Séverac. Un comté de Sombreciel dans lequel il fait bon vivre, relativement protégé des substances récréatives qui fleurissent partout ailleurs dans le duché de l'esprit. Famille réputée pour son brillant intellect, sa soif de connaissances et son appétit de culture, la lignée de Séverac compte de nombreux conseillers des différents ducs s'étant succédés à la tête du duché, plusieurs grands inventeurs, de fins stratèges. Ils sont peu nombreux à savoir que la prospérité des rejetons de la famille vient avant tout de Waldemar, le sceau aux armoiries de la famille enchanté par les dragons à l'époque de la construction de Dragonvale, et remis aux Séverac d'antan pour les remercier de leur aide dans l'élaboration des plans. Sceau qui fut dérobé par un agent d'Augustus au retour tout récent de Dragonvale, sceau qu'il arbore maintenant à son doigt pour tenter de lutter avec succès contre l'académie et les nouveaux magiciens. La fratrie éclata pour tenter de retrouver ce précieux héritage sans lequel Séverac serait condamné à disparaître.

La solution trouvée par Melsant ? S'engager dans la guilde des guerriers, ces mercenaires et combattants qui vendent leur épée au plus offrant - ce vivier de brutes et de fines lames dans lequel parfois l'empereur vient sélectionner les nouvelles recrues de sa garde personnelle. S'il parvenait à se faire enrôler par l'empereur, alors il vivrait à ses côtés, et l'opportunité de récupérer Waldemar, voire en tranchant le doigt qui le porte si besoin était, finirait bien par se présenter... alors, tel un gladiateur, Melsant s'inscrit à tous les tournois, se bat, se blesse, saigne et se relève, vainqueur, et détenteur d'une renommée qui commence à dépasser le cercle fermé des parieurs. Le chemin vers la garde impériale est ardu et difficile, mais il est discipliné et patient, en dépit de son caractère bien trempé.

Au fil des mois passés, il a attiré le regard de l'empereur, il le sait. Mais sans que celui ci ne fasse appel à lui. En revanche, son duc, Castiel de Sombreflamme, l'a embauché comme garde du corps, sans le reconnaître. Présent aux côtés de Castiel lors de la Chute de Dragonvale, il s'est assuré que celui-ci allait bien avant de s'élancer en direction des geôles impériales pour y délivrer Mélisande que les rumeurs disait captive depuis de longs mois. Il l'a tirée de sa geôle, l'a aidée à s'enfuir, et cherche depuis à entrer à la cour de Bellifère pour venger sa sœur. Adieu le nom d'emprunt, il joue aujourd'hui franc jeu avec Augustus, même si ce dernier lui tient rancune d'être son descendant.

Il apprend la mort malheureuse de Mélisande de la bouche même de ses parents venus le retrouver en Bellifère lors d'une escale. Dévasté comme le reste de sa fratrie, Melsant n'est pas certain de savoir où il en est, s'il doit poursuivre sa vengeance contre Augustus ou au contraire tourner celle-ci vers les responsables de la mort de sa sœur. Son choix n'est pas encore arrêté hélas...

Enguerrand, c'est un enfant de Sombreciel, jusqu'au bout des ongles. Il a grandi dans une famille d'amateurs de substances euphorisantes, y goûtant pour la première fois à l'âge de sept ans, traversant son adolescence dans un état second, l'esprit abruti par la drogue et l'alcool. Son père mourut quand il avait seize ans, victime d'années d'excès en tous genres, et sa mère suivit quelques mois plus tard. Ses deux frères aînés s'enfoncèrent dans le commerce de ces petites poudres fascinantes, tandis qu'Enguerrand se confinait dans l'oisiveté, pillant sans remords le fonds de commerce familial. Jusqu'au jour où il s'attira des ennuis en serrant d'un peu trop près la femme d'un autre dans un corridor du palais d'Euphoria, alors qu'il livrait sa marchandise.

Exilé à Lorgol... Il avait vingt-cinq ans, plus d'argent, et le dealeur dut se sevrer. Moments difficiles dont il ne sortit pas intact : son esprit avait pris l'habitude de gérer les effets divertissants des substances qu'il ingérait, et une fois clean, il garda cette habitude d'agir de manière imprévisible, avec sa gestuelle théâtrale et ses idées fantasques sorties d'on ne savait trop quel recoin de son intellect tordu. Mais ne nous y trompons pas : Enguerrand est redoutablement intelligent, il a simplement une manière bien à lui d'appréhender le monde qui nous entoure. Son allégeance à Dragonvale, il la doit à sa rencontre fortuite avec l'ancien duc de Nightingale, en campagne clandestine de recrutement dans la capitale. Il adhéra immédiatement aux idéaux de la Confrérie Noire, suivit l'entraînement des assassins, et se mit à exécuter sa mission avec un panache flamboyant qui contribua à la renommée de la Main de la Nuit dans tout Arven. Pendant des années, il prit soin de la cellule Lorgolienne en sommeil, jusqu'à l'arrivée de la petite Svanhilde qu'il se fit un plaisir de former à prendre la suite de son père, tout comme il forma ses actuels seconds, Siegfried et Sigvald. Tous trois ne peuvent se défendre d'une affection particulière pour ce professeur plein d'esbroufe, qui parfois part dans son petit monde et n'en redescend que pour trancher une ou deux gorges, fanfaronnant et tenant des propos ébouriffants. Aujourd'hui, il se charge des relations de la Confrérie Noire avec la Guilde des Voleurs, chapardant ça et là quand on le charge d'assassiner quelque noble bien fortuné...

Suite au départ de Svanhilde pour Dragonvale, il assura temporairement la charge de la Confrérie en attendant son retour. Et quel retour ! La Chute de Dragonvale a marqué la libération du joug du tyran, mais pas que ça... À l'appel des hérauts, Enguerrand suivit le mouvement, sans trouver cela particulièrement anormal. Parler aux Dragons lui semble même naturel. Évidemment, il profite de cette situation et fait payer ceux qui désirent transmettre certains messages par l'entremise de sa personne. Néanmoins, il n'est pas homme à apprécier ces créatures, et c'est bien vite qu'il comprend les mauvaises intentions que la plupart d'entre eux entretiennent. Et lorsque Svanhilde et Sigvald reforment la Confrérie Noire, il n'hésite pas une seule seconde à les rejoindre.

Un drame se produit rapidement après. Sigvald se sacrifiant pour redonner vie à son fils Sigred mort-né et Svanhilde dévastée par le chagrin disparaissant sans laisser une seule trace. Atteint profondément par ces deux disparitions, Enguerrand reste néanmoins un fidèle de la Main de la Nuit et est aujourd'hui l'un des seuls à savoir que Chimène en est le nouvel Oracle.

Si Cibella fut le cœur d'Arven et Nightingale son âme, Bellifère assurément fut son bras. L'un des trois duchés fondateurs : celui d'où provient l'armée de métier de l'Empire. Des siècles de guerre avec le Protectorat voisin ont fait de ses habitants des guerriers farouches et efficaces, prompts à dégainer les armes pour régler leurs querelles. Les ducs de Bellifère sont les dignes enfants de leur duché, aussi passionnés par les armes les uns que les autres, et fidèles à Augustus depuis des générations. Martial, l'héritier, a grandi au milieu du son des épées, connaît ses premières batailles contre le Protectorat à l'âge de quatorze ans, et se distingue très tôt par une bravoure inconsidérée alliée à un manque de prudence affolant. Amoureux de la guerre, Martial est tout de même un homme cultivé, bon vivant, doté d'un heureux caractère. Sa jovialité est d'autant plus terrifiante qu'elle se double d'une férocité sanglante et d'un entêtement sans bornes.

Comme de nombreux autres nobles, il est monté vivre à la Cour à l'annonce du retour de Dragonvale pour montrer son soutien et sa loyauté à Augustus. Il en profite d'ailleurs pour se chercher une épouse, en amateur de jolies femmes qu'il est, tout en déclenchant ça et là quelques duels, histoire de se défouler quelque peu. Martial, c'est un peu un dilettante qui vit au jour le jour, léger et joyeux, sans se soucier des lendemains à venir.

L'histoire de Martial s'arrête brusquement lors du Bal du Solstice d'Hiver. Chargé de la garde du palais ducal, fidèle à Augustus et ennemi de la rébellion, il a été visé par les assassins de la Confrérie Noire. Mal lui en prit de s'éloigner avec une dame pour partager quelques plaisirs physiques, puisque c'est sans difficulté qu'il fut tué. Depuis, il erre en Bellifère et hante Augustus.

Si Diana est bien de Bellifère, lui est plus d'Outrevent. Fils aîné de Marcus et Ethel, fierté de ses parents d'ailleurs, il a toujours tout fait pour satisfaire toutes les attentes à son égard. Agile à l'épée, bien qu'il ne soit pas comparable à Liam d'Outrevent. Pas mauvais du tout à l'arc, une arme moins courue chez les guerriers purs et durs. Débrouillard, inventif, un guerrier prêt à défendre sa future seigneurie, son domaine et son honneur coûte que coûte, quitte à devoir tuer tous les Karshiens un à un. Pourtant, il a tardé avant de convoler en justes noces, avant même de commencer à chercher épouse ou réfléchir à sortir d'Outrevent. Sa famille mit la faute sur son caractère traditionaliste, résolument coincé même sur certains points sur lesquels on aurait pu le croire un peu plus libéré. Finalement, son père lui-même le poussa hors de la seigneurie, l'exhortant à voyager un peu. C'était uniquement comme ça qu'il allait devenir un homme, ça lui avait réussi à lui après tout, et avec un peu de chance, il allait revenir au bercail le lien de soie autour du poignet et une charmante épouse dans les bras, prêt à perpétuer la lignée de Rocnoir.

Il est parti vivre plus de cinq années en Erebor et en Bellifère, perfectionnant sa maîtrise de l'épée, mais également des techniques de dissimulation et d'attaque plus sournoises, parfaites pour prendre au piège les ennemis de toujours de Rocnoir. Eram y serait bien même resté plus longtemps si ses obligations n'étaient pas revenues à lui plus rapidement que prévu. Il revint du duché du sable et du roc lorsqu'un coursier réussit à le trouver et à lui remettre une missive de son père lui annonçant qu'il lui confiait la seigneurie le temps de renverser Arabella du trône désormais royal. Que les hommes du protectorat de Karsh en profitent pour s'infiltrer en son absence serait horrible. L'homme est donc revenu d'Erebor et sur le chemin, alors qu'il espérait être assez fort pour mobiliser toute la population de Rocnoir et ainsi repousser les possibles envahisseurs karshiens, une Dragonne nommée Muraille commença à lui parler. Elle prit place dans son corps, à mi-temps, au vouloir d'Eram, heureux de cette alliée inattendue. Cette alliance dura jusqu'à ce que le Sceau soit brisé, libérant ainsi l'homme de la Dragonne, ainsi que de l'amplification de certains penchants qu'il aimerait bien oublier.

Son père ayant décidé de rejoindre Souffleciel définitivement suite à la chute des Dragons, il a hérité de la succession de Rocnoir et se pose comme un seigneur compréhensif et patient. La frontière karshienne est d'un calme inquiétant et il craint le pire, préparant ses hommes patiemment. Eram est plus que jamais en recherche d'une épouse, son célibat prolongé étant de plus en plus mal regardé du côté des autres seigneuries.

La seigneurie de Rocnoir siège sur la frontière entre le protectorat de Karsh et Outrevent, sur une terre dure, aride, qui a cela dit toujours formé des hommes droits. Marcus est le deuxième fils de sa fratrie, qui comporte en plus de son aîné Eric, sa jeune soeur Marisa. De mère Belliférienne et de père Outreventois, son tempérament a toujours été fort et volontaire. Bien vite il se mit en tête de gagner sa vie par la lame de son épée. Persuadé qu'Eric reprendrait le titre de seigneur - son père étant mort peu après la naissance de Marisa, Marcus partit pour Bellifère à ses seize ans et y perfectionna sa maîtrise de l'arme pendant de longues années, jusqu'à ses 22 ans, âge où il reçut une missive lui annonçant la mort de son aîné. Le jeune guerrier revint donc rapidement à Rocnoir et reprit sans attendre la place laissée prématurément par son frère, tué par une énième introduction des Karshiens sur leur territoire. Il se maria dans l'année suivante avec une Belliférienne, Ethel Fierfront, et eut deux beaux enfants en excellente santé, Eram et Diana. Il éleva ses deux rejetons dans l'amour du combat - une nécessité quand on vit aux abords du Protectorat de Karsh, mais également dans l'honneur. Bellifériens et Outreventois sont loyaux, fidèles, que leurs allégeances soient les mêmes ou non, et les deux jeunes gens héritèrent de ces qualités. Sa sœur Marisa épousa de son côté un marquis et marin d'Ansemer, qui la laissait moisir dans son patelin tandis qu'il allait culbuter toutes les catins des ports, et enfanta également deux enfants, deux garçons cela dit. Louis, l'aîné, ayant l'âge de ses enfants, ils passèrent une partie de leur enfance ensemble, jusqu'à ce qu'il parte suivre le chemin discutable de son père.

Lorsqu'Arabella d'Outrevent, qu'il surnommait « la catin » sans se cacher, est devenue reine et a épousé son fifrelin de frère, il a décidé à renverser ce trône qui n'appartenait pas à cette garce. Marcus a donc quitté Rocnoir, le laissant aux mains d'Eram - revenu d'Erebor pour l'occasion - et Ethel, a pris sa fille avec lui et il a parcouru tout le royaume de l'Honneur pour rallier ceux fidèles à Liam d'Outrevent à sa cause. L'homme qui a craché aux pieds d'Arabella lors de son mariage a osé dire tout haut ce que tous pensent tout bas. Peu à peu, les alliés se sont assemblés et le trône a été renversé, la couronne remise à son véritable roi. Heureux de cette victoire et humble malgré tout, il n'a fait cela que pour la couronne à laquelle il a toujours été fidèle, Marcus a pris la décision d'établir ses quartiers à Souffleciel et de léguer son autorité sur Rocnoir à son fils. Il entraîne les nouveaux venus dans la garde royale, avec une verve et une énergie qui impressionnent tous ceux qui subissent son dur enseignement. Seule sa Ethel n'est pas bien contente de ce choix, mais elle s'y est habituée et lui a pardonné cette gaminerie.

Solal est né dans les montagnes d'Erebor, à Roc-à-Pic. Petit, il aimait écouter les histoires des gitans de passage, se faufilant hors de chez lui pour s'asseoir derrière leur campement et les écouter. Chaque fois, il se faisait ramener par ses parents, navrés, qui s'excusaient sous l’œil des gitans très amusés. Plus d'une fois, il tenta d'en apprendre plus sur eux, il y en avait tant de différents et bien qu'ils fussent méfiants, Solal les admirait beaucoup.

En grandissant, il développa une fascination plus grande encore pour leur réseau, primordial pour avoir des informations, pour faire cheminer en sécurité certains objets, certains biens. C'est tout naturellement qu'un jour, il disparut purement et simplement de la maison. Abandonnant avec quelques regrets ses parents mais dans l'espoir de vivre sa vie d'adulte seul et libre. Il avait alors dix-neuf ans et il était bien trop téméraire, sans compter sur le fait qu'il était bien plus attiré par le désert que la montagne. Son objectif ? Trouver trace de sa soeur cadette, disparue soudainement, et que la rumeur prétendait enlevée par un clan de gitans pour être vendue.

Il fut recueilli par une caravane gitane qui se dirigeait vers l'oasis du Sirocco, un lieu que l'on disait apprécié et sûr, tenu par un homme d'honneur qui n'avait guère eu de chance. Il choisit d'y rester, peiné par l'histoire du Seigneur du Sirocco. Jamais il ne sut que l'histoire n'était pas tout à fait juste ni tout à fait honnête.

Avec le temps, il se fit une place et sa droiture plut à Jamal qui finit par le considérer comme son bras droit. Mais aujourd'hui, Solal sait ce qui est réellement arrivé. Il sait que la femme de son maître est partie, il sait qu'il a tenté de tuer ses enfants en les livrant à eux-mêmes, seuls au milieu du désert... et il doit se taire. Pour l'instant...

La famille Sévire est de petite noblesse, illustrée il y a bien des siècles contre le Protectorat de Karsch. Leur domaine est situé près de la frontière, et sa valeur a diminué au fil des ans et des ravages des guerres successives. Aujourd'hui, il n'y a plus que deux Sévire : Siméon et son épouse, et l'apparente stérilité de leur union fera probablement passer le domaine familial dans l'escarcelle de la couronne.

Siméon a perdu très tôt sa mère des suites de couches difficiles qui l'emportèrent avec son frère nouveau-né. Resté seul avec son père, il apprit de lui très tôt les valeurs morales des hommes du duché de la Guerre, et s'entraîna aux armes dès son plus jeune âge. Le caractère de Siméon fut donc forgé par le son clair des cors de guerre, et son âme est du même acier que celui de son épée. Il fut placé à Lorgol dans la garde impériale très tôt, et s'y illustra en repoussant plusieurs tentatives d'assassinat contre l'Empereur et ses fidèles. En récompense, on lui offrit le poste de capitaine de la garde de nuit de la capitale, titre prestigieux pour quelqu'un d'un aussi petite noblesse, et il épousa Pauline dans le même mouvement, redorant son blason terni par la grandeur du sang qu'elle apportait à sa lignée. Son père périt des suites d'une vieille blessure quelques temps plus tard, et la vie de Siméon se déroula ainsi parmi les rues de Lorgol, à veiller avec grande vigilance sur la capitale une fois la nuit tombée.

A la Chute, il suivit son maître en Bellifère et transféra son poste et sa garde de Lorgol à Hacheclair, continuant à servir avec la même diligence et la même compétence. Son intelligence et sa pratique de plusieurs années sont fort utiles à son maître, et sa discrétion fait de lui un allié de valeur. Et les choses ne changèrent guère lorsque les dragons se libérèrent. Connaissant la profonde haine de son maître envers ces créatures, il partage par là même plus ou moins son avis. Fidèle au poste, il continue de suivre Augustus, celui-ci faisant de Bellifère le premier royaume s'opposant aux Dragons ouvertement.

Gauthier et Florian. Jumeaux, mais fondamentalement différents. Gauthier né du roc et Florian né du sable, ils ne pouvaient jamais s'entendre malgré leurs ressemblances. L'un est entêté et solide comme la roche dure des montagnes d'Erebor, l'autre instable et fuyant tel les dunes effacées par le vent et sans cesse remodelées. Seuls enfants de leurs parents, ils ont grandi en se disputant leur attention. Et là où Florian était le préféré, mis en valeur et aimé plus que tout, Gauthier était relégué dans l'ombre, sombre et solitaire. Il en conçut une certaine amertume et une jalousie profonde, où l'amour inconditionnel qu'il éprouvait pour son frère le disputait au mépris qu'éveillaient chez lui ses défauts - qu'il semblait être le seul à voir. Puis, à leur majorité, tout bascula. Ils avaient vingt-et-uns et pour projet d'aller chacun de leur côté. mais pour cela, il fallait de l'argent... Lorsque leurs parents moururent assassinés, chacun des deux soupçonna et blâma l'autre.

Gauthier sait qu'il n'a pas commandité le meurtre. Pour retrouver l'assassin et avoir le fin mot de l'histoire, il intégra les rangs de la Confrérie Noire, et contre attente s'y plut. Il développa ses talents, parfait homme de l'ombre, et emboîta le pas à la petite duchesse lorsqu'elle reprit en main la confrérie, lui confiant la responsabilité de la cellule Vivedunoise. Son ambition aujourd'hui ? Retrouver Florian, s'expliquer avec lui. Vingt années de silence pèsent sur sa conscience...

Présent aux côtés des Lames de la Confrérie lors de la bataille contre Augustus, Gauthier n'a plus été revu depuis. A vrai dire, la chute de Dragonvale n'arrangea pas vraiment ses affaires. Blessé, certes non gravement, et désormais dépossédé de la Confrérie Noire qui se sépara à la disparition de Svanhilde, il erra longtemps, retournant même en Erebor pour soigner ses blessures. Mais il n'avait pas abandonné son but de retrouver son frère, et c'est ce qui arriva, malheureusement dans d'assez mauvaises conditions. Malgré leur lien fort, la haine restait toujours, et dans un énième combat qui les opposa, Gauthier mit fin aux jours de son frère dans un geste qui n'était que pure défense. Un geste que l'Assassin est sûr de ne jamais se pardonner... Qui sait ce qui arriva par la suite pour lui, mais il réapparu néanmoins lorsque la Confrérie reprit du service, répondant à l'Appel de l'Oracle.

Alaric est né en troisième position dans une fratrie comptant quatre enfants : deux frères aînés et une soeur cadette, de dix années plus jeune que lui. Les terres de Bohémont ne pouvant échoir qu'à l'aîné des trois frères, le second se tourna vers une carrière militaire au sein de l'armée d'Ansemer, leur duché, tandis qu'Alaric rejoignait la guilde des guerriers pour vendre ses talents au plus offrant. C'est pendant une visite à la cour pour escorter son frère l'héritier que le chemin d'Alaric croisa celui de Cyselle de Lagrance. Elle est belle, Cyselle, mais d'une noblesse tellement plus élevée que la sienne, qu'il ne peut prétendre à elle, il le sait très bien. Alors il s'efface au profit de son aîné qui, lui, cherche à courtiser l'inaccessible duchesse en devenir.

Mais la maladie est souvent plus forte que tout, même pour les bien nantis. Lors d'un séjour sur les terres de Bohémont, les deux frères aînés et leurs parents contractèrent une épidémie foudroyante qui les tua en quelques jours. Seule Aliénor, la benjamine en visite à Port-Liberté chez une amie de la noblesse, en réchappa. Coup dur pour Alaric qui se retrouva d'un coup héritier du titre, sans jamais avoir reçu l'éducation l'y préparant. Ce fut trop de pression pour lui. Il se désista, renonçant à ses droits au profit d'Aliénor qui devint dame de Bohémont, tandis que lui restait à la guilde des guerriers, noyant dans sa rage de combats sa peine d'avoir perdu tant de proches. Il se sent coupable d'avoir abandonné Aliénor en Ansemer et envisage de retourner sur ses terres natales pour mettre son épée à son service - si seulement il n'y avait pas Cyselle qui l'attire comme la lumière fascine le papillon.

Cyselle qu'il a décidé de suivre dans un premier temps après la suite de Dragonvale, mettant sa lame à son service. Jusqu'à qu'il soit contraint de s'en éloigner par la faute de Royale. La dragonne a pour objectif d'assassiner Eimaren, l'impératrice revenue. Bien qu'anciennement partisan d'Augustus, il ne désire pas commettre pareil meurtre et lutte donc le plus possible contre cette possession. D'autant que, très coquette, Royale a une certaine tendance à utiliser des mimiques très féminines et maniérées qui gênent énormément le guerrier... Contraint et forcé, il se trouve néanmoins libéré de la dragonne, peut-être morte lors de la bataille qui opposa plusieurs dragons lorsque le sceau qui les retenait fut brisé.

Aujourd'hui, de nouveau seigneur de Bohémont puisque Aliénor règne en Sombreciel, il cherche encore à rejoindre Cyselle qu'il se désole de n'avoir pu aider comme il se doit, parfaitement au fait de sa fuite de Lagrance pour ne pas avoir été acceptée par le peuple. C'est sur le chemin de Bellifère qu'il la retrouve et qu'il l'accompagne. Il rejoint à nouveau la guilde des guerriers en place et veille d'une œil attentif sur sa bien-aimée, celle-ci occupée à se prendre le bec avec Augustus au sujet de leur jeune enfant.