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 Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]

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 Admin ♥ Adorable Psychopathe

Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme
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MessageSujet: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeJeu 20 Sep - 19:46

    Tu ne reçois pas souvent des visiteurs. Tu aimes les mondanités, mais tu les vis hors de ta suite. Tu es de tous les repas, de toutes les fêtes, et ton caractère changeant teinte la Cour à sa façon. Tu es un des phénomènes qui y vivent, mais peu ont vu l'intérieur de ta suite, ont pénétré dans ton cocon de tranquillité. Ce soir, cela dit, tu es en manque de compagnie. Tes nuits ont été mouvementées depuis le banquet de couronnement de la nouvelle Impératrice et tes cauchemars t'ont empêché de trouver le sommeil pendant de longues heures, comme le témoignent les cernes sombres qui soulignent tes yeux noirs. Est-ce pour cela que tu as envoyé une missive à une des dames de la Cour, l'invitant à te rejoindre ce soir dans ta suite pour quelques discussions ? Peut-être. Probablement, même, bien que tu refuses de te l'avouer. Tu sors de la pièce où tu ranges tes vêtements, jetant à peine un regard à ton reflet. Tu es habillé simplement, ce soir. Des vêtements noirs d'excellente qualité, évidemment, mais pas de fioritures, pas de bijoux. Tu finis de replacer les coussins sur les canapés de ton salon, puis tu poses sur la table basse un assortiment de fins biscuits. Le jour même, tu as demandé aux servantes d'en faire le grand ménage. Elles ont aéré les lieux, ont enlevé toute la poussière qui s'accumulaient sur tes livres, ont changé les draps de ton lit. Elles ne savent pas que tu attends ce soir une invitée dans ton salon aux murs obscènement peints, mais probablement s'en doutent-elles. Il se couche sur le canapé, sous sa forme la plus innocente, et t'observe pendant que tu sors des coupes pour le vin, fredonnant un air distraitement. Finalement, tu t'assis dans ton fauteuil et prends une longue inspiration. Ta suite sent les lys et le tabac boisé. Ça te rassure. Ça t'apaise. Ça te calme.

    Un bruit à la porte et tu te lèves de ton fauteuil pour ouvrir celle-ci. Devant elle, une jeune femme. Mélusine de Séverac. Une des soeurs aînées de Melbren. Tu te rappelles avoir été jaloux, plus jeune, de la relation unissant ton ami à ses aînés, jaloux de ce partage, de ces présences, alors que tu étais toi condamné à la solitude. À cette solitude que tu as ensuite trompé, noyé, dans l'alcool et les drogues, à laquelle tu as fait mine de t'habituer. Mélusine aux cheveux d'ébène et aux yeux clairs qui t'a connu enfant, plus incertain, sans responsabilités, candide même. Mélusine dont tu étais peut-être un peu amoureux, gamin, et qui est désormais une splendide jeune femme. Il est difficile de ne pas le remarquer et tu te doutes que tu n'es pas le seul en Arven à avoir contemplé son profil gracieux et même à avoir souhaité voir ce que cache ses robes. Ô, voyons, tu n'es pas à même de le savoir... enfin, pas maintenant. Tu souris à la jeune femme de toutes tes dents, ravi qu'elle soit là. Tu t'inclines élégamment devant ta sujette. « Bien le bonsoir, Mélusine. Il y a longtemps que je vous ai vu et force est de constater que les années ne vous ont rendue que plus belle. »

    Tu t'écartes pour la laisser entrer dans ton antre et refermes la porte derrière elle. Il a disparu, mais tu sais qu'il n'est pas loin. Peut-être sent-elle sur elle son regard sur elle, sans savoir ce qui la fixe en silence, sans un geste. « Je vous offre un verre ? Ma préférence va au vin rouge, j'en ai d'ailleurs sorti un fantastique pour ce soir, mais j'ai certainement un blanc, ou un cidre de glace, si vos goûts sont autres. »



Dernière édition par Castiel de Sombreflamme le Sam 22 Sep - 23:51, édité 2 fois
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Mélusine de Séverac
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeJeu 20 Sep - 20:38

Tiens donc. Une invitation à une soirée « pour évoquer les douceurs du passé ».

Signée de Castiel de Sombreflamme.

Intéressant. Quand ce nom est prononcé en ta présence, à l'inverse de nombre de courtisans, tu ne vois pas le duc fantasque et incohérent, aux sautes d'humeur proverbiales et au discours changeant selon la position du soleil, non. Non, toi, tu revois ce gamin un peu polisson, un peu galopin, qui cavalait dans les jardins avec Melbren, aux temps dorés de votre insouciante jeunesse. C'était il y a... combien, quatorze, quinze ans ? Tu étais jeune alors, dans la fleur de ton adolescence, rose en bouton qui ne demandait qu'à s'épanouir, et même si tu n'es pas particulièrement de celles qui s'apitoient sur le passé alors que tu as maintenant atteint la plénitude de la femme, tu regrettes parfois la tranquillité de ces jours envolés. Tu te rappelles oui – assise avec Mélisende près du bassin aux cygnes, regardant de loin Melsant recevoir sa leçon d'escrime – quand soudain Melbren et Castiel, âgés de cinq et six ans, avaient déboulé de nulle part et sauté allègrement au beau milieu des oiseaux. Ils étaient ressortis trempés, bien sûr – et alors que Mélisende installait en riant votre frère sur ses genoux pour éponger son front mouillé de sa manche, tu faisais de même avec l'héritier de vos ducs, avant de plaquer un baiser sur sa joue pour le réconforter un peu, dans cette solitude immense que tu lui pressentais. Une enfant, oui, tu n'étais qu'une enfant toi-même avec tes treize ans, mais tu avais déjà cet instinct acéré que le temps a développé.

Pauvre Castiel.

Melbren au moins a su, peut-être, lui apporter la compagnie d'un ami, sinon d'un frère.

Le soir venu, après un léger souper, c'est d'un pas circonspect que tu diriges tes pas vers la suite du duc couronné de ton duché. Un léger coup à la porte – c'est en personne qu'il t'ouvre et te fait entrer, plein de prévenance. Jadis, tu te penchais vers lui en écartant d'une main le rideau de tes cheveux pour l'étreindre et lui souhaiter la bienvenue sur les terres de Séverac lorsqu'il vous rendait visite avec l'un ou l'autre de ses tuteurs – aujourd'hui, tu plies le genou, plongeant dans une profonde révérence devant celui qui règne sur les tiens. Oui, le temps a passé et vous avez bien changé : tu es devenue une vieille fille dont personne ne souhaite s'encombrer tant son esprit est frondeur, et lui est maintenant ployé sous le poids de cette couronne qui lui a déjà tellement coûté.

Pauvre Castiel.

Comme la vie doit lui sembler solitaire.

Toujours pliée dans ta révérence, le souffle un peu court tant la position est inconfortable, tu réponds d'une voix étouffée. « Monseigneur, vous me faites trop d'honneur – c'est certainement l'indulgence des souvenirs qui vous fait prêter à mes traits quelque beauté, mais je vous remercie de votre attention. Concernant la boisson que vous m'offrez, il vous souvient peut-être, Votre Grandeur, que les miens n'ont guère d'amour pour les breuvages capiteux, mais je m'en remets totalement à votre bon goût, aussi le vin rouge sera parfait, je vous remercie. »

Le souffle te manque et tu inspires dans un hoquet étouffé, les jambes sciées par l'effort que tu leur imposes pour ne pas trembler. Décidément, Castiel a gardé ce trait de son enfance : il est toujours aussi distrait...
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeJeu 20 Sep - 22:57

    La présence de Mélusine ramène à ton esprit les souvenirs que tu portes de tes nombreuses visites à Séverac, lorsque de ton enfance. Là, vous n'êtes plus des enfants, et quand elle s'incline en une respectueuse révérence, tu ne peux empêcher ton regard de glisser sur ses courbes cachées par le tissu. Une bouffée de chaleur t'envahit et tu te détournes de la jeune femme, la laissant te saluer en de longues formules qui te rappellent que tu es. Oh, pas que tu sois susceptible de l'oublier, mais il y a de ces personnes avec lesquelles ton titre te semble presque encombrant. Ne t'a-t-elle pas connu avant ta montée sur la trône, avant ta descente aux Enfers, justement ? Elle t'a connu sain, éclairé, curieux, malicieux, mais aussi vulnérable et sans famille sur laquelle compter. Tu vas vers le bureau sur lequel tu as déposé coupes ouvragées et bouteille de vin. La longue inspiration étouffée de la dame te fait te retourner et tu la regardes, encore penchée en une révérence qui est un peu trop longue. Tu ris de ta propre distraction. Tu oublies toujours qu'en tant que duc, tu pourrais l'obliger à rester penchée toute la soirée. Ce n'est pas ton genre. Enfin, si, mais pas avec Mélusine. « Pardonnez-moi ! La joie de vous revoir me rend distrait. Relevez-vous, je ne voudrais pas être la cause de douleurs au niveau de vos jambes. » Tu ouvres la bouteille de vin que tu as sortie de ta réserve personnelle. Ta cuvée préférée de ce vin reste celle de ton année de naissance. Elle vieillit en même temps que toi, son goût devenant chaque fois plus parfumé, plus rond. « Prenez place. Le canapé est plutôt confortable, même si un peu vieillot. »

    Tu sers une coupe de vin à la jeune femme, moins remplie que la tienne cela dit. Tu as pensé quelques secondes à lui proposer une coupe d'eau, la carafe posée sur la table basse est pleine, mais tu t'es finalement ravisé. Plus tard, peut-être, si elle désire boire autre chose que ce capiteux vin dont tu bois des bouteilles entières lorsque tu es seul. « Épargnez-moi toutes ces formules, Mélusine. Appelez-moi Castiel. » Tu poses la bouteille sur la table basse et tu tends ensuite la coupe à la dame, captant son regard bleu. Tu as un faible pour les yeux bleus, tu le reconnais toi-même, et la chaleur qui a envahit ta poitrine se fait plus pressante. Tu t'en sentirais presque rougir. Ton sourire est toujours aussi chaleureux et tu t'assis à ses côtés dans le canapé, délaissant ton fauteuil sur lequel de toute façon un chat persan ne somnole que d'un oeil, l'autre évaluant Mélusine dans un ronronnement apaisant. Il veille et elle peut le voir, étrange chose qu'il ait décidé de faire ce soir. Votre distance est respectable, tout de même.
    Pour le moment.
    Cette pensée, tu tentes de la chasser en levant ta coupe pour trinquer avec la dame. « Aux douceurs passées. » Ce murmure passe tes lèvres sans hésitation et ton sourire se fait momentanément plus doux, alors que tu bois une gorgée de vin. Tu remontes tes pieds nus sur le canapé, le velours rouge te réchauffant. Tu étends ensuite le bras pour attraper un biscuit, à la poire ceux-ci, que tu ne manges pas. « J'avais envie de vous voir quelque peu, avant que vous ne repartiez pour votre domaine. Maintenant qu'une autre a été couronnée, je suppose que vous n'aviez plus rien à faire en Lorgol. »
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Mélusine de Séverac
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeVen 21 Sep - 20:34

Il te relève, amusé presque de son oubli. Tes jambes crient grâce et c'est avec soulagement que tu t'enfonces dans les coussins moelleux du canapé, savourant le confort de cette suite luxueuse. Sur l'un des fauteuils, un chat persan que tu n'avais jamais vu avant ronronne en sourdine, les yeux mi-clos. Tu sens son regard se fixer sur toi, t'observer, attentivement. Comme un guetteur à l'affût. Étrange – tu n'as jamais pris Castiel pour un ami des bêtes. Le chat en tout cas semble heureux : serein, il reste là, apaisé et tranquille. Un mystère de plus à porter au nombre déjà considérable de ceux qui gravitent autour du fantasque petit duc de Sombreciel.

« Je ne repartirai pas immédiatement pour Séverac. J'ai des.. affaires à régler ici. »

Il parle, emplissant l'air de ses mots, l'esprit vif, inconséquent. Toi, tu te tais, tu observes : tu as rarement croisé le petit duc depuis ton arrivée à Lorgol l'année passée, et jamais dans son environnement naturel. Si tant est que cette suite luxueuse soit vraiment chez lui ; chaque fibre de ton être se languit de Séverac, de Sinsarelle, comment pourrait-il supporter d'être loin d'Euphoria ? Sombreciel, on le vit, on le respire – loin de votre duché, il te semblerait naturel que vous soyez l'un et l'autre en train de vous étioler lentement. Et tu n'es ici que depuis un an à peine – Castiel, lui, depuis son dix-neuvième anniversaire et l'expulsion de son duché au terme de trois de règne... original et inspiré.

Pauvre enfant.

L'enfant a grandi pourtant – la décoration des murs, les scènes de débauche, l'appel à la luxure, tout cela montre bien que l'innocence a déserté ces lieux, quand bien même tu gardes en mémoire les grands yeux tristes, poignants, de ce petit qui grimpait sur tes genoux quémander un peu d'attention, un câlin réconfortant, une marque d'affection. Oui, tu l'as cajolé lorsqu'il venait tromper sa solitude en compagnie de Melbren qui avait, lui, la préférence de Mélisende – exclusives l'une envers l'autre, vous acceptiez dans vos jupes ce jeune frère dont vous raffoliez et le petit dauphin malheureux dont il s'était fait un ami. Mais le temps a passé, l'enfant a grandi, la femme a changé.

«  C'est très... charmant, comme décoration. Très propice certainement à la méditation. »

Un fin sourire et un coup d'œil entendu trahissent que tu n'es pas dupe. La réputation du duc de Sombreciel court dans les couloirs du palais et tu te rappelles avoir déjà ouvert ta porte à quelque servante effarée par le spectacle auquel elle avait involontairement assisté, ou à quelque noble évaporée ravie d'avoir partagé le lit d'un duc couronné pour déchanter cruellement le lendemain devant son indifférence. Oui, Castiel a changé, mais il reste un peu en lui de l'enfant fragile et blessé qui s'accrochait à ton épaule en enfouissant le nez dans tes cheveux, lorsque les larmes menaçaient de déborder tant il se sentait perdu de constater combien les parents Séverac, eux, aimaient profondément leurs héritiers.

Prise d'une impulsion que tu ne contrôles pas, tu déposes sur un guéridon ta coupe de vin, te penches vers lui pour prendre son visage entre tes mains. Geste familier certes – mais la douceur du passé te le permet, et tu oses espérer qu'il ne s'en offusquera pas. Songeuse, tu contemples un instant ces yeux sombres, dans lesquels bien des ombres noires semblent s'entrelacer et se mouvoir.

«  Le temps a passé sur vous et moi, Castiel, et pourtant je me souviens de ces journées d'été comme s'ils s'étaient à peine achevés. Dites-moi, mon ami – après tout ce temps, et vos tourments, êtes-vous heureux ici ? »
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeVen 21 Sep - 21:32

    Tu finis par grignoter ton biscuit et le faire passer avec une gorgée de vin. Tu ris une nouvelle fois lorsque ton invitée souligne ta décoration qui, selon ses propos, encourage probablement à la méditation. La méditation. Bien sûr. Le sourire de la femme trahit ses pensées et tu y réponds d'une oeillade entendue, laissant à peine tes iris noirs glisser sur les murs obscènement peints. Les servantes sont choquées de la décoration, les nobles eux-mêmes risquent à peine un coup d'oeil sur les scènes qui ornent ta suite. « L'art et l'inspiration se présentent sous toutes les formes, même les plus... osées. » Ta voix a un accent suggestif, amusé. Tu lui dirais bien que ces scènes, tu les a fait peindre dès ton arrivée dans le palais impérial, refusant de t'isoler dans les décorations cibellanes qui ne correspondent pas à ton caractère. Aussi tapageuse puisse être ta suite, aussi improbable, elle reflète néanmoins un désir de choquer et de provoquer qui t'est propre. Et puis... tu n'as pas d'oreille pour les rumeurs qui courent sur ton compte, te faisant une réputation parfois peu reluisante. Tu reprends une gorgée de vin et lorsque la brune réduit la distance entre vous pour prendre ton visage entre ses mains, tu en échappes presque le récipient au sol de surprise. Ton souffle se coupe. Les mains de Mélusine sont fraîches sur ta peau et tu ne sais comment réagir. Tu ne connais pas cette tendresse. Enfin, tu ne connaissais plus cette tendresse qui se lit dans les yeux de la femme. Les anciens sentiments, tellement enfantins, qui t'ont jadis étrennés le coeur à son égard semblent remonter et réchauffer ton coeur, ton corps. De Castiel de Sombreflamme, ce duc inconstant et irrationnel que tous connaissent, il ne reste que l'enveloppe. Tu lèves une main, la gauche, pour la poser sur celle de la dame. Elle est proche, si proche de toi. Les idées qui te traversent l'esprit n'ont rien de sages, mais quelque chose semble t'empêcher de te livrer à ces images qui défilent en silence devant tes yeux. Peut-être sa question, qui te touche directement. Peut-être ses mots qui appellent à tes doux souvenirs, à ces instants où tu as été réellement heureux, peut-être pour la seule fois dans ta courte vie. Peut-être le mot qu'elle emploie pour te décrire, ami.

    « Non. » Cette réponse si simple. Tu hais Lorgol comme tu exècres Cibella, comme tu te sens seulement à ton aise dans ton duché à la température changeante, aux femmes mutines, aux artisans fantasques. Tu es Sombreciel, tu es sa folie et son intelligence, tout le danger que recèle une apparence inoffensive, et loin de tes terres, de ton trône, tu n'es rien. Tu ne sers à rien, ici, au milieu des courtisans. Tu espères sincèrement que Cyselle saura apporter son avis à l'Empereur et ainsi encourager ton retour vers Euphoria, pour le bien de tous. Le mot a franchit tes lèvres sans hésitation, avec simplicité. Tu descends tes pieds du canapé, le tapis est épais et chaud sous tes pieds, et tu hésites encore. Tu ne peux pas. Pas elle. Pas Mélusine. Et pourtant, le feu que tu couves, le feu qui te brûle de l'intérieur, celui qui se meut dans tes prunelles, te fait déposer ton verre sur le guéridon et laisser ta main se poser sur sa taille. Tu respires encore à peine, tu as l'impression, et tu n'oses même pas poser un geste de plus. « Sombreciel me manque. Et tant de choses aussi. Vous... » Les mots se bloquent dans ta gorge. La main sur sa taille remonte et vient repousser ses cheveux sombres, se glisser sur sa nuque, dans une caresse d'une tendresse qui ne te ressemble pas. Tes yeux détaillent son visage et si tes mains restent sagement à leur place, c'est que tu te fais violence. Pourquoi hésites-tu, Castiel ? Tu la veux. Nous pouvons la faire faiblir... Tu ne réponds pas. De Mélusine, tu ne veux pas de faux-semblants, tu ne veux pas de cette étrange aura qui parfois semble t'entourer et charmer ceux qui t'approchent.
    D'elle et de toi, tu ne veux que du vrai.
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Mélusine de Séverac
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeVen 21 Sep - 22:28

Un instant de flottement. Il semble surpris de ton geste – ne se souvient-il donc pas de ces après-midis ensoleillés à Séverac, dans les jardins fleuris, où Mélisende et toi veilliez avec bienveillance sur les deux garçonnets implicitement confiés à votre vigilance ? Tu t'en rappelles toi, pourtant – Castiel, d'ailleurs, recherchait bien plus vos regards et votre présence que Melbren qui était déjà un vrai casse-cou. Bien plus câlin, bien plus calme, il venait souvent se hisser sur tes genoux, poser la tête sur ton épaule, et restait ainsi quelques minutes – jusqu'à ce que ton turbulent frère ne surgisse de quelque recoin pour l'entraîner dans un nouveau jeu échevelé. Tout petit même, alors qu'il n'avait que deux ou trois ans, il dormait dans tes bras, le pouce dans la bouche et un air déjà bien trop sérieux sur son visage de chérubin, enserrant de son autre main un pan de ta robe ou une boucle de tes cheveux comme quelque précieux talisman.

Il a changé. S'il effleure maintenant le tissu de tes jupes ou l'une de tes mèches d'ébène, c'est avec un regard bien plus profond que jadis, empli d'une toute autre signification. Il est malheureux ici. Il te l'a dit, tu le ressens – dans cette pièce si clairement cielsombroise, avec cette débauche et cet appel des sens qui caractérisent votre duché, il n'est pas à sa place. Il appartient à Sombreciel, et même la couronne ducale négligemment posée sur un coffre près de la fenêtre, comme un rappel constant à ses visiteurs de son identité, ne suffit pas à lui rendre sa personnalité. Ce duc, c'est un oiseau prisonnier, un enfant enchaîné que l'on voudrait empêcher de grandir. Ton père fait partie du Conseil qui a écarté Castiel pour le mettre sous tutelle jusqu'à ce que l'Empereur l'estime digne de diriger son duché – et c'est lui qui a insisté, catégoriquement, pour que le duc, votre seigneur et maître, parte accompagné d'une suite convenable.

Sombreciel lui manque. Toi, tu hurles, intérieurement, de ne plus être à Séverac, sur les rives de ce lac qui t'a vue naître et grandir. Tu pleures ta fratrie éparpillée aux quatre vents, Melsant sur le sable de l'arène, Mélisende devenue assassin pour venger un affront dont tu ne sais rien, Melbren envolé à Dragonvale, et toi, petite fée solaire, qui dissimule ton éclat dans les rang de la Guilde des Voleurs, chapardant pour une chance, peut-être, de sauver l'héritage des tiens. Le monde est devenu fou. Tu peux la lire, cette folie, dans les yeux de Castiel, tu peux sentir la fièvre dans la chaleur de sa paume contre ta main. Étrange regard que le sien. Déjà enfant, il avait ce flamboiement tragique de l'abandon – ce soir, c'est un rayonnement différent qu'il te semble émaner de lui. Comme une aura diffuse, retenue et contrôlée, qui lutte pour ne pas s'exprimer. Une aura à laquelle tu es sensible, néanmoins. Les rumeurs concernant Castiel sûrement sont fondées.

Qu'il est étrange, de le voir ainsi privé de son éloquence.

La douceur de sa main sur ta nuque cependant ne laisse guère de place au doute, et tu t'étonnes, un peu, du tour que cette entrevue prend. Mais bon, tu es cielsombroise après tout, et lui comme toi savez bien combien les instincts sont souverains pour les natifs de votre duché. Et puis, il est ton duc tout de même – la moindre sujette de Sombreciel se verrait plus qu'honorée d'avoir suscité son attention. Même si pour toi, il n'est que Castiel, l'ami d'enfance, avant d'être ton seigneur couronné, et c'est en vertu de cette chaleur toute simple de votre amitié que tu consens à laisser sa fièvre te gagner. L'enfant a grandi, oui, et l'homme est séduisant – tu serais bien malavisée de ne le point remarquer. D'un geste fluide, tu l'attires vers toi – sa tête contre ton épaule, son haleine contre ton cou, comme autrefois, dans ce temps de jadis où nul cercle d'argent n'écrasait ses tempes, et où ta famille était encore entière et sauve. D'un murmure, tout bas, à peine plus fort que le ronronnement du persan sur son fauteuil, tu lui glisses quelques mots à l'oreille, tandis que ta main s'égare dans ses cheveux.

« Son duc manque à notre duché, mais c'est votre personne qui a manqué à mon cœur, Castiel. Jeunes, nous étions bien plus proches. J'aimerais pouvoir vous ôter ce poids que les années vous ont imposé. »
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeVen 21 Sep - 23:32

    Le silence vous enveloppe. Rassurant. Un cocon autour de vous, de vos deux silhouettes figées dans ces étranges venues d'une autre décennie, d'un monde qui semble tellement lointain et pourtant si près. Tu te souviens de tout ce que tu as vécu à Séverac, des câlins de Mélusine, de ses attentions, et tu ne parviens pas à voir ce qu'il y a de déplacé dans tes présentes attentions. N'est-ce pas une évolution normale de votre vie ? Vous avez changé, grandi, vos désirs également, et si cette tendresse est encore là, elle s'exprime différemment. Elle s'exprime dans tes yeux chargés d'un désir vibrant, dans les mots qui se bloquent dans ta gorge, dans ce contrôle difficile, inconscient, que tu fais de ces pouvoirs inconnus qui ont envahit ton corps. Peut-être sent-elle le feu qui brûle en toi, peut-être sent-elle ce charme intangible qui t'enveloppe, peut-être sent-elle qu'en ce moment, c'est véritablement Castiel qu'elle a devant elle. Un geste et elle t'attire vers elle et ta tête s'appuie sur son épaule. Son parfum. Sa chaleur. La douceur de la peau de son cou. Le contact de ses doigts qui glissent dans tes cheveux sombres. Sa voix calme. Elle te rassure. Tu frissonnes.
    Que lui dirais-tu ? Tu ne sais ce dont tu as envie. Certes, tu as envie de son corps, de sa personne d'un point de vue purement... sexuel, mais c'est bien plus que cela qui a faiblit, en toi, en si peu de temps. Sans doute ton coeur attendait-il qu'elle revienne, que cette tendresse revienne, pour laisser déferler en toi cette vague de chaude tendresse qui te fait frissonner. Tu entends à peine Son ronronnement, expression extérieure de ce contentement et de ce feu qui te consume et te fait glisser tes mains sur ses hanches, dans son dos, glisser sur ses cuisses recouvertes de ces jupons toujours trop encombrants. Que le Destin soit maudit d'avoir fait les femmes si belles et tant habillées du même geste. « Vous me rendez heureux. » Ton murmure est bas et rauque contre elle. Qu'elle comprenne ce qu'elle veut de cette voix emplie de désir, mais tes mots sont sincères. Elle est le souvenir, elle est le bonheur, elle est ce dont tu avais besoin, entre tes nuits entrecoupées de rêves étranges, tes insomnies et les fantômes qui te visitent.

    Tes lèvres se posent sur la peau de son cou, en un baiser léger. Puis un deuxième, un troisième, tandis que ta main sur sa cuisse s'enhardit et remonte ses jupons pour toucher directement cette peau que tu découvres chaude, au contraire de ses mains fraîches. Tu ne te presses pourtant pas. Tu pourrais être violent, vif, exigeant. Tu veux profiter de cet instant. De la chaleur de sa peau, de tes lèvres qui vont chercher les siennes, dans un baiser profond. Si c'est l'enfant qu'elle a vu, c'est désormais l'homme qui a le contrôle. Tu interrompts ton baiser quelques secondes, le temps de capter son regard bleu et de laisser échapper un rire. Un rire léger, joyeux, à peine un intermède avant que tu embrasses à nouveau ces lèvres attirantes et que ta main vienne serrer sa nuque chaude.
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeSam 22 Sep - 0:35

Ses yeux flamboient dans la pénombre du salon. Tu ne sais pas vraiment si c'est la femme en toi qui lui apporte quelque apaisement, ou bien le rappel de ses souvenirs d'enfant. Peu importe – il te suffit de savoir que tu lui fais du bien. Après tout, n'est-ce pas le premier devoir d'une sujette dévouée, que de satisfaire aux désirs et aux besoins de son souverain ? Dans un coin de ton esprit, la rebelle en toi s'insurge : si c'était Augustus qui te réclamait ainsi les faveurs de ton corps, même avec la grâce caressante dont Castiel use à présent à ton endroit, tu ne lui cèderais pas. Tu te connais trop bien pour envisager le contraire : s'il osait tenter de te toucher, tu te défendrais avec la dernière des énergies, et il lui faudrait te faire violence pour te soumettre à sa volonté. Alors que Castiel, c'est... Castiel, voilà. La tendresse de l'enfance doublée du désir de la maturité, en somme, la logique continuation de votre amitié de jadis.

Ses mains sont chaudes contre ta peau. Il brûle de ce feu intérieur, intense, qui a toujours caractérisé la lignée régnante de votre duché, quand elle ne le noie pas sous un déluge de drogues et d'alcools divers. L'esprit si aiguisé et ardent des ducs de Sombreciel, leur arme la plus redoutable, la lumière dans vos ténèbres, le phare qui a toujours su vous guider vers le havre de paix. Oui, vous avez de bien sombres seigneurs, mais leur intellect a toujours su – jusque-là – vous protéger, tant ils rayonnent d'intelligence et de supériorité. On parle beaucoup, à Euphoria, de la déchéance de votre duc aux humeurs si changeantes, de la folie qui a envahi son esprit et qui présiderait maintenant à la moindre minute de sa vie. On le prétend déséquilibré, dangereux, violent – toi, au contraire, tu ne retiens que la délicatesse de ses doigts alors qu'il les glisse le long de ta peau, sous tes jupons – la douceur de ses lèvres, alors qu'il les unit aux tiennes, dans un éclat de rire enjoué qui correspond si bien à l'enfant dont tu as gardé le souvenir que l'homme ne t'en trouble que plus.

Il est jeune pourtant – vingt-et-un ans à peine, mais sa souffrance et ses tourments lui ont donné cette maturité tissée de deuil et de détresse bien visible pour celui qui sait où la chercher. Tu portes en toi les larmes amères versées à la ruine des tiens, ton inquiétude pour Mélisende disparue, et tout comme Castiel tu sais te jouer des regards importuns. La vérité, c'est que tu vas lui céder, car lui aussi te fait du bien : tu sais qu'aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années. Les mille et uns lauriers dont sa tête est couverte semblent porter écrit le destin de ta perte – tu sais très bien qu'il est inutile de résister, car tu finiras par succomber. Tu en as même envie, tant la solitude te pèse loin de Sombreciel, de Séverac, de Sinsarelle même dont tu n'as plus arpenté les allées depuis des années.

Alors, tu t'abandonnes.

Telle la fleur qui ploie sous la rosée, tu te laisses dériver au rythme de ses baisers, de ses caresses, des motifs étranges qu'il trace sur ta peau du bout de ses doigts, de ses lèvres. Concentrée, tu étudies le flots de sensations qu'il éveille sur son passage – les frémissements de tes doigts quand ils dessinent la ligne de ses épaules, le frisson qui court dans ton dos quand il dépose un semis embrasé de baisers délicats le long de ton cou, tout ce langage des corps qui s'appellent et se répondent sans le support des mots. Et vos regards, qui se cherchent et se fuient, se rencontrent et se poursuivent, se croisent et se rivent, clarté de ciel et pénombre embrasée, dans ce battement de cœur qui durerait bien pendant toute une parcelle d'éternité.

« Vous avez toujours votre flamme. »

Une flamme à laquelle tu veux réchauffer ton âme – une flamme à laquelle tu voudrais rendre la couronne de ton duché, tant elle te paraît méritée. Oui, il l'a toujours, au fond de l'obsidienne de ses prunelles assombries, cette étincelle flamboyante qui s'allume et s'enflamme, lumineuse et évanescente, éphémère et vibrante, ardente et incandescente.

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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeDim 23 Sep - 0:03

    Tu sens la dame s'abandonner sous tes doigts, se laisser aller à ton contact. Tu sens les frissons se créer sur sa peau après le passage de tes doigts sur celle-ci, tu la sens vibrer à chaque baiser que tu laisses dans son cou quand tu oses délaisser ses lèvres, et tes doigts qui remontent toujours sur ses cuisses atteignent enfin le haut de celles-ci. Tu n'hésites pas à les laisser courir sur ce que cachent habituellement les jupes de la dame et tu étouffes un rire dans un baiser quand Mélusine te dit que tu as toujours ta flamme. Ta flamme. Celle qui court dans ton sang, dans ton esprit, celle qui fait de toi le digne enfant de ta lignée, le digne dirigeant de votre duché.

    La chaleur qui t'a envahit t'empêche de penser. Tu as bien l'impression qu'une vague vient de te submerger et ta pensée d'entraîner la dame à ta chambre est si lointaine, si faible. Une chambre ? Un lit ? Voyons. Vous avez un canapé, des fauteuils, des tables, un tapis, même. Tu n'as pas envie de bouger, simplement envie de ne pas rompre ce moment si doux. La main qui a glissé de sa nuque à son dos tâtent le laçage de la robe noire de Mélusine et en trouvent finalement les boucles, les délaçant sans soucis. Tu as l'habitude, peut-être même trop pour ton si jeune âge. Ton duché est celui du feu et des passions et tu as appris bien tôt à explorer le plaisir, à laisser tes instincts te dominer, et ta position de duc a parfois facilité ton accès à certains plaisirs. À certaines... connaissances. C'est sans doute bien pour cela que tu réussis à délacer la robe noire et à caresser cette peau offerte à tes doigts qui tracent des figures sans sens sur la chute des reins de la marquise. Rien une nouvelle fois. Entièrement nue sous sa robe, Mélusine, idée qui enflamme d'autant plus ton esprit. Nue, comme si elle était prête à cela. Comme si elle savait, s'y attendait. Tes doigts qui la caressent entre ses cuisses se font une seconde plus vif, comme si le feu qui brûlait en toi désirait plus que tout que tu sois plus violent. Tu ne le seras pas. Tu ne céderas pas à ces pulsions qui vibrent sous ta peau, exigent de la force et de la haine, du sang et des larmes. Ce soir, c'est dans le bonheur que tu es et que tu resteras.



    Tes yeux se rouvrent, fiévreux, et tu regardes la Cielsombroise devant laquelle tu es agenouillé, entre ses cuisses ouvertes, offertes. Tu penses à nouveau à te rendre à ta chambre, en la compagnie de Mélusine, mais tu trouves le chemin trop long jusque là.
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MessageSujet: Re: Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT]   Levons notre verre à la déchéance et à la décadence [HOT] I_icon_minitimeDim 23 Sep - 22:30

Oui, il a toujours sa flamme – cette étincelle étrange à laquelle les sujets de Sombreciel se sentent affiliés, cet éclat hors du commun qui fait de votre duc l'objet de votre fidélité. Un feu brûlant auquel il fait bon se réchauffer, somme toute, dans l'exclusion qui est la tienne actuellement, dans ce déracinement insupportable de la fleur que tu es, au plus profond de toi. Combien d'autres Cielsombroises sont ainsi venues tromper la solitude et le mal du pays dans le lit de votre souverain ? Plusieurs, sûrement. Bien sûr, pour toi, c'est différent – tu ne vois pas l'animal étrange et malsain que les rumeurs dépeignent, tout embrumé dans les méandres de son esprit tortueux dévoyé par les drogues et l'alcool. Toi, tu vois l'homme derrière le monstre que tous craignent : un homme seul, un homme blessé. Et c'est à l'homme que tu ouvres les cuisses, renversée sous ses caresses, frémissant sous ses doigts brûlants qui instillent en toi un peu de cette flamme divine, qui t'insufflent un regain de lumière.


Aussi, d'une main, tu te saisis de son épaule pour le repousser loin du canapé alors que tu te relèves, glissant hors de ta robe délacée d'un long mouvement fluide et froufroutant alors qu'elle tombe autour de tes chevilles, répandant une mare de tissu sombre sur le tapis moelleux. Tu en émerges nue comme la main – comme tu l'as voulu, alors que Perle t'aidait à te préparer. Tu es de ces femmes libérées qui ne croient que moyennement dans la vertu de la superposition de vêtements compliqués, et visiblement Castiel est du même avis, puisque une fois que tu lui as ôté sa chemise, c'est torse nu qu'il se présente devant toi.

Non sans surprise, tu découvres la présence de muscles que n'aurais pas soupçonnés de la part d'un tel oisif – et les cals légers dans ses mains alors qu'elles courent sur toi, serait-ce là la trace de la pratique... de l'escrime ? Tu remets l'examen cette question à plus tard toutefois – sur son fauteuil, le persan émet un ronronnement puissant auquel fait étrangement écho le son primal qui s'échappe de la poitrine de ton duc, alors que tu laisses courir tes ongles le long de sa colonne vertébrale, collée à lui dans un baiser sulfureux qui fait courir dans tes veines un fleuve de lave en fusion. Petit à petit, tu fais descendre tes lèvres – la pulsation d'une artère sur son cou, un frisson qui lui échappe alors que tu joues de la langue autour de son nombril. Agiles et prestes, tes mains de voleuse s'attaquent à la ceinture de ses pantalons, qu'elles ont tôt fait de dénouer pour faire glisser l'étoffe raffinée au sol. Alors que tu te relèves, en bonne Cielsombroise peu farouche, tu prends quelques instants pour contempler le corps de Castiel dans la pénombre du salon : et ce que tu vois te plaît. Il n'y a plus trace de l'enfant, plus aucune – et l'homme, visiblement, se languit de ton contact.
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