Geneviève était une domestique dévouée et appliquée. Alors même si sa maîtresse l'avait profondément déçue, elle continuait de la servire avec respect. Sans ce sens du devoir un peu trop prononcé à son goût, elle l'aurait déjà poignardée dans le dos. La jalousie féminine est incroyable de vice et de fourberie. Les passions corrompent les coeurs. Voir l'homme qu'elle aime dans les bras d'une femme mariée la mettait hors d'elle ! Pourquoi préférait-il une dame innacessible ? Et pourquoi cette dame-là allait-elle à l'encontre de son devoir ? Trompant son époux avec le propre frère de ce dernier ! Que d'horreurs. Quelle honte. Cette famille devrait être maudite. Mais Geneviève n'était pas une sorcière. Elle ne pouvait rien faire si ce n'est demeurer silencieuse. Du moins pour l'heure c'était la stratégie qu'elle avait choisie d'aborder. D'une part parce-que tenter de provoquer un tel scandale sans appui était un acte suicide, d'autre part parce-qu'elle devait avouer apprécier Denise Saldenow. Alors aujourd'hui, et bien elle déambulait dans les couloirs en portant un plateau de thé frémissant -mais pas bouillant. Elle se dirigeait vers les appartements de sa Dame d'un pas assuré, elle avait l'habitude de l'exercice.

C'était sans compter les coups du sorts qui pouvaient surgir à tous moments. C'est souvent dans les instants auxquels on s'y attend le moins qu'arrive un événement surprenant, voire pénible. En l'occurence, un noble de haut rang sortit de sa suite à l'instant même où Geneviève passait devant. C'était comme lorsque vous vous apprétiez à sortir des hautes herbes et que soudainement, musique de combat et écran noir envahissaient votre console. Un Castiel sauvage apparait !

Evidemment, il aurait été très peu malin de tenter le combat, l'idée de le capturer était plus qu'utopique, utiliser un objet était inutile... ne restait plus qu'à fuir. Sauf que trop tard, avant même qu'elle ne s'en rende compte, Geneviève avait déjà lancé "thé brûlant". Il s'agissait sûrement d'une capacité spéciale à l'effet inexorable, qui se lance avant le début du combat. La chose aurait pu être anodine si le niveau de Castiel n'était pas aussi élevé par rapport à celui de Geneviève. La fuite étant impossible, elle début le combat par l'attaque "courbette de plates excuses".

- Je vous prie d'excuser ma sottise et ma maladresse, Mon Seigneur.

Elle s'inclina en avant, pleine d'humilité, et en profita pour poser le plateau et sol. Elle attrapa ensuite une serviette pour essuyer Castiel là où il avait été touché.