Je me glisse dans les appartements du roi Castiel, cela va de soi.

Dans la chambre.

Tenter de la raisonner.

Mince… Aliénor de Sombreflamme. Tomber né à né avec la femme de ce fameux Roi n’était pas dans mes projets. Si j’avais pris possession du corps de ce rustre trop timide et incapable, c’était pour en apprendre plus sur les mœurs des humains. L’expérience comprenant également la femme d’un de leur Roi, son mode de vie, ses habits. Il ne m’était pas venu à l’idée de devoir calmer une hystérique.

- Ma Dame, je vous prie d’excuser mon intrusion. Je suis à la recherche d’un animal qui n’a rien à faire dans le Palais. C’est une bête de chasse et il serait regrettable qu’elle abîme ou détériore quelque chose. *Moins de palabre ! J’suis maréchal ferrant, pas domestique !* Vous l’auriez vu s’il était là, je vais aller chercher cette bête, reposez-vous et excusez-moi à nouveau.

Je m’éclipsais dans le corps de ce très cher maréchal ferrant, heureusement qu’il n’était pas si idiot, j’aurais eu bien du mal à justifier cette intrusion sans son esprit quelque peu détourné. Cela dit, les véritables recherches face aux rumeurs du Roi n’avaient guère avancer, il était temps d’y retourner. Direction les jardins !

Les jardins des Lys.

La statue.

Se cacher contre la statue.

Être invisible peut avoir son utilité mais là, j’en avais eu marre et après un marché avec mon obligation draconnique, nous avions convenu qu’il crapahuterait pour changer histoire d’apprendre la vie au Palais. J’étais donc visible et je donnais des conseils à cet emmerdeur. Pas très pratique mais c’était un mal obligatoire et puis moi, j’étais curieux et y aurait peut-être des choses à voler. Nous étions dans un Palais.
Il profitait donc de mon statut de serviteur, ou plutôt maréchal ferrant, pour entrer dans les appartements, je trouverais bien une excuse bidon que mon cher Philosophe pourrait balancer à ma place. Je lui conseillais d’obliquer directement vers la chambre mais le choix ne fut franchement pas le bon et là, Philosophe eut bien plus de nez que moi. Il tenta de la raisonner et moi, je trouvais notre excuse bidon. Heureusement que je savais que les femmes n’aimaient pas trop les animaux qui servaient à la chasse.

Philosophe s’esquiva en grandes pompes, bref, absolument pas moi, et vraiment pas crédible. S’en suivit un long défilé de jurons de ma part et un tas de raisonnements de la sienne. C’était pénible mais pas totalement invivable.
Je signalais donc à mon cher ami que l’on risquait moins de se faire griller dans les jardins et nous repartîmes dehors. Trop de jardins tuent les jardins et il en avait trois ce bougre de Roi étrange. Je n’eus pas le temps de dire ouf que Philosophe prit la direction des lys, visiblement, il appréciait l’étrangeté de ces fleurs. À mes yeux, c’était juste des fleurs mais passons. L’endroit restait intéressant et je signalais à mon saurien que la statue avait un quelque chose de reposant, même pour moi, ignare en belles choses du genre et absolument sans valeur, ce qui me valut une remarque hautement sarcastique.
Entendant du bruit, je signalais qu’il serait bon de se cacher puisque nous étions visible et la statue offrait le repaire idéal, idéal oui mais pas que pour se cacher, pour observer aussi. Et quel spectacle ! Svanhilde ! Cette furie guerrière remarquable qui avait attaqué ce très cher tyran. Elle semblait tellement plus… sereine. Dérangeant et troublant. D’un commun accord pour une fois et avec toute ma bonne volonté, Philosophe se retira pour me laisser la place et nous donner l’opportunité de sortir de là tranquillement.

Depuis, ma découverte ne cesse de m’obséder.