Fils de la mer, à jamais tu y seras, à jamais elle sera dans ton cœur. C'est ce que les parents de Philippe lui ont toujours fait passer, à lui et à son frère Raphaël, de l'enfance jusqu'à leur mort, voilà aujourd'hui bien des années. Enfant né des plus nobles lignées, son sang porte la marque d'Ansemer, les vrais, mais avec la pureté et sans la folie, à l'exception de cette petite parcelle qui court dans le cœur de tous les pirates. Philippe, roi de la liberté sur la mer, par l'Audacia, il l'a toujours prouvé, et sans jamais faillir, à réussi à perpétuer la légende de son navire. Marquant capitaine, il est fier de savoir qu'on se souviendra encore de lui pour longtemps.
Il est né, voilà maintenant 44 ans sur l'Archipel, fils d'un des grands capitaines, navigateurs de ces océans, et de la plus jeune sœur du roi des pirates. Il porte en lui bien des charges de noblesses, qui sont aujourd'hui, à son esprit de bien piètres préoccupations quant-à ce qui se passe sur le continent. Enfant intelligent, intrépide, à la fois sage et joueur, il se fait le plus proche ami, voire frère du fils Ralj, Allistair, héritier de son père, le roi des pirates. Aussi casse cou l'un que l'autre, toujours en rivalité, ils grandirons côte à côte, main dans la main pour devenir les plus fort de l'île, bien vite appelé par la mer. Si l'un n'a pas pu se permettre de quitter les sables, c'est pour le second, Philippe, l'accomplissement d'un rêve quand il se voit confier le commandement de l'Audacia, la légende vivante des océans. Jeune mais compétant, tous le monde connaissait déjà les exploits du fils Jedidiah, et au fond, on pouvait le craindre. C'est à cette époque là qu'il commence à écrire son journal de bord, un recueil bien lourd aujourd'hui quand on compare à tous les exploits qui sont arrivés à Philippe et à l'Audacia.

Décembre 782 – Archipel
L'Audacia, toi légende, toi rêve de liberté, aujourd'hui je suis ton capitaine et j'espère être à la hauteur de la tâche que m'a confié ce cher Allistair. Il a confiance en moi, et j'ai confiance en mes capacité. Je ne doute pas que l'Audacia soit une lourde épreuve, mais il n'y a rien que je ne puisse affronter sans tenter, et je ferais perdurer la légende qui pèse sur lui. [...] J'ai fait la connaissance de l'équipage dans le même temps, ils ne me paraissent pas de mauvais bougres, après tout, on doit savoir à quoi s'attendre venant de ce Navire.
C'est à moi d'ouvrir mon propre journal de bord, et je suis fier d'être le propriétaire de l'Audacia. Je ne sais encore ce qui va nous arriver moi et aux hommes, mais c'est têtes baissées que nous allons foncer droit sur la mer et nous laisser porter par les vents, l'air dans nos poumons et nos rêves dans le cœur.

Juillet 783 – île de Vent-d'étoile – Non loin de l'Archipel
Voilà maintenant sept mois que je domine les mers au travers des légendes de l'Audacia, mais il n'est pas seulement du au fait que ce bateau soit connu de tous, depuis peu j'entends mon nom raisonner aux travers des îles jusqu'au continent. Je n'ai pas encore eu l'occasion de mettre pied à terre à Ansemer, l'appel du large est bien plus portant que le vent lourd de la terre, mais je sais qu'il me faudra un jour y faire halte.
[...] Augustus, qui ne connait pas le tyran ici ? Même son nom à lui raisonne jusqu'à l'Archipel même si son influence n'est rien sur nous. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser que l'Audacia a toujours été figure de liberté. Mais devrais-je m'engager à défendre cette liberté ?
J'ai rencontré sur l'île où nous faisons actuellement étape un jeune homme du continent, un Belliférien à ce qu'il m'a dit, un réfugié qui a fuit son pays. Il me plais ce gamin, j'avoue que quand il m'a demandé de l'emmener avec lui j'ai hésité entre dire oui ou non. Je ne suis pas encore décidé, mais après tout nous ne repartons que dans une semaine.

Mars 785 – Océan – Direction l'Archipel
Le temps est magnifique, le début du printemps approche et les beaux jours en mer sont un véritable bonheur. Nous avons esquivé ces derniers mois de belles tempêtes, nous en avons subit quelques unes aussi, mais toujours fièrement. L'Audacia se porte à merveille, moi et mon équipage aussi. Le commerce que nous faisons perdurer marche parfaitement et nos cales grouillent de vivres et de trésor. [...]
Mes hommes se font de plus en plus nombreux, les demandes pour faire parti de l'équipage arrivent par dizaine et j'ai pris le parti de faire monter des femmes à bords, et non pour des taches ingrates. La cohabitation aurait pu être pire, mais la surveillance est un peu difficile. Il va me falloir quelqu'un digne de confiance pour s'occuper de ce poste.
Que dire sinon que l'Audacia suit la route qui lui est tracé, que je ne peux briser (et que de toute façon je ne voudrais pas). [...] Je ne dis pas être totalement allié à la Rebellion, mais jamais je ne me lierais pas au Tyran. Il n'est pas dans la nature des pirates de se soumettre. [...]

? 790 – Port-Liberté – Ansemer
Le capitaine n'ayant pas le temps de tenir à jour en ce moment le journal de bord, c'est moi, l'un de ses hommes qui vais m'en occuper. Étant parti tôt ce matin pour visiter Port-Liberté, le capitaine Philippe a laissé au port l'Audacia, cela va faire une petite semaine que celui ci mouille sur les rives d'Ansemer. Pour moi, ce n'est que la cinquième fois que je visite le continent depuis que le capitaine m'a accepté voilà presque dix ans dans son équipage. Je ne sais pas trop si j'ai le droit de raconter m'a vie dans le journal de bord, mais le chef m'a dit que je pouvais écrire ce que je voulais... alors j'écris. D'ailleurs, je ne sais pas trop quoi dire. Philippe est quelqu'un de bien, aimé de ses hommes, le meilleur capitaine selon moi, intelligent, charismatique, doué dans tout ce qu'il fait, fort. Je pense que tout ce qu'on entend de lui et de l'Audacia est vrai. Hier encore à la taverne du quais j'ai entendu des gens s'émerveiller de voir notre navire mouiller à terre depuis quelques jours. Et je ne parle pas de l'accueil, moi en tout cas je n'avais pas imaginé ça, mais le capitaine n'a jamais pris peur de ce qui pouvait l'attendre. [...]
Je sais que le capitaine reçoit de nombreuse lettre. Ce matin en partant il m'a même dit que nous resterons plus longtemps que prévu, à quelques jours près pour accueillir une nouvelle recrue. J'ignore encore de qui il s'agit, mais si le capitaine l'a choisi ce n'est pas sans raison. [...]

? 790 – Départ de Port-Liberté – Ansemer, direction les îles du sud
Nouvel escale, nouvelle recrue. Cette Freyja de Brunante, tout juste arrivé n'est là que pour un temps à l'essai. La lettre que j'ai reçu d'elle m'indiquait qu'elle voulait fuir sa vie et voguer ailleurs.[...] Elle me semble forte et très intéressante. J'ai eu le temps de discuter longuement avec elle avant que nous ne levions l'ancre, j'ai donc une idée plus ou moins précise de cette femme, même si je ne doute pas à un seul instant qu'elle se montre imprévisible.
[...]

Octobre 790 – Océan – mer du sud
[...] Cette Freyja m'étonne de jour en jour. Malgré toutes les nouvelles recrues que j'ai eu l'occasion de ramener sur le pont de l'Audacia, cette femme est celle qui me marque le plus et que mon esprit ne peut oublier. Surprenante est le meilleur mot pour la décrire, et encore, il en faudrait un autre plus puissant. Freyja, c'est l'idée même de l'indomptable, de la liberté. Déjà elle assiste à mes côtés aux réunions stratégiques. Oui, cette femme m'étonne et à la fois ne me surprend pas.

Janvier 798 – Archipel
Si l'on doutait encore de la valeur de l'Audacia s'accrochant à la liberté et la justice, il n'y a aujourd'hui plus de raison de douter. Huit ans que j'ai accueilli sur ce navire Freyja, et il serait lui enlever un titre que de dire qu'elle n'a rien fait sur la vie de ce bateau. Car en dehors de m'avoir offert deux magnifiques petites filles et de m'avoir volé mon cœur comme moi j'ai volé le sien, elle a apporté la touche de Rébellion qu'il fallait pour faire de l'Audacia l'ennemi craint par le Tyran sur les mers. Personne n'ignorait son existence, mais aujourd'hui, il n'y a plus aucun doute. Réfugiés rebelles sont ici pour un temps, mais protégé dans cette place forte qui est mienne. J'ai nommé Freyja seconde de mon équipage, non pas pour raisons personnelles ni pour ses compétences physiques mais bien parce qu'elle à sa place à mes côtés pour le soutient qu'elle procure.
[...]

Fin Mai 802 – Port-Liberté – Ansemer
Une nouvelle fois, c'est moi le troisième du capitaine qui tiendrait le journal de bord. Et ce pendant un long moment je pense puisque pour l'une des rares fois dans sa vie, le capitaine Philippe a totalement quitté les rives pour rejoindre sa compagne et la famille de celle ci à la capitale. Il n'est pas parti avec grand monde et même son deuxième second est resté pour surveiller. D'après ce que j'ai compris, il y va pour un une affaire personnelle. C'est amusant de voir le capitaine pour une fois loin de la mer. En attendant, l'Audacia va rester au port quelques temps. Les choses changent. [...]

Pour être exacte, Philippe rejoint effectivement Lorgol pour régler quelques petites affaires qui se caractérisent par un affront fait à Freyja et qui ne peut rester impuni. Oh c'est vite réglé et en retour, il lui offre une taverne, certes un peu délabrée, mais vidée des abrutis qui s'y trouvaient. Et en plus il a ramené les petites, histoire de remonter un peu le moral de sa chère et tendre. Juillet arrive, Philippe n'est pas encore reparti car voilà que sonne le mariage de Louis et Lisbeth, il ne peut guère s'en aller. Mais le pire reste à venir...

Octobre 802 – Océan – Sans destination pour le moment
Après le mariage désastreux de Louis et Lisbeth et tous les évènements qui sont tombés sur Arven, me voilà contraint une nouvelle fois de laisser ma seconde préférée sur le continent avec mes trois petites filles. Cependant, il ne m'échappe pas que j'ai une mission importante. L'Archipel, comme le reste du monde n'a pas pu échapper à l'arrivée des dragons...[...]
Autre chose commence à se faire priorité et elle me concerne malheureusement. Quoique plus réellement depuis que j'ai catégoriquement refusé. Ou plutôt, j'ai abandonné les droits que j'avais sur la couronne d'Ansemer pour que ce soit mon frère qui les obtienne. Raphaël est mieux placé que moi pour ces affaires et il sait que jamais je ne pourrais aimer vivre loin de la mer. [...]