Emprunter le couloir de droite

Se rendre sur la passerelle

Rester pour identifier l’ombre du ciel

Dégainer vos jupons dans le plus pur style torero

(Parce que ces dragons, je les merde d'abord !)

Quand cette téléportation hasardeuse avait eu lieue, j’étais en train de me disputer avec Philosophe… Encore. C’était devenu une habitude. Pire qu’un vieux couple, ça commençait à devenir plus que normal. J’avais ce dragon dans la tête depuis un petit moment maintenant, je commençais à le connaître. Lui, mais aussi ses congénères !
Je m’étais imaginé que c’était encore lui qui m’avait amené ici, c’était pas comme si je ne connaissais pas par cœur l’extérieur de l’Académie et ses montagnes… Surtout ses montagnes et ses congénères n’étaient pas mieux. Croyez-moi sur parole.

Il m’avait donc juré sur la tête de tous ses ancêtres qu’il n’y était vraiment pour rien cette fois et il disparut de mon crâne vite fait en se rendant compte que nous étions plutôt proches de son grand corps de dragon idiot. Dans ma tête, j’entendis Philosophe me dire qu’un mage avait fait n’importe quoi… Un des siens, à coup sûr… ou alors était-ce la faute de Stellaire ? J’vous jure, dire qu’on les craint… y a pas de justice !

Debout dans le hall, j’attends. Personne ne passe et je vois quelqu’un apparaître plus loin, c’est le moment de filer. Au moins, ça retombera sur quelqu’un d’autre. C’est aussi le moment de piller très largement ce qui peut l’être, une petite vengeance personnelle pour ma looongue semaine passée dans sa carcasse encombrante sur cette foutue colline !
Le couloir de droit me semblait prometteur, si seulement ça avait pu être le cas… Je me suis vite rendue compte que là, il n’y avait quasiment que des chambres. Si j’avais continué vraiment tout droit, ça aurait pu se passer autrement, j’aurai peut-être dû… Quoi que j’aurais surtout dû entrer dans une chambre, doit y en avoir des choses dans ces chambres de mages. Mais non.
Je suis allée tout droit ! Sur cette foutue passerelle ! J’ai pas le vertige de base, je risquais pas grand-chose. Sauf que j’avais oublié cette bande de catastrophes volantes à écailles pas loin. J’connaissais le coin pourtant à force. J’avais même raflé légèrement la tour côté nord. Mais c’était pas ma faute ! C’est encombrant un corps de dragon et puis c’est Fantasme qui m’avait fait faire n’importe quoi !

Bref, plantée sur ma passerelle, j’avais regardé l’ombre approcher, pas de pot… J’avais cru reconnaître l’aimable Chanteflamme qui avait tenté de me rôtir une fois ou deux. Chose compliquée quand on est dans le corps d’un de ses semblables. Déjà comme ça qu’il n’avait pas apprécié que Philosophe propulse une humaine dans ses écailles… Enfin bon. Dernier recours et amas de ras le bol, tant qu’à sauver ma peau, j’ai fait comme cette bande de cinglés dans les arènes face aux taureaux… mais avec ma jupe.
Ça avait amusé Philosophe un moment sauf quand Chanteflamme a perdu patience et essayé de me croquer pour de bon. Voir des dragons se chamailler, ça arrive mais quelque chose me disait, et e dit encore aujourd’hui que ces deux là ne sont pas vraiment copains. Bon, pas que je l’aime beaucoup Philosophe mais c’était pas la première fois qu’il me sauvait la peau. N’empêche que depuis que j’étais une femme, il avait réussi à me faire parler de moi au féminin cette enflure !

Tu parles d’une aventure… Comme une gamine, sans avoir pu faire le tour de l’Académie, j’me suis fait reconduire à l’entrée, par les jupons et par mon dragon. Croyez-moi, on se sent conne… CON !, quand ça arrive. En attendant, mes relations avec Chanteflamme ne se sont pas améliorées, je crois même qu'il aimerait me passer sous sa dent...

Si seulement j'avais su qu'on finirait par m'appeler Ermelinde au téméraire jupon... j'aurais trouvé le moyen d'étriper Philosophe dans le hall !