Dur destin que celui d'être duchesse d'Arven. Surtout lorsque l'on ne partage pas les opinions du tyran qui gouverne l'Empire... Depuis des générations, Lagrance se dissocie de la politique d'Augustus : domination par la répression. Dans d'autres circonstances, et si Outrevent ne les avait pas devancés, les ducs de Lagrance auraient pu créer la Guilde des Rebelles et prendre les armes contre l'oppresseur. Mais plus subtils, plus pacifistes, plus pondérés et réfléchis, les seigneurs du duché des Jardins ont privilégié la supériorité de l'esprit, et ont créé la Guilde des Espions.

Véritable œuvre tentaculaire aux ramifications bien placées dans tous les duchés, la Guilde est aujourd'hui dirigée par Cyclamide de Lagrance, mère de la belle Cyselle qui dirige, elle, la cellule basée dans la capitale d'Arven, Lorgol aux Mille Tours. Courtisane appréciée pour sa beauté, elle est également la tête pensante de la cellule active en Cibella et œuvre main dans la main avec la Guilde des Rebelles, aujourd'hui dirigée par son ami d'enfance, Liam d'Outrevent. A l'âge de 18 ans, sa mère l'envoya à la Cour rejoindre l'entourage du Roi, et réactiver en secret la cellule d'espions de la capitale... et depuis le retour de Dragonvale, la jolie Cyselle ne chôme pas.

Élevée dans l'amour des belles choses, Cyselle est une personne raffinée, toujours impeccablement mise. Elle a grandi fille unique d'une mère bouleversée par le décès de son époux : elle fut choyée et instruite avec affection, et se trouve donc être une personne compatissante et charitable dans sa relation avec les pauvres. Elle est très aimée de ses sujets qui vantent son sens rigoureux de l'équité et de la justice. Elle est également rompue aux arts des courtisans et sait se faire apprécier des partisans du Roi pour mieux leur soutirer des informations... innocemment.

À la fin de décembre 801, lors du Bal du Solstice, elle a été blessée par un des assassins de la Confrérie Noire, confondue avec Pénélope de Flauvaire, celle réellement visée. Cette attaque l'a choquée, Lagrane opposée à la violence qu'elle est, et même légèrement dégoûté de la Confrérie Noire. Elle refuse de voir des innocents mourir, bien que la victoire doit avoir son lot de mort, et juge la Confrérie semblable à Augustus dans ses agissements.

Sortie victorieuse de la Guerre des Roses, elle est désormais l'impératrice Cyselle d'Arven et compte bien user de cette nouvelle position pour collecter bon nombre d'informations. Mais son règne n'a pas duré bien longtemps. Le mariage ducal et surtout la sécession de Lagrance ont grandement fragilisé sa position à la Cour, le bruit se rependant qu'elle ne serait autre que la maîtresse de la Guilde des Espions, favorable aux rebelles. Mais avant que ces rumeurs n'aient pu la mettre en disgrâce, Dragonvale a chuté.

Et alors que les Dragons se précipitaient parmi les invités, l'une d'eux l'a choisie comme écrin, intégrant son corps par la force, pour protéger le peuple de Lorgol. Louable intention. L'ancienne impératrice développe un très vague pouvoir de précognition tandis que grandit en elle l'enfant d'Augustus. Après la naissance de l'enfant fin décembre 802, elle est rappelée à Lagrance où sa mère vient d'être assassinée - elle est maintenant reine de titre, mais le mécontentement gronde, car les lagrans refusent de considérer le fils d'Augustus comme l'héritier de leur trône.

Au moment où les Dragons se libèrent, à l'été 803, les complots secrets de Denys du Lierre-Réal aboutissent à son expulsion à grand renfort d'insultes et de cris. Devenue reine déchue, Cyselle part avec son fils vers Bellifère où Augustus lui offre un asile assez froid et distant. Comment reconquérir à présent la couronne de Lagrance... ?

Geneviève a vu le jour sur le pont d'un navire, au beau milieu d'une attaque de pirates. Le bateau transportant le seigneur et la dame des Armoises de leur petit domaine jusqu'à Port-Liberté fut en effet attaqué par un bâtiment pirate, et la noble dame accoucha au milieu des coups de canon et des hurlements sauvages. L'équipage du navire ansemarien défendit bien son bord et, une fois victorieux, la vaillant seigneur des Armoises revint vers son épouse cachée près du gouvernail, juste à temps pour prendre sa fille nouvelle-née dans ses bras. Traumatisée par cet événement, sa mère refusa tout net l'idée d'avoir d'autres enfants, condamnant son malheureux époux à trouver satisfaction sous d'autres jupons que les siens, faisant fleurir ici et là une poignée d'enfants naturels.

Geneviève grandit confrontée aux aventures de son père, témoin des larmes silencieuses de sa mère, et en conçut une profonde haine envers les infidélités conjugales, ainsi qu'un solide sens du devoir. Enfant unique et follement gâtée par ses parents, c'est une femme capricieuse et impatiente, mais profondément dévouée aux personnes qu'elle sert, amoureuse des arts et toujours enjouée - sauf lorsqu'elle se voit contrariée. Elle a tendance à répandre ragots et commérages, appréciant les rumeurs et le parfum de scandale qui les accompagne. Seule héritière de son domaine, elle accompagna le couple du duc héritier à Lorgol, comptant bien se trouver là-bas quelque beau parti pour satisfaire les ambitions de ses parents.

Puis Dragonvale est tombée. Impuissante, elle a assisté à la destruction de Lorgol et à l'éclatement d'Arven. Ses espoirs d'un beau mariage et ses intrigues de cour n'ont plus lieu d'être désormais. A moins qu'elle ne parvienne à s'élever par d'autres moyens... Et ce moyen se nomme Raphaël. Retournée à la cour royale d'Ansemer, elle conseille le tout nouveau roi que les pirates ont mis sur le trône, luttant pour qu'il annonce officiellement le ralliement d'Ansemer à la cause des Dragons.

Jodhaa la vénéneuse. Voici la prédiction exacte qui fut faite à sa mère lorsque la sage-femme lui posa le nouveau-né dans les bras : cette enfant serait vénéneuse. Belle à en damner un saint, désirable au-delà du raisonnable, mais perverse et cruelle, d'une âme retorse en dépit de son beau visage. Alors bien sûr, l'on refusa d'y croire... Et la petite Jodhaa grandit, choyée et aimée par des parents vieillissants dont elle était la seule enfant. Puis comme la famille était pauvre, on finit par faire ce que tout le monde faisait : on l'obligea à vendre ses charmes contre quelques pièces. La jeune femme avait seize ans, et c'est là que quelque chose se brisa en elle, laissant libre cours aux ténèbres qui couvaient dans son âme depuis toujours sans qu'elle ne leur laisse le champ libre. Elle cessa de lutter contre elles et les embrassa, devenant cette créature sombre et torturée que la sage-femme avait vue en elle dès son premier souffle.

Elle tua ses parents. Froidement. Invoquant la loi du sang pour réparer l'outrage commis, pour laver l'affront porté sur son honneur. Un tel acte ne pouvait rester ignoré. Un responsable local de la Confrérie Noire prit la jeune fille sous son aile en attendant qu'un nouvel Oracle n'apparaisse, et lorsque Svanhilde Nightingale arriva pour réactiver la cellule de Vivedune, elle repartit en emmenant Jodhaa avec elle. Délicieusement perverse, l'exotique meurtrière adhère totalement aux idéaux de la Main de la Nuit et se délecte en sentant sous sa lame les derniers soubresauts de la vie qu'elle arrache à ses victimes. Cruelle et impitoyable, elle se plait à faire hurler ses proies pendant des heures avant de les achever, tirant de leur agonie une jouissance presque physique.

Mais la Confrérie Noire a été dissoute et elle a erré, ne sachant où aller, ni que faire. Svanhilde est morte, et en l'absence de celle qui guidait sa vie, elle s'est sentie inutile. Néanmoins, depuis l'émergence d'une nouvelle Oracle, la Confrérie renaît de ses cendres, et elle est plus que ravie de reprendre du service, même si son amie lui manque.

Il y en a peu, des femmes, dans la très fermée guilde des guerriers. Perçues comme fragiles et délicates, inutiles presque depuis l'avènement d'Augustus, elles sont le plus souvent cantonnées au rôle de potiche agréable à regarder, objet pratique pour concevoir un héritier. Pour la très belle Soltana, perle de sa famille et dame de la cour d'Erebor, rien de tout cela. Fille cadette d'une famille dont la noblesse remonte à la nuit des temps, c'est une vraie princesse du désert, habituée aux rudes conditions de vie et à la rudesse des sables. Formée aux armes depuis toute petite, elle sait se défendre contre les pillards des dunes et fait preuve d'une férocité terrible envers ses ennemis. Soltana, dont le prénom signifie reine et le nom lune, est une femme hautaine et fière, terriblement froide et distante. elle est jalouse et violente, sauvage même dans la manière dont elle massacre méthodiquement ses ennemis.

Sa soif de combat la mena tout droit dans les rangs de la guilde des guerriers. Farouche partisane de l'empereur et de sa politique vigoureuse, elle se bat dans l'arène pour une chance d'être remarquée par lui. Impitoyable, féroce, sans merci, Soltana était une des favorites de la foule et était souvent demandée pour des combats privés, duels entre nobles réalisés par l'intermédiaire de champions.

Mais Augustus a perdu son titre et cette chute a désorienté la jeune femme quelques temps. Après tant d'années passées à se battre pour lui, elle s'est sentie désemparée. Pour autant, il n'était pas question qu'elle retourne en Erebor auprès de ses parents. Elle n'a toujours pas pardonné qu'ils l'aient un jour obligée à abandonner l'enfant qu'elle portait. La situation a empiré depuis que sa sœur cadette est devenue reine d'Erebor : ses parents ne cessent de lui ordonner de ranger son sabre pour devenir enfin une femme honorable. Soltana est donc partie tout droit vers Hacheclair, capitale de Bellifère, pour retrouver la Guilde des Guerriers montée par Augustus et retrouver sa place de championne de l'arène.