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| LISBETH&CYSELLE ∞ Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. | |
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InvitéInvité | Sujet: LISBETH&CYSELLE ∞ Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. Lun 3 Sep - 14:25 | |
| Le palais était en effervescence depuis l'annonce de cette guerre où s'affrontaient les plus belles roses d'Arven. La guerre pour le trône. Au dédale des couloirs, les serviteurs se bousculaient, les bras chargés des plus belles soieries pour ces nobles dames, chacune voulant se montrer des plus éblouissantes eux yeux de roi. A cette pensée, un léger rire s'échappa des mes lèvres tandis que les mains agiles de ma servante brossaient ma longues chevelure dans mon dos. Évidement, à peine l'Empereur avait-il annoncé qu'il recherchait une épouse que ds centaines femmes s'étaient empressées de présenter leur candidature, quel plus grand honneur de siéger sur le trône aux cotés de Son Altesse, l'Empereur Augustus ? Pour d'autres bien-sur, ces femmes issues de la pauvreté, devenir reine serait un moyen d'accéder à une vie meilleure, emplie de la richesse que jamais elle n'avaient pu avoir, d'autres encore désiraient acquérir le prestige que leur rang ne leur permet guère. Tant de buts, tant de rêves différents pour une seule couronne. Alors que j'observais mon visage dans l'immense miroir qui siégeait devant moi, mon reflet me renvoya ma propre image, la tête décorée de la couronne clinquante des Impératrices d'Arven. Un instant je je sursautais, puis l'image disparut. Bref reflet d'un désir enfoui, envolé en un battement de cil. Reine d'Arven. A peine le Roi avait-il annoncé son désir de mariage que j'avais aussitôt proposé ma main, que pouvais-je demander de mieux ? Siéger au cotés d'Augustus serait pour sur une opportunité exceptionnelle de glaner plus d'informations que je ne pourrais en rêver. L’espoir de peut-être, renverser la tyrannie et rétablir la liberté, qu'importe ma fierté et le danger.
Je laissai vagabonder mes pensées tandis que mes servantes terminaient de me parer de bijoux étincelants, leurs mains agiles attachant mes boucles blondes en une longue tresse décorée de fils de perles Erebiennes. Je me devais d'être toujours irréprochable devant l'Empereur, désirable au possible. Ainsi j’arborai une longue robe drapée de voiles immaculés brodés de fils dorés, vêtement typique de la noblesse Lagrane. « Cela vous plait-il, Votre Grâce ? » « Oui, cela est parfait, Asma. » Si je considérais Asma comme une amie bien plus que comme ma simple servante, devant tous nous nous devions d’arborer des relations telles que devaient être celles d'une duchesse et de sa suivante. Cordiales et respectueuses dans le respects des limites qu'imposaient notre rang. « Bien. » dis-je en me levant. « Je vais me rendre dans les jardins, me détendre un peu. » « Désirez-vous que l'on vous accompagne, Ma Dame ? » « Non, je vous remercie. Prenez donc une heure pour vous reposer. » J'enfilais une cape de velours parée de broderies tandis que je quittais mes appartements, traversant les couloirs du palais en silence, saluant d'un gracieux signe de tête les quelques concurrentes que je croisais au dédale des corridors richement décorés. Une semaine était passée depuis que nous avions été annoncées au roi. Une semaine que nous nous observions chaque jour en se tournant autour comme des louves, nous montrant les crocs à coup de parures et de soieries, en un entrelacement de roses aux pétales plus chatoyantes les unes que les autres. Mais des roses aux épines des plus acérées. Je sentais les regards à mon passage, les femmes qui me jaugeait du regard, m'observant sous les moindres détails comme à la recherche d'une faille dans mon armure clinquante de joyaux et de noblesse. Mais qui sait quels desseins se cache aux fond de ses regards cerclés de fards ? Âmes fidèles, âmes rebelles s'affrontant en un combat de charmes. Reflet dissimulé de l'affrontement du bien et du mal. Lumières et Ténèbres. Corbeaux et Cygnes. Utopie et Désespoir. Le destin lui même ne pouvant deviner quel camp arborera la couronne.
Tiens, en parlant de concurrentes, je ne remarquai pas la silhouette gracile de ma chère Lisbeth parmi celles présentes. Étrange, elle qui demeurait pourtant au palais Impérial. Avec tous ces événements, je n'avais eu que peu l’occasion de reparler à Lisbeth depuis le bal. Bal des poignards où le sang avait entaché le marbre immaculé du palais de Sombreciel. Je me dirigeai ainsi en direction des appartements de mon amie, autour de moi les gardes d'Augustus observaient les allées et venues des candidates d'un air patibulaire. Bien évidement, l'Empereur prenait garde qu'aucune ne tente quoi que ce soit contre lui, il ne savait que trop bien que toutes n'arboraient pas son étendard. Un homme prudent et dangereux, assurément. Je savais bien que je ne devais guère le sous-estimer, et prendre garde à moi si par hasard il me choisissait en tant que reine à ses cotés. Les risques étaient énormes, implacables. Un piège inextricable mais je devais essayer, quitte à en payer le lourd tribut. Rien n'avait plus d'importance à mes yeux, et c'est pour cela que j'étais prête à tout. Enfin, j'arrivai devant les appartements de Lisbeth, frappant délicatement contre la porte de bois massif. « Lisbeth ? C'est Cyselle, puis-je entrer ? »
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| | | Membre du chapitre ♥ Le chouchou des adminsLisbeth de Brunante Messages : 1265 Je réside : à l'hôtel particulier des de Brunante à Port-Liberté. Mon occupation est : conseillère auprès de Raphaël Jedidiah Mon allégeance va : à Raphaël Jedidiah ainsi qu'à Liam. RegistreÂge du personnage: 28 ansTitres: Autres visages: | Sujet: Re: LISBETH&CYSELLE ∞ Plus que le discours des hommes, écoute le souffle de la nuit et le murmure de ton coeur. Eux ne mentent pas. Mer 5 Sep - 14:14 | |
| Je ne comprenais pas tout le chemin que j'avais fait pour en arriver là. Définitivement pas. Il y avait eu le solstice et cette annonce fielleuse de fiançailles qui m'avaient surprise tout autant que répugnée. Ces fiançailles dont je ne pouvais me défaire et qui provoquaient tant ma colère. Il y avait eu ma rage, cette rage saisissante, incompréhensible. Ces envies de meurtres à l'encontre de Louis... Envies ô combien précises et impérieuses qui n'avaient rien en commun avec le simple souhait que peut parfois formuler un enfant, inconscient ce qu'il dit réellement. Qui n'avaient rien en commun avec toutes ces fois où, petite, je lui avais ordonné de mon ton le plus impérieux de petite duchesse de me laisser en paix et d'aller mourir ailleurs. Non, ce n'était nullement comparable... La fureur qui m'avait étreinte était si forte, si poignante... Pour finalement se consumer comme la flamme d'une bougie qu'on souffle dès lors que je m'étais avancée devant le tyran.
N'étaient alors restés que les cauchemars. Toujours plus terrifiants, toujours plus réalistes. Le bal des poignards avait fait de mes nuits des moments que je redoutais, pleines de sang, de cris et de ce chaos ambiant qui avait caractérisé la fête à Euphoria. Mais ce n'était rien en comparaison de ce qui m'assaillait depuis que je dormais dans cette grande suite si impersonnelle, si froide malgré le luxe qu'elle affichait. Le visage d'Augustus, toujours. L'idée de lui être soumise pour la fin de mes jours, de demeurer en cage comme depuis une semaine, bel objet tut juste bon à paraître devant la cour. Et quel que soit le tour que prennent ces rêves malsains où je ne suis plus que poupée de chiffon entre les mains du pouvoir toujours m’apparaît le visage à la fois déçu et meurtri de Liam. Juste avant qu'il ne meure. Chaque nuit, je m'éveille trempé de sueur, cheveux emmêlés et souffle court, les joues baignées de larmes irrépressibles que ne sens plus même couler. J'ai si peur... Peur pour lui, peur qu'il ne soit arrêté, peur qu'un malheur lui arrive sans que j'ai pu le revoir. Sans que j'ai pu m'excuser... L'angoisse étreint mon coeur dans une poigne d'acier qui me blesse un peu plus chaque jour. je ne dors plus, préférant de bien loin rester au coin du feu que m'exposer encore à l'atrocité de ces visions. Mais chaque heure qui passe, chaque minute me rappelle au sommeil, je le sens qui me guette, qui n'attend qu'un relâchement de ma part pour s'engouffrer à nouveau en moi et instiller l'horreur. Je lutte pourtant, avec l'espoir qu'à trop accumulé de fatigue, mon sommeil se fera sans rêves, réparateur. Mais sans guère d'espoir. Depuis hier, des cernes violacées sont apparues sous mes yeux, témoins indéniables de mon épuisement. Mes servantes ont eu toutes les peines du monde à les dissimuler sous une épaisse couche de maquillage qui n'avait pour autre effet que de susciter mes larmes tant je suis peu familière de ce genre d'artifices poudreux.
Et ce soir, la mascarade recommencera, il me faudra sourire, me montrer d'une conversation encore, répondre aux attaques de mes voisines par plus de subtilités encore qu'elles n'en ont mis dans leurs mots. En attendant... En attendant je préfère de bien loin rester dans cette chambre que de m'aventurer en ces quelques lieux qui nous sont accessibles, au coeur de notre réclusion volontaire.
Je me fige en entendant des pas légers venir s'arrêter devant ma porte accompagné d'une voix douce. Je voudrais ne voir personne, demeurer figée dans ma solitude et mon hébététude mais comment refuser d'ouvrir à Cyselle ? Cyselle qui, mieux que quiconque en ces lieux pourrait comprendre l'horreur qui m'habite. Cyselle qui m'est une alliée et amie chère sur laquelle je sais pouvoir compter. Cyselle enfin à qui je peux confier mes peurs et ma honte, sans crainte qu'elle ne me dénonce pour les pensées qui sont réellement miennes.
- Oui, bien sur.
Ma voix est à peine un souffle, je ne sais pas même si elle portera à travers la lourde porte de bois qui nous sépare. Mais déjà, une domestique d'empresse d'aller ouvrir, assortissant son geste d'une gracieuse révérence. D'une main fébrile, je tente d'arranger mes mèches éparses, soucieuse de ne point paraître trop négligée devant cette amie toujours si soignée, si impeccable. Sa perfection m'irritait, enfant. Aujourd'hui elle suscite chaque fois mon admiration.
- Veuillez nous laisser mesdemoiselles. Je vous ferais quérir si j'ai besoin de vous.
Elles se retirent en silence tandis que je tourne mon visage, si pâle, vers Cyselle pour lui souhaiter la bienvenue. |
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