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 Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]

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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeSam 30 Juin - 1:34

Tour 3 ~ Post 1/1
An 801.
J’avais avancé parmi la foule avec une grâce certaine. J’étais bien loin d’être une idiote, et je savais que ce n’était pas seulement ma beauté qui me retenait dans les filets de l’empereur. S’il n’y avait eu que ça, sans doute se serait-il mille fois lassé. ou peut-être que non. Mais j’exhalais la grâce, la finesse, la sensualité qui brûlait sous la glace apparente… verre de neige qu’il aimait tant fendre entre ses doigts acerbes. Mon cœur semblait marteler dans ma poitrine à chacun de mes pas, tandis que je parvenais près de l’entrée. Le port altier, le visage fier, et pourtant que n’aurais-je donné pour qu’un autre roi pénètre en ces lieux, saluant la foule avant de s’approcher de ma délicate personne, un sourire satisfait venant se dessiner sur mes lèvres, après qu’elles aient expié d’un soupire ce « Sire. » empli d’un respect digne de la vénération d’un dieu. Venimeux reflet de mon abjecte soumission à l’entièreté de son être. Déjà, il m’entraînait sur la piste, pleinement maître de mon être.

Laissez-moi tanguer au firmament d’un ciel qui me déteste… Laissez-moi… m’échapper de sa poigne, de sa prise… Ne pouvais-je être libre juste ce soir ? D’autant plus qu’il ne faisait sûrement pas bon de se trouver auprès d’Augustus quand je savais la confrérie noire en ces lieux. Nous ouvrions le bal, foulant de nos pieds alertes le sol… quand brusquement Castiel réclama l’attention générale. J’ignorais si cela plairait à mon amant, mais il se tourna, conservant mon bras auprès de lui… nous donnant l’air de ce que nous n’étions pas, un couple, ne serait-ce que dans des draps. Je n’avais pas choisi mon destin. Et je n’aspirais qu’à d’autres mains, qu’à d’autres lèvres… et à tout prendre, à la sobriété d’une vie qui me préserverait du diable à mon bras.

L’annonce des épousailles de Lisbeth étira mes lèvres d’un sourire moqueur. Celle qui avait trompé la fidélité d’une sœur pour son frère, allait être mariée avec plus bas que soit. Je pouvais hurler à l’abomination de n’être que maîtresse, mais je restais duchesse et j’espérais, si je venais à me marier un jour, bien mieux qu’un plus bas né que moi. J’étais détestable à ma façon, hautaine jusqu’au bout des ongles, et presque cruelle de sourire de sa déconfiture. Mais je ne l’appréciais pas. Sa traitrise me faisait horreur, quand… Mais je n’étais qu’une mauvaise langue. Je n’avais pas compris Liam à l’époque, et même s’il en était tout autre à présent, même si je désirais tant la perte de celui dont les doigts effleuraient ma peau, je ne savais me refuser à lui.

Délaissant les doigts de l’Empereur, je me permis d’applaudir à cette délicieuse annonce, quand mes prunelles, enfin, perçurent la présence de Sigvald. Ce loup si reconnaissable qu’il m’avait décrit en ce sens. Il m’avait juré… mais dans le feu de l’action, dans les ténèbres vengeresses, je ne pouvais prévoir, savoir, connaître… les murs s’étaient ligués contre nous. Il avait refusé de m’en dire d’avantage. Aussi, lorsque les doigts de l’empereur capturèrent les miens pour les mener sur son épaule, ses autres ne les délaissant pas… Je sentis la concupiscence divaguer dans ses iris, décrire une arabesque licencieuse qui m’incita à relever la tête sous l'ombre d'une fierté vengeresse. Ma tenue… j’étais un jouet qu’il aimait brimer, dont il pouvait s'envelopper avec la satisfaction frondeuse qu'il lui appartenait, qu'il lui était soumis. La moindre once de rébellion, il l'écrasait sans cesse d'un simple regard qui se délectait de ma soumission et de mes craintes. Et pourtant un jouet dont il devait sentir le désir frauduleux de s’échapper pour quelques heures. Jouet que par simple mesquinerie, il coucherait sur des draps de soie lorsqu'il jugerait avoir suffisamment profité de la soirée. Seraient-ils gorgé de sang alors ? Du mien ? Du sien ? De l’un de ses ‘amis’ dont il me ferait payer la perte ?

Le bal… nos pas s'y déversaient encore…
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Liam d'Outrevent
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeSam 30 Juin - 14:31

Non !

Qu'est-ce donc que cette histoire ? ! Pourquoi n'ai-je pas été mit au courant ? Pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ? Pourquoi ?... Ma sœur... Lisbeth... Avec ce manant, ce marin indigne de son rang, et encore bien plus indigne d'elle... Lisbeth... Qui devait se marier à un duc, qui aujourd'hui est promise à un simple marquis, par ma faute... Mais même comme marquis... Père aurait pu trouver mieux ! Il a fui son honneur, sa famille, pour pouvoir aller en mer, capitaine d'un rafiot puant.. Il a fui ses responsabilités... C'est cet homme là... C'est cet homme là, qui non content de prendre ma sœur va bientôt régner sur Outrevent ! Notre duché bien aimé aux mains d'un lâche, d'un pleutre, d'un nabot qui courbera sans nul doute l'échine devant le roi plutôt que de s'engager dans des actions pour son royaumes... Nous sommes définitivement perdus.

Je me retiens de tomber à genou, au sol, détruit par l'annonce qui vient d'être faite, et je ne peux applaudir à cette trahison... Lionel, cher, père, qu'as-tu fait ? Lisbeth, est-ce toi qui a voulu un tel mariage ?... Pourquoi ne m'as tu rien dit ?...

Avec une lenteur extrême après le choc que je viens de subir, je tourne mes yeux vers le souverain qui vient d'arriver. A son bras, un joyau doré, trophée, possession... Quand ce tyran sera mort, tout cela sera terminé...

Mes yeux s'arrêtent sur Gaetanne, et mes idées vagabondent... Peut-être que cela aurait-il pu être pire.. Peut-être le roi aurait-il pu ordonner à ma sœur un mariage bien plus terrible. Peut-être aurait-elle du alors obéir, et marier l'un de ses fidèles, ou pire... Lisbeth aurait alors fini comme Gaetanne, plus qu'une ombre d'elle même, obéissante et dévouée... Je ne veux penser à une pareille chose... Mais je peux me résoudre pour autant à accepter ce mariage.

Si seulement je n'étais pas ici en furtif... Je déteste ne pouvoir agir, ne pouvoir dire ce que je pense... Svanhilde a croisé mon regard tout à l'heure, et je pense bien qu'elle m'a reconnu. Ses yeux me disaient de ne pas agir, de laisser faire, de ne surtout pas bouger... Mais je ne suis pas fou. Il est évident que je ne peux rien faire ici. Je suis un d'Outrevent, pas un assassin ni un espion. Je suis là pour protéger les miens, même si ceux là ne semblent pas m'accorder assez de confiance pour m'avouer jusqu'à leur mariage... Mais je ne suis pas là pour tuer, ni pour faire de grabuge. Du moins... Pour le moment. Mais toi, Svanhilde Nightingale, que fais-tu donc ici ? Quels noirs desseins occupent encore ton cœur ?... Je ne peux t'empêcher de nuire, mais j'espère au moins que tu choisira de bonnes cibles ce soir, et pas des innocents... Une crainte m'assaille... Si elle m'a reconnu... Tout comme Gaetanne qui ne m'avait pas vu depuis des années... Qui d'autre le fera ce soir ? Cet endroit est bien trop dangereux pour moi. Je le savais avant même de venir...

Pourtant, le simple fait d'être là me procure un sentiment de joie et de fierté. Au nez et à la barbe de l'empereur... Là, juste sous ses yeux, je me permet d'être son hôte et de danser parmi ses fidèles. Aujourd'hui, combien dans cette salle sont-ils encore dans son camps ? Peut-être moins que la majorité... De son commandement, il a perdu son peuple... Ses pouvoirs et son armée bientôt n'effraieront plus assez les nôtres pour qu'il continue de nous offenser. Quand les mages seront suffisamment nombreux, suffisamment puissants, le vent tournera. Et je serais là, ce jour béni, pour voir sa tête tomber dans la boue.
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Louis de Brunante
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeSam 30 Juin - 23:19

    Le rire qui s'échappe de la bouche de la jeune fille te rassure, ainsi que son sourire complice. Tu te penches pour entendre sa confidence et tu étouffes aussi difficilement un rire, te mordant la lèvre avec force. L'image de l'Empereur précédé d'un immense ventre est hilarante et tu es bien heureux d'être tombé sur une jeune noble qui partage apparemment tes sentiments par rapport à votre suzerain. Cela te rassure un tantinet sur cette soirée, elle te fera au moins une personne de compagnie agréable, ainsi que sur la santé d'Arven. Si on peut encore rire en secret d'Augustus, même alors que celui-ci entre dans une pièce, c'est que tout n'est pas perdu. Un chuchotement complice :

    « Tenez, on voit enfin sa tête. Le duc a probablement dû faire quelques arrangements pour que celle-ci ne soit pas incommodée par les portes et puisse y passer aisément sans rester coincée. »

    Cela dit, ton hilarité est de courte durée. Tu vois Lisbeth rejoindre Denise Saldenow, enfin tu supposes que c'est elle au bras d'un homme à la moue peu engageante au bas de son masque, et donc revenir dans ta direction. Ne pas la croiser. Avec une précipitation très loignée de celle des gentilshommes de la soirée, tu prends la jeune femme par le bras, marmonnant un « N'avez-vous point envie de danser sur cet valse ? » tout bas. Tu l'entraînes sur le balcon, où d'autres partenaires dansent déjà au son de la musique tout aussi forte à cet endroit, sans doute un précieux travail de sonorisation de cette salle pour que tout soit audible peu importe sa position, et la force à entamer une valse. Très peu galant, très peu élégant, et tes pas sont nerveux, presque maladroits, alors que tu danses plutôt bien, en temps normal. Seulement, tes yeux sont fixés sur la robe rouge de Lisbeth et ta concentration ne peut décemment s'attarder aux pas que tu fais. Tu en marches presque sur le pied de la jeune demoiselle, avant qu'elle ne te repousse avec une moue interloquée. Ta voix est celle de l'excuse et tu t'incline slégèrement, courte révérence pour excuser ton peu de manières.

    « Je dirais que c'est la fatalité qui m'emmène ici et - »

    Et tu es interrompu.
    L'assistance se courbe et tu ne peux que faire de même, pris au dépourvu, avant de rejoindre les invités à l'intérieur de la salle de bal. C'est le duc de Sombreciel qui parle, d'une voix que tu lui découvres chaude, presque rassurante. Pourtant, ses mots ne le sont pas et dès que tu entends le nom de Lisbeth, tu frémis. Non. Il ne fera pas ça. Et pourtant si. C'est bien ton nom que tu entends, les regards qui se tournent vers toi et te dévisage. Le sang bat si fort à tes oreilles que tu n'entends pas les applaudissements des nobles, qui félicitent sûrement cette union surprenante. L'invitation à danser te force à t'avancer avec un sourire figé, crispé, douloureux, jusqu'au point névralgique de la salle, rejoignant Lisbeth au même moment. Son sourire est le même que le tien, tu as l'impression. Tu ne l'as pas vu depuis si longtemps. Onze ans ? Oui, c'est cela. Onze ans que tu es parti sur les mers et que tu n'as pas croisé ce regard fier. Elle a grandi. Bien grandi, penses-tu alors que la valse commence et votre danse également. Une gifle intérieure. Pensée saugrenue, idiote, bien menée par ses instincts. Oui, Lisbeth d'Outrevent est belle, mais tu n'en veux pas comme épouse. Sa peau est chaude et ses mouvements fluides suivent les tiens à la perfection. De l'extérieur, vous dansez. Entre vous, vous vous battez. Tu peux sentir la crispation de sa main, la raideur de sa taille, et la ligne dure de sa mâchoire serrée. Vos pas sont conquérants, grands, vos postures droites, agressives, vos yeux se défient, s'affrontent.
    Oui, cette valse est une torture plus qu'une danse.
    Tu murmures entre tes dents, à son intention :

    « Croyez que je ne désirais pas ce style de retrouvailles, Lisbeth. »

    Une façon de t'excuser, peut-être, pour ce duc qui vient d'annoncer à tout le monde votre union non désirée, mais également de vous prêter à ce jeu. Tu anticipes avec bonheur la fin de la danse, pour que tout se termine et que tu puisses retrouver ton abri, loin des convives et des regards admiratifs.


Dernière édition par Louis de Brunante le Lun 2 Juil - 16:43, édité 1 fois
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Lisbeth de Brunante
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeDim 1 Juil - 10:39

La joie de revoir mon amie effaça quelque peu le trouble que m'avait inspiré le comportement étrange du duc de Sombreciel. Les deux longs mois que je venais de passer en Outrevent ne m'avaient pas permis de jouir de sa compagnie et c'est avec un véritable plaisir que je la saluais. Bien sur, nous étions restées en contact permanent mais rien qui puisse égaler le bonheur que me procurait son sourire ou ses mots emplis d'affection. Et seule l'importance de la foule nous entourant m'empêcha de savourer la douceur de ces retrouvailles tant attendues. Qu'importe, nous trouverions bientôt le temps de parler à cœur ouvert. Déjà ses premiers mots venaient témoigner de toute la compréhension qu'elle me portait. Fallait-il qu'elle me connaisse à ce point pour ainsi déceler derrière mon sourire de circonstance mon agitation, conséquence directe des quelques mots que je venais d'échanger avec notre hôte. 

J'aurais voulu la rassurer mais déjà, les trompettes se faisaient entendre de nouveau, annonçant pour de bon la venue du souverain. A l'exemple de tous ces fidèles et loyaux courtisans qui nous entouraient, nous nous inclinâmes pour saluer cette arrivée et je pris tout juste le temps de lui glisser à mi-voix.


- N'ayez crainte, je me porte bien, je viens seulement d'avoir le déplaisir de croiser notre hôte. Quant au fait que nous ne sommes pas seules... C'est bien là ce qui m'inquiète. 

Je n'avais guère le temps d'évoquer pour elle la scène de la veille au soir aussi mes paroles durent-elles la surprendre. D'autant que les lieux ne s'y prêtaient guère. Lui parler de cette entrevue avortée avec Liam, en plein milieu des nobliaux trop prompts à la délation n'aurait fait qu’accroître mes ennuis et lui en causer. Mieux valait que je réserve ces confidences à l'intimité de mes appartements. Les siens mêmes n'étaient guère propices, au vu des idées bien arrêtées de son époux. Reprenant la parole, je lui adressais mon plus sincère sourire.

- Mais dites moi, comment se porte Nereïa ? Il me tarde de la rev...

Je m'interrompis brusquement. Castiel de Sombreflamme venait de demander l'attention. Il n'y avait là rien de bien surprenant. Que le maître des lieux souhaitât dire quelques mots pour lancer véritablement le bal n'avait rien d'extraordinaire. Il s'agissait d'un usage commun. Rien qui ne nécessitât ma pleine écoute. Mais ses mots furent tout autres que ceux que j'attendais.

Surprise. En premier lieu. Immense, envahissante, incontrôlable. Je demeurais la bouche entrouverte, comme prête à terminer ma phrase. Mais aucun son n’eut pu franchir la barrière de mes lèvres.
Incompréhension. Refus de croire que ce que je venais d'entendre pouvait être véridique. Tout cela n'était qu'une vaste plaisanterie. Ce ne pouvait être autre chose. Ne serait-ce que parce qu'il ne s'agissait pas là d'annonces se faisant sans l'accord des principaux concernés. Bien sur, mon père avait été cité. Mais comment aurait-il pu organiser une telle déclaration sans même me mettre au courant.
Et finalement , la colère. Grandissante jusqu'à m'envahir toute entière. Car quoi qu'il m'en coûte de l'admettre, tout cela ne ressemble guère à une mascarade supplémentaire. Telle une vague dévastatrice, elle me noie sous son assaut furieux. Et je n'ai pas trop du bras de ma compagne. Et dire qu'il me faut faire bonne figure... Oh comme j'en veux à ce rôle que je me dois de tenir. Le ressentiment qui m'étreint s'étend rapidement. Envers ce souverain honni par la faute de qui tout est arrivé. Envers mon père qui, s'il a évoqué depuis quelques temps la possibilité d'une union à venir, n'a pas jugé bon de m'informer du nom du promis en question ou de la date de la déclaration officielle de ces fiançailles. Envers mon frère même, dont la défection me pousse à devoir tout accepter pourvu que ce soit en vertu de la sauvegarde de ces terres d'Outrevent qui nous sont si chères.

Et surtout, surtout, c'est à lui que j'en veux. Ce petit marquis sournois qui, non content de de mettre la main sur l'un des huit duchés, va ainsi m'imposer une mésalliance qui me fait d'avance horreur. Sans doute a-t-il du négocier âprement pour parvenir à ses fins, ce marin, ce moins-que-rien qui n'a de noble que le nom. Ce vulgaire capitaine de navire qui se comporte tel le dernier des roturiers à ainsi parcourir les mers. Ô Liam, je t'en fais le serment : s'il me faut accepter cette humiliant époux, jamais je ne lui permettrai qu'il s'arroge le moindre droit dessus. Quoi qu'il puisse dire ou faire, jamais il ne sera davantage qu'un duc d'apparat, tout juste bon à paraître mais certes pas à gouverner.

Et pourtant, au milieu de la violence des sentiments qui m'assaillent, je parviens à garder mon sourire jusqu'à même lui faire dire que cette annonce officielle me ravit, telle une demoiselle qui verrait confirmé son bonheur prochain. Seule Denise peut sentir, par ma main crispée sur son bras, combien tout cela m'horrifie et me déroute. Denise qui, tout doucement, me pousse vers la piste de danse. Une valse. L'invitation de notre hôte a été trop claire pour que je ne me sente pas obligée d'obtempérer.

Et pourtant, comme je voudrais fuir cette salle et les regards pour retrouver la solitude de ma chambre, pour pouvoir trouver des éléments de réponses aux hordes de questions qui déferlent sur mon esprit, exigeant des explications quant à ce choix incongru qu'à fait mon père.

J'ignore où je trouve la force d'encore avancer et d'adresser sourires et saluts à ceux qui me félicitent à mon passage. Trop vite, bien trop vite, je me retrouve face à ce promis qui m'insupporte d'avance. Et rien dans son apparence n'est de nature à atténuer ma fureur. Pas plus cette posture arrogante et fière, que je qualifies volontiers de conquérante, que cette barbe mal rasée, indigne de la noblesse et donc, à plus forte raison, inacceptable pour un futur duc. Et encore moins son pourpoint écarlate qui s'accorde si bien avec ma propre tenue et m'offre la preuve ultime qu'il est bien l'instigateur de tout cet humiliant arrangement.

Rien dans mon attitude à son égard ne dément la plus grande cordialité. Je ne peux cependant masquer la flamme haineuse qui brille dans mon regard. Oui, à cet instant, je le hais ce marquis de pacotille qui ose prétendre à ma main et mon domaine. Ce marquis ridicule qui m'expose à la vue de tous. Quel manque de prestance et d'allure en comparaison du véritable duc héritier d'Outrevent... Et quelle déchéance...

Les premières notes nous entraînent et nous commençons à danser. Le simple contact de ses mains sur moi me révolte. Notre proximité m'indispose. Je voudrais fuir, être n'importe où plutôt qu'ici. Mais où ? Si même mes chères terres se voient envahies par la duplicité de la cour, quel refuge me reste-t-il ?

Cette valse m'est un supplice. Il me tarde d'en finir avec tout cela. Mais en attendant, il me faut caler mes pas sur les siens et me laisser emporter au rythme de la musique. Il aura au moins gagné cela. Mais qu'il ne compte pas sur moi pour faire le moindre effort supplémentaire. Aussi, en dépit de ce maudit sourire perpétuellement plaqué sur mon visage, je réponds d'une voix sèche et glaciale qui ne m'est guère familière :


- Gardez vos excuses pour vos ribaudes, de Brunante. Je n'en ai que faire.

Quel bien pourraient donc me procurer ses paroles ? Qu'il retire sa demande et je ne m'en porterais que mieux. Mais bien sur, il ne le fera pas. Il est certainement passé par bien trop de discussions et de compromis pour arriver à ses fins. Et dans ces mots qu'il veut faire passer pour excuses, je ne perçois que la satisfaction sans bornes qu'il doit ressentir d'avoir ainsi réussit à mettre la main sur Outrevent au travers de la mienne. J'ignore comment il est parvenu à convaincre mon père, quelles promesses ont pu le décider à conclure une telle mésalliance. Nul doute que des explications s'imposeront très bientôt. Et en attendant, ne pouvant taire plus longtemps ma colère, je glisse, dans un chuchotement audible pour lui seul :

- J'espère que vous êtes fier de vous.

Si mon père s'obstine dans son erreur, je n'aurais d'autre choix que lui obéir. Mais jamais ce misérable prétendant n'obtiendra davantage de moi. Il n'aura ni épouse soumise ni terres. Cet héritage n'est pas sien et j'entends bien le remettre à son véritable maître le jour venu.
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeDim 1 Juil - 14:42

Soudainement la musique s'emballe,
entrainant cœurs et âmes dans ce sanglant bal.

Les trompettes clamèrent leur mélodie, claquant tel un fouet sur la douce musique qui jouait en sourdine depuis tout à l'heure. Le Roi arrivait. Sur de lui et fier, se complaisant dans sa force et sa prestance malsaine tandis que ses vêtements richement décorés rappelait la richesse de son illustre rang à tous les invités, fier étendard de la majesté de Son Altesse. Bien sombre écho à la façon dont il dirigeait cet empire d'une main de fer. Il nous écrasait littéralement de toute cette force, faisant trembler chacun de nous. Même les plus fidèles. Même les plus rebelles. Le moindre cœur, la moindre âme ne pouvant que ressentir ce frisson au passage de celui qui tenait sèchement en laisse le royaume. Homme de sang. Lame de Mort. Si la haine montait en certains âmes croyant encore ardemment à la liberté d'Arven, l'on ne pouvait guère ne pas craindre ce tyran. Tyran oppresseur, usurpateur du trône depuis des générations. L'ennemi même de la liberté, cette flamme ardente qui brulait en nos âmes rebelles. Brulante et Sauvage. Notre utopie. Notre espoir. L'idéal qui guide nos pas, nos épées, nos esprits. Enchainés.

Je m’apprêtais à rejoindre l'homme que je convoitais pour la première danse lorsque soudain, le duc de Sombreflamme interrompit l'assistance afin de prononcer un discours en l'honneur du mariage de la duchesse héritière du duché d''Outrevent, ma chère Lisbeth, avec le capitaine d'Ansemer Louis de Brunante. Une union arrangée, surement. Un lien entre deux familles pour l'honneur et la richesse. Cela était monnaie courante dans l'Empire d'Arven en particulier depuis l'avènement de l'Empereur Augustus depuis lequel les femmes n'étaient qu'objet de désir. Un jouet entre les mains des hommes, fier bijou à montrer en société et simple esclave entre les draps. C'était ainsi que cela fonctionnait, malheureusement ou non, mais c'était de toutes manières ainsi. Je lançais un regard vers Lisbeth, désireuse de m'approcher d'elle pour lui souffler ma compassion mais déjà elle était engagée en une danse avec son fiancé. Je soupirais, désolée avant de me tourner vers la jeune favorite, Gaetane, aux bras du Roi. Une autre danse mécanique et forcée, tels deux automates.

Possession. Il la possédait, cela se voyait en mes yeux experts, des yeux d'espionne. Je le voyais ainsi à la façon sournoise de la tenir, à son regard carnassier. Elle était sienne, et ô combien il était fier de se pavaner aux cotés d'une si belle créature. Dégout. Je sentis une vague de dégout monter en moi en ce spectacle. Si je ne savais que penser de la tendre Gaetane, je ne pouvais résister à la prendre en pitié en cet instant, elle pauvre oiseau retenu en une somptueuse cage dorée. Un animal sauvage retenu en laisse. Effrayé. Je pris alors le bras de mon cavalier qui m'entraina sur la piste de danse. Les corps s'entremêlaient en un bruissement de soieries et de rires. Sensualité des contacts et parfums capiteux se mêlant aux vapeurs d'alcool et de drogues. Alors que les minutes passaient je rapprochais mon corps de celui de l'homme qui me tenait. Implicitement et innocemment, bien évidement. Je souris en sentant un bref frisson parcourir son corps au contact du mien, laissant les mains de mon cavalier s'égarer dans mon dos, descendant outrageusement vers ma chute de reins tandis que ses lèvres s'égaraient dans mon cou. J'étais sienne. Il pensait que j'étais sienne. Je murmurait une nouvelle flatterie à son oreille tandis qu'en se vantant il me révélait ici et là de brèves informations sur le rôle de l'armée. Vagues et superficielles, certes mais qui formaient quelques pièces d'un puzzle que nous espions fidèle à la rébéllion créions à chaque secondes. Chaque mot. Chaque murmure que nous récoltions formant une pièce de ce jeu de casse-tête dont l'issue était pourtant fatale. Jeu d'enfants. Jeu de sang.

Les pions avancent. Noirs mêlés aux blancs. Le jeu commence.
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeLun 2 Juil - 7:28

La réaction de Lisbeth me surprit. Ses mots me paraissaient bien étranges. Cependant nous ne pouvions pas réellement prendre le temps de discuter ici. Je prenais donc le soin de me souvenir de ses mots afin de lui parler dans un lieu plus propice, écoutant également ce qu'elle allait ajouter. Sans avoir le temps de finir sa phrase c'est notre hôte qui vint nous couper la parole. Écoutant tout d'abord à demi-mot ses paroles d'usage je fis très vite bien attention à ses mots.
Faire ce genre d'annonce, là maintenant. Quelle honte. Je n'avais qu'une envie, que quelqu'un le fasse taire. Tournant rapidement le regard vers mon amie je vis son air décomposé. Sans avoir le temps de dire un mot, mon mari me prit la main, m'amenant vers lui. C'est un regard noir que je lui lançais, son air fier et heureux me donnait envie de le gifler. Je voulais être avec Chart, je voulais oublier tout ça. Je voulais sauver Lisbeth, je voulais que tout s'arrête.

Les premières notes donnèrent un sourire que je haïssais plus que tout sur le visage de notre hôte. Lançant un regard complice à mon mari j'eus envie de partir. Ce double jeu, continuellement, je n'en pouvais plus. Je voulais être aux côtés de mon amie que je cherchais désormais du regard à travers la salle. Voyant ce bal masqué j'avais du mal à repérer qui était qui. Le rythme dansant ne m'aimant pas, je m'énervais intérieurement. Comment avait-il osé. Lui faire ça... C'était cruel, même pour lui. Resserrant mes doigts sur l'épaule de mon mari il afficha un air surpris. Le rassurant, lui disant que j'avais failli glisser, je me rendis compte qu'il fallait que je me calme. Mais comment rester calme dans une telle situation ?

Je ne savais pas quoi faire, observant attentivement les lieux et les personnes dansant dans une parfaite harmonie, je me rendais compte à quel point ce monde était faux. Le monde dans lequel je vis n'est qu'une illusion, cette soit disant harmonie, tous ces gens qui ont applaudit, la moitié d'entre eux n'approuve pas ces propos, et pourtant personne ne dit rien. Je prône habituellement la non-violence, mais là, je ne pouvais m'empêcher de penser à se qui se tramait. Il fallait que quelqu'un fasse quelque chose, que ce mensonge cesse. J'espérais que la panique se créerait vite, me permettant ainsi d'aller aux côtés de mon amie, et fuir mon traître de mari.

Quelle tristesse d'en être arrivée là, détester son mari et attendre la moindre occasion pour le fuir... Mais Lisbeth, elle valait tellement plus que lui.
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeLun 2 Juil - 16:50


Intrigue #2 - Le Crépuscule

TOUR 4
la minuit sonne


Le bal bat son plein. L'annonce a jeté une vague de tension sur l'ambiance de la soirée : certains se réjouissent, d'autres se crispent, et les futurs époux n'ont guère l'air heureux... La Confrérie Noire est en place. C'est au tour des poignards d'entrer en scène et les priorités de la Main de la Nuit ont changé... Augustus ne doit pas penser qu'il peut être tranquille. Jamais. Deux heures après son arrivée, le sang va se mettre à couler...

(Pour ce tour, vous avez trois jours complets pour poster, jusqu'à jeudi soir, autant de messages par personne que vous voulez. Le tour suivant commencera vendredi matin. JE N'ATTENDRAI PLUS PERSONNE POUR LANCER LE TOUR. Pour l'ordre de passage, vous avez reçu des directives par MP, membres de la confrérie ou victimes. Mettez-vous d'accord entre vous pour savoir lequel des deux poste en premier. Si votre "partenaire" ne vous répond pas par MP d'ici jeudi matin, considérez qu'il ne postera pas et postez en le faisant agir. Si vous n'avez pas reçu de MP, vous êtes libre de poster à votre guise. Bonne chance !)
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Castiel de Sombreflamme
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeMar 3 Juil - 23:44

    Ton annonce a fait mouche. Si tu avais pu, tu aurais bien éclaté de rire en voyant de Brunante et Lisbeth s'avancer comme deux étrangers et commencer leur valse avec un automatisme et une froideur presque drôles. C'est cruel que d'annoncer cela ainsi, de ta bouche de surcroît, mais pour un peu de divertissement, tu n'as rien à faire de peut-être gâcher la vie de d'autres personnes. Et puis, un mariage, n'est-ce pas joyeux ? N,est-ce pas le présage de plus de danses, de festivités et de joie, tout simplement ? Toi-même tu as dansé avec une jeune femme de la Cour, tu ne saurais dire son identité sous le masque qu'elle porte, et chaque nouvelle danse te fait changer de partenaire, te fait rire, te fait voler de plus en plus haut. Une coupe d'un vin fruité, une deuxième, quelques petits fours qui satisfont ton palais exigeant, une autre coupe pour arroser cette nuit qui est joyeuse et heureuse. Dans ton esprit, Sa voix t'avertit, te dit d'être prudent, tu ne l'écoutes pas. Tu t'amuses. Tu es une flamme vive. Tu brilles, tu captives, tu rayonnes. Chaque mot que tu dis est écouté, bu même, avec fascination, et le moindre de tes rires semble résonner entre les murs de la salle de bal comme une mélodie.

    Tu fais un baisemain à la jeune femme avec laquelle tu dansais, avant de t'éloigner légèrement. Dans les miroirs de la salle de bal, tu peux te voir. Toi, et surtout la jeune femme à la chevelure blonde qui vient de passer les portes de la salle. Tu te retournes vivement, mais point assez rapidement. Elle est déjà disparue. Svanhilde ? Le questionnement est laissé en suspends dans ton esprit, sans réponse de Lui.
    Tu ne sais pas. Et tu veux savoir.

    Tu pars vers les portes et sors de la salle de bal, cherchant du regard la dame à la chevelure blonde que tu as vue. Était-ce bien elle, ou une fabulation de ton esprit ? N'est-elle pas, de toute façon, une pure fabulation de ton esprit ? Si elle est là... c'est que quelque chose de prépare. Soudainement, tu regrettes d'avoir quitté le bal, d'avoir quitté la protection que peut t'offrir l'enveloppe rassurante des nobles, de la danse et des rires. Tout cela pour une affabulation, pour une chevelure de boucles dorées et un souvenir qui n'en est pas vraiment un. Leurré par tes propres soins. Tu t'en mordrais bien les doigts, petit duc imprudent, mais tu restes plutôt là, les bras ballants, et décides d'aller plus loin pour t'isoler sur un des nombreux balcons de ton château.

    Reste à savoir si tu t'y rendras en un seul morceau.
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Louis de Brunante
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 3:06

    Sans surprise, Lisbeth n'accueille pas tes excuses avec joie. Tu ne sais même pas pourquoi tu t'excuses, en réalité, puisque tu n'as rien fait. Vous gardez toutefois vos sourires figés, grimaces aucunement sincères qui engourdissent les muscles de vos visages. La valse bientôt finira et ce moment sera... non, pas oublié. Jamais oublié. La brûlure cuisante de l'exposition aux regards de tous, de cette affaire qui, a priori, ne regarde que toi et ta future épouse. Ce terme pour décrire la lionne sur laquelle tu as la main te paraît tellement inapproprié que ton sourire factice fond. Tu ne veux pas d'épouse, encore moins cette duchesse héritière. Tu ne veux pas de terres, tu ne veux que la mer, tu ne veux pas d'épouse, tu ne veux que la liberté.
    Le chuchotement qu'elle glisse à ton oreille te fait t'esclaffer d'un rire sans bruit. De l'extérieur, quelqu'un pourrait croire que ta cavalière a glissé une quelconque grivoiserie à ton oreille, mais toi, tu bouilles. Oui, tu bouilles et ta main qui ne se crispe que de plus belle sur sa taille en est la seule réelle manifestation. Fier. Fier de quoi ? De tous ces regards ? De cette mascarade ? C'est de sa faute, de toute façon, c'est bien elle qui a couru pour ces fiançailles idiotes, sans doute dans le seul but de pouvoir pleinement mettre la main sur Outrevent et reléguer son père à une vieillesse sénile. Duché trahi par son héritière, qui a laissé son frère courir à la rébellion sans elle et qui désire désormais accroître sa loyauté à Augustus en soumettant ses fières terres indomptées. Et puis, être également propriétaire d'un domaine en Ansemer, d'un port d'importance tel Brunante, cela n'a rien de mauvais. Cupide et menteuse, donc : joli tableau que celui de ta promise. Ta frustration te fait ainsi penser, mais au fond de toi, quelque chose reste sceptique. Tu répliques, dans un chuchotement identique :

    « Et vous donc. »

    La valse se termine sur ton chuchotement. Vos pas gracieux se terminent et tu peux enfin laisser la jeune femme. Tes mains te brûlent, tes yeux également. Tu inclines la tête, dans un signe de politesse admirablement feint, et glisse un dernier murmure cynique à l'oreille de Lisbeth :

    « Je vous remercie de cette danse, duchesse. »

    Tu t'éloignes et te perds au milieu des nobles, rejoignant une nouvelle fois le balcon, où ta jeune compagne n'est plus. Tu inspires l'air glacé de l'hiver à pleins poumons, le coeur battant trop fort dans ta poitrine. Tu as mal. Tu souffres. Cette union ne pourra que t'enchaîner à ce que tu ne veux pas.

    La soirée est longue, lente, et chaque heure passe lentement. Trop lentement. Tu es taciturne, mais tu as accepté une danse avec une jeune demoiselle, apparemment déçue de voir un 'si bon parti' être déjà promis. Des yeux sombres qui papillonnent élégamment, un sourire qui se fait trop insistant peut-être. Tu ne veux pas plus de cette jeune femme que de ta fiancée et tu ne dis donc rien. Une dernière danse et tu partiras t'isoler dans tes appartements. Tu es resté bien assez longtemps ici pour honorer ton nom et ton domaine, sans parler de ton futur titre. Subitement, le visage de la jeune femme se plisse d'effroi sous son masque et elle se recule avec vivacité, te repoussant même vers l'arrière.

    Et tu la sens.

    La lame qui s'enfonce entre tes côtes. Le métal froid, douloureux. Tu es vif, heureusement, et tu te dégages si vivement que l'arme à le temps, à peine, de déchirer ta chair, de la percer et de faire jaillir le sang sur ton pourpoint écarlate, mais pas de te blesser gravement. Tu entends le cri de ta partenaire, un cri d'horreur, un appel à l'aide peut-être, et tu sors rapidement ta propre dague de tes bottes. Tu te remercies d'avoir emporté cette arme, même minime, dans cet événement où tu ne devrais pas devoir t'en servir. L'homme qui te fait face est haut, fort, masqué, et assez vif pour que sa lame se plante dans ton épaule, trop proche de ton cou. La lame glisse, déchire tes chairs, tes tissus, dessine une blessure profonde qui descend sur ton torse avant que tu ne le repousses d'une ruade puissante. Son poing fracasse ta pommette, tu réussis à l'atteindre au bras de ta propre dague, sa prise faiblit sur son arme, tu ne comprends pas ce qui se passe.
    Ta première pensée est pour la jeune demoiselle avec laquelle tu as dansé. Innocente. Tu espères qu'elle ne sera pas touchée, point blessée. Puis, étrangement, elle court vers Lisbeth et tes yeux cherchent brièvement l'écarlate de sa robe, avant qu'un coup de pied ne t'envoie valser plus loin et te coupe le souffle. Tu t'accroches à ta dague et malgré tes blessures qui te font souffrir et saignent bien joliment, tu restes debout, regardant l'homme avec rage. Une attaque de dos, une attaque en lâche.

    Foi de marin, tu ne mourras pas sur la terre.


Dernière édition par Louis de Brunante le Ven 10 Aoû - 9:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 7:12

    Les bals, les bals… comment ne pas me réjouir de cet événement ? C’était un des seuls endroits où l’on ne me regardait pas sans arrêt pour jacasser dans mon dos. J’étais presque invisible, et cette sensation me plaisait énormément. Pendant presque plus d’une soirée, je n’allais peut-être pas être la cause des rires et des regards en coin.
    Je m’étais demandé durant quelques heures quelle robe pourrait me ravir ce soir ; bien que je n’y tienne pas vraiment. Je ne souhaitais en aucun cas attirer les regards de par ma robe. Une couleur rouge-orangé ou bleu nuit ? Ma main se laissa glisser entre les tissus et mes pensées s’envolèrent pour m’étourdir quelque instant. Je m’étais demandé s’il fallait que je vienne, mais posant le pour ou le contre, j’étais certaine qu’il y aurait encore plus de commérages à la cour le lendemain si je ne me présentais pas. Prenant finalement la robe de couleur bleu-nuit, je me dirigeai vers la salle d’eau pour y prendre un interminable bain. Je m’assoupie quelques minutes et se fut un petit rugissement qui me sortit de mes songes. La petite panthère encore toute jeune jouait avec le coin du tapis, le mordillant de toute part. Autant dire que même si elle n’a que 4 ans, ses grosses pattes faisaient de sérieux dégâts quelque fois. Je sorti de l’eau pour enfiler ma robe. Zyka m’observa avec ses yeux ronds. Je devinais déjà qu’elle trouvait que les couleurs chaudes me convenaient mieux ; mais ce soir, je ne souhaitais en aucun cas attirer l’attention. J’attachais mes cheveux avec élégance comme m’avait si bien appris Ingrid et me pomponna pour ensuite me diriger vers la porte.

    Il y avait du monde dans les couloirs, j’avais l’impression que tout le monde attendait quelque chose d’extraordinaire durant ce bal, cela en devenait même amusant. Les dames n’avaient même plus le temps de m’apercevoir. J’allais peut-être enfin souffler durant cette soirée…

    Les chevaux s’arrêtèrent et je fus devant l’entrée. Je sorti et me dirigea vers la salle de bal où j’entendais déjà la musique entrainante et les rires des gens. J’eu quelque seconde avant de rentrer définitivement, observant les personnes qui s’y trouvait déjà. Remarquant que seulement deux-trois personnes s’étaient retournées pour me regarder, j’en conclus donc que j’allais être concrètement invisible. Au moment où je me dirigeais vers le buffet, la musique s’arrêta pour laisser place à l’arrivée du Roi. Je m’inclinai donc comme les autres avant qu’il ne laisse place au Duc de Sombreciel. Après son beau discours, tout le monde applaudissait l’entrée des futurs époux. Je n’étais pas de l’un d’eux, trouvant cette situation un peu étrange. Je commençais à avoir la tête qui tournait et priait pour que ce ne soit pas un mauvais tour de mon pouvoir. Pas en public… j’avais réussi à cacher mon pouvoir à tout le monde, je n’aimerais pas qu’il se manifeste. Pas ce soir en tout cas, pas dans cette salle pleine de foule et avec le Roi présent. Je senti contre mes jambes Zyka qui avait senti mon malaise et se frottait tant bien que mal avant de rester à mes côtés. Jusqu’à ce qu’une tâche orangé vienne déranger ce moment. En effet, un petit écureuil arpentait la piste de danse et semblait s’en amuser d’ailleurs. Il évitait les pieds des danseurs avec habileté et par curiosité je le suivis, tout comme Zyka avait l’air de lui plaire ; aussi je lui interdisais de se rendre visible. Le petit écureuil couru jusqu’à ce qu’il s’arrête et moi aussi en constatant que j’avais marché un peu trop vite. Je relevais la tête et tomba nez à nez avec une charmante demoiselle.

    « Oh ! Veuillez m’excuser. »

    Je m’écartais un peu puis reprit

    « Je m’amusais de le voir aussi actif. Est-il à vous ? »

    J’avais commencé par la politesse, je ne connaissais pas cette personne et derrière ce masque difficile de reconnaître une personne. Alors peut-être ne connaîtrait-elle pas l’étiquette qui prônait sur mon front. Je tentais ma chance, en espérant avoir une discussion normale. Cela faisait longtemps que je n’en avais pas eu, bien malheureusement.
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Lisbeth de Brunante
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 10:01

Il me semblait que les musiciens n'en finissaient plus de jouer. N'avaient-ils, dans leur répertoire, d'autres morceaux que cette valse que m'imposait ce fiancé déjà mille fois maudit ? Son attitude m'évoquait celle d'un conquérant qui se félicite de sa dernière victoire. Il apprendrait bien vite, et à ses dépends, que je n'étais guère disposée à le laisser se croire en Outrevent comme en terrain conquis. Puisqu'il n'avait su rester à sa place, faisant montre d'une ambition déplacée, je me ferais un devoir de lui faire comprendre combien il était inférieur à un duc tel que Liam.
Ses paroles ne firent qu'attiser encore ma colère. Sans doute étais-je d'ores et déjà trop prévenue contre lui pour percevoir dans sa voix d'autres sentiments que ceux que je lui prêtais. Aussi son ton, dont la froideur n'avait d'égale que la mienne, n'atténua pas mon ressentiment. Selon lui, je devrais être fière ? Mais de quoi ? De me voir contrainte d'accepter une union aussi avilissante ? D'avoir pour toute perspective d'époux un nobliaux, guère plus qu'un roturier ? Ou encore de me voir ainsi exposée aux regards de la cour toute entière, en vertu d'un mariage dont j'ignorais tout il y a encore une heure et qui me fait d'avance horreur ? Je voudrais lui dire tout ce que je pense de lui et tout ce que je l'amènerai à regretter mais cela ne serait pas sage. Je ne me connais que trop pour ne pas douter de ma capacité à contrôler ma rage si je lui donnais le loisir de s'exprimer.

Et si réellement, nos existences sont destinées à être unies, je n'aurais que bien assez de temps pour lui exposer la véritable nature des sentiments qu'il m'inspire. Je ne lui répondis donc pas, soucieuse de ne pas compromettre ma fragile position au sein de cette riche assemblée, bien trop peu encline à comprendre et moins encore à pardonner un éclat indigne de mon rang et de mon nom. Et c'est bien décidée à ne pas lui donner le plaisir de réagir à ses propos que je me reconcentrais sur nos pas, tentant d'oublier en partie l'identité de mon cavalier dans l'espoir de trouver à cette valse un semblant d'agrément. Mais rien ne me le permettait. Pas plus ses mains abîmées de paysan qui me meurtrissaient par leur poigne et leur rudesse que son visage ou son vêtement, qu'il m'était impossible de ne pas voir et qui m'apparaissaient comme emplis d'effronterie et de satisfaction.

Après maintes minutes, il me sembla qu'enfin le rythme des instruments ralentissait. Et après une ultime envolée, ils cesserent enfin de jouer, me libérant de l'emprise de mon danseur. Toujours avec ce maintien et ces manières dûment enseignés dans mon enfance, j'inclinais à demi la tête en guise de salut, toute prête à tourner les talons. Les quelques mots qu'il me glissa alors à l'oreille parvinrent pourtant à me déstabiliser, au point de me faire perdre un instant mon sourire. Comment osait-il ainsi me rappeler qu'il pourrait bientôt lui aussi revendiquer ce titre... ? Un rictus amer vint étirer mes lèvres avant que je reprenne contenance. Quel que soit le nom qu'il obtiendra par ma main, il ne sera jamais plus qu'un simple marin, tout juste bon à diriger une coquille de noix.

Je crois que j'ai rarement éprouvé un plus grand soulagement qu'alors que je m'éloigne enfin. Et face aux trop nombreux regards encore attachés à ma personne me vient l'envie de défaillir. Il ne le faut pas mais quelle meilleure façon pour me retrouver au plus vite dans la solitude de mes appartements ? C'est là tout ce dont j'ai besoin, tout ce que je désire... Pouvoir réfléchir en paix, écrire à mon père pour lui démontrer toute l'absurdité de son choix. Mais je ne peux me le permettre. Mon absence pourrait signifier bien trop aux yeux de la garde d'hier. Tout au plus puis-je essayer de trouver un endroit plus calme au sein de cette fête démesurée pour y ressasser ce qui vient de se passer. Aussi je refuse ma seconde danse à plusieurs danseurs en mal de cavalière, prétextant la fatigue sous le coup de l'émotion. Et je me prends à songer qu'ils feraient certainement des maris tout à fait convenables. Jamais une telle pensée ne m'avait effleuré auparavant. Pourtant, une pensée se glisse en moi, insidieuse : si par mon époux je dois déchoir, pourquoi ne serait-ce pas aux cotés d'un homme de valeur, que je respecte ? Un homme qui saurait manier les armes et aurait la force nécessaire pour maintenir Outrevent comme terre libre.

Tout ce bruit, toute cette agitation et cette gaieté - dont une part est certainement feinte - m'indisposent. Je rejoins un balcon proche - et fort opportunément désert - et viens m'accouder à la balustrade. Un instant, mes yeux se ferment. Et comme j'aimerais que cela suffise à me couper de tout ce qui m'entoure. Mais j'entends la foule en fête et en délire. Hors des murs du palais, le peuple se réjouit lui aussi de ces festivités longtemps attendues. Comme je voudrais avoir moi aussi le cœur à rire et à festoyer. Mais pour le moment, je l'aurais plutôt à pleurer. Cette réception ne m'enthousiasmait guère. Elle s'est révélée bien pire que ce à quoi je m'attendais. Et tandis que je repense à l'annonce qui vient d'être faite, à ce qu'elle implique, c'est un autre visage que celui de mon promis qui s'impose à mon esprit. Et mon cœur se gonfle de larmes.

Je voudrais demeurer là, seule, à contempler les étoiles. Mais mon répit est de courte durée. Déjà s'avance une silhouette, venant m'offrir avec moult formulations alambiquées, ses vœux de bonheur futur. Force m'est de sourire et remercier tandis qu'elle engage la conversation. Au moins sa compagnie, quelle qu'elle soit - je ne parviens pas à deviner son identité sous le masque - m'offrira-t-elle un alibi si les rebelles ou les assassins de la confrérie venaient à agir.
D'autres nous rejoignent. Et l'application que je mets à jouer ce rôle qui est le mien me permet au moins de ne plus penser, quelques instants durant, à ces fiançailles de malheur. Et tandis que l'un d'eux, repoussé tout à l'heure, s'enquiert de ma santé, je me décide à lui accorder la danse désirée. Que m'apporte de demeurer ainsi ? Il ne sera pas dit qu'un simple petit marquis parviendra à me faire plier ou à détruire ce masque que j'ai construit avec application, tant d'années durant.

À son bras, je rejoins la piste de danse, un pseudo sourire rayonnant sur les lèvres. Je ne jouerai pas le jeu qu'il espère de moi. Bien au contraire, je vais me montrer, m'exhiber et rappeler à chacun par mon comportement que je n'ai besoin de personne, et surtout pas d'un semblant de mari tel que lui.

Ainsi, je passe d'un danseur à un autre, avec toute l'aisance dont je suis capable. Sans doute aurais-je pu être comédienne dans une autre vie. Je ne cesse de danser que pour échanger quelques mots cordiaux avec l'un ou l'autre des invités ou pour me desaltérer, tout en restant prudente quant à ce que je bois. Nous sommes tout de même en la demeure du duc de Sombreflamme et ma confiance en ce qu'il pourrait nous servir est quelque peu limitée.
Sans prendre un réel plaisir à toute cette comédie, j'en viens au moins à ne plus penser à ce marin que j'aperçois de temps à autre au bras d'une demoiselle sans vraiment lui prêter d'attention.
Soudain, un cri déchire musique et rires. Et je vois mon marquis plaquer la main à son côté, blême et couteau en main. Une autre que moi se réjouirait sans doute. Je suis horrifiée. Par ce sang qui coule, par cet homme blessé. Par ce que tout cela signifie. Pétrifiée, je deviens brusquement livide. Il est dans cette salle des gens auxquels je tiens. Et pour rien au monde je ne voudrais leur voir arriver malheur. Du regard, je cherche fébrilement une trace des agresseurs, tente de repérer des visages connus dans cette masse bariolée et hurlante, qui m'effraie soudainement. Ce que je craignais est advenu. Derrière les masques sont cachés dagues et poignards. Et c'est un tout autre bal qui commence. Sanglant et impitoyable.

Puisse Eimaren nous protéger...
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 14:00

    Je rejoins Svanhilde, et elle me rejoint. Nous nous retrouvons, couple étrange dans cette foule de cadavres en devenir. N'est-ce pas une danse macabre qui se déroule ici ? Je serre ma soeur un instant contre moi, incline discrètement la tête au passage de Siegfried devant nous, jette des regards méfiants vers Mélisende. Mes sens s'éveillent, plus vifs que jamais. Je suis là, je sens chaque chose, et cette subite conscience me fait presque peur, comme si le présent était soudain trop étouffant.
    Les trompettes résonnent, et l'arrivée de l'Empereur marque le départ d'un engrenage sanglant. A regret, dans un effort immense, ma main retombe, laissant Svanhilde libre de quitter mes côtés pour accomplir ses sombres tâches.
    Ce geste me blesse, déchire en moi les derniers lambeaux d'un voile protecteur... Je reprends mon souffle, un instant coupé par ce flux d'émotion violent que je ne saisis pas et qui me broie le coeur. Est-ce un avertissement ? Svanhilde est-elle en danger ? A imaginer que cette caresse légère, discrète, soit la dernière que nous puissions échanger... A imaginer qu'elle s'éloigne et ne me reviendra peut-être pas, je résiste à l'envie d'annuler soudain toutes ces machinations et de l'emmener loin d'ici. Je tremble de devoir taire cette pulsion plus forte que de raison.
    Puis je me reprend, et guette ma proie.
    Castiel de Sombreflamme.

    Il annonce un stupide mariage arrangé, qui n'enchante visiblement ni l'un ni l'autre des époux - leur valse est crispée, et leurs mouvements, infimement tendus, ne m'échappe pourtant pas. Pour cela, je hais encore plus celui que doit briser ma lame ce soir. Il sourit, cet odieux personnage, dont la folie et l'ambition transpire comme une maladie, contagieuse pour son entourage, admirateurs gras et méprisables qui boivent ses paroles.
    Je m'estime satisfait de ma mission, qui au moins, ne me posera aucun trouble sentimental. Cet infâme noblion mérite la mort, avec son maître Augustus, ils sont de la même espèce de charogne.
    Satisfait surement de sa manipulation odieuse.
    Je ne sais pourquoi cet évènement me touche à ce point, mais il en est presque comme si j'avais été moi-même le pauvre fiancé dupé pour marier une femme qui me déplait.
    Qui donc encourage tant de souffrances inutiles ?

      - Castiel. Je l'ai suivi, sans bruit, vers les balcons où il se dirige, pour d'obscurs motifs, qui arrangent mes affaires. Isolé, je peux plus facilement en finir, et retourner dans la salle pour épauler mes camarades. Gorgé d'orgueil, et d'expérience, je n'envisage pas d'échouer, je n'en ai d'ailleurs pas le droit.


    Je nomme mon ennemi comme on nomme un serviteur, un homme sans titre, sans richesse, sans héritage. Il n'est que Castiel, rien de plus sur ma liste noire. Il ne vaut pas mieux... Peut-être que je sous estimes le pouvoir qu'implique déjà ce simple patronyme. Mais je ne lui marques pas le moindre respect, il n'en a pas à mes yeux.

      - La Confrérie Noire réclame ta mort, pour ton... Tout en parlant, je tire mon arme de sous ma tunique élégante, confortablement équipé pour mener un combat sanglant... Mais un cri arrête mon geste comme mes paroles.


    Le premier coup est tombé, et mon esprit se dirige déjà dans cette salle où le bal se transforme en procès virulent et implacable. Quels fidèles tomberont ? Quels traitres combrattront pour notre cause ? Ce soir, le Destin d'Arven bascule... Chaque individu, nobles ou rebelles, est à jamais changé désormais.
    Je me retourne vers Castiel, le regard glacial, déterminé.
    Un nouveau hurlement retentit, mais son origine m'est impossible à discerner. Du ciel ? De mon âme ?
    J'ai toujours eu du mal à accepter qu'il y ait une part de magie en moi, mais là, dans la nuit froide, j'embrasse mon pouvoir. Un faucon tournoie au-dessus de ma tête, et son appel de détresse trouve un écho au plus profond de moi.

      - Svanhilde... Parvient-elle à trouver sa cible ? Saura-t-elle la pourfendre ? Mon inquiétude s'accroît, avec la distance qui me sépare d'elle. Ma concentration est divisée, trop indécise.


    Mon égarement n'a duré que quelques secondes, mais celles-ci laissent à mes mouvements un flou perturbant. Je ne suis pas totalement là, je divague... Mais je frappe malgré tout, et je sais que si mes coups ne sont pas toujours mortels, ils ne ratent jamais.
    Quoiqu'il advienne, la chemise du petit duc virera à l'écarlate.
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 14:58

Je suis impuissante face à ce bal. Sans chercher à comprendre je ne quitte toujours pas mon amie des yeux, veillant à ce qu'elle ne soit pas mal entourée. Mon mari me regarde et me dit d'arrêter de rêvasser. J'aimerais le faire taire, et pour longtemps. Ne comprend donc t'il pas ? Evidemment que non, il ne comprend pas. Il ne sait rien. Pour lui Lisbeth n'est qu'une simple dame parmi les autres pour moi. Si seulement il savait. Si il savait que mon coeur n'avait d'yeux que pour son frère. S'il savait à quel point il me dégoûte et combien Lisbeth apaisait mes maux. Mais il ne sait rien, il reste là, enjoué des festivités. Il rit à moitié, tout sourire face à ces abrutis d'amis. Je le déteste, je les déteste. Il me demande ce que j'ai, un air triste et enragé est affiché sur mon visage selon lui. Je me reprends, le regarde tout sourire et lui dit que je n'ai rien. Simplement le bruit qui commence à me faire mal à la tête.

Heureusement, la valse prend fin. M'éloignant un peu, afin de chercher mon amie je me retrouve face à je ne sais quel courtisant me demandant des nouvelles de mon mari. Lui répondant brièvement je repars à la recherche de Lisbeth. Faisant élégamment le tour de la salle je ne la trouve pas. Quelques minutes à tourner en rond, être reconnue à droite à gauche et devoir faire des courbettes. Je n'en ai pas la moindre envie. C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas la moindre idée des personnes qui m'entourent. De simples visages masqués remplissent le paysage et seule Lisbeth m'importe. Mais je ne la trouve pas. Toujours pas. Commençant à paniquer, je me retrouve aux côtés de mon époux qui me demande de cesser de m'agiter. Mais il ne sait pas lui ! Il ne sait tellement rien. L'envie de crier, le secouer, le claquer et lui dire qu'il devrait grandir ou mourir plutôt que porter sa joie à ce roi de pacotille. Il m'attrape le bras assez vivement, me demandant de sourire à notre hôte. Souriant forcée cependant, je lui dis que je n'ai rien contre Castiel, simplement je suis fatiguée. Prétendant avoir dû occuper Nereïa toute la journée il me pardonne, relachant ainsi son étreinte. Enfin. Il faut que tout s'arrête, je n'en peux plus de mentir continuellement.

Commençant à balayer à nouveau la salle des yeux je me vis sursauter suite à un cri perçant l'atmosphère plus ou moins sereine. Tournant rapidement les yeux je vis le promu de ma chère amie à terre. Ne sachant que faire je restai là, face à cette vision d'horreur et de sang. Qui qu'il soit, je ne pense pas qu'il méritait ça. Connaissant Lisbeth je la savais effondrée. Avant d'avoir le temps de bouger, mon mari attrapa mon épaule et me dit vivement de ne pas bouger. Il me prétendait en danger. J'étais désormais spectatrice forcée d'un massacre dont ma plus chère amie était victime. Je tremblais, non pas de peur, mais de rage. Il est inhumain de laisser un ami traverser cela seul. Je ne veux plus de cette vie, je veux aider mon amie...
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 15:46

En ce bal d'Hiver la neige immaculée de pureté,
aux douze coups de la fin du jour se teintera d'écarlate

Les couples évoluaient sur la piste de danse, se mouvant au son de la mélodie douce et rythmée des violons. Corps entrelacés, les masques sur les visages voilant visages et intentions. Qui sait qui se cache derrière les loups de velours et de soie. De plume et de Jade. Depuis les années que j'avais passée en tant qu'infiltrée auprès de la noblesse Arvenienne, je ne savais que trop bien à quel point les richesses cachaient bien des choses sous leur noble apparence, les plus sombres desseins enfouis sous le blanc virginal des délicates soieries de ces dames, ou bien le sang des lames voilé d'un fourreau étincelant. Les corbeaux se parent de blanc. Les cygnes se parent de noir. Une pièce de théâtre de sang et de mort, faux semblant se mêlant aux révérences. J'en étais l'exemple même, un cygne mêlé aux corbeaux, une ombre parmi les ombres. Dissimulation, telle était ma raison. Nous les espions ne possédions guère d'épées aiguisées, guère de mais agiles, guère de flèches enflammées. Rien de tout ça, notre arme était notre esprit. L'esprit, ramification tentaculaire pouvant guider les lames, guider les armées, guider les peuples. Nous étions les chuchoteurs, les prédateurs tapis dans l'ombre. Ce soir, je n'étais plus l'héritière. J'étais le Cygne Blanc. Mon piège fonctionnait à la perfection, l'homme que je convoitais était tombé dedans sans sourciller, mordant à l'hameçon comme un papillon nocturne attiré par la lumière. Je frissonnais, sentant ses lèvres dévorer mon cou de baisers avides tandis que ses mains effleurais ma chute de reins. Je sentais son désir dans ses gestes passionnés, un désir primitif, charnel. C'était une faiblesse dans laquelle je progressais sans vergogne, sans pitié. Une garde baissée dans laquelle le guerrier enfonce sa lame.

Soudain la musique se stoppa, annonçant la fin de la danse. Je chuchotais une nouvelle flatterie à mon cavalier avant de m'éloigner en direction du buffet, attrapant la coupe de champagne que me tendais une servante. Le liquide capiteux picota légèrement mon palais, je me délectais de cette sensation tandis qu'un bruit attira mon attention, juste à coté de moi. Infime. A peine perceptible dans le brouhaha incessant de rires. Le doux bruissement d'une lame contre le fourreau. Soudain un cri déchira la nuit, puis d'autres et encore d'autres tandis que dés lors les invités se mirent à courir dans tous les sens comme un troupeau sauvage effrayé par le chasseur. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait dans tout ce chaos. Les gens courraient hurlaient, puis tout à coup, je sentis une masse tomber violemment sur mes jambes. Un homme, mon cavalier étendu sur le sol, une trace rouge déchirant sa tunique immaculée tandis qu'un liquide écarlate s'étendait sur le sol pâle. Rouge sang. Le sang coulera au bal d'Hiver. La prédiction d'Asma se répéta dans mon esprit. Écho incessant et terrifiant. Le sang coulera au bal d'Hiver Les mots prenaient tout leur sens tandis que tout autour de moi des invités tombaient comme des feuilles en poussant des cris déchirants. Le sang coulera au bal d'Hiver Je poussais un cri, cherchant Asma des yeux, la peur commeçant à s'immiscer en moi, venin mortel prenant part en chaque part de mon corps. Le sang coulera au bal d'Hiver.

Une silhouette se posta devant moi. Grande, athlétique. Une masse de cheveux sombres et des yeux clairs furent les seuls détails que son masque noir me permettait de distinguer. « Lady Pénélope de Flauvaire, pour vos crimes et votre allégeance envers l'usurpateur, la Main de la Nuit a été envoyée vous exécuter. » Pénélope ? L'idée qu'elle m’aie confondue avec la noble courtisane de Flauvaire ne m'effleura l'esprit qu'une poignée de secondes. J'ouvris la bouche pour répliquer, lui clamer ma véritable indentité lorsque mon regard se posait sur la longue dague que la femme masquée portait. Je poussais un cri, me maudissant de ne point avoir pris d'arme plus conséquente que mon minuscule coutelas, une arme bien dérisoire face à la lame affutée de la femme qui se tenait devant moi. Aussitôt, tout se passa très vite. Trop vite. La lame fusa une première fois, danse macabre et parfaitement exécutée, rapide et précise. Le premier coup me désarme, envoyant voler mon minuscule poignard dans l’amoncellement de corps et de verre. Je reculai, faible tentative. Je me sentais prise au piège, moineau maigrelet face à un chat affamé. La lame fusa à nouveau. Vite. Trop vite. J'eu le réflexe de basculer en arrière mais sentis une douleur aiguë déchirer mon flanc tandis que le sang jaillit, éclaboussant mes cheveux et ma robe d'écarlate. Je tombais sur le sol en poussant un cri de douleur, mon premier réflexe étant d'effleurer la longue estafilade tracée sur mon flanc, bien que peu profonde, le sang coulait abondement. En ce bal d'Hiver, le plumage du cygne Blanc se parait d'écarlate.

Les pièces attaquent en un chuintement de lames, teintant l'échiquier noir et blanc de sang.
Échec et mat.


Dernière édition par Cyselle de Lagrance le Ven 6 Juil - 15:21, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 5 Juil - 16:24


Solveig, distraite de sa valse et de son bavard cavalier, fixait Louis de Brunante de ses prunelles attristées, désolée en elle-même de ce couple si peu assorti. La danse achevée, elle s’en retourna près du buffet, se détournant de l’affligeant spectacle qu’étaient les deux fiancés, visiblement tendus. Qui était l’auteur de cette supercherie, de cet odieux arrangement ? Solveig n’hésiterai pas de retour à Lorgol à faire part de sa sympathie et de ses sentiments compatissants pour son amie… Mais elle était partagée entre les deux futurs époux, comprenant à tous deux leur colère et ressentiment quant à ce mariage. Louis, fier capitaine, n’allait pas -allons donc !- quitter sa mer chérie pour s’emmurer dans les donjons, sombres et étouffants, de la ville aux milles tours ...!?

Solveig porta à ses lèvres un verre d’elle-ne-savait-quel-vin, s’en préoccupant d’ailleurs peu, et l’englouti d’une traite. Une autre danse s’entamait alors, plus vive, plus bourdonnante encore aux oreilles de la jeune Gallienne. Elle observait les tourbillons colorés passer devant ses yeux aveuglés de lumière. Soudain, un cri, effroyable, suraiguë, brisa les clarinettes et violons pleins d’enthousiasme. Solveig se redressa d’un bond, étirant sa nuque pour enfin apercevoir le pourpoint de Louis se coloré d’écarlate. Etouffant un cri elle aussi, elle posa sa coupe, les doigts tremblant. Deux pas devant la foule ébahie et apeurée, les deux hommes, l’agresseur, une armoire à glace peu engageante, et Louis, une dague dégainée, combattaient violemment. Louis n’avait visiblement pas le dessus...

Solveig, essaya de concentrer le peu de pouvoir que son esprit remué parvenait à contrôler ; en vain. Le zeste de glace éphémère qu’elle parvint à tirer de sa paume fondit aussitôt entre ses doigts serrés. Et puis, ici, le risque était trop grand. Assistant alors à la querelle impuissante, Solveig rugissait intérieurement. Si un marin rebelle se faisait poignardé en une soirée mondaine de cette importance, qui sait lequel de ces nobles était également en danger… ?!

Solveig pensa à son Familier, perdu entre les colonnes dorées toutes exubérantes de décorations. Elle était pourtant inquiète ; elle aurait préféré le savoir en sécurité, invisible sur le bout de son épaule… Zibkine, viens me retrouver discrètement s’il te plait ! Elle oublia de préciser, invisiblement… Le petit étourdi, tout de caramel, dansait et zigzaguait entre les jambes des nobles attentifs -heureusement- à la scène sanglante d'où provenait un bruit incessant de lames furieuses. L'écureuil s’arrêta finalement en couinant aux pieds de la jeune mage.
Solveig, furieuse et prête à gronder son petit Familier des bois, se retrouva néanmoins face à une jeune dame, rose de sa course après l’écureuil, animal qui n’était assurément pas à sa place dans un bal.

Oh ! Veuillez m’excuser.
Je m’amusais de le voir aussi actif. Est-il à vous ?


Face à cette dangereuse question, Solveig releva les yeux vers la charmante personne qui attendait joyeusement sa réponse, terriblement embarrassée. Zibkine, bon sang, mais où avais-tu la tête ?! Tu es inconscient ??! Passes derrière mes jambes et rends-toi invisible… ! Ma parole, tu es aussi étourdi que moi… lui transmit-elle avec un de gros yeux, avant de se retourner vers la jeune femme blonde. Tandis que le petit Familier s’engonçait sous les jupes de Solveig pour se rendre plus discrètement invisible, celle-ci étudia attentivement son interlocutrice. Elle était visiblement enchantée de voir une telle petite boule rousse… ! Toute en blondeur et habillée de nuit, la silhouette fine et droite dans ses soieries inspira une réelle curiosité à Solveig. La saluant d’une révérence, elle engagea prudemment une réponse :

Mademoiselle, à vrai dire, je ne saurai expliquer la présence d’un tel animal en cette soirée … ! Il est adorable, je vous l’accorde, malheureusement il n’est pas à moi, non…

Elle termina sa réponse en un souffle, un sourire décontenancé aux lèvres, inquiète de la réaction de la demoiselle, qui semblait véritablement amusée de son petit Zibkine. Il fallait protéger son secret. La magie était un don dangereux, mais surtout qui vous griffait d’un arrêt de mort au moindre faux pas…
Retenant son souffle, Solveig engagea un autre sujet, relançant la conversation.

Vous… vous avez des animaux vous, damoiselle ? Si je puis me permettre…

Solveig se détendit en apparence et saisit une coupe pour l’offrir à sa curieuse compagne, accompagnant son geste d’un franc sourire. Zibkine à présent invisible sur son épaule, elle se sentait enfin en sécurité.

…Pour peu de temps apparemment. Tandis que Louis rendait coup pour coup à son adversaire, une femme, un peu plus loin dans la foule, poussa également un cri. Des bris de verres, tintements glacés frigorifiant alors le sourire confiant de la jeune Ibeline. Une autre lame déchirant la chair. A qui le tour ? Les yeux écarquillés, Solveig regardait la foule grouillante : ennemis, assassins, guerriers, rebelles, tous mélangés, tous masqués, imperceptibles les uns des autres… Faisant un pas en arrière, et Zibkine ébouriffant son poil, menaçant, Solveig lança un regard véritablement apeuré et hagard à la jeune demoiselle, auréolée de son blond incandescent…

…Le bal prenait une tournure plus que sanglante.
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Louis de Brunante
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 3:08

    Tu as l'impression que personne ne comprend. Que personne ne voit.
    Tu viens d'être poignardé, on tente de tuer au milieu de la foule, et personne ne réagit.

    L'homme te regarde, s'approche, tu recules, vous semblez danser et c'est si loin de cela. Tu trouves finalement le regard de Lisbeth, effrayé. Tu voudrais lui dire de partir, mais tu en es incapable. En partie parce que ton inattention te vaut un autre coup, au flanc cette fois, et tu tombes définitivement au sol. Tu peux te battre, tu sais te battre, mais cet homme est une furie. Une apparition dont le seul but est de te tuer. Tu cherches la garde des yeux, pourquoi personne ne vient arrêter ce fou ?, et rattrape ta dague que tu avais échappé et la plante avec vigueur dans le mollet de l'homme. Tu aimerais bien lui sectionner quelque chose d'important, mais tu fais avec ce que tu peux, l'arme que tu as et les vêtements qu'il porte. Tu te relèves, chancelant, et d'autres coups se font entendre plus loin, un cri de douleur. Une dame blonde tombe au sol. Est-ce Pénélope de Flauvaire, comme l'a dit la voix sombre qui a tenté de la tuer ? Ou une erreur, comme celle qui te touche ? Tu n'as pas le temps d'y penser, tu évites un nouveau coup.
    Tes yeux trouvent à nouveau ceux de ta fiancée. Elle est près de toi, à quelques mètres seulement. Tu te baisses et glisses ta dague dans sa direction, celle-ci venant se frapper à ses pieds après sa course sur le plancher de la salle de bal, laissant une trace sanglante sur le carrelage. Tu ne l'aimes pas, mais tu ne désires pas non plus qu'elle meure. Et si quelqu'un sait bien se défendre avec une arme dans cette salle, c'est bien elle, et ça, même toi tu le sais. Un nouveau coup frôle ton oreille et tu continues de t'éloigner, emmenant le tueur plus près de la garde, qui peine à se frayer un chemin au milieu des nobles affolés.
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 3:35

Les cris te font peur. Tu n'aimes pas le sang, tu n'aimes pas la mort – ta vie est faite de légèreté, et le seul sérieux que tu y tolères, c'est le poids solennel de la mission que tu t'es attribuée, de récupérer Waldemar au doigt du tyran. Ce soir, il est là – mais hors de portée, parmi tout ce monde qui se presse autour de lui. Tu te contentes d'évoluer dans la salle de bal, souriante derrière ton masque, allant de cavalier en cavalier au rythme de la musique qui meuble la soirée. Tu es bien à la Cour – tu aimes le faste, les joyaux, les vives couleurs des étoffes précieuses et surtout l'attention des hommes. Ta robe ce soir est un appel au vice : étroitement lacée autour de ta taille fine, elle s'évase à tes pieds en une nuage de mousseline et de satin vaporeux, froufroutant autour de tes chevilles à chaque pas que tu fais, dans un murmure sensuel et raffiné.

Tu suis l'annonce du duc Castiel avec une curiosité distante. Louis de Brunante – n'est-ce pas là le noble que tu as rencontré dans les appartements de Cyselle la veille, alors que tu étais venue chaparder son émeraude ? Si fait, c'est bien lui – tu reconnais sous son masque la raideur de sa démarche si mal à l'aise sur la terre ferme, et tu perçois un peu de sa sombre réprobation. Intéressant. Il faudra que tu le voies pour le féliciter. L'opportunité se présente un peu plus tard dans la soirée – tu t'approches de lui pour lui adresser quelques mots, lorsque tu le vois tomber, ses vêtements se teintant d'écarlate. Ton premier réflexe est de courir à lui, mais une voix non loin te retient – cette voix, tu la connais, c'est celle de Mélisende, et la femme qu'elle attaque en la prenant pour Pénélope de Flauvaire, n'est nulle autre que cette Cyselle que tu reconnais facilement pour l'avoir épiée avant de la voler. Dans une envolée de jupons, tu te précipites au secours de la petite duchesse, défendue uniquement par sa suivante qui ne fera sûrement pas long feu face à ta jumelle qui semble aussi aguerrie que déterminée. Tu ne l'as pas vue depuis votre séparation il y a des mois, mais aucune méprise n'est possible.

Habilement, tu te glisses jusqu'à elle, lui attrapant le bras et glissant dans un murmure féroce, à son oreille : « C'est la duchesse de Lagrance ! Fuis, insensée ! »

Ta sœur t'a-t-elle reconnue ? Sûrement. D'un geste rapide, ses lèvres effleurent ta joue, et en un battement de cœur elle n'est plus là, évaporée, disparue dans la foule. Seule Cyselle de Lagrance reste, étendue à tes pieds, blessée visiblement. Tu t'agenouilles à ses côtés, lui portant secours avec l'aide de sa suivante un peu choquée. Sa blessure est superficielle, mais elle doit être pansée au plus vite pour ne pas s'aggraver.

« Venez, Madame, nous allons vous raccompagner à vos appartements. Vous avez besoin de soins. »

Ô Mélisende...
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 3:38

    « Castiel. »

    Une voix qui appelle ton nom. Ton prénom, même. Tu te retournes, surpris. À qui donc appartient cette voix qui se permet tant de familiarités avec ta personne ? Le masque t'empêche de savoir de qui il s'agit. Tu ne vois de cet homme que des cheveux blonds et des yeux de colère. Tu ouvres la bouche pour rectifier son appellation, tu préfères 'sire' ou 'monsieur le duc', même 'votre altesse' pour les jours joyeux comme ceux-ci, mais son monologue t'empêche d'articuler le moindre son.

    « La Confrérie Noire réclame ta mort, pour ton - »

    Un cri.

    Vous êtes tous deux déconcertés. Pars ! Tu veux retourner dans la salle de bal pour savoir l'origine de ce cri, mais tu sais déjà quelle est-elle. C'est la mort qui frappe. La mort qui s'est masquée, la mort entourée de boucles blondes, la mort dans ses beaux atours. Elle a attendu l'heure fatidique pour abattre son arme. Tu peux imaginer le sang sur le sol de la salle de bal, les gouttes qui se reflètent dans les miroirs, dans les yeux affolés de tes invités. Castiel, pars. Il te tuera. Tu le sais. Tu le vois dans le regard de cet inconnu. Il veut te tuer. Un froid surnaturel l'enveloppe, se dégage de lui. Tu sens tes cils se recouvrir d'un léger givre, tes lèvres également. Le Clair se débat, veut avancer pour offrir ta gorge blanche et enfin quitter cette vie qui te déçoit depuis trop longtemps, mais le Sombre réagit en entendant le mot qui passe ses lèvres, en voyant son épée se lever pour s'abattre sur toi. « Svanhilde... » Un nom. Juste un mot, juste ce prénom, et tu réagis si vivement que la lame entaille ta chemise jusqu'à ta peau, déchire ton flanc profondément, mais ne réussit pas à transpercer ton coeur. Le cri, tu ne sais plus s'il vient de la salle de bal, ou de toi-même, alors que tu repousses la lame d'une main et pousses l'homme de tout ton maigre poids pour le faire reculer, pour l'éloigner. Tu ne sais quel démon te prend, quelle énergie, mais tu plaques ta main directement sur celle qui tient l'épée, tandis que l'autre le prend à la gorge.
    Et le feu, le feu, ce feu.
    Le feu qui brûle ta paume et celle de l'homme masqué, de ton meurtrier, tandis que tu Le sens se rapprocher, bondir et attraper une proie que tu ne connais pas. Le feu qui enflamme les vêtements de cet inconnu, lui fait lâcher l'épée, qui retombe au sol lourdement, presque sur ton pied. Ta main tient toujours la sienne, étreinte douloureuse bien qu'elle ne te marque pas. Il n'existe pas. Il n'existe pas, comme Svanhilde n'existe pas. Ils n'existent pas. La douleur est si réelle, pourtant, le sang qui coule le long de ton flanc est si brûlant, si vrai, mais tu sais qu'il n'existe pas. Un feulement félin, un grondement qui résonne jusqu'au plus profond de ton ventre, te fait lâcher la main de l'homme, ainsi que sa gorge sur laquelle la main rouge de ta poigne est imprimée, et regarder dans la direction où Il est.

    Il est là. Tu Le vois. L'inconnu aussi Le voit. Il est dans ses noirs habits, ceux d'ombre, son regard noir et brillant étant le reflet du tien. Entre ses dents, un faucon à l'aile cassée, brisée, un oiseau qui se débat en vain. Ses crocs appuient sur sa gorge et tu sais que le sang est prêt à couler. Ton sourire est immense, cruel, aussi carnassier que celui du félin qui t'accompagne. Vous êtes un tout, vous n'êtes qu'un. Tu te penches pour prendre l'épée qui git à vos pieds, son poids est surprenant et tu la manies si mal, petit duc éduqué aux joutes de l'esprit et non du corps, mais tes yeux sont hypnotisés par le noir félin et le faucon. Tu murmures :

    « Non. Je ne mourrai pas. »

    Il referme puissamment ses crocs sur le faucon et dans un geste complémentaire, maladroit et galvanisé par la puissance du Sombre qui a pris possession de ton corps et de ton âme, tu lèves l'épée et l'enfonces dans le ventre de l'homme. Ce geste te coûte et te blesse, mais tu l'enfonces profondément. Tu sens la lame de l'arme brûler, chauffer, et ton regard fou, halluciné, se délecte de cette mort. Le goût du sang inonde ta bouche et Il disparaît, laissant le cadavre du faucon au sol, si proche de son maître, qui sera bientôt également seulement un mort. Un mort de plus. Tu lâches l'épée et te recules. Tu éclates de rire. Ton rire inquiétant qui résonne contre les murs, dans tes oreilles, qui te fait tomber au sol, souffrir. Tu ris et ris encore, tu pleures de rire, tandis que ta blessure s'agrandit, saigne, te baigne d'écarlate.

    Tu n'es pas mort.
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La Sombre Mère
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 4:22

Un sombre pressentiment t'étreint. Tu t'es esquivée par les portes menant à l'enfilade de balcons, à la suite de la favorite Gaëtane de Salvemont, mais étrangement ce soir le cœur n'y est pas. L'exaltation silencieuse qui d'ordinaire accompagne tes mises à mort te fait défaut ce soir, et tu ne sais trop d'où te vient cette inquiétude diffuse qui s'attache à tes pas. Le visage de ton frère vire et volte dans tes pensées – la nuit que vous avez partagée danse dans ta mémoire et tu te rappelles chacun de ses gestes, de ses caresses, de ses baisers, avec une curieuse intensité. Comme si cet amour contre-nature qui vous unit cherchait à t'imprégner toute entière, à s'immiscer dans chaque fibre de ton être, comme si... Comme si c'était la dernière fois. Le regard de Sigvald au moment où vous vous êtes séparés n'avait-il pas cet avant-goût annonciateur d'éternité ? Tu ne sais plus trop, et ne pas savoir t'angoisse. Tu n'as pas l'habitude d'avoir peur, et savoir à quel point il t'aime ne fait que t'angoisser encore plus, tant tu as à perdre maintenant s'il devait lui arriver quelque chose.

Ta respiration se fait malaisée. Tu as suivi la dame de Salvemont et tu l'as acculée dans le recoin sombre de quelque passage que les torches n'éclairent pas, où seule la lueur des étoiles de ce ciel d'hiver permettent de distinguer les êtres et les choses. Tu ôtes ton masque, d'un geste lent, tire ta lame. Calme, détachée, tu énonces la sentence. « Gaëtane, dame de Salvemont, pour l'ampleur de vos crimes et votre complicité avec le tyran qui étouffe Arven et meurtrit son peuple, je vous condamne. Ce soir, c'est votre sang qui lavera les larmes des innocents. » Tu lèves le poignard. Elle ne fait pas un geste pour se défendre, et quelque chose dans son regard t'émeut viscéralement. Les yeux d'une biche alors que le chasseur va la frapper – le regard d'une condamnée qui appelle la mort de ses vœux. Un appel à l'aide – une détresse profonde qui refuse de s'avouer. Et le pressentiment s'intensifie. Se fait plus présent. Dans tes pensées, il s'agite et s'affole, ce Familier qui partage ton être et ta vie, et soudain la panique t'envahit. Délaissant Gaëtane, rengainant ton poignard, laissant ton masque à terre là où il est tombé, tu ramasses tes jupes et t'envoles à toutes jambes, vers cette porte par laquelle tu sais que Castiel t'a suivie, entraînant ton frère bien-aimé à sa suite.

Tu arrives juste à temps pour entendre le cri de fureur de son faucon que tu n'as vu qu'à de bien rares occasions, pour sentir le froid glacial de la tombe qui s'en vient chercher Castiel... et soudain, contre toute attente, le faucon hurle, blessé, et le feu se déchaîne. Sombreciel, Sombreflamme – dans tes iris emplis d'horreur, le brasier s'élance et dévore la glace, le feu s'emballe et avale Sigvald, léchant sa peau, lui mettant genou à terre. Pétrifiée, éperdue et impuissante, tu assistes à la mort de ce fidèle Familier qui toujours a servi loyalement ton frère – et tu vois, comme dans un rêve, la main de Castiel saisir l'arme de Sigvald qui s'enflamme – et s'en vient frapper son maître.

As-tu crié ? Tu es incapable de dire au juste quelle est la nature du son qui passe le seuil de tes lèvres. C'est le cri en furie de la lionne qui voit son compagnon mourir, le hurlement d'une âme devant la perte de l'être aimé, la détresse infinie de la sœur devant le trépas du frère – c'est la voix bouleversée d'un cœur qui se brise, en un instant, dans cette seconde fragile qui dure aussi longtemps qu'une éternité, c'est le cri d'agonie d'un cœur qui sombre et chavire, dans cette seconde éternelle où tes yeux rencontrent les siens. Et tu es là, à genoux près de lui, sans savoir comment tu es arrivée là – il est là, dans tes bras, et tu sens la vie qui s'échappe de lui à travers l'écran flou de tes larmes, qui coulent et dévalent tes joues, ruisselant le long de ton cou. Tu vois l'étincelle se ternir, vaciller – il est encore là, mais bientôt il partira, et la douleur dans ta poitrine devient insupportable. Loin, très loin d'Euphoria, dans les appartements que tu occupes dans la Tour Noire, un cygnon encore maladroit l'instant précédent hurle à l'unisson, et sa stature s'agrandit, son cou s'allonge, ses ailes poussent alors qu'une toison magnifique de plumes immaculées les recouvre. En quelques minutes, tu n'es plus la même – plus rien ne sera pareil désormais.

Tes hurlements se sont tus. Les yeux rivés à ceux de celui qui n'est ni ton frère ni ton amant, mais tout simplement Sigvald, tu contemples ses iris, incapable de parler. Tu sens la vie la quitter, et ta voix ne parvient pas à exprimer les syllabes sans suite qui s'entrechoquent sur tes lèvres silencieuses. Non, non, non – non ! Reste. Ne t'en va pas. J'ai trop besoin de toi, non, non, non, pas toi, pas maintenant, pourquoi, pas toi, ô sombre mère aie pitié, non, non, non, pourquoi maintenant, non, reste, reste ! Sa tête sur tes genoux, son visage dans tes mains – il va partir, tu le sais, tu le sens. Là-bas, dans la Tour silencieuse, le cygne s'est mis à chanter, et tu refoules tes larmes, incapable tout de même de cesser de pleurer. Désespérée, tu lui donnes un dernier baiser, à ce frère que tu as tant aimé, lui murmure un « Sigvald » tremblant à l'intensité d'un « Je t'aime » transcendant, avant de recueillir sur tes lèvres son dernier souffle.

Un instant, tu clos les paupières, tentée de tout arrêter et de te trancher les veines, ici et maintenant, tant tu te sens seule à présent. Un geste à proximité te rappelle soudain sa présence – celle de l'assassin, celle du monstre qui t'a pris ton frère, ce champion du bien tombé au champ d'honneur. L'écho de son rire résonne encore dans ses oreilles et tu le regardes, incrédule devant son hilarité. Dans Dragonvale, Chimène d'Arven interrompt son pas, les Dragons relèvent la tête – dans l'ensemble de l'Empire, les magiciens frémissent. Un vent de magie se lève, primitif, sauvage, incontrôlable, déclenché par le sang répandu cette nuit du Solstice, levé par celle sur qui le sang du sacrifice a coulé. Lentement tu te relèves, emprisonnant Castiel sous le poids impitoyable de ton regard qui s'est teinté d'écarlate – et là-bas, à Lorgol, le cygne s'est tu. Il se contente d'étendre ses ailes sous la Lune – des ailes qui se teintent de noir, plume après plume, alors que les ténèbres envahissent l'âme de sa magicienne, parcelle après parcelle, se nourrissant des fragments désolés de son cœur brisé. Et lorsqu'elle parle, enfin, sa voix a la profondeur des forces primitives qui président à toutes choses – la résonance surnaturelle de la magie la plus ancestrale et la plus féroce, celle du sang, celle des larmes et de la mort.

« Une vie pour une vie. Castiel de Sombreflamme, je t'enchaîne et je te maudis, et je demande vengeance pour le sacrifice, vengeance pour la mort, vengeance pour la peur et la douleur. Pour Arven en peine et pour la vie de Sigvald Nightingale, pour la magie trompée et pour l'espoir bafoué, j'appelle sur toi l'anathème. Ne trouve nulle part ni réconfort ni pitié : expie ton crime, et je serai vengée. Une vie pour une vie : erre dans l'horreur, sombre dans la terreur, et je laverai mes larmes dans le fleuve de sang que je t'arracherai. ».

Et tu le sens couler le long de ton corps, folle de douleur et de désespoir, ce sang de Sigvald dont tu es imprégnée – couler à tes pieds, tracer des symboles étranges que tu n'as jamais vus, dans ton ombre qui s'est curieusement densifiée alors que le vent s'est levé, déchaîné autour de toi, envoyant tes mèches dorées et les pans de ta robe voler follement autour de toi, alors que le cygne envoie à la lune son regard hanté. Tu le sens couler, ce sang, sur ton visage, te souiller toute entière, dressée là devant le cadavre de ton frère telle quelque déesse barbare des premiers temps alors que tu jettes la plus ancienne des malédictions sur le duc de Sombreciel, dans sa propre maison. Tu n'as plus de cœur, tu n'as plus de nom – avec Sigvald, on t'a dérobé toute lucidité et toute raison.

C'est la vengeance, désormais, qui sera ta mission.
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Liam d'Outrevent
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 11:31

Tout va de travers.

Les eaux coulent vers l'amont, le soleil se couche à l'est, les oiseaux nagent dans les ondes... Je n'ai jamais vu la Confrérie noire autant briller par sa délirante incompétence. Déjà que d'ordinaire je comprends mal leurs choix, là je les trouve définitivement stupides. Qui plus est, le résultat n'a jamais été aussi catastrophique.

D'abord, ce fut le cri de Louis de Brunante, le fameux promis de ma sœur. Nul autre personne n'aurait pu lui valoir plus de mal que moi, et pourtant... Le tuer ? ! Mais quelle est donc cette absurdité ! Lui, qui vient de passer plus de la moitié loin d'Arven, perdu sur les flots, est plus étranger à toutes les manigances de la cour que n'importe qui dans cette salle ! Il n'a qui plus est jamais fait aucun signe particulier d'allégeance au souverain... Il est totalement innocent à la lutte qui règne en ces lieux !

Ensuite, Cyselle... Cyselle ! Mais que diable ! Ont-ils choisit leurs victimes en tirant des papiers dans un panier ? ! Est-ce le plus grand des hasard qui leur permet de décider ainsi de la mort d'innocents ? La Confrérie Noire aurait-elle simplement et purement changé de camp ? ! Nous autres Rebelles jouent-on si bien le jeu que même la Confrérie noire en est-elle dupée et qu'elle pense que nous sommes les meneurs de la lutte de l'empereur ? Diable, cette Confrérie doit définitivement disparaître, quelle que soit son camp ! Si elle se permet ainsi de décider du droit de vie ou de mort de gens qu'elle a à peine pris le temps d'analyser...

Quand j'apprendrais plus tard que Gaetanne fut aussi ciblée et que le duc, cible pour une fois peut-être justifiée, a été aussi attaqué, mais que c'est son assassin qui est mort, je terminerai de penser que la Confrérie Noire, ce soir, était au plus bas de sa forme, que cet instant épique restera gravé dans les mémoires, que les nobles, loyaux comme rebelles, se retourneront définitivement contre eux, que ce jour, somme toute, est l'ultime erreur qui sonnera le glas de leur déclin....

D'autres cris résonnent, le sang se répand sur le sol. Une dague a glissé de ma manche dans ma main. Il est grand temps d'arrêter ce carnage. Je m'apprête à l'envoyer sur l'assassin de Cyselle quand celui-ci fait demi-tour sans achever son œuvre. Cette femme de la Confrérie s'est-elle rendu compte de son erreur ? J'hésite à accomplir tout de même le geste préparé, l'envoi de ma dague au creux de sa nuque, mais je ne peux me résoudre à assassiner ainsi de dos quelqu'un qui a abandonné la lutte. Elle mérite certainement mille fois la mort, mais ce n'est pas à moi d'en juger. Qui plus est, ce poignard à d'autres chats à fouetter.

Louis est sur le sol, ensanglanté. Il a fait glissé son poignard aux pieds de ma sœur, décontenancée. Son assassin se tient au dessus de lui, droit, préparant le coup fatal qui mettra fin à la vie de ce marquis qui aura été un bref instant futur duc potentiel du duché d'Outrevent. Qu'a-t-il fait pour mériter la mort ?

Une dague s'interpose enfin entre l'assassin et le noble : la mienne. Avec tout le sang froid dont je suis capable, je poursuis la lutte là où le marquis l'a laissé. L'adversaire est fort, mais je suis aussi un redoutable combattant. Nous luttons au cœur de la foule, bousculant des gens et sautant par dessus des femmes évanouies. La lutte est irréelle, et je crains pour la vie des gens qui nous entourent, trop affolés par tout ces meurtres pour réussir à s'écarter de ces dagues dont le ballet siffle près de leurs oreilles.

Un rire sonore et macabre se fait entendre au loin. L'assassin perd un peu de sa concentration. Je prend le dessus. Les lames tintent et étincellent alors que les valses ont changé de genre... Des gardes arrivent, peinant à se frayer un chemin dans la foule. Nous sommes désormais à l'écart du marquis, qui a désormais trouvé protection et soutien, et je peux laisser là ma tâche. D'un coup de pied, je renverse enfin l'homme sur le sol. Je me demandes un bref instant si le tuer ne serait pas pour lui que bonté, comparé à ce que les gardes vont lui faire quand ils l'auront attrapé, sous les ordres de notre empereur bien-aimé. Mais je ne me sens pas le courage de tuer quelqu'un de mon camp, et préfère le laisser à d'autres. Mais surtout : Il vaut mieux qu'ils aient quelqu'un après qui courir, sinon ils n'auront d'autre chose à faire que de me démasquer pour savoir qui donc a sauvé leur marquis.

Profitant du désordre, je m'éclipse. Cet endroit est devenu bien trop dangereux pour moi. Des gens m'ont vu combattre l'assassin, et même si ça ne suffit pas pour les faire m'arrêter maintenant pour me remercier, quand la panique sera retombée, mon masque et ma tête tomberont avec. Peu de gens savent se battre aussi bien que je viens de le faire contre cet homme, j'en suis conscient. Et mon éclat est la dernière chose que je pourrais souhaiter en ce lieu et en ces circonstances. Je voudrais aller rechercher Lisbeth pour la mettre hors de danger, mais c'est trop risqué, aussi bien pour elle que pour moi. Elle a dorénavant une arme et sait très bien se défendre. Les meurtres vont se calmer maintenant que l'heure des crimes est passé. J'ai fait mon œuvre, sauvé une vie que j'espère être la bonne, et c'est donc sans un bruit que je me fond désormais dans un mur, pour ne plus revenir en ce lieu maudit où les tapis resteront longtemps tâchés de sang...
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 15:53

    La foule s’agita après avoir entendu un cri strident qui glaça la scène de bal. Je n’avais pas entendu ce cri pourtant très clair, car mes maux de tête devenaient de plus en plus fort me provoquant des vertiges. Ma main s’agrippa à la table la plus proche, espérant que ce malaise passerait ; mais au vu de l’intensité de celui-ci je m’inquiétais très fortement de la suite des événements. Lorsque ça me prenait, j’avais généralement une prémonition très grave qui allait arriver. Je jette un œil vers la demoiselle que j’avais inopinément rencontré et ne put même pas me concentrer pour entendre ses paroles. Je la voyais mal à l’aise, et comprit qu'elle supposait que cet écureuil n’étais pas le sien. J'imaginais mal un animal aller vers un inconnu, mais je ne pu réfléchir davantage. Ma vue se troubla et bien que la demoiselle me parlait de nouveau, je ne percevais que les mouvements de ses lèvres sans pouvoir entendre quoique ce soit.

    Je vis la foule se bousculer autour de moi, sans comprendre vraiment la raison. Ma tête tournoie jusqu’à ce que ma main ne puisse plus retenir mes vertiges et je tombe, m’agrippant au passage à la nappe blanche qui ornait le buffet.
    Trou noir.

    Je vis une scène à travers une personne qui m’était encore inconnue. Il faisait sombre et je ne percevais pas grand-chose. La tristesse remplissait son cœur. Puis un flash et je fus transporté ailleurs, je voyais la scène par moi-même. Une couleur rouge… du sang. Un autre flash pour distinguer un faucon mort puis un autre révélant un visage qui m’était bizarrement familier sans pouvoir mettre un nom dessus. J’eus le cœur déchiré.

    Une violente douleur à la poitrine me fit sursauter et je me réveille brusquement. Je me relève tout aussi violemment et regarde la personne qui était encore à côté de moi. Sa mine très pâle me fit donc tourner la tête pour apercevoir la scène et comprendre tout le sens de ma prémonition. Comment n’avais-je pas pu penser un seul instant que ce bal pouvait être une cible parfaite ? Ce fut un carnage pour l’homme qui était dans la foule. Sa chemise était tâchée de sang. Mais même si j’avais peur pour lui, ce n’était pas lui qui m’importait, mais plutôt les flashs que j’avais eu. Je me retourne donc d’un trait vers la demoiselle, et même si elle me prendrait pour une folle, je m’en fichais. Il y avait plus important. Un homme allait mourir !

    « Il va arriver un malheur ! » lui criai-je en lui prenant les mains.

    Très étrangement, cette prémonition me chamboulait et j’avais été tellement atteint par la déchirure de la perte d’un être cher que j’avais l’impression d’en avoir perdu un aussi. Ça m’atteignait tellement que je me demandais si je ne devenais pas folle. Je couru alors. Parmi la foule apeurée et des personnes évanouies au sol, mes pas me guidèrent inconsciemment vers l’endroit que j’avais vu, sans pour autant être certaine de ce que je faisais. Mon masque était tombé depuis bien longtemps, mais peu m’importait. Je ne savais même pas si la demoiselle me suivait. Je couru encore et encore, jusqu’à atterrir sur la scène. Je me fige net, les flammes intenses m’éblouir quelque instant pour apercevoir ensuite la mort de l’homme que j’avais déjà vu. Je ne pouvais pas culpabiliser de son sort, non. Et pourtant, moi qui est tout vu, qui ait le pouvoir de prévoir la mort, pourquoi est-ce arrivé si tard ? Si j’avais pu arrêter ou bien même retarder le temps… Si j’avais pu courir plus vite… Si ma prémonition était arrivé bien plus tôt…
    Je reste là, immobile ; partageant sans mal la grande peine de la femme qui enlaçait cet homme qui se vidait de son sang. Son âme partait sans mal. Je restais donc à l’écart, n’arrivant pas à me défaire de cette scène qui me déchirait le cœur. Oubliant presque que le tueur était toujours à côté, n’ayant que de la peur sur mon visage et de l’effroi dans mes yeux lorsque je vis le faucon mort et la mare de sang immaculé autour des pieds de la femme. Et lorsqu’elle parle, je ressens cette même haine que j’ai et qui s’est forgé au fil des années. Une haine grandissante qui surplombe tout. Mon regard presque absent se détourna de Svanhilde pour fixer Castiel de Sombreflamme. Emplit de terreur et de fureur.
    Mais que cette soirée nous réserve-t-elle encore comme atrocité ?
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeVen 6 Juil - 18:28


Contre toute attente, la jeune femme agrippa presque désespérément la nappe de soie blanche pour s’écrouler mollement sur le parquet luisant. Solveig se précipita alors à son côté, oubliant rang et tenue.

Mademoiselle… Mademoiselle … ?! Bon sang, mademoiselle ??!

Ce bal tragique comptabilisait déjà deux agressions et un évanouissement, qui suffirent amplement à affoler définitivement la jeune Mage désemparée. Elle secouait la main de sa jeune compagne avec force, criant presque. Quelques personnes se retournèrent, mais vite saisies par d’autres évènements se déroulant un peu plus loin. Solveig ne s’en préoccupait pas, guettant d’un côté Louis désarmé et de l’autre la jeune femme allongée au sol.

Alors que la jeune baronne tapotait la joue rosée de la demoiselle visiblement tourmentée intérieurement, celle-ci reprit un peu de vie et se redressa brutalement. Solveig, surprise et soulagée, la fixait sans pouvoir pour autant dire un mot, inquiète de son état avant tout. Mais alors qu’un son allait franchir la barrière de ses lèvres pour s’enquérir de cet étrange malaise, ce fut la bouche hésitante de la blonde ingénue qui s’écria :

Il va arriver un malheur !

Solveig ne saisit d’abord aucunement le sens de ces paroles, mais lorsque la jeune femme fébrile se leva précipitamment, elle la suivit, à l’instar d’un troupeau de nobles, apeurés, bien qu’odieusement curieux, eux qui ne se sentaient nullement comme une cible potentielle, trop inquiets de ne pas tacher leurs beaux atours plutôt que de se protéger…

Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 355419tumblrm6a3qfE5Qg1qb3bqao2r1500copie
Solveig arriva devant un balcon, se frayant un laborieux chemin parmi la foule, pour rejoindre la blonde demoiselle qui l’avait guidé jusqu’ici.
Ce qu’elle vit alors… elle s’en souviendrait jusqu’au jour funeste de sa mort. La vision d’horreur qui défilait devant ses yeux l’aura marquée depuis cet indescriptible instant, et pour toujours…
Svanhilde. Sa duchesse. Et puis la douleur, celle de la perte d’un être cher ; elle ne connaissait que trop bien cette douleur. Solveig la ressentait jusqu’aux tréfonds de son âme en peine, jusqu’au trou béant de son cœur, ici depuis tellement d’années. Elle vit soudain, comme s’ajoutant à la scène, la pluie s’abattre sur les deux amants enlacés dans une étreinte mortelle, une pluie diluvienne.

Pluie qui vint brouiller les yeux de la jeune Ibeline. Puis un flash, et c’était une masse de personnes encapuchonnées sous cette pluie diluvienne qui apparut aux yeux de Solveig… Une main, tremblante mais forte, serrait la sienne, qu’elle sentait étrangement petite et menue. Un bruit. Un bruit de lame qui tranche, un éclair létal dans l’obscurité pourtant profonde qui vient traverser son champ de vision, provoquant dans l’assemblée quelques mouvements de sursaut…

Mais les cris, les supplications qui sortent de la bouche de la duchesse de Nightingale sont réels, et ici, maintenant. La jeune femme blonde qui avait fatalement énoncé à Solveig l’évènement qui se passait sous leurs yeux horrifiés semblait complètement retournée. Solveig se demanda un instant, si… Ce tourment, ce malaise, cette brusque phrase ; la jeune femme avait su à l’avance ce qui se passait à présent. De la …Magie ? Solveig en était presque sûre à présent, mais elle ne dit mot, préférant garder un silence protecteur. Elle confinerait cette information dans un coin de sa mémoire, pour le ressortir plus tard peut-être…
Solveig posa sa main sur son épaule revêtue de soie bleue nuit, pour se mettre à son côté. Svanhilde… Douleur exacerbée qui lui déchirait les côtes et le cœur. Mais soudainement, elle se redressa, provoquant dans le public stupeur et crainte. Et c’est une autre Svanhilde que Solveig découvrait ce soir. La haine déformait ses traits, sa robe battait sauvagement autour de ses chevilles, lui donnant l’air d’une déesse enragée, impératrice puissante à la colère ravageuse… L’assemblée fit un pas en arrière, soudainement apeurée de cette jeune femme dont le cœur compatissant n’était plus. Déterminée à soutenir de toute son âme cette duchesse tant estimée, Solveig ne bougea pas, figée au côté de la jeune compagne prophétesse. Elle regarda successivement l’homme étendu au sol, baignant dans une rivière écarlate, son assassin, affichant un rictus sauvage et dégoutant au visage, puis cette duchesse magicienne qui se révoltait, s’épanouissant peu à peu sous d’autres formes, plus sauvages que jamais.

Le regard de Solveig se cristallisa alors sur le sol de marbre, où courraient nébuleusement des ruisseaux de sang pourpre, dessinant des signes qui lui semblèrent tribaux, des entrelacs, des formes qu’elle ne reconnaissait en aucune façon… sûrement trop anciens pour son pauvre jeune âge. Mais Svanhilde se transformait, proférant des paroles qui résonnèrent aux oreilles de Solveig comme venues d’une langue étrangère, mélodie barbare et suintante qui glissa comme les entrelacs écarlates sur le corps vibrant de la Main de la Nuit, la couvrant du sang de son bien aimé…
Et c’est le corps tout entier de Solveig qui s’embrasa. La jeune mage ressentit pour la première fois le pouvoir tout-puissant de la magie ancestrale qui coulait dans ses veines, l’emportant dans une fureur, une exaltation ultimement supérieure à tout ce qu’elle avait pu ressentir auparavant… Ses doigts se couvrirent silencieusement d’une glace fine et scintillante, tandis que l’assemblée de nobles était trop fascinée par la scène pour s’en apercevoir… Mais le plus fort des sentiments qui surpassa tous les autres durant ce moment d’éternité, fut la colère. La haine même. Un rugissement omniprésent dans son cœur. Et cette haine était en cet instant présente dans chaque cœur d’Arven, vieux ou jeune, rebelle ou fidèle au tyran : Solveig en avait la plus intime conviction.

…Cette malédiction, que Svanhilde abattait sur la personne du Duc de Sombreciel, tirait sa force de cette Haine infinie. Elle se nourrissait de ce sentiment puissant et destructeur, précipitant avec force Castiel de Sombreflamme dans un Enfer désormais lui aussi infini.
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeSam 7 Juil - 4:12


Intrigue #2 - Le Crépuscule

TOUR 5
un solstice de larmes et de sang


La Confrérie Noire est entrée en scène. Des cibles stratégiques, mais le chaos a brouillé les cartes de chacun... Louis de Brunante, condamné au dernier moment pour dissiper l'euphorie d'une annonce de réjouissances, s'est en sorti vivant grâce à l'intervention de Liam d'Outrevent sous son masque, mettant en fuite Siegfried Nibelungen. Gaëtane de Salvemont, censée mourir pour ôter l'un de ses appuis au tyran, a été épargnée par Svanhilde qui a retenu son bras au moment de porter le coup fatal, perturbée par un sombre pressentiment. Pénélope de Flauvaire, âme damnée d'Augustus, aurait dû périr aussi sous la lame de Mélisende de Séverac, mais la Cielsombroise a confondu Cyselle avec elle et s'en est donc prise à la future duchesse de Lagrance, défendue par sa suivante Asma Angham. Mélusine de Séverac a entraîné la fuite de sa sœur en lui révélant sa méprise. Baudoin Chantsombre, lui, a parfaitement rempli son office et Martial de Bellifère, futur général des armées, a trépassé – Jodhaa Andhaar, de son côté, a proprement égorgé le chef de la garde du Roi et son chambellan privé avant de s'éclipser. Tout aurait bien se terminer, si Castiel de Sombreflamme n'avait résisté au verdict de Sigvald Nightingale. Il aurait dû mourir pour son accueil du tyran sous son toit et son soutien au régime en place – mais c'était compter sans la magie ancestrale du feu qui couvait dans ses veines et a contribué à retourner l'arme de l'assassin contre lui. Témoins impuissants du chaos, Meridia Nightingale, Solveig d'Ibelin, Lisbeth d'Outrevent n'ont rien pu faire pour calmer les esprits, et la tension a culminé lorsque Sigvald a rendu son dernier soupir. Folle de chagrin et de désespoir, la duchesse de Nightingale a déchaîné la très ancienne et très puissante magie du sang, jetant sur Castiel une funeste malédiction porteuse d'une promesse de mort.

Chaos, chaos, chaos encore, sang, larmes et mort. Augustus s'est retiré avec ses gardes et sa favorite et rentre à Lorgol dans la crainte que l'on attente à sa vie, Mélisende, Jodhaa et Baudoin ont rejoint Siegfried, prenant la fuite vers la capitale dans la plus grande impunité. Mélusine et Asma évacuent Cyselle blessée. L'Oracle, elle, éperdue de chagrin, ne peut se résoudre à fuir en abandonnant le corps de son frère – mais les témoins commencent à se rassembler autour d'elle, et l'issue de la confrontation pourrait être fatale pour la duchesse de Nightingale.

(C'est le dernier tour de l'intrigue. Toutes les bonnes choses ont une fin ! A vous de jouer votre sortie du théâtre, en autant de messages que vous le souhaitez jusqu'à mercredi soir. N'oubliez pas de passer dans le flood pour donner votre avis sur l'intrigue. Vous pouvez attaquer Svanhilde ou tenter de l'arrêter, tout comme vous pouvez l'aider à fuir, je me plierai à vos choix de RP ! A vous de jouer, mes poussins. A vous d'écrire la conclusion du bal des assassins... )
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MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeSam 7 Juil - 4:48

Je ne comprends plus rien. Tout ce qui se passe en ces lieux me dépasse. Toujours immobile au milieu de la salle, j'observe sans savoir que faire la lutte qui s'est engagée. Une dague glisse à terre jusqu'à mes pieds mais pas le moindre réflexe ne me vient. Ordinairement, je m'en serais sans doute saisie pour tenter... Pour tenter quoi ? En ces lieux je ne suis qu'une fragile duchesse héritière, non une combattante émérite. Mais de telles hésitations ne sont actuellement pas à ma portée tandis que je demeure là à regarder mon promis se faire mettre à mal sans parvenir à bouger.
Le cri d'une voix connue parvient à me faire tourner la tête un instant. Cyselle... Je blêmis à mesure que le sang vient s'épancher sur sa somptueuse robe. Pourquoi elle, alors qu'elle est un maillon précieux dans cette guerre que nous menons ?

Cette guerre... Je suis rebelle depuis toujours et pourtant, jamais je n'avais compris. Jamais je ne m'étais rendu compte. Jamais je n'avais vu. Le sang, la mort... Je ne suis qu'un bien piètre agent. Et si la disparition de l'un des nôtres m'affecte chaque fois, c'est en pensant à celles et ceux que les défunts laissent derrière eux. Leur mort n'était à mes yeux qu'une simple fin, un doux passage vers l'éternité. Mais il n'est rien de doux. Tout n'est en réalité que violence, sang et douleur. Souffrances et cris. Oh comme je comprends soudainement le mal-être d'Yseult qui sans cesse est confrontée à ce genre de scène.

D'autres cris montent de part et d'autre de la salle. Un indescriptible chaos s'installe en ce tortueux palais. Pas de nouvelles victimes cependant. Je ne peux m'expliquer la folie de leurs actions. Inconscients qu'ils sont d'ainsi attenter à la vie d'innocents en une fête qui aurait du le demeurer et non pas devenir le théâtre sanglant qu'ils en ont fait. Je ne comprends désormais que trop les réticences de Liam à l'encontre de ces tueurs...

Liam... Un homme s'est interposé face au dernier membre de la confrérie encore présent et sauvant du même coup Louis de plus amples blessures. Qu'importent le masque et les vêtements soignés dont il n'est plus familier. Je pourrais reconnaître cette silhouette, ce regard entre mille. Et si le moindre doute avait pu subsister, il aurait disparu sitôt l'arme en main. Nul ne connait mieux que moi ces gardes et ces attaques. Je les ai faites miennes en l'observant inlassablement. Mais que fait il ici ? La rencontre fortuite d'hier n'a t-elle donc pas suffit à lui insuffler un semblant de prudence ?

Je tremble maintenant de tout mon être. D'aucun l'attribueront à l'horreur de ce qui vient d'avoir lieu. Mais c'est pour lui que je tremble. Son geste n'était guidé que par la bravoure. Mais s'il advenait qu'on cherchât à le remercier... L'éclat de son combat ne peut manquer d'avoir attiré l'attention.
Inconsciemment, mes mains se sont jointes dès les premiers coups portés, mes doigts s'entrelaçant et se tordant au rythme de mon angoisse. Et c'est désormais une prière qu'elles formulent : Fuis Liam... Fuis mon frère tant aimé... Je couvrirais ta fuite s'il le faut, tout pourvu qu'il ne t'arrive rien...


Dernière édition par Lisbeth d'Outrevent le Lun 9 Juil - 10:53, édité 1 fois
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Castiel de Sombreflamme
Castiel de Sombreflamme
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Mon occupation est : roi de Sombreciel et régent de Nightingale
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Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun]   Intrigue #2 - Le Bal du Solstice [Sujet Commun] - Page 2 I_icon_minitimeDim 8 Juil - 3:18

    Ton esprit est ailleurs. Le rire qui te secoue ressemble à des sanglots, mais sa puissance, sa force, est inimitable. Il résonne longuement et ce n'est pas vraiment toi qui rit. C'est le Sombre, c'est lui, qui rit d'un rire lugubre et nerveux, qui résonnera encore longtemps dans tes propres cauchemars. Tu ne sens même pas la blessure à ton flanc. Elle n'est pas réelle, de toute façon. Rien de tout cela n'est réel. Peut-être même ce foutu bal ne l'est pas du tout. Une mascarade montée de toutes pièces par ton esprit embrumé. Pour achever le tableau de cette illusion étrange et puissante, tu vois Svanhilde arriver, apparition soudaine au milieu de cette scène. C'était la seule chose qui manquait à tout cela. La duchesse de Nightingale venue prendre entre ses mains la mort d'un des siens. Cela ne fait que raviver ton hilarité, qui se mue finalement en réels sanglots sans larmes. Tu as tant rit que tu en pleures et que tu en souffres.

    La voix qui sort des lèvres de la duchesse n'est pas la sienne. Tu le jurerais. C'est une voix désincarnée, aussi irréelle que ton rire lugubre. Tu t'arrêtes tout de même de rire, de pleurer ?, pour la regarder. Pour écouter ses mots dont la signification semble s'inscrire profondément dans ton être, mais dont tu ne comprends pas la portée maudite. Tu flottes dans un étrange espace de ta propre personne et tu ne sais pas que le Sombre hurle à l'intérieur de toi, son rire s'étant tari pour devenir une douleur atroce. Tu ne sens pas ton souffle s'accélérer, ton corps trembler, les pupilles de tes yeux s'agrandir jusqu'à totalement englober ton iris noir. Les mots de Svanhilde te frappent, mais tu ne comprends pas. Tu n'es pas encore revenu, tu es encore sous l'emprise de cette étrange force qui a subitement pris ton bras pour en faire le bras d'un meurtrier.

    Tu as tué de sang-froid, tu as tué avec cruauté et plaisir, tu as tué et tu en paieras un jour le prix.

    C'est le vent qui fouette ton visage qui te ramène doucement à la réalité. Un vent qui balaie la chaleur de tes joues et de tes mains, chassant le Sombre jusqu'au plus profond de ton être. Tu retombes dans ton propre corps et tu prends conscience de la douleur de ta blessure, mais aussi de cette scène surnaturelle à laquelel tu ne peux croire. C'est comme si tu avais oublié tout ce qui venait de se passer. Cet homme mort au sol – qui est-il ? Pourquoi est-il mort ? Pourquoi donc Svanhilde est-elle là ? Tu te redresses sur tes coudes, déboussolé, mais pas pour autant effrayé. Elle n'est pas réelle. Tu n'as pas peur. Tu ne crains pas. Il est parti, mais tu ne crains pas Svanhilde. Tu l'affrontes, tu la regardes, tu ne bouges pas. Tu accueilles sa haine en toi. Et la seule chose que tu réussis à prononcer, d'un ton rêveur, est un souvenir de votre première rencontre, et la seule chose que t'évoques ce regard de glace et de haine :

    « Comme la Mort est belle, sous vos traits... »
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