Séverac. Un comté de Sombreciel dans lequel il fait bon vivre, relativement protégé des substances récréatives qui fleurissent partout ailleurs dans le duché de l'esprit. Famille réputée pour son brillant intellect, sa soif de connaissances et son appétit de culture, la lignée de Séverac compte de nombreux conseillers des différents ducs s'étant succédés à la tête du duché, plusieurs grands inventeurs, de fins stratèges. Ils sont peu nombreux à savoir que la prospérité des rejetons de la famille vient avant tout de Waldemar, le sceau aux armoiries de la famille enchanté par les Dragons à l'époque de la construction de Dragonvale, et remis aux Séverac d'antan pour les remercier de leur aide dans l'élaboration des plans. Sceau qui fut dérobé par un agent d'Augustus au retour tout récent de Dragonvale, sceau qu'il arbore maintenant à son doigt pour tenter de lutter avec succès contre l'Académie et les nouveaux magiciens. La fratrie éclata pour tenter de retrouver ce précieux héritage sans lequel Séverac serait condamné à disparaître.

Normalement, suite au départ de ses trois aînés, Melbren aurait dû rester à Séverac pour que l'un des héritiers soit en sécurité. C'était bien sûr compter sans les Dragons et le vent de magie qu'ils firent déferler sur tout le pays, éveillant les traces d'un héritage enfoui dans la lignée des comtes de Séverac : la magie personnelle de la chaleur. Oubliée, la quête de Waldemar : Melbren prit ses jambes à son cou pour échapper à la milice du Roi et se réfugia in extremis à Dragonvale apparue miraculeusement devant lui. A l'abri, il explora avec curiosité ce vaste endroit et commença la longue route vers la maîtrise de la magie. Il n'a pas oublié cependant ses sœurs et son frère lancés à la recherche d'un moyen de récupérer le sceau familial, et envisagea de requérir l'aide des Dragons dans ce but. Après tout, cet anneau, c'est eux qui l'avaient ensorcelé au départ.

Mais voilà, la vie réserve des surprises : Waldemar a été détruit lors de la rupture du sceau retenant les Dragons prisonniers dans Dragonvale. Melbren a continué à apprendre la magie dans l'Académie, rejoignant les rangs des étudiants rebelles. La nouvelle du meurtre d'une de ses sœurs, Mélisande, lui est parvenue par Castiel, et il porte le deuil depuis, très atteint par la mort de celle dont il était le plus proche, petit.

Il aurait pu y avoir tant de beauté en lui. Tant de lumière, tant de bonté, tant d'abnégation et de chaleur. Tant de bienfaits pour la société ! Mais la vie en décida autrement, et le joyau en devenir fut brisé en mille éclats lorsque la magie s'éveilla en lui. Né l'aîné dans une fratrie comptant deux autres fils et une fille, Edwin vint au monde sur les routes du duché de Nightingale, dans la roulotte de ses parents, ménestrels itinérants et gitans des routes. Fils d'un harpiste et d'une chanteuse qui lui inculquèrent le goût des belles choses, il apprit le maniement délicat de l'instrument de son père et prit goût à en jouer, bénéficiant d'une excellente oreille et d'une agilité délicate de ses dix doigts. Mais tout changea lorsqu'il se découvrit un jour doté de magie. Ce jour-là, ses propres parents n'eurent d'autre choix que de se retourner contre lui pour le livrer, sans quoi leurs autres enfants auraient été exécutés. Capturé, il fut torturé : on lui brisa tous les doigts de sa main gauche, ses doigts de harpiste si délicats - on le menaça des pires atrocités.

Mais Edwin parvint à s'enfuir. Usant de ce pouvoir personnel redoutable qui lui permettait d'infliger la douleur à distance, il terrassa ses adversaires, en tuant trois au passage, et prit la fuite. Lorsque les portes de Dragonvale se présentèrent à lui, il s'y réfugia après plusieurs jours d'errance, traqué comme une bête sauvage. Révolté par la trahison de ses parents qui l'ont élevé dans l'esprit de la rébellion et pas de la soumission, furieux à cause de l'attitude du tyran qui divise les familles et écrase l'empire sous sa botte, il ne sait trop de quel côté pencher. Alors il a décidé de vivre pour lui-même, de ne choisir aucun parti, et de servir son ambition personnelle. Quitte à peut-être, un jour, remplacer Augustus sur le trône... Son âme blessée et perturbée, il sait bien la cacher, et personne à Dragonvale ne se doute qu'Edwin est devenu un tortionnaire cruel et tourmenté.

Et il en joue de plus en plus. Rallié au dragon maléfique Rage, dont il est devenu le disciple, il use de son pouvoir pour faire souffrir les familiers des autres, se délectant des grimaces de douleur de leurs mages. Le tout en conservant un visage neutre... Il mène les étudiants de l'Académie favorables aux Dragons.

Abélard Harpelige est né dans un petit village sans histoires, perdu dans les montagnes d'Ibélène, aux confins de la civilisation. Dans ce endroit reculé, nul n'avait vraiment à pâtir des exactions perpétrées par les Dragons sur la famille régnante d'Ibélène et ses habitants. Quel intérêt pour les augustes créatures d'aller brimer une modeste brigade ? La famille d'Abélard avait fait halte dans le petit village à l'approche du terme de la grossesse de sa mère, et l'enfant vint au monde dans la paix. Lorsqu'il eut quelques jours, la troupe de bohémiens reprit la route et Abélard ne la quitta plus, devenant un ménestrel apprécié pour la chaleur un peu rauque de sa voix et la magie de ses doigts sur la cistre. Le don d'Abélard tenait également dans la magie timide qui coulait dans ses veines. Son maître fut le Dragon Justice qui lui enseigna la voie du Chaos.

Allié de l'humanité, Justice réclama un jour d'Abélard la permission d'investir son corps pour une mission primordiale : infiltrer la cour d'Ibélène et venir en aide à la Rose Noire. Sa mission accomplie, Abélard devenu Calice obtint comme récompense une voix chargée de magie qui lui permettait de faire entendre la vérité lorsqu'il la chantait. Seulement voilà : dix ans après la fin de la guerre, il fut blessé à mort par une attaque de magiciens ennemis sur la caravane, alors que des chevaliers inconscients s'en prenaient à un Dragon isolé, en quête de gloire - comment auraient-ils pu savoir que ce Dragon-là était Justice, ami et allié ? Agonisant, l'âme en feu, loin de son épouse et de leurs enfants, Abélard perçut l'agonie de son Dragon, et lui légua son corps pour remplacer celui que les hommes avaient brisé. Tourmenté par la mort imminente de son Calice, Justice n'y consentit qu'à contrecœur.

Deux mille ans plus tard, Justice et Abélard n'existent plus. Corps d'homme, âme de Dragon, ils ont fusionné pour devenir Uriel, immortel discret qui traverse les années sans changer, silencieux témoin de la marche du monde. Aujourd'hui, en ces temps troublés, il est de retour auprès de ses anciens frères et s'est installé à Dragonvale dans l'espoir de leur faire oublier leur désir immodéré de vengeance et de domination.  

Lionel est issu d'une lignée traditionnellement rebelle depuis l'arrivée au pouvoir d'Augustus il y a deux siècles. Maintenant en apparence toute la dévotion requise des serviteurs de l'empereur, ils se sont toujours dévoués à la Guilde des Rebelles depuis sa fondation. Lionel a grandi dans cette atmosphère secrète, seul garçon parmi les trois enfants de ses parents. Alors que ses deux sœurs étaient élevées dans les préceptes de discrétion des femmes d'Outrevent, le père de Lionel, qui l'avait nommé ainsi en hommage à son duc fortement aimé, l'encouragea à vivre pour ses opinions et à ne pas hésiter à prendre des risques, si c'était pour le bien d'Arven.

C'est donc tout naturellement que Lionel rejoignit les rangs de la Guilde des Rebelles lorsqu'il fut en âge de le décider, et lorsque Liam d'Outrevent fut renié et disgracié pour ses actes, il le suivit dans la clandestinité, mettant son épée au service de sa cause. Il fut de toutes les batailles, rebelle parmi les autres, homme fiable et dévoué à celui qu'il ne considérait pas comme un déchu, mais comme son prince de sang et de droit. A la Chute, il accompagna Liam après la perte de ses seconds pour reconquérir le trône d'Outrevent occupé par une catin sans honneur, qui avait sur les mains le sang de l'homme en l'honneur duquel il avait été baptisé. Aujourd'hui, il continue à mettre son épée au service de la lignée d'Outrevent, et accomplira les tâches que Liam lui donnera, pour restaurer la grandeur de la couronne à laquelle il a fait vœu d'allégeance.

La libération de l'Accord, magie ancestrale de la musique et de la danse, a réveillé en lui un très ancien héritage, vestige sûrement du sang de l'épouse gitane d'un de ses lointains ancêtres - il est Accordé de l'Arabesque, et semble avoir la capacité de recourir à cette magie bien particulière au cœur de la bataille, touchant les chants du monde de la pointe de son épée en plein combat.

Hugues Hurlenfer. Le Héraut. De sa jeunesse, l'un des agents les plus efficaces de la Guilde des Espions – l'un des meilleurs, de ceux qui font de l'espionnage un art, un maître de l'information et un savant manipulateur des esprits. Né en Sombreciel par une froide journée d'hiver, il est le fils cadet du bourreau ducal et d'une lingère usée par les années. Là où ses frères développèrent très jeunes une force physique qui les destinait à poursuivre « l'affaire familiale » sur les traces de leur père, Hugues lui entraînait son intellect. A l'instar des enfants de Sombreciel, le sien était puissant et cohérent, non perverti encore par les drogues et les brumes de son duché. A l'âge de seize ans, il entra au service du duc Eudes – au service de la duchesse Hélène en fait, à peine plus âgée que lui et entrée au lit d'un barbon en quête d'un héritier, qui avait pris sa jeunesse en grâce et nourrissait pour lui une affection très contraire à ses devoirs conjugaux. Il se passa ce qu'il devait se passer – leur penchant réciproque fut découvert par le chancelier de sa Grâce le duc, au beau milieu d'ébats très peu platoniques, qui s'en allait tout révéler à son maître lorsqu'Hugues prit les devants et l'égorgea proprement, avant de prendre la fuite vers Lorgol avec pour seul viatique quelques vêtements et une mèche de cheveux de son aimée. Il sut, neuf mois plus tard, que la belle Hélène avait donné le jour à un héritier – il joua avec l'idée que l'enfant aurait pu être le sien, en concevant une amertume doublée de rancœur pour la lignée des Sombreflamme. Le meurtre du chancelier lui pesa néanmoins lourdement sur sa conscience – malgré la cruauté héréditaire qu'il acquit dès le berceau, il éprouva ensuite une forte répugnance à user de toute forme de violence physique, lui préférant les sagaces agissements de l'esprit et de la diplomatie.

Entré dans la Guilde des Espions, il y évolua quelques années, jusqu'à la mort d'Hélène, loin là-bas dans les brumes d'Euphoria. Son époux la suivit de près, et l'enfant fut envoyé à la Cour pour y être élevé – après l'avoir approché, Hugues perdit toute illusion sur une éventuelle paternité. Le petit héritier était un Sombreflamme jusqu'au bout des ongles, portrait fidèle de ce père qui lui avait volé son Hélène. Amer, torturé par le souvenir de ce qui aurait pu être mais ne fut jamais, il quitta la Guilde et offrit ses services à l'Empereur, comptant sur ses talents aiguisés d'espion pour se rendre utile et entamer une ascension sociale qui le débarrasserait des dernières miettes de sa vie passée. Son cœur en lambeaux ne s'est jamais reformé, et les cendres de l'affection qu'il portait à la dame de ses pensées hantent toujours ses cauchemars. Il l'a aimée avec la passion immodérée d'un adolescent – dix ans après sa mort, c'est en homme adulte qu'il continue à porter son deuil. Renfermé et peu loquace, il ne se lie pas facilement et évolue en marginal à Lorgol, accepté à la Cour pour ses conseils avisés, mais craint et redouté pour les murmures qu'il distille à l'oreille du Roi. Il est cependant, depuis peu, en grand danger – le vent mystique provoqué par les Dragons en Arven a réveillé une magie enfouie en lui. Il peut désormais, à un niveau instinctif, susciter une brume légère qui l'entoure et l'environne. Il veille à cacher son talent avec la plus extrême précaution : il sait que le maître auquel il s'est dévoué n'hésiterait pas à le faire exécuter en dépit de ses services rendus par le passé.

Suite à la Chute de Dragonvale, alors qu'il partait pour rejoindre Augustus en Bellifère, il a été contacté par Braise. Le dragon, allié de l'humanité, souhaitait protéger l'empire des incursions karshiennes. Lui et ses compatriotes semblent étrangement effrayés par ce peuple de nécromanciens. En échange de l'aide de Hugues, il lui a promis de lui rendre celle qu'il l'aime : Hélène de Sombreflamme. Il a rejoint son Roi et continue son travail avec application, malgré la Chute des Dragons, et garde en mémoire le pacte qui a été passé.

Si la famille Asgardson fait partie des plus anciennes familles de Nightingale, on ne peut pas dire que celle-ci se soit élevée de manière à se faire remarquer par la couronne. Sa réputation fait honneur à son rang, mais ne s'est jamais fait entendre à la manière des nobles Ibelins ou des très critiqués Sylvamir. Thoril, né après un frère destiné à reprendre le flambeau de sa famille, se voit très vite pourvu d'un don magique qui l'obligea à se cacher aux yeux de l'empire pendant des années, puis finalement se rendre sur les terres de Dragonvale lorsque celle-ci reparue en Nightingale au début de l'an 801, après des siècles de silence. Thoril y resta presque trois ans, essayant de parfaire ses capacités magiques et rendre sa famille fière de l'honneur qui lui avait été fait.

Septembre 802, il apprend que la chute de Dragonvale sur Lorgol a provoqué la mort de son aîné. Il se rend compte qu'il est désormais devenu l'héritier des Asgardson, celui-ci n'ayant eut par la suite que deux petites sœurs. Juin 803, un immense bouleversement vient traverser non seulement l'Académie, mais aussi Arven : les dragons ses sont libérés de leur cage. Et si Thoril n'avait jamais rien eut à reprocher aux créatures qui pendant des années lui avaient enseigné l'art de la magie, il savait parfaitement qu'elles n'étaient pas dignes de confiance. Finalement, au début du mois de novembre 803, il se décide à quitter l'Académie pour retourner sur les terres de sa famille. C'est peu de temps après que le baron de Sylvamir, Sénéchal de la couronne et régent de Nightingale depuis la disparition des souverains se présenta à lui pour lui faire une offre que Thoril n'était pas prêt d'oublier. Le royaume avait besoin de retrouver un quatrième Sénéchal, et depuis la mort de Thibalt d'Ambremont, celle-ci avait provoqué la disparition complète de cette noble famille. La proposition était simple, abandonner le nom des Asgardson et devenir le nouveau chef de cette famille, la nouvelle souche qui permettrait à Nightingale de retrouver l'un de ses piliers.

Après quelques semaines de réflexion, Thoril accepta de laisser le titre d'héritier des Asgardson à sa petite sœur pour devenir quant-à lui le nouveau baron d'Ambremont. La tâche n'en est pas moins imposante, et malgré toute la bonne volonté dont il fait preuve, le jeune homme a du mal à concilier l'entretien de ses nouvelles terres et la régence du royaume avec les autres Sénéchaux.