagrance au sud et d’Ansemer à l’ouest. Sa frontière nord marque la limite entre Karsh et Arven. Terre austère et rocheuse, battue par les vents, Outrevent apparait souvent comme un domaine où la vie est difficile, d’autant que son climat est extrême, passant de froids glaciaux l’hiver à des températures caniculaires en été. Malgré la présence toute proche de l’océan, il y a très peu de ports en Outrevent. Les immenses falaises côtières de craie ne se prêtant guère au passage des hommes bien qu’il existe quelques chemins escarpés menant à de rares plages de galets.

Mais malgré de ce climat rude, les paysages outreventois ont déjà ravi bien des cœurs. D’immenses landes vertes s’étendent à perte de vue, parfois ponctuées d’un promontoire rocheux ou d’une colline en pente douce. Lumineuses malgré le ciel souvent gris, les plaines outreventoises sont d’une beauté simple et austère, chères au cœur de leurs habitants qui en sont généralement très épris et ne parviennent pas à se sentir chez eux ailleurs.

Les villages qui parsèment la lande sont nombreux et l’hospitalité des outreventois, proverbiale, quels que soient leurs moyens. Souffleciel, la capitale, est une ville construite en contrebas d’une colline dont le point culminant est occupé par le château ducal. L’imposante construction de pierre se dresse fièrement, offrant une demeure confortable à ses habitants mais également à tout voyageur qui n’aurait les moyens de s’offrir une chambre d’auberge pour la nuit.



HISTOIRE

La fondation d’Outrevent remonte à la séparation de la Rose Écarlate, lorsque d’Oberon et Titania scindèrent Faërie et se retirèrent dans les vastes landes de l’ouest battues par les vents. Sur ces terres apparemment austères, ils fondèrent un royaume basé sur la droiture et la justice, n’hésitant pas à venir en aide à quiconque les sollicitait. Aux habitants de ces contrées sauvages, ils montrèrent les bienfaits de la solidarité et de l’entraide. A leurs enfants, ils apprirent l’importance de la tempérance et de la compassion, transmettant ces valeurs qui leur étaient si chères.

Les temps de paix furent mis à profit par les souverains qui développèrent l’économie du royaume par diverses activités, moins sujettes aux difficultés climatiques que l’agriculture, et le commerce avec les royaumes voisins, principalement Ansemer et Cibella, riches en denrées alimentaires. De ces temps lointains ne sont parvenus que quelques textes et légendes évoquant le paisible écoulement des jours.

Cette situation perdura jusqu’à ce que les territoires inoccupés du Nord voient s’installer une peuplade nouvelle qui vint menacer la frontière septentrionale d’Outrevent. Le roi Ladislas enrôla des troupes sur la base du volontariat pour repousser les assauts de ces étrangers – bien minimes en comparaisons des batailles qui faisaient rages à l’autre bout du continent. Dans ces circonstances troublées, le commerce cessa et avec lui l’approvisionnement en nourriture. Quelques mois passèrent dans des conditions plus difficiles qu’Outrevent n’avait jamais connu depuis sa création, les gens succombant à la faim ou aux attaques régulières venue du Nord. Impuissant face à la souffrance de ses sujets, désemparé à l’approche de l’hiver qui promettait d’emporter de nombreuses vies, Ladislas décida d’attaquer Cibella pour s’emparer des réserves qui permettraient à son peuple de passer la saison froide. Mais par le jeu des alliances, ce ne furent pas seulement à quelques soldats démunis que firent face les troupes outreventoises mais également aux redoutables guerriers de Bellifère et aux puissants mages galliens. Défait, Ladislas n’eut d’autre choix que de capituler, laissant son territoire être annexé par les vainqueurs. Il reste pour cette défaite l’un des souverains les plus impopulaires d’Outrevent en dépit des bienfaits qu’apportèrent l’unification d’Arven.

Commencèrent alors six siècles d’épanouissement pour l’ensemble des huit duchés dont Outrevent profita grandement malgré le peu d’implication de ses dirigeants sur la scène impériale.

En 248, la duchesse Lassana d’Ansemer, sœur du duc d’Outrevent et épouse du duc d'Ansemer fut la première à tirer la sonnette d’alarme concernant la santé mentale de son époux. Dans sa dernière lettre à son frère, elle écrivait qu’elle vivait désormais cloitrée dans une tour avec interdiction de sortir ou de recevoir des visites. Elle mourut peu de temps après des suites d’une étrange maladie, avant que les frontières ansemariennes ne soient fermées. Sa mort, considérée comme suspecte par bon nombre de gens, fut le point de départ de tensions entre Outrevent et Ansemer. L’arrivée des Saldenow sur le trône ducal n’améliora en rien la situation, les souverains du duché de l’honneur estimant que des pirates n’étaient pas dignes de régner sur Ansemer.

En 372, le duc Lazare épousa la seconde fille du duc de Nightingale, unissant pour la première fois sa lignée à celles des magiciens. De cette union naquirent deux fils dont le cadet, Ludwig rédigea un imposant traité sur la fondation de l’empire, devenant ainsi le premier historien d’Arven.

En 604, la cour d’Outrevent voit arriver un mage fraichement sorti de Dragonvale. Le jeune Augustus est ambitieux et s’embarrasse de peu de scrupules dès lors qu’il s’agit d’atteindre ses objectifs. La détermination à toute épreuve et le peu de morale dont il fait preuve créent un climat de méfiance. Le duc Loghan lui-même se méfie de ce jeune homme auquel il ne trouve cependant rien de concret à reprocher.

En 607, l’assassinat de l’impératrice Eimaren horrifie Arven. Les duchés plient le genou devant Augustus. Loghan lui-même se soumet à l’autorité du nouvel empereur auto-proclamé à la stupéfaction de sa fille Lysandra, qui n’accepte pas les premières exactions de celui qu’elle appellera toute sa vie durant « l’usurpateur ».

Un an plus tard, elle fonde la Guilde des Rebelles, invitant tous les opposants au tyran à se rallier sous sa bannière. Parfaite courtisane le jour, rebelle dans l’ombre, elle a transmis la guilde à ses enfants au fil des siècles, les d’Outrevent fédérant la rébellion par le biais d’actions indirectes, sans qu’aucun des dirigeants n’ai jamais été découvert.

En 793 pourtant, Liam d’Outrevent, duc héritier, s’oppose ouvertement au régime impérial, exprimant en termes virulents son refus d’obéir à l’empereur après avoir libéré plusieurs rebelles sur la potence. Condamné à mort à son tour, déchu de son titre et de ses privilèges, il a repris le flambeau de plus belle, multipliant les actions et les coups d’éclat.




POLITIQUE

La lignée d’Outrevent est demeurée sur le trône du royaume depuis sa création par Oberon et Titania de Faërie. Le roi Lionel a régné pendant plus de trente ans et était aimé de ses sujets, de même que ses deux enfants, Liam et Lisbeth et nombreux sont les outreventois à avoir soutenu la rébellion dans l’espoir de voir leur duc héritier réintégré dans ses droits. Pourtant, alors même qu’Outrevent a fait sécession, le roi n’a fait nulle annonce en faveur de son fils. D’aucuns voient là l’influence de la reine, Arabella d’Outrevent, qu’il a épousée en secondes noces au début de l’année 802 et qui souhaite, de toute évidence, mettre l’enfant qu’elle porte sur le trône maintenant que le roi est mort. Une fois intrigante exécutée cependant, Liam d'Outrevent a repris sa couronne, et sa place sur son trône.

La politique extérieure du royaume a toujours été relativement stable, les dirigeants d’Outrevent évitant généralement d’engager les leurs dans des conflits ne les concernant pas. Avec ses terres peu propices à l’agriculture, Outrevent tire ses richesses de ses très nombreux troupeaux de chèvres et de brebis. Ces animaux fournissent laine et cuir aux habitants – qui sont, de ce fait, parmi les moins démunis en ce qui concerne l’habillement – mais également viande et lait. Le fromage ainsi obtenu est célèbre dans tout Arven et a permis le développement d’un important commerce avec le fertile royaume de Cibella. Les ruches sont également nombreuses et produisent miel et cire en quantité.

Les relations avec Nightingale et Lagrance sont également excellentes et de nombreuses unions sont venues lier les maisons régnantes au fil des siècles. Les rapports avec Erebor sont demeurés cordiaux, malgré la distance et il en va de même pour Bellifère, les deux royaumes ayant déjà dû s’unir contre les incursions karshiennes. Les liens avec Sombreciel ont toujours été tendus – notamment en raison des très grandes différences entre les deux royaumes - ceux avec Ansemer, changeants, notamment à l’arrivée de la famille Saldenow sur le trône.



CONTES ET LÉGENDES – SYMBOLIQUE D'OUTREVENT

La pureté du blanc
Le blanc est la couleur symbolique d’Outrevent mais les avis divergent quant à l’origine de ce symbole. Certains assurent qu’il s’agit là d’une référence au Roi et à la Reine Blanche qui fondèrent ce royaume, Oberon et Titania de Faërie. D’autres arguent que c’est là un rappel de la profonde générosité et du sens de la justice de la première reine d’Outrevent. Mais tous s’accordent sur le fait que le blanc, par sa pureté immaculée, représente parfaitement la droiture proverbiale de leur royaume.
Cette couleur a d’ailleurs une très grande place dans les rituels outreventois. Ainsi, lors des cérémonies de mariage, les outreventois se vêtent de blanc pour assurer de la pureté de leurs intentions. Il en est de même lorsque les seigneurs outreventois rendent la justice, le blanc devant favoriser la justesse de leurs sentences.

Pierres de Lune : les larmes d'une reine
Le conte des Pierres de Lune est parmi les favorites des Outreventois. Elle raconte l’histoire du roi Mederick d’Outrevent et de sa douce Selena.

Selena était la troisième fille d’un simple marchand. L’homme aimait tendrement ses trois enfants qu’il avait élevés avec patience et douceur, leur inculquant l’honneur comme première vertue. L’ainée était dotée d’une verve et d’un charisme impressionnant. De quelques mots, elle était capable de convaincre le plus têtu du bien-fondé de son raisonnement. Mais jamais elle n’utilisait cette capacité à mauvais escient. La cadette avait un cœur immensément généreux et savait se faire l’oreille attentive des opprimés. La douceur et la compréhension dont elle faisait preuve envers son prochain avaient la capacité d’apaiser les douleurs les plus vives. Quant à la benjamine, la petite Selena, bien qu’elle ne fût pas dénuée d’esprit et de compassion, se remarquait surtout par sa beauté, qu’on disait à nulle autre pareille. Son teint de nacre se mariait à des traits harmonieux que ne venait gâcher nulle vanité. Mais surtout, c’étaient ses cheveux qui attiraient l’attention, d’un blond doré si lumineux qu’ils en éclipsaient le Soleil lui-même.
La rumeur de sa beauté vint jusqu’au prince Mederick qui cherchait alors épouse. Et quand il la vit, il fut subjugué par sa perfection simple, qui ne s’encombrait d’aucun des artifices si chers aux femmes de sa Cour et n’eut alors de cesse de pouvoir l’épouser. La cérémonie fut superbe et l’on vint de très loin pour admirer la jeune épousée. Mais il en était pour qui ce mariage n’était pas une source de joie. Elles étaient nombreuses, les jeunes nobles, à avoir espéré que leur prince les distinguerait entre toutes. Leur dépit de le voir choisir une fille d’aussi basse extraction n’avait d’équivalent que la colère du Soleil. Jaloux de cette jeune femme que l’on disait son égale et à qui tout réussissait tandis que lui demeurait au ciel, figé dans son éternelle ronde, il maudit cette union, assurant que jamais la jeune Reine ne pourrait concevoir.

Cinq années passèrent dans la paix et la prospérité. Mais aucun enfant ne naquit. Pis, pas une seule fois la Reine ne fut enceinte bien que son époux fréquentât assidûment sa couche. Les commentaires allaient bon train à la Cour et déjà les barons s’interrogeaient sur la succession du Roi Mederick s’il advenait que la Reine demeurât stérile. Il semblait évident que jamais ils ne pourraient se mettre d’accord et le bruit courait que le royaume pourrait bien sombrer dans une guerre civile à la mort du Roi.
Chaque nuit, au balcon de sa chambre, Selena se lamentait d’être ainsi la cause de tant de tracas. Un jour où les médisances avaient été plus nombreuses que jamais, elle prit la décision d’abdiquer de son titre afin de permettre au Roi de se remarier et de donner ainsi un héritier au royaume. Tandis qu’elle pleurait son désespoir et son chagrin d’ainsi devoir se séparer d’un époux qu’elle aimait tendrement, la Lune entendit la détresse de la jeune femme.
« Ne pleure pas ainsi, belle enfant, lui dit-elle du haut des cieux. J’ai lu en ton cœur et sa pureté m’a émue. Tu enfanteras, puisque tel est ton désir mais ce ne sera pas sans douleur. Entoure toi de ces pierres. A ma prochaine apparition, tu porteras un fils. »
Alors qu’elle parlait, les larmes qu’avait versé Selena devinrent autant de pierres blanches et nacrées, douce au toucher autant qu’à la vue. Remerciant infiniment la Lune pour sa bonté, la Reine les ramassa sans en oublier aucune et, dix mois plus tard, mis au monde un garçon. En souvenir de la générosité de la Lune à son égard, elle fit tisser une magnifique ceinture de fils d’or dans laquelle furent enchâssées les pierres.

Aujourd’hui encore, les duchesses d’Outrevent, pour montrer leur fierté de porter l’héritier du duché, portent cette ceinture, réputée pour favoriser le bon déroulement de la grossesse dans l’épanouissement et la sérénité.

Les amulettes de Vermeil
Joindre la pureté de l'or à l'éclat de l'argent. Nul ne saurait plus dire d'où vint cette idée et les suppositions vont bon train, de l'apprenti maladroit au maître orfèvre de génie. Mais les amulettes, elles, ont traversé les siècles. La première fut forgée avec l'alliage ainsi créé par inadvertance et achetée par une femme désespérée dont l'enfant se mourrait. Suppliant ses ancêtres de veiller sur son enfant, elle passa l'amulette au cou de la mourante dont l'état s'améliora alors sensiblement jusqu'à la guérison totale. Chacun cria au miracle et très vite, les amulettes s'arrachèrent pour venir orner le cou des nouveaux nés que l'on espérait ainsi protéger de la maladie et des maux infantiles. Chaque enfant recevait donc à la naissance une amulette de vermeil se transmettant de génération en génération et destinée à apporter sur lui la protection des ancêtres l'ayant porté avant lui.
Aujourd'hui, les mages guérisseurs d'Arven ont depuis longtemps prouvé que tout cela ne relevait que de pure superstition et la coutume qui s'était étendue dans les royaumes voisins est tombée en désuétude. Mais elle est toujours aussi vivace en Outrevent.

De ce métal très apprécié, les outreventois sont passés maîtres artisans et il se dit que les plus belles pièces de la couronne outreventoise sont toutes de vermeil.

Les Crabes côtiers
Le crabe est certainement le symbole le plus énigmatique d’Outrevent, sa légende s’étant perdue au fil des siècles. Aussi fleurissent sur son compte nombre d’explications fantaisistes. Les plus simples attribuent à ce crustacé farouche à l’impénétrable carapace et aux pinces puissantes des qualités de discrétion et de fierté propres aux valeurs du royaume. D’autres pensent qu’il représente les seigneurs d’Outrevent, d’abord disposés à défendre leur peuple mais qui n’en sont pas moins fort bien nantis pour l’attaque quand le besoin s’en fait sentir. Les suppositions les plus imaginatives le voient comme le défenseur de toujours des falaises outreventoises, les crabes étant légions parmi les plages de galets qui bordent l’ouest du territoire et se confondent dans cet habitat – certains allant jusqu’à dire que les bancs de crabes sont prompts à percer les coques des navires mal intentionnés et à ramener sur la rive les naufragés malheureux qui parviennent à se hisser sur leurs carapaces.

Samhain : la fête du Souvenir
La fête emblématique d’Outrevent n’est autre que la fête des morts, également nommé fête du Souvenir. Mais loin d’être un moment de triste nostalgie, il s’agit d’une tradition conviviale très attendue par les plus jeunes. Au cœur de la nuit séparant les mois d’octobre et de novembre, tous les outreventois se réunissent autour de grands feux pour écouter les anciens. Contes, légendes et hauts faits sont à l’honneur, perpétuant une tradition orale très importante. Les récits se succèdent jusqu’à l’aube. Les outreventois se rendent en silence vers les terres d’inhumation, éclairés seulement par quelques bougies. Ils attendent là l’arrivée du soleil pour célébrer son retour et l’éternel cycle de la vie.

L'Edelweiss des justes
Quelle fleur plus représentative d’Outrevent que l’Edelweiss aux pétales blancs et aux racines profondes ? Résistants aux vents violents, ils fleurissent abondamment sur les landes et les collines du royaume. L’histoire veut que le premier Edelweiss ait été planté par le duc Bastian sur la tombe de sa défunte femme qui remplissait le château ducal de bouquets venus tout droit de Lagrance. Comme en écho au chagrin du duc, un superbe tapis de fleurs blanches recouvrit la terre fraichement retournée avant de s’essaimer sur toutes les sépultures alentours.

Si les edelweiss sont désormais présents sur tout le territoire, on les retrouve notamment sur les terres d’inhumations qu’elles recouvrent partiellement. Selon une croyance populaire, seules les tombes des justes fleurissent et c’est un grand réconfort pour les familles que de découvrir la sépulture d’un parent décédé recouverte de fleurs.

La Vigne
Arbuste résistant et prolifique quand vient l’automne, la vigne est également l’un des symboles d’Outrevent. Il se raconte au coin du feu que suite à la création de l’empire, le roi Ladislas d’Outrevent – devenu duc – désira marier sa cadette, Elena, avec l’un des fils du duc de Sombreciel pour marquer son adhésion à l’empire nouvellement fondé. La jeune fille cependant, n’avait nulle envie de partir dans une terre si lointaine et dont on disait les habitants prompts à la dérive. Elle lutta et tempêta, suppliant son père de renoncer à ce mariage qui la rendrait assurément malheureuse. Mais, déterminé à montrer son entente avec l’un des duchés fondateurs, celui-ci ne voulut rien entendre.

La veille de son départ pour Euphoria, la jeune fille fit lentement le tour du château de Souffleciel, assurant à qui voulait l’entendre qu’elle serait prête à tout pour ne pas avoir à quitter les terres qui l’avaient vu naitre. Elle le répéta tant et si bien qu’au petit matin, son souhait fut exaucé. Devenue une haute vigne grimpante, solidement enracinée, qui s’accrochait avec ferveur aux murs de la demeure ducale, elle n’eut jamais à quitter Souffleciel, symbolisant en même temps l’attachement des outreventois à leur terre. De ses sarments poussèrent de nombreuses autres vignes, suffisamment robustes pour résister au climat d’Outrevent et l’on dit que le vin tiré de ses fruits est des plus délectables.

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MessageSujet: Re: I. Livre des Traditions, Chapitre Un   I. Livre des Traditions, Chapitre Un I_icon_minitimeVen 8 Nov - 14:43



Sombreciel
Sombreciel

« Lueur de l'esprit, folie du cœur, brasier de l'âme »



GÉOGRAPHIE ET CLIMAT

Le royaume de Sombreciel est une bande étroite tout au sud d'Arven, bordé à l'ouest par Lagrance, au nord par Erebor et à l'est à Nightingale, tandis que le sud du royaume est baigné par une mer glacée constamment furieuse peu appréciée par les marins. Les rochers acérés de la côte ont pour réputation de détruire les navires qui s'approchent trop et ceux qui accostent au Quai des Brumes, seul quai réellement fonctionnel du royaume, le font à chaque fois avec précaution. Les saisons sont très marquées, généralement fraîches, quoique plus chaudes aux abords d'Erebor et de Lagrance, mais peu de terres sont fertiles. Seuls quelques lopins de terre, à l'ouest du royaume, permettent une réelle exploitation agricole, ainsi que les abords des lacs sauvages que l'on peut retrouver.

Euphoria, sa capitale, est tout au sud du royaume. Un duc aux origines ansemariennes, Marius de Sombreflamme, avait exigé que celle-ci soit relocalisée sur la pointe de Virelune, qui s'avance  plus profondément dans l'océan, mais son règne se termina avant que la première pierre du palais soit délogée. Construite excentriquement, pauvreté et richesse se côtoient sans gêne, accompagnant les taudis, les maisons construites de guingois, les pavés colorés et les riches demeures. Le palais royal est près des falaises, bijou d'architecture fine, délicate et défiant l'imagination de par son originalité. Il est d'ailleurs fort facile d'y entrer, tant les passages secrets sont nombreux et les gardes absents, ou occupés par une énième distraction.



HISTOIRE

L'histoire de Sombreciel, celle de sa fondation, remonte à des temps immémoriaux. Avant de porter ce nom, le royaume en était un de mages, exterminés par les Dragons, d'enfants de la Lune qui savaient œuvrer en silence et en secret, sous la seule lueur des étoiles. Hypérion d'Ibélène, Roi Noir de la Rose Écarlate, est né de ces nuits secrètes et son triomphe, et son chemin jusqu'à la victoire de la Rose sur la suprématie des Dragons fonda Sombreciel. La victoire de l'Humanité sur les Dragons avait eu un prix, celui de la mort d'Astrée, et il se devait désormais d'honorer la mémoire de son aimée. À sa fille cadette, il donna Nightingale, en souvenir de sa mère qui avait fait le sacrifice ultime, et c'est en Sombreciel qu'il se retira avec son fils aîné, une fois toutes les terres scindées. Dans son sang coulait une magie brûlante, dévorante, caractéristique d'une lignée qui hérita de cette magie de plus en plus inconstante.

Les années de paix furent consacrées au développement de l'économie du royaume, qui prit une tournure bien différente de la grande morale de son sage fondateur. Enfants de l'ombre, les Cielsombrois développent leurs talents d'empoisonneurs, de malfrats, mais également d'artistes et d'intellectuels. S'ils ne sont pas historiens et vivent dans l'éphémère, sauf pour ce qui est de leur rancune, ils accumulent néanmoins un savoir qui se transmet à chaque génération. L'art de l'épée est encore populaire, mais bien moins que les subtiles merveilles que les artisans pouvaient créer. Leur entente avec les royaumes voisins est convenable, mais la gourmandise des rois n'a pas de fin.

Alors que Nightingale, Cibella et Bellifère se battent contre le Protectorat de Karsch, Sombreciel tente de conquérir Cibella, affaibli par ces nombreuses batailles. Le territoire ainsi s'agrandira et aux terres infertiles du royaume auraient été jointes celles riches de Cibella, accroissant ainsi la puissance du royaume de l'Esprit. Les attaques sont repoussées, par l'intervention du royaume de la Magie et de celui de la Guerre, et Sombreciel est annexé par Eilenn. Le roi de Sombreciel, Crispin de Sombreflamme, devint duc lors de la création des Huit-Duchés en fin de l'an de grâce 0.

En l'an 103, la duchesse Vincenna de Sombreflamme choque la diaspora cielsombroise en instaurant la possibilité de dénouer le lien du mariage, une coutume qui se veut révolutionnaire si les deux époux ne s'aiment plus. À la fin de son règne, en l'an 123, le duc Ignace abolit cette loi. Les Cielsombrois sont libres de se marier ou non et la possibilité de dénouer l'amour aussi simplement est ignoble à ses yeux. L'union de fait est ainsi officieusement acceptée dans le duché.

En 456, une main armée tente de faire une percée au palais ducal pour forcer le duc Christian à réglementer le marché des différentes substances cultivables sur le territoire de Sombreciel et ainsi éviter les fâcheux incidents. Les quelques demandeurs sont arrêtés et exécutés, mais des réseaux officiels n'en sont pas moins développés. Les Feuilles Noires, encore présentes de nos jours, assurent la pureté et l'authenticité des différentes plantes cueillies, des herbes inoffensives aux plus dangereuses. De la même façon, les marchands se voient obligés de s'organiser pour égaler la concurrence sur tous les plans.

En 502, le duc Olivier épouse la duchesse Céleste de Lagrance. Ce n'est pas la première fois que le Duché des Jardins s'unit à celui de l'Esprit, mais celui-ci donne naissance aux nombreux jardins d'Euphoria et renforce les liens commerciaux et amicaux des deux duchés.

En 607, l'assassinat de l'Impératrice Eimaren force le duché à plier l'échine devant Augustus, par peur de subir le même sort. Aussitôt, les mages de Sombreciel sont traqués et tués, d'autres cachés avant que leur magie s'éteigne à la génération suivante, et rapidement le tyran se désintéresse du Duché de l'Esprit. Les manifestations de magie sont régulièrement mises sur le compte de quelques abus de substances hallucinogènes et la garde de l'Empereur se lasse de ses incursions inutiles pour arrêter quelques charlatans hilares. Lignée fidèle au tyran d'Arven, par désir de garder une tête sur les épaules d'abord, puis par simple commodité, les ducs de Sombreciel ont vécu et mouru en quantité alors qu'Augustus régnait d'une poigne de fer sur le continent. Cette relation de soumission assurait une place favorable aux régnants à la Cour, mais attisait dans l'ombre le courroux des rebelles et des assassins.

C'est lorsque Dragonvale sort de son endormissement, en l'an 801, et que la magie revient que le feu qui sommeille dans la lignée Sombreflamme refait son apparition dans les veines du duc régnant, le jeune Castiel. Dès lors, son allégeance se scinde, de même que ses pouvoirs et sa personnalité. En 802, Castiel de Sombreflamme est nommé régent de Nightingale et tuteur de la dauphine Sigal, suite au sacrifice de Svanhilde Nightingale dans le combat l'opposant à Augustus. En 804, l'on se réjouit de la naissance de la petite princesse Charlotte, première dauphine de la Couronne.



POLITIQUE

La lignée de Sombreflamme est sur le trône depuis sa création par Hypérion d'Ibélène et est sans doute celle qui a vu se succéder le plus de rois, puis de ducs. Connaissant des règnes courts, mais flamboyants, généralement brusquement interrompus par une absorption abusive de diverses drogues, chaque tête couronnée a su marquer l'histoire de Sombreciel. Le jeune roi Castiel de Sombreflamme, porteur du titre de duc depuis ses seize ans et de roi depuis la Chute, est le plus jeune couronné depuis Siméon de Sombreflamme, couronné à l'âge de dix-sept ans en 402. Il connut de ce fait le plus long règne de l'histoire de sa lignée, soit quarante-deux ans. Castiel s'est récemment marié, à la mi-septembre, à Aliénor de Bohémont, jadis fiancée à son ami Melbren de Séverac, puis à Anthim d'Erebor. À la disparition de la Reine Svanhilde Nightingale, le roi a été nommé par celle-ci Régent de Nightingale et tuteur de la princesse Sigal. Désireux de rendre à la Reine et à sa Princesse un royaume revigoré, vivant, il a entamé des travaux de rénovation au palais royal et traite régulièrement avec les Galliens, faisant renaître une certaine économie. Cette alliance fait renaître de l'histoire le royaume d'Ibélène. Depuis la mort officielle de Svanhilde, il a à sa charge la tutelle de la princesse Sigal et du prince Sigred, et les élève en compagnie de sa propre fille avec un enthousiasme flamboyant.

Royaume changeant aux souverains instables, les relations de Sombreciel avec les autres royaumes sont marquées par divers conflits mêlant à chaque fois de nouveaux adversaires. Il devient donc difficile de catégoriser les relations qu'entretient le royaume de l'Esprit, puisque celles-ci varient selon la couronne. Sous le règne de Castiel, Sombreciel entretient d'excellentes relations avec Nightingale, Lagrance et Cibella, avec lesquels il traite régulièrement. Les rapports sont mitigés avec Ansemer et Outrevent, et négatifs avec Bellifère, considéré comme un royaume de barbares sans éducation aucune. Les relations avec l'Archipel sont officiellement inexistantes, mais certains réseaux officieux traitent avec succès avec des ressortissants de la nation pirate. Erebor est dans une catégorie bien à part, puisque depuis plus longtemps que la mémoire des Arvennois puisse s'en rappeler, les deux royaumes se sont toujours cordialement détestés. Ce n'est d'ailleurs pas Castiel qui a arrangé la chose, en volant à Anthim d'Erebor sa fiancée peu de temps avant la chute de Dragonvale, en plus de redessiner la frontière pour englober le domaine de Sinsarelle qui chevauchait auparavant leurs deux royaumes.

L'économie du royaume se porte de mieux en mieux, Euphoria étant devenue le nouveau point central du continent. Les artistes, parfumeurs, empoisonneurs et tisserands du royaume ont nombre de clients et les commerces jouissent d'un grand achalandage. Étrangement, la plupart des criminels ont préféré fuir Sombreciel pour se réfugier à Lorgol, où le Fils des Ombres est désormais roi d'une Cour des Miracles chaque jour plus grande.

Les Cielsombrois sont réputés pour être fidèles à leur lignée, épousant chaque fantasque décision de leurs souverains sans sourciller. En retour, les rois et ducs ont toujours été à l'écoute de leur population et voyagent régulièrement pour rencontrer leurs sujets, en plus d'accepter toute audience demandée. Ils sont généreux et prompts aux alliances, pour des raisons parfois farfelues cela dit. Paraît-il que les Cielsombrois ont trois paroles : la première est celle de l'esprit, souvent mensongère, la deuxième celle du cœur, qui varie avec les aléas de l'amour et de la haine, et la troisième celle de l'âme, qui ne se donne qu'une fois et prévaut jusqu'à la mort.



CONTES ET LÉGENDES – SYMBOLIQUE DE SOMBRECIEL

Royaume de conteurs, de penseurs, de poètes, royaume de charlatans cachés sous des sourires doucereux et de belles histoires, les contes pullulent en Sombreciel. Les versions ne sont jamais les mêmes, évidemment, mais la racine de celles-ci ne change que peu. Ces échantillons ne sont qu'une infime partie des légendes que l'on peut entendre dans le Royaume de l'Esprit

La noblesse du Violet
Le violet cielsombrois se porte très sombre, presque noir – et la difficulté d'obtenir ce pigment précis en fait la rareté, d'où le coût des étoffes qui l'arborent. Le duc Florent de Sombreflamme a été le premier à exiger de porter cette couleur, désirant quelque chose qui saurait rappeler les nuits les plus noires de Sombreciel, aux limites de Nightingale, là où le ciel se pare de couleurs inimaginables. Le pigment a été trouvé, difficilement reproduit, et depuis, la couleur est synonyme de noblesse. Porter du violet est réservé à la royauté, bien que les nobles osent parfois un vêtement d'une teinte détournée, généralement plus vive ou plus claire, pour signifier à tous leur honorable rang. Qu'un roturier en porte et il sera moqué, puis dépouillé, cette imposture étant aussi ridicule qu'insultante. Une exception à cette stricte règle : la mort. Le violet, en plus d'être frère de noblesse et de royauté, accompagne les rêves et l'esprit dans ses dérives, dans sa folie, mais également dans son repos. Les défunts sont donc recouverts d'un voile violet, avant d'être incinérés – les morts ne sont jamais enterrés, en Sombreciel, l'incinération permettant à l'esprit de se libérer de la chair, de devenir entier. Le deuil ne se porte toutefois pas, et s'il l'est, sur une courte période, la fête remplaçant la tristesse et la vie la mort.

Avoir une langue d'Or
Le précieux métal qu'est l'or, signe de richesse incontestable, est utilisé à toutes les sauces, au Royaume de l'Esprit. Les souverains font broder leurs vêtements de fils d'or, on s'arrache les bijoux qui en sont fait et lors de la célébration du mariage, le lien de soie qui sert à lier les poignets des deux époux est entouré de fils de cette couleur chatoyante qui rappelle le soleil et le feu. La face cachée de l'or est moins reluisante, cela dit.

Le duc Evander de Sombreflamme, fils du duc Crispin, avait un proche conseiller d'origine erebienne qui l'aidait à toutes ses décisions. Un homme habile, intelligent, qui avait presque réussi à faire oublier au duc qu'il était issu d'Erebor. Bien rapidement, il se rendit toutefois compte que tout ce qui se passait dans son palais était dévoilé et que les rumeurs couraient les routes plus rapidement que des chevaux bellifériens, ainsi que ses meilleurs coups politiques. Il chercha le traître en vain, jusqu'à ce que que ses soupçons tombent sur son conseiller, qui refusa d'avaler l'améthyste et garda la tête haute devant les accusations. Jamais. Il avait réussi à manipuler tout le monde, y compris son propre duc. Pour son habile langue, sa maîtrise des mots, son talent d'orateur, il fallait une punition exemplaire. Evander fit fondre ses plus beaux bijoux d'or, le traître fut agenouillé et l'or en fusion fut coulé dans sa gorge, le tuant dans une atroce souffrance. Depuis, cette horrible mise à mort ne fut jamais réitérée, mais passa tout de même dans la légende. De fait, dire à quelqu'un qu'il a « une langue d'or », ou qu'il « parle l'or »,  n'est pas sans ironie, puisqu'elle qualifie surtout les habiles menteurs.

L'Améthyste des traîtres
On murmure que bien avant aujourd'hui, l'améthyste revêtait un tout autre rôle. On murmure qu'Hypérion en avait fait sa pierre emblématique, pierre représentant le Roi Noir, et qu'il en avait serti une imposante chevalière. Un bijou qui lui permettait de garder l'esprit clair, peu importe les substances consommées, l'alcool bu, les mots dits – et que cette chevalière se serait perdue, ainsi que son épée à la garde sertie du rubis d'Astrée. La signification de l'améthyste a changé, au fil des décennies, des siècles, et si l'idée qu'elle clarifie l'esprit reste présente malgré tout, elle est devenue plus sombre. Plus noire. L'améthyste désigne les traîtres, les voleurs, les assassins – porter du violet quand on n'est pas noble est une imposture, après tout. Lorsqu'on est certain qu'un invité, autour d'une table, est un traître à notre cause, une améthyste de taille respectable patientera au fond de son verre rempli du meilleur vin du royaume. Tout le vin consommé, il restera au traître deux choix : boire l'améthyste et ainsi s'étouffer avec son orgueil, mourir dans sa traîtrise, ou l'exposer aux yeux de tous et se mettre face à ses crimes et possiblement, une nouvelle fois, à la mort. Les plus pauvres du royaume ont joué d'ingéniosité et ont fabriqué de fausses améthystes pouvant être croquées, contenant un poison mortel. On n'accuse pas à la légère, en Sombreciel.

Le Chemin des Lucioles
Sara était une jeune femme au cœur tendre, née d'une famille pauvre. Lors d'un des plus longs et froids hivers qu'a connu le royaume, jadis encore un duché, elle se proposa pour traverser les chemins et ainsi se rendre quérir un médecin pour son jeune frère malade. Elle se perdit en chemin, puisque les routes de Sombreciel sont tortueuses et aussi joueuses que ses habitants. La nuit tomba et son état ne fit que s'aggraver, jusqu'à ce qu'elle s'effondre dans la neige, terrorisée, fatiguée et frigorifiée. Pendant quelques minutes, elle s'endormit, s'apprêtant à voir la Mort dès qu'elle allait rouvrir les yeux. Sara se retrouva entourée de lueurs qui dansaient devant ses yeux, lui traçant un chemin dans la nuit noire. La jeune femme crût à une hallucination due à la fatigue, mais elle n'en suivit pas moins le chemin tracé par les lumières qui flottaient autour d'elle, celles-ci apaisant sa fatigue et le froid. C'est saine et sauve, bien qu'exténuée, qu'elle retrouva son chemin au cœur de l'hiver jusqu'à atteindre le village où elle devait se rendre. Tous furent subjugués par la vision de Sara entourée de ces lueurs éthérées, qui se révélèrent être des lucioles. Étrange chose, puisque ces insectes ne survivent pas à l'hiver et n'approchent que peu les humains. Les lucioles disparurent une fois Sara à l'abri.
Les égarés au cœur pur, paraît-il, pourront toujours retrouver leur chemin en Sombreciel grâce aux lucioles, qui viendront les réchauffer et les mener là où ils doivent aller. En revanche, les bandits et autres malappris seront menés tout droit dans des guet-apens et leurs corps seront retrouvés morts, parfois marqués d'étranges brûlures rondes, pas plus grosses que des lucioles.

La Fête du Feu
Au début de février, le 2 plus précisément, a lieu la Fête du feu. Cette fête accueille les premiers signes du printemps, les annonce même, ainsi que la lumière qui reviendra caresser les terres du royaume. Gouvernés par le feu, magie vivant dans les veines de leurs souverains, flammes qui dévorent les esprits, les cœurs, les âmes, folie qui jamais ne cesse, les Cielsombrois font de la fête du feu et de l'esprit la plus grande de l'année. Lors de ces festivités, de grands feux de joie sont allumés dans chaque village, ainsi que sur les routes, au milieu de la neige. Il est de coutume de faire brûler dans ces feux tous les encombrements du passé, vieux vêtements comme fleurs fanées et poèmes destinés à un amour envolé, et de profiter de cette nuit pour se reconstruire. Les chanteurs, ménestrels et poètes composent des hymnes à la joie et au renouveau de la vie, des pensées et des idées. Bien que les Cielsombrois soient friands des alcools fins et diverses substances hallucinogènes, ils s'abstiennent de toute consommation en cette nuit où ils se purifient et ainsi, le lendemain, profiter d'un esprit, d'un cœur, d'un corps sains.

Le Cercle du Lys
Le Cercle du Lys est né sous le duc Nero de Sombreciel, secrètement à la tête d'une guilde d'assassins cielsombrois dont l'arme de prédilection était un poison quasi indétectable laissant derrière lui un étrange parfum floral. Ils sévirent dans tout le duché, ainsi que dans ceux voisins, signant chaque meurtre d'un lys glissé entre les lèvres de celui ou celle qui avait été tué, pour que celui-ci puisse l'offrir à la Mort quand il la croisera. Le Cercle mourut en même temps que sa tête pensante, le duc Nero ayant été démasqué et exécuté par sa sœur, la future duchesse Elixia de Sombreflamme. La tradition de glisser un lys entre les lèvres d'un mort tué par un Cielsombrois est néanmoins restée et cette blanche fleur s'entoura de mille et un rituels divers, celle-ci étant la favorite des habitants de Sombreciel. Représentant la mort et la pureté à la fois, la peur alliée à la douceur et l'innocence, il n'est point rare d'en retrouver quelques pétales séchés entre les pages des livres, ou dans des pots pour embaumer la pièce subtilement. Les chambres des nouveaux-nés sont décorées de couronnes de lys, qui assurent à cette jeune âme un envol sans entraves – glisser un lys jaune parmi un bouquet, ou une couronne, est d'ailleurs un signe de trahison et de mensonge. Les jeunes hommes ont pour coutume d'offrir un bouquet de onze lys à l'aimée, le douzième étant représenté par la dame elle-même, ici la plus belle de toutes les fleurs... et la plus mortelle.

La Pomme de Céleste
La tradition est ancienne, l'histoire encore plus. Elle prend place sous le règne de Janvier de Sombreflamme, dans la personne de son fils le duc héritier Demiel. Le malheur fit que son esprit ne se développa pas et qu'alors qu'il approchait la majorité, son esprit était encore celui d'un jeune enfant. Honteux de ce fils unique qui aurait dû être son héritier, le duc Janvier fit venir à son palais, pendant de longues années, tous les mages et guérisseurs d'Arven. Seulement, les maux de l'esprit ne sont pas ceux du corps et jamais aucun d'eux réussit à sa tâche – plusieurs d'entre eux furent d'ailleurs exécutés pour leur incompétence patente.
La solution vint d'une jeune femme, une jeune servante nommée Céleste, qui s'offrit pour accompagner Demiel dans son apprentissage. Le duc Janvier accepta cette aide peu conventionnelle et confia son fils presque majeur à cette demoiselle, se disant qu'elle ne pourrait faire pire que tous les charlatans venus cogner à sa porte. Alors que tous avaient tenté de changer le jeune héritier, elle l'accepta tout simplement, l'accompagna sans jamais rien dire, apaisant cet esprit enfantin, mais révolté. Deux ans plus tard, le duo alla visiter le verger d'Euphoria, situé à la limite de la ville. Là-bas, Céleste cueillit une pomme pour son maître et la lui offrit – lui déclarant du même fait son attachement pour lui, peu importe son esprit d'enfant. Demiel croqua dans la pomme et dans la seconde suivante, s'effondra au sol. Lorsqu'il se réveilla, quelques jours plus tard, sous les yeux paniqués de son père et de Céleste, c'était l'esprit d'un homme qui était dans son corps. Celui qu'il aurait dû avoir. Celui qui était désormais sien.
Une grande fête fut organisée pour ce miracle – ainsi que pour le mariage entre Demiel et Céleste. De cette histoire, tous se rappellent que l'on n'est rien sans le partage de la connaissance, de l'amour et des sentiments, et que les esprits les plus nobles sont souvent ignorés par ceux qui s'aveuglent de futilités.

Tout village du royaume possède un seul et unique pommier, traditionnellement placé à l'entrée officielle de celui-ci. Une fois par année, sa branche la plus vigoureuse est coupée et transformée en minuscules pendentifs en forme de pommes délicatement ciselées, qui se portent au cou, au bout d'une longue chaîne. Ceux-ci sont brûlés, à la Fête du Feu, brûlant ainsi toutes les connaissances pourries, tous les mensonges qu'ils renferment. Jamais un Cielsombrois ne prendra le plaisir de croquer dans une pomme qu'il aura cueilli lui-même – le faire est même particulièrement mal vu. Les pommes s'offrent comme de nobles cadeaux – à chaque anniversaire, on donne d'ailleurs une « pomme de Céleste », soit une pomme à la peau presque dorée qui devra être consommée dans les minutes suivantes, au fêté, pour que celui-ci puisse trouver la lumière dans l'ombre. Qu'un pommier ne fleurisse pas est un immense malheur jeté sur le village, qui dès lors tentera de retrouver cet esprit de partage qui leur a tant manqué et les a rendus aveugles et idiots, autant que Janvier, ce duc qui n'avait jamais su partager que du mépris envers son héritier.

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MessageSujet: Re: I. Livre des Traditions, Chapitre Un   I. Livre des Traditions, Chapitre Un I_icon_minitimeVen 8 Nov - 14:44



Bellifère
Bellifère

« Gloire, vaillance et que fauchent nos lames. »



GÉOGRAPHIE ET CLIMAT

Territoire du nord-est d’Arven, Bellifère est frontalier des royaumes de Cibella et Nightingale sur une courte distance ainsi qu’avec Erebor au sud et Karsh au Nord. Cette proximité avec le Protectorat a grandement influé sur le rôle de Bellifère dans la politique d’Arven.

Situé sur des terres rudes et arides, peu propices à l’agriculture, il y règne un climat tempéré, plus doux cependant qu’à l’ouest d’Arven. Les étés sont caniculaires, excepté sur la côte que rafraichissent les vents marins. Chaleur et sécheresse sont alors de mises et craquellent la terre ocre. En revanche, les hivers sont relativement doux en terme de températures mais les précipitations sont très abondantes, entre pluies diluviennes et importantes chutes de neige.

Bellifère est une terre dure, à l’exemple de ses habitants, toute de roches et de tons ocres. Son paysage est fractionné par de nombreuses failles rocheuses pouvant se révéler dangereuses pour qui ne les connait pas. Sa capitale, Hacheclair, a d’ailleurs été batie au sommet de l’une de ses failles qui lui offre une extraordinaire défense naturelle. Cité défensive, ceinte de hautes murailles, elle est réputée imprenable.




HISTOIRE

Terres données à la farouche Ambrosia par les anciens souverains d’Ibélène, Bellifère a toujours eu la vocation de défendre ses voisins contre les menaces venant du Nord. Royaume très tôt doté d’une armée de métier, il demeura plusieurs siècles dans la quiétude, se contentant de lutter contre d’éventuels envahisseurs venus du Nord sans jamais essayer d’annexer l’un ou l’autre des royaumes frontaliers.

Deux raisons principales expliquent ce pacifisme d’un royaume pourtant fort bien nanti en guerriers : les querelles intérieures et la dépendance économique. Pendant les quatre siècles ayant précédé l’invasion karshienne, Bellifère a été en proie à de violents conflits intérieurs. Par ailleurs doté de terres peu fertiles, le royaume est strictement incapable de nourrir ses habitants et a donc privilégié des relations courtoises avec ses voisins afin d’assurer son ravitaillement.  

Le royaume de Bellifère a été le premier à faire face aux incursions karshiennes, aux côtés de Cibella et Nightingale. Aux côtés de ses deux alliés, il devint fondateur d’Arven, soumettant les royaumes opposés sous la puissance de ses armées. Bras armé de l’empire, il devient également le garant de sa solidité, nul duché n’étant de taille à lui faire face sur un champ de bataille. Dans les premières décennies de l’empire, le duché de la guerre connaît d’ailleurs de nombreux changements, avec notamment la création d’une armée de métier dans laquelle s’enrôlent la plupart des jeunes bellifériens puis la fondation de la guilde des guerriers pour occuper tous ces combattants chevronnés. Dans l’une comme dans l’autre, les bellifériens se taillent une place enviable, achevant d’asseoir la réputation de supériorité militaire de leur terre natale.

Dès l’an 5 d’Arven, les ducs de Bellifère se proclamèrent d’ailleurs Protecteurs d’Arven après que les ultimes assauts karshiens eurent été mis en déroute.
Pour autant, la cohabitation avec les autres duchés ne fut pas toujours des plus faciles, en raison notamment de l’entêtement des bellifériens à conserver certaines de leurs coutumes jugées barbares par leurs voisins. Ainsi, il ne fallut pas moins de deux siècles aux impératrices pour parvenir, à force de patience et de diplomatie, à réformer le statut de la femme à Bellifère. Ce fut en effet en l’an 216 d’Arven que le duc Clément de Bellifère abrogea finalement les lois qui réduisaient jusque-là les femmes au simple statut de reproductrices sans liberté de choix ni d’expression. S’il refusa de les autoriser à porter des armes, ce n’en fut pas moins une avancée majeure pour elles. D’aucuns pensent d’ailleurs que le caractère indomptable des bellifèriennes est une marque perpétuelle de leur refus d’être ainsi traitées de nouveau.

En 432, Bellifère connut une période de troubles face à de nouvelles incursions karshiennes après presque quatre siècles de relative cohabitation. De nouvelles troupes furent mobilisées mais, aux portes de la mort, le vieux duc se montrait incapable de coordonner correctement ses armées. Ainsi s’enchaînèrent les plus grandes défaites de l’armée de Bellifère. Ce fut d’un jeune général, Juste Lame-d’Argent que vint la victoire. Il suggéra l’idée d’un piège attirant les karshiens dans un détroit du territoire rocailleux pour ensuite les y enfermer à l’aide d’éboulements. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une victoire dans les règles de l’art de la guerre, rares furent ceux qui se récrièrent tant la position des armées bellifériennes était devenue critique. Le duc lui-même reconnu l’ingéniosité du stratagème et éleva le jeune homme parmi la noblesse, lui offrant même la main de sa fille unique en considérant qu’il n’aurait jamais plus grand gendre qu’un général de cette valeur. L’expression « malin comme Juste » demeure d’ailleurs dans le vocabulaire populaire.

L’an 503 vit la création d’un évènement majeur à Bellifère : le tournoi des Trois Opales. Inauguré par la duchesse Tempérance, lasse de voir les plus valeureux guerriers de son duché s’étriper entre deux tavernes, elle décida de leur rappeler quel art du combat devait être le leur en organisant ce tournoi dans la plus pure tradition guerrière sans que blessures graves ni décès ne soient tolérés. Si cette initiative de la part d’une femme – fut-elle l’épouse du duc – laissa d’abord perplexe, le tournoi de Mabon devint en quelques années à peine la fête la plus attendue dans tout Bellifère.

En 604, les rumeurs commencent à courir au sujet d’un jeune mage aux dents longues nommé Augustus, belliférien de surcroît. En Protecteur d’Arven le duc Roch de Bellifère demanda à ce que soient consignées les actions dudit mage, au cas où il représenterait quelque danger pour l’empire avant de décréter qu’il n’y avait là nulle menace. Trois ans plus tard, après le meurtre d’Eimaren, le duc se rangea de lui-même aux côtés du nouvel empereur et devint son plus fidèle vassal, appréciant la poigne de l’homme bien plus que le pacifisme des précédentes impératrices.

Pendant plus de deux siècles, les ducs de Bellifère demeurèrent ainsi inébranlablement fidèles au tyran, jusqu’au refus net de la duchesse Ermengarde Viremont de Bellifère de prendre les armes contre Lagrance.

En 801, l'héritier Martial est tué. Après de nombreuses péripéties, et suite à sa chute du trône d'Arven, c'est Augustus Poing-d'Acier qui règne à présent sur le Royaume de la Guerre.



SITUATION POLITIQUE

Longtemps gouverné par la famille ducale Viremont de Bellifère qui voyait sa lignée assurée en la personne du duc héritier Martial, le duché s’est trouvé dans une position délicate avec le décès prématuré de celui-ci en décembre 801. Cette perte a grandement affligé les ducs régnants, déjà âgés. Le duc Taurus ne parvint pas à s’en remettre et mourut au printemps 802, peu de temps après le couronnement de l’impératrice Cyselle.

Bellifère a été le second duché à faire sécession pour devenir un royaume indépendant – sur la décision de la duchesse Ermengarde qui ne souhaitait pas prendre les armes contre Lagrance. La santé fragile de la duchesse n’était pas sans inquiéter les siens, posant notamment la question de la succession sur le trône, personne ne souhaitant voir les deux filles du couple ducal, Prudence et Harmonie, se déchirer pour la couronne. L’arrivée inattendue de l’empereur déchu, rescapé de la Chute de Dragonvale, évita cette guerre fratricide alors même que la duchesse rendait son dernier souffle.

Proclamé roi de Bellifère, soutenu par les époux des princesses qui étaient d’anciens généraux loyaux de son armée, Augustus tente d’y régner tant bien que mal en dépit de son manque de légitimité.



CONTES ET LÉGENDES – SYMBOLIQUE DE BELLIFERE

Les bellifériens sont souvent considérés – à tort – par leurs voisins comme des gens rustres et froids. Une vision très éloignée de la réalité puisqu’ils sont généralement des compagnons agréables, prompts à célébrer et à se divertir à la moindre occasion. Il est d’ailleurs courant de voir des villages entiers se réunir en de joyeuses assemblées sous tous prétextes, oubliant alors leur quotidien guerrier.

Rouge belliférien
Rouge sang, rouge passion… Les bellifériens n’ont jamais eu de réelle affinité avec cette couleur qui leur a été associée par usage en rappel des teintes guerrières que revêtent leurs lames maculées de sang et en hommage à l’ardeur des combattants du royaume des armes. La terre ocre elle-même semble justifier cette association.
Pourtant, à ce jour, les bellifériens ne sont toujours pas à l’aise avec cette couleur qui leur est attribuée. Au point même de la stigmatiser. Ainsi, se vêtir de rouge est signe de bravade, de défi et ne manque jamais d’attirer les querelleurs du voisinage. Seuls les fous convaincus de pouvoir défaire tous les adversaires des environs osent sortir ainsi vêtus. Ou les suicidaires.
Il n’en va évidemment pas de même pour les femmes, qui n’ont pas à craindre d’attaques « armées ». Mais une tenue rouge signifie sans détours qu’elles sont disposées à un tout autre type d’assaut. Inutile de préciser qu’avec le temps, seules les filles de joie ont continué de porter du rouge. A force, le « rouge belliférien » - qui désigne aujourd’hui un rouge très vif et agressif – est devenu une expression péjorative dans tout Arven, bien que les autres royaumes n’aient pas cessé de tisser de telles étoffes. Mais elles sont à porter avec prudence et très déconseillées en Bellifère où elles pourraient bien être comprises ni plus ni moins comme une déclaration de guerre.

Le secret de l'Acier
Quel métal plus représentatif de Bellifère que l’acier tranchant de ses lames ? Le royaume de la Guerre a développé très tôt cet artisanat et ses forgerons sont reconnus dans tout Arven pour la qualité de leurs armes. Ils sont d’ailleurs sans conteste les artisans les plus honorés à Bellifère et conservent jalousement leurs secrets parmi lesquels se trouve la composition de leur acier. Nombreux sont les curieux à avoir tenté d’en découvrir davantage, jusque-là sans succès.

Mabon : Le Tournoi des trois Opales
Il est une fête particulièrement attendue : Mabon, l’équinoxe d’automne. A cette occasion, tout Bellifère revêt des allures de foire. Saltimbanques et troubadours viennent de tout Arven pour animer cette journée qui fait la part belle aux concours et compétitions.
Jeux traditionnels pour les enfants qui doivent attraper des pommes dans un baquet d’eau seulement avec leurs dents ou courent, les yeux bandés, dans toute la ville. Epreuves de tir à l’arc et d’habileté pour les adolescents… Même les femmes sont à l’honneur dans des concours qui valorisent leurs qualités de cuisinières, couturières ou gestionnaires. Sortir victorieux d l’une de ces épreuves est des plus gratifiants pour toute la famille.

Mais l’évènement majeur de cette journée se tient à la capitale, Hacheclair, et met en ébullition tout ce que le royaume compte de guerriers et combattants. Le Tournoi des trois Opales. Un nom prestigieux et reconnu par toutes les larmes de Bellifère et d’ailleurs, qui draine de nombreux participants venus de tout Arven, bien qu’il soit rare qu’un étranger remporte l’un des trophées tant convoités.
Les joutes s’enchaînent tout le jour durant, de l’aube au crépuscule, sans discontinuer. Et au terme de cette journée intense de sueur et de prouesses guerrières, un immense festin rassemble la population de Hacheclair et les différents belligérants de la journée autour de mets variés. Là, au cœur des réjouissances sont décernées les trois opales, récompenses suprêmes pour tout guerrier en quête de gloire et de reconnaissance.
La première opale, l’opale noire, récompense le vainqueur incontesté du tournoi, celui qui a su triompher de chacun de ses adversaires. La seconde est décernée à celui qui a fait montre du plus de grandeur d’âme, défaisant ses concurrents sans jamais profiter de leurs faiblesses pour les mettre à terre. Enfin, dernière mais non la moindre, l’opale de feu revient au plus acharné, qui même à terre, continuer de lutter pour la victoire quand celle-ci est déjà perdue.

Obtenir l’une de ces trois opales est signe de grande distinction dans la sphère guerrière. En commémoration de leur exploit, les vainqueurs font généralement intégrer la pierre précieuse au pommeau de leur arme afin que celle-ci témoigne de leur bravoure.

Le cheval d'Octave
Les légendes bellifèriennes font remonter la domestication du cheval aux origines du royaume. Elles racontent comment Jacques Longuejambe parvint à rendre ses jambes au prince Octave. Le petit prince était le fils cadet des premiers rois de Bellifère : Ambrosia et Oceanus Forceflot. Demeuré infirme à la suite d’une mauvaise chute, l’enfant ne pouvait que regarder avec dépit les garçons de son âge s’entrainer à la joute quand lui-même restait cloué à une chaise. Il déplorait sans cesse son accident, convaincu de ne pouvoir jamais devenir l’un de ces forts guerriers.
L’histoire dit que le grand Jacques était le domestique favori du prince. Navré de voir la tristesse de son petit prince, il se chargeait de l’emmener parfois dans les plaines où broutaient les chevaux sauvages qui galopaient à perdre haleine. Mais cette vision amplifiait la tristesse d’Octave, qui les regardait s’ébattre avec envie. D’après certains, ce fut le mâle dominant du troupeau qui, sensible à la détresse de l’enfant, vint s’incliner devant lui pour lui permettre de monter sur son dos. D’autres, plus pragmatiques, attribuent à Jacques l’idée d’en faire la monture de son jeune maître. Jamais il n’y eut plus bel éclat de rire et de bonheur que celui d’Octave lors de sa première chevauchée. Désormais capable de se déplacer et même de combattre, il introduisit la cavalerie au sein de l’armée belliferienne.
Commencèrent alors des siècles de domestication et d’entrainement. Les chevaux de Bellifère sont réputé pour leur excellent dressage – qu’ils soient doux et dociles pour les dames ou forts et impassibles pour les guerriers – et ils se vendent à prix d’or dans tout Arven.

Cette légende a laissé dans son sillage un certain nombre d’expressions telles que « rire tel Octave » qui signifie rire à gorge déployé, avec une belle franchise. Ou encore « être plus fougueux d’un étalon de Bellifère » qui se disait d’un homme ne tenant pas en place, intrépide et courageux. Cette dernière expression a légèrement évolué au fil du temps, notamment dans les quartiers les plus défavorisés et n’est aujourd’hui jamais prononcée sans sous-entendu.

Le Jasmin
Malgré une apparence délicate et fragile, le jasmin a une grande importance en Bellifère. Représentative de la beauté et de la tentation féminine, elle symbolise la beauté de ces femmes farouche, reconnue dans les huit Royaumes, mais également leur inaccessibilité.
Il est de coutume, pour toute jeune fille en âge de se marier, de porter quelque part sur sa tenue un brin de jasmin, comme un défi adressé à d’éventuels prétendants. L’homme qui parvient à s’emparer de la jeune fille convoitée en sa maison, se doit traditionnellement d’aller déposer un rameau de jasmin sur le perron de la maison de sa promise afin d’entériner sa victoire.

Le Chêne
Réputé pour sa force et sa solidité, le chêne est l’arbre emblématique de ce royaume qui se veut, à son exemple, inébranlable. Fièrement dressé vers le ciel, il ne plie pas et cette vertu est chère au cœur des habitants qui le considèrent comme sacré bien que ses fruits ne soient que peu comestibles.
Il se raconte autour du feu que l’amour des bellifériens pour le chêne naquit dans des temps lointain alors que soufflait une effroyable tempête qui renversait tout sur son passage, emportant bêtes, hommes et maisons. De nombreux villages furent dévastés jusqu’à ce que les vents violents atteignent l’une des rares forêts du royaume. Là, les arbres craquèrent et plièrent, incapables de résister à la pression qui les poussait vers le sol. Seuls les chênes demeurèrent debout, défiant les bourrasques de leur tronc imposant. Et le Vent, ne pouvant passer le barrage qu’ils formaient, abandonna après de longues journées de lutte acharnée.

Il reste peu de documents écrits attestant de cette catastrophe naturelle. Si certains font effectivement écho de cette terrible tempête qui aurait sévit dans les années 500 avant Arven, il n’y a nulle mention du nombre de victimes ni de ces chênes. Mais dès lors, ils se multiplièrent, les habitant ayant à cœur de les replanter aussi souvent que faire se peut fans leur terre aride. A la naissance chaque enfant, un gland est enterré et l’on dit que l’arbre qu’il deviendra est le reflet de l’adulte en devenir. Les bellifériens respectent hautement ces arbres qu’ils associent à leur protection et à leur destin et il n’existe nulle arme venue de leurs forges qui soit en bois de chêne.

© Texte par Delrya
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