Lisbeth, ma très chère sœur... Sâches qu'au plus profond de mon âme, c'est toujours pour toi que j'ai regretté ma trahison. Même si je sais que tu as les épaules suffisamment solides pour gouverner Outrevent, je sais que tu dois te sentir bien seule à la cour. Tu me manques, et j'aimerais pouvoir te rencontrer plus souvent, si seulement cela ne te mettait pas en si mauvaise posture. Mais je sais qu'ensemble, toi à la cour et moi dans les rues, nous parviendrons à bouleverser le Tyran quand le moment viendra.

Récemment, elle s'est engagée, malgré la promesse qu'elle m'avait faite, dans la guerre des Roses. Elle en est revenue fatiguée, détruite. Elle a finalement fuit la capitale avec Louis, son fiancé. Je m'inquiète pour elle et meurt d'envie d'avoir un moment pour parler avec elle.

Ce jeune homme m'a surpris dès le premier instant. Il connaissait les rues de Lorgol comme personne, et je n'aurais guère pu trouver plus dévoué que lui à notre cause. Il n'a pas fallu longtemps pour que nous devenions amis, et que je lui accorde toute ma confiance... Bien moins longtemps que la plupart des gens. Désormais, il est notre guide, et remplis parfaitement son rôle.

Gagnée à notre cause par Aerandir, elle fut ruinée par sa mort. Elle a prit les armes pour le venger, et devant la rage qu'elle m'a affiché, je n'ai pu que reconnaître sa franchise et son droit le plus pur à rejoindre notre cause. Depuis, elle m'a donné maintes raisons de louer la confiance que je lui ai accordé. Elle fait partie des membres de confiance de la guilde au palais et je ne la laisserais pas tomber. Encore récemment, lors de la fuite d'un banquet d'Augustus, elle a couvert ma fuite et m'a sauvé la mise.

Si ma sœur est proche de Denise, de mon côté, je suis proche de Chart. Je sais combien sa volonté de faite tomber le tyran est forte. Il m'a dit pour Denise, et surtout : il m'a dit pour sa fille, Nereia, mage. Je ne peux donc que le comprendre et lui faire confiance. A l'épée, il est incroyablement doué, et est capable de me battre moi-même en duel, ce qui lui a valu le nom de la Lame de la Guilde des Rebelles. Je le respecte et écoute toujours ses conseils.

Cyselle... Il y a de cela quelques années encore, nous étions promis au mariage. Je l'aurais accepté, bien sûr, pour le bien du royaume et la continuité de notre duché, mais être obligé de s'aimer par une promesse de nos pères est une chose peu aisée. Comment aimer si on y est obligé ?.. Je préfère maintes fois la nouvelle situation... Nous pouvons désormais nous côtoyer sans avoir à agir selon les termes de ce mariage et cela me convient parfaitement, même si maintenant que plus rien ne nous y oblige, nous ne nous en voyons qu'encore plus souvent. Elle dirige en effet la Guilde des Espions, sans laquelle nous, les Rebelles, ne serions pas grand chose.

Qui plus est, elle est récemment devenue impératrice d'Arven, devenant ainsi notre principal atout dans la lutte de pouvoir contre l'empereur.

Svanhilde Nightingale... Je te respecte autant que je te désapprouve. Toi et ta guilde avez franchit le pas de la haine pour sombrer dans celui du chaos et du meurtre. Vous avez perdu votre honneur de par votre lâcheté si sournoise. Si pour l'instant, nous coopérons pour le bien d'Arven, je sais que dès le retours de l'ordre, ce sera définitivement la guerre, à moins que vous ne sâchiez tirer une croix sur vos vices, mais j'en doutes : chacun de vous me semble désormais trop plongé dans le péché pour pouvoir du jour au lendemain arrêter de faire couler le sang.

Partie désormais pour Dragonvale, j'espère que l'éloignement d'Augustus parviendra quelque peu à calmer son âme torturée.

Enfants, nous étions de véritables amis. Nous croisions souvent le fer en jouant et nous nous imaginions des aventures futures. Mais le temps a passé, Louis est parti sur les flots, abandonnant ses terres. J'ai été exaspéré par ce déni de ses responsabilités, et ce n'est que récemment, après une réelle tentative de meurtre de ma part, que nous nous sommes réconciliés. Il va être amené à marier ma sœur, et ce parti, désormais, je pense bien que c'est le meilleur pour elle.

Gaetane de Salvemont... Un joli brin de fille, s'il en est !
Mais je ne l'ai pas toujours vu ainsi. Dans ma jeunesse, il nous est arrivé assez régulièrement de nous croiser, mon père entretenant de bonne relations avec le sien, duc de Cibella, duché voisin du nôtre. Plus jeune que moi de quatre ans, je ne lui accordais de prime abord pas beaucoup d'intérêt, jusqu'à cet été de 792... Je ne l'avais revu depuis longtemps, et elle m'apparût plus belle que jamais, fleur à peine éclose à la sortie du printemps. Nous passâmes du temps ensemble et dans les mois qui viennent je sentis entre nous naître des liens forts qui, selon la bienséance, n'auraient jamais dû être, plus fort encore que ceux que je ressentais pour Cyselle, ma promise, et qui me placèrent dans une position particulièrement désagréable. Quoi qu'il arrive, ma "trahison" y mit fin, et, quelques temps après, Gaetanne devint la "propriété privée" de l'empereur, ce qui scella définitivement notre relation. Nous ne nous revîmes que récemment au Bal d'Hivers, et il me semble que derrière ses airs de courtisanes se cache une profonde détresse. Qui plus est, l'annonce récente de son mariage avec Chart, qu'elle ne connaît qu'à peine, ne saurait la rendre heureuse. J'aimerais pouvoir lui venir en aide ou au moins lui parler, mais cela m'est hélas assez difficile.

Que penser ? Que penser de cet homme qui a toute les raisons de devoir aimer l'empereur ? Lui même ne serait pas noble, son comté ne serait pas paisible, si l'empereur n'était pas là, et il le sait parfaitement ! Il a beau nous dire qu'il trouve l'empereur injuste, qu'il adhère à nos valeurs, je me demande ce qu'il peut bien chercher et comment il peut oser croire que nous l'accepterons un jour... Cependant, nos règles sont claires : toute personne qui veut se battre le peut. Toute personne qui veut nous aider recevra des instructions claires pour le faire. Nous lui donnons donc des petites missions, de plus en plus grandes à mesure qu'il ne trahit pas... Mais jamais, je pense, nous ne lui ferons vraiment confiance...

Si je devais citer un homme doué pour le double jeu, ce serait lui. Soit il est très fort, et parviens faire croire au souverain et au monde qui serait prêt à tout pour lui, même donner sa vie, tout en projetant de le poignarder quand le moment serait venu, soit il parviens à duper parfaitement mes hommes, en leur parlant de haine, en commettant des actes terribles juste pour les impressionner et pour faire croire à sa loyauté pour notre cause... Toujours est-il qu'il ne m'inspire pas confiance, mais que je préfère ne pas le rejeter... Des fois que...

Lord Augustus... Est-il besoin de présenter le plus grand tyran qu'Arven ai connu depuis des temps immémoriaux. Un jour, nous le ferons tomber. Un jour, il rampera à nos pieds.