Sylvamir, haute lignée de naissance, noble parmi les nobles de Nightingale. Aussi lointain que Hiémain peut remonter dans les tréfonds de sa famille, il sait que celle ci a toujours été présente, fidèle de tous temps aux Ducs, dans leur cœur et leur esprit. Seulement le Roi venait ensuite. Ceci valait bien pour toutes les générations jusqu'à ce qu'Augustus prenne le pouvoir. C'est là que la famille de Sylvamir commença sa longue descente, se séparant en deux branches distinctes marquées par une différence fort marquée de l'allégeance. Si la plus vieille est resté fidèle aux traditions, la seconde, plus jeune, s'est alliée à Augustus. C'est ainsi que toutes les terres furent partagées, les deux familles pourtant de même origine se vouant une haine palpable à chaque instant. C'est dans cette ambiance que Hiémain est né, fruit d'un inceste lointain, à lui seul réconciliateur des deux branches des Sylvamir. Ses parents reniés par les deux branches puis à la suite assassinés, Hiémain ne survécut que parce qu'il est grassement confié à la famille Nibelungen, rejeté par ceux de son clan, ne reconnaissant en lui que le fils d'un acte profondément immoral. Aujourd'hui seul véritable héritier des deux branches, il obtient plus tard la récompense de son héritage, les terres de Sylvamir réunifiées.

L'enfance fut donc vécue au domaine immense des Nibelungen, acceptant en leur sein le jeune Hiémain comme l'un de leur fils, au même titre que Siegfried, son frère adoptif donc. Aimé, protégé, le Gallien cependant gardait toujours sur le poids de ses épaules la sensation d'être différent. Sans jamais s'accepter réellement comme un membre de la famille des fidèles sénéchaux de Nightingale, il se sentait pourtant heureux. Du moins comme peut l'être un gamin qui a toujours su avoir été rejeté par les siens. Honnêtement, Hiémain ne se souvient pas de ses parents, pourtant, il déteste l'idée de savoir qu'ils ont été tués pour ce que d'autres ont estimé être un crime. Lui il est heureux et content de se savoir vivant, existant dans ce monde, même si tout n'a jamais été facile. Mais il a aimé sa vie parmi les Nibelungen, voyant en eux, peut être pas le titre de réelle famille, mais bien une place particulière dans son cœur. Une chose pourtant l'a toujours dérangé, une chose qu'il n'a jamais pu changer de son point de vue. Pour un descendant d'une famille qui s'était séparée les allégeances, Hiémain a toujours eu un problème de ce côté, ne pouvant placer sa confiance en aucun Duc ni en l'Empereur. Aussi, la fidélité qu'avait sa famille de substitution, jamais il ne la comprit, et ce n'était pourtant pas faute d'avoir fait l'effort. Avec le temps, Hiémain a songé à prendre parti, sans jamais pouvoir. Et depuis la chute, il est clair que ce problème n'est plus d'actualité. La mort de sa Duchesse et la chute de l'empereur lui font prendre conscience qu'autre chose est nécessaire à penser avant ces futilités. Ainsi le voit-il.

Les années ont passé, avec elles la force de caractère du jeune homme. Quittant les Nibelungen, bien décidé à reprendre les terres qui sont siennes, Hiémain entreprend de retourner sur Sylvamir, défiant dans un duel à mort les derniers descendants, les tuant dans un ultime coup, reprenant de droit sa propriété. Annonciateur par sa naissance, inconscient unificateur des deux familles, le Gallien laisse cependant ses terres aux sœurs qu'il lui reste, partant pour Lorgol, désireux de connaitre l'effervescence qui s'y trouve. Pour autant, sa loyauté est toujours vacante.

Membre notable de la Cour de l'empereur, il trouve son compte dans la Guilde des Voleurs parmi lesquels il parvient à trouver sa vrai place, devenant en bien peu de temps l'un des membres les plus influant, les plus connus et les plus respectés. Guilde puissante, bientôt Hiémain en devient le chef à seulement vingt six ans. Son adresse et habilité, sa discrétion et sa force en font de lui le Fils des Ombres, incontesté et respecté. Et pourtant le secret en est toujours gardé. Qui sait qui est le vrai chef de la guilde ? Personne bien sur. Prince de la Cour des Miracles, une chose vient toujours sonner écho dans son cœur. Proche de l'empereur ou de Svanhilde ? Il penche toujours et ne parvient à se donner raison. À l'évidence, Hiémain n'était pas fait pour offrir sa loyauté à quelqu'un. Il faut savoir que pour lui les choses sont d'abord pour sa personne, viennent ensuite les autres. Il n'est pas du genre égoïste pourtant, mais ses intérêts passent avant ceux d'un royaume pour l'instant en déclin , ou en avant celui d'un empire qui se porte comme il le peut.

Les choses se font un peu différentes. Oh pas ce que l'on pourrait appeler de notable pour la communauté, mais sa rencontre avec Mélusine de Séverac va changer certaines affinités chez Hiémain, tel que l'affection naissante qu'il entretient pour la Cielsombroise. Lui qui n'avait généralement de sentiments de ce genre se retrouve à les enfouir en lui, estimant leur présence trop peu propice aux projets qu'il mène en parallèle et compte amener à terme. Pourtant, il est évident que pour Mélusine, il sera plus conciliant, offrant à la jeune femme le bénéfice du doute et la chance de l'essai. Après tout, c'est grâce à lui qu'elle est rentrée dans la Guilde et qu'elle a pu former elle même sa propre petite voleuse. Et ce exclusivement parce que Hiémain avait approuvé. Un sorte de lien s'est formé entre les deux personnes, lien que le Gallien prétend encore avoir du mal à appréhender.

La question de l'allégeance encore libre se trouve vite réglée lors de la chute chaotique de l'empire, la tombée de Dragonvale sur Lorgol et le sacrifice de Svanhilde Nightingale. Présent au mariage, Hiémain ne peut cacher le désarroi qui l'a pris lorsqu'il a regardé sa duchesse s'offrir aux dragons pour mettre fin au joug du tyran. S'il ressent encore un certain pincement au cœur, il ne prétend pourtant pas adresser son allégeance à qui que ce soit, si ce n'est à lui. Désormais régnant en maitre sur la capitale abandonnée, du moins fortement conquise par ses fidèles voleurs, il fait confiance à ceux ci pour garder et surveiller comme il se doit la Cour des Miracles pendant qu'il retourne vers ses terres. Sans roi sur Nightingale et le trône de Shivering Soul, il se doit néanmoins d'attendre la venue de la petite princesse Sigal, unique héritière du royaume de la magie. C'est sur le chemin de Sylvamir qu'il fait la rencontre particulière avec un dragon. Peu enclin au début à l'accueillir, il se laisse pourtant séduire par cet être rêveur qui ne désire que voyager et observer la beauté des cieux. Hiémain trouve en Stellaire, son dragon, un certain plaisir, celui ci très ouvert à la discussion et respectueux de son écrin à ne pas prendre son corps n'importe quand. Depuis peu, le jeune homme entretient la folle idée de retrouver Mélusine de Séverac aujourd'hui disparue et qu'il compte bien demander en mariage une fois celle ci sauvée. Si tant est qu'elle accepte.