InvitéInvité | Sujet: Maximilien de Séverac - Sic transit gloria mundi Dim 3 Mar - 10:11 | |
| Maximilien de Séverac Lisbeth Lisbeth Lisbeth ft. Robert Downey Jr 3 octobre 755 à Séverac 47 Sombreciel à l'Humanité comte de Séverac Témoin D'abord, il y avait eu le vide. Ils étaient partis, un à un; et quand Maximilien s'était retourné, soudain, il n'y avait plus rien, là. Des couloirs, des chambres vides, et le silence que la présence de son cadet n'arrivait plus à combler. Et ce silence avait duré des années.
Lentement, Maximilien se leva, laissant la pièce dans l'obscurité tamisée de l'aube grise qui se levait. L'automne avait envahi le parc de ses brumes froides, et les arbres flamboyaient dans le jour naissant encore engourdi. La saison était toujours précoce à Sombreciel, et plus encore près de la mer, qui amenait le vent du large vers l'intérieur des terres, et charriait des nuages chargés de pluie. Oh, les jours seraient bien tristes, désormais; septembre triste amenait son linceul de brouillards épais et de vents humides qui faisaient trembler les fenêtres et chuchoter des fantômes de courants d'air dans les couloirs déserts, et sans bruit, Séverac se mourait un peu plus chaque hiver. Le vieux comte se glissa hors de la chambre, traversa ses appartements silencieux, passant en silence comme un spectre fatigué dans l'ombre douce de ces recoins familiers. Le coffret vide qui avait renfermé Waldemar béait la gueule ouverte, comme un rappel incessant de cet échec, de cette trahison brûlante que ni Maximilien, ni aucun Séverac, n'avait jamais pu effacer. Il avait laissé les choses telles qu'elles depuis tout ce temps, uniquement pour se rappeler, chaque jour, chaque heure, qu'il y avait une lame, qu'il y avait un feu, un fer, un supplice qu'il réservait personnellement à l'empereur.
Maximilien traversa les quartiers réservés à sa famille; les appartements de ses enfants, vides, des coquilles de noix sillonnées de souvenirs, rien de plus que des épaves échouées, dans ce temple dédié à la ruine, et à la mémoire de temps meilleurs où la lumière et la prospérité régnaient sur le comté. Oh, que tout cela était bien loin... L'homme s'arrête un moment sur le seuil, sa poitrine sèche gonflée d'un soupir lointain. Il y avait bien longtemps que le comte n'avait plus souri, qu'aucune nouvelle heureuse n'avait éclairci ses yeux trop sombres. Momifié dans sa colère, dans la crainte de perdre ce qui lui était le plus cher, Maximilien comme son domaine se sentait périr chaque jour un peu plus. Il était temps que cela cesse, il était temps d'agir, il était temps, plus que temps...
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai.
Les vers ancien d'un poème lui revenaient en mémoire alors qu'il allait, la rage au coeur et le chagrin tout au fond; ses effets avaient été préparés depuis la veille, ils n'attendaient plus que lui. Ismalia avait compris, oh, comment ne comprendrait-elle pas? Mais elle avait perdu ses enfants et perdrait ce jour un époux; Maximilien avait promis, une fois, cent fois, avait juré sur ses ancêtres, sur tout ce qui lui était cher qu'il lui reviendrait. Alors qu'il allait vers les écuries, traversant sans bruit son manoir de fantômes, il savait qu'il la trouverait. Il la connaissait, sa petite princesse aux yeux farouches; il la connaissait par coeur et savait qu'elle ne le laisserait pas partir sans le revoir une dernière fois. Il savait, elle attendait.
Maximilien ne se hâta pas, savourant chaque dernier instant qu'il passait dans ce paysage familier, celui qu'il avait toujours connu, variable comme un paysage, au fil des saisons, des ans... Les ors ternis, les boiseries craquelées, les tapisseries passées. Vieilles choses, usées, comme lui. La pierre vénérable faisait un écrin qui semblait éternel à tous ces habitants passagers; il y avait eu tant de choses avant lui, il y en aurait tant, après. Et pourtant, la ruine, la ruine était venue et avait éteint la joie dans les yeux de ses filles, et la jeunesse innocente dans les yeux de tous ses enfants. Quelque chose était mort, là; quelque chose avait été brisé et il semblait au vieux comte que même s'il avait vengeance, et justice, et même si Waldemar revenait aux siens, rien ne serait plus pareil, et l'éclat de Séverac serait pour toujours terni.
Plus de chansons, plus de musique, nul poème chanté auprès du feu. La cour s'était flétrie comme une rose dans l'hiver, éparpillée au vent. Plus rien.
Mais les murs pouvaient être rebâtis, les ors repolis, les richesses reconstituées. Les livres pouvaient être réécris, et les jardins replantés dans un printemps nouveau; mais rien, rien au monde ne consolerait jamais, rien ne remplacerait jamais les enfants qu'il avait peut-être déjà perdus. Il n'en pouvait plus d'attendre, d'espérer, de désespérer tour à tour et de tourner en rond, dévoré d'impuissance, de remords, de regrets, de colère... Tout cela le rongeait, tout cela l'envahissait, l'étouffait, comme un liseron, un lierre noir et ligneux, une teigne irrémédiable qui s'accrochait encore et encore à son coeur, envahissait tout son être au point qu'il lui semblait parfois n'être plus fait que de cela. Et quand il rêvait de chansons et de poésie, elles ne parlaient plus que de guerre et de vengeance.
Vois-tu, je sais que tu m'attends.
Une silhouette pâle veillait dans la galerie couverte qui menait aux dépendances. Maximilien sourit, doucement, voyant son épouse se lever à sa rencontre, frissonnante sous le châle qui couvrait ses épaules, par-dessus sa chemise de nuit. Il la serra dans ses bras, longuement, tendrement, et se sentit soudain si proche de céder, à un pas de renoncer, juste pour cesser de la voir avec tant de tristesse au fond des yeux. Il n'y eut pas un mot, juste le geste qu'elle fit, comme pour lui signifier d'aller, et de revenir bien vite avec ses enfants. Une dernière fois, il déposa un baiser sur le front d'Ismalia. Oh, les jours seraient bien tristes, sans elle; il partirait avec son souvenir, et le fantôme d'une tiédeur, une dernière étreinte silencieuse avant qu'il ne se détourne et ne s'en aille, car c'était ainsi. Ce devait être ainsi. Il partit dans le silence, et les brumes immobiles d'un jour morne, laissant derrière lui tout ce qui lui restait au monde.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Ce ne fut qu'une fois parvenu devant ce qui restait encore de Lorgol que Maximilien comprit que tout cela était peut-être sans espoir. Il avait erré, alors; erré, longtemps, écoutant les rumeurs, les doutes, les paroles. Et chaque chemin, chaque piste, chaque chose aboutissait chaque fois à ce champ de ruines où planaient les corbeaux...
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Maximilien est le fils aîné d'Isabelle et du comte Eric de Séverac qui régnait comme ses pères sur ce joli domaine qui bordait la mer au sud de Sombreciel. La lignée remontait aux temps des anciens rois de Somebriel avant l'Empire, et l'ancêtre d'Eric était un l'un de ces anciens chevaliers annoblis et bien installés par le roi en récompense de leur bravoure. On avait donc dans la famille le sang des grands héros de jadis, quoiqu'un peu affaibli par les générations, mais les comtes de Séverac avaient eu l'intelligence de se marier fort bien, mais surtout fort loin et d'éviter les pièges de la consanguinité. Cela dit, cela n'empêcha pas la lignée de produire de bien faibles rejetons et le ventre peu fécond d'Isabelle, loin de doter la lignée d'une portée de glorieux enfants, ne put donner naissance qu'à Maximilien. Les grossesses suivantes, infructueuses, eurent raison de sa santé, avant d'avoir raison de sa vie. Très tôt privé d'une mère absente, Maximilien n'en conçut guère de chagrin tant lui était étrangère cette femme pâle comme un spectre dont le visage glacé et les mains grelottantes l'effrayaient.
Au contraire, il fut très proche d'un père qui voyait en lui un unique héritier dont il devait prendre grand soin. Eric lui servit de modèle et ha, quel modèle! On aurait pu écrire des romans entiers sur ce comte musicien, poète, fin lettré et si charmeur. Car loin de pleurer longuement une épouse dont il n'avait su que faire, à part l'engrosser quand on la lui avait poussée à peine nubile entre les pattes, Eric s'était empressé de retourner sans états d'âmes dans les jupons de ses maîtresses. Celles-ci, nombreuses et ambitieuses, avaient leur place au château et si certaines appréciaient Maximilien et gagnaient ses bonnes grâces ainsi que celles du maître de maison, il y en avait d'autres pour essayer de l'évincer et placer leurs propres enfants sur le trône comtale.
Maximilien en garda une certaine méfiance vis-à-vis de la gent féminine, et se garda bien de recommencer les caprices de son père en matière de donzelles; au contraire d'Eric, le fils héritier eut une jeunesse plutôt tranquille, toutes proportions gardées. Bien sûr il courut la gueuse dès que l'âge lui vint de s'adonner à de telles sottise. Mais plus que tout, il préférait chevaucher dans la campagne et se plonger dans la bibliothèque de son père. De lui, il hérita le goût de la littérature, comme lui munificent seigneur, ami des bardes, des ménestrels, de tous les traîne-savates un peu savants qui chantaient quelques jolis vers en échange du gîte et du couvert. Oh, la cour était brillante en ce temps, quand la prospérité prenait encore ses quartiers à Séverac et que les printemps amenaient avec eux leurs moissons de jeunes filles en fleur et de fêtes célébrées. Maximilien devait pour toujours gardé gravé au fond de lui le souvenir de cette heureuse époque où son père gouvernait un comté riche et prospère, et que l'insouciance seule gouvernait son existence.
Pourtant Maximilien avait conscience de ses devoirs; en aîné, il secondait effiacement son père, gouvernait les bâtards élevés dans sa maison, et tentait à sa mesure de se préparer à être comte à son tour. Oh, il pouvait compter sur ses appuis, et le sénéchal de son père ainsi que son intendant placèrent auprès de lui des fils qui devinrent compagnons du devoir comme compagnon d'amitié. Le jeune homme était encore loin de sa majorité et le comte Eric allait encore sur belles et longues années à vivre devant lui. Hélas, le sort fut bien cruel et frappa dans l'hiver. ça n'était guère qu'une vilaine chute de cheval, rien de bien mortel et pourtant... Un mal que les docteurs, les savants, les apothicaires de tous pays ne pouvaient guérir emporta le comte en sa quarantième année. Bien jeune encore pour mourir! Et Maximilien si jeune encore, également... Dix sept ans, seulement; et déjà le lourd fardeau qui pesait sur lui... Mais il était plein de ressources, le seigneur poète et il prit la succession de son père sans tarder, pour faire honneur à sa mémoire, effaçant bien vite le lourd chagrin qui lui rongeait le coeur d'avoir perdu celui qui l'avait guidé jusque là.
Et puis les années passant, Maximilien se prit à chercher femme; oh, bien sûr, avec une telle ascendance, il ne pouvait guère faire avec de bonnes manières. Ismalia était jeune, belle, noble et inaccessible: autant de raisons qui poussèrent Maximilien à lui porter quelque intérêt; oh bien sûr, cela ne se fait guère de courtiser la fille de son hôte quand elle est promise à un autre. Mais si les cielsombrois faisaient ce qui est juste et dans les règles, cela se saurait, et en tous les cas, le jeune comte de Séverac se proposait de libérer une pauvre petite marquise que l'on destinait à un vieillard; dans un sens, n'était-ce pas une bonne action? Il s'en fallut d'un regard, la première fois; on la lui présenta comme il était d'usage, et ainsi que cet usage le voulait, elle avait gardé la tête baissée, humble et silencieuse. Et puis, un instant, elle avait levé la tête vers lui, juste quelques secondes. Un clin d'oeil, un sourire, et puis il l'avait surprise en secret, se faufilant là où il ne devait pas aller. Elle en était surprise bien sûr, mais ravie également de se voir l'objet des tendres attentions de cet étrange étranger. Un baiser volé scella ce qui devait être. Maximilien aima follement cette petite princesse aux yeux farouche, et c'est en riant qu'il s'en alla avec elle, dans un secret vite éventé. Il l'emmena dans son comté de mer et de brumes, là, loin de son père et de cet homme à qui on l'avait destinée.
A ses côtés, Maximilien se découvrit un étrange penchant pour la fidélité; oh bien sûr, il ne dédaignait pas la compagnie des dames, mais contrairement à son père, son peu de goût pour la bagatelle et la jalousie avec laquelle il couvait sa femme le poussèrent à ne point entretenir ni maîtresses, ni rejetons cachés. Il ne savait que trop bien quels maux pouvaient causer ces enfants indésirables, et pour préserver la paix au sein du comté ainsi que les droits de ses futurs enfants légitimes, il dérogea à la règle familiale qui avait vu se multiplier les favorites au château.
La naissance de Melsant fut une joie sans bornes pour le jeune père. Devenue la mère de ses enfants, Ismalia rayonnait et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ah, que dire, sinon que la joie perdurait, et la prospérité d'un domaine glorieux éclosait dans un été flamboyant. La ruine et la chute étaient encore loin, tandis que Maximilien protégerait son petit comté des assauts d'une politique qui ne changeait guère d'année en année. Vinrent la naissance des jumelles, Mélisande et Mélusine, et l'amour sans bornes que leur père leur portait, et puis le plus jeune, Melbren, qui resta longtemps proche de sa mère. Il tâcha d'élever dignement ses enfants, ce qui n'était pas tout à fait chose facile quand on connaît le caractère familial... Loin de réfreiner leurs excentricités, loin de les obliger à leurs devoirs, il encouragea bien au contraire l'âme vagabonde et fantasque de ses enfants, ses filles, en particulier. Même si lui n'était pas un guerrier, il encouragea Melsant dans la voie qu'il s'était choisie; bien vite le comte fut dépassé par l'habileté de son aîné, et n'ayant guère à lui apprendre, fit tout pour qu'il puisse s'élever au plus haut dans sa discipline. Il en fit de même pour chacun, bien qu'Ismalia, loin de partager l'âme fantasque de son époux, lui reprochât souvent de trop encourager leur progéniture dans leurs caprices et leurs débordements.
Celui faisait la sourde oreille, en général, et se contentait sourire devant la rigueur de sa femme qui tentait d'inculquer à sa turbulente descendance quelques règles, quelques convenances, pour en faire de dignes fils et filles de comtes. Mais cela ne sembla guère porter ses fruits, et Maximilien était très content de tout ce remuant petit monde, observant avec une distance tendre et amusée les caprices de la fratrie. Après tout le génie ne vient-il pas avec la folie? Et le comte était lui aussi tout aussi déraisonnable, alors quel autre modèle pouvait-il donner à ses enfants?
Cependant Maximilien savait quand il fallait se montrer prudent; il avait prodigué une grande affection au jeune Castiel, et veillé sur ses caprices, ses folies et ses humeurs avec une bienveillance amusée, mais le jeune homme était héritier d'un duché et bien que le comte se montrât relativement indulgent quant aux prérogatives du pouvoir, il ne pouvait raisonnablement pas se permettre de laisser les excès adorés du petit duc mettre en péril la lignée. Quand le duc et sa femme périrent du fait de leur amour de la bonne chère et des drogues, il devint manifeste que Castiel, encore si jeune, ne pourrait leur succéder dans l'immédiat. Et puis, Maximilien s'inquiétait du comportement de plus en plus instable du jeune homme; il avait toujours été ainsi, mais les choses s'aggravaient encore, tant et si bien que la décision fut prise de l'envoyer à Lorgol en espérant qu'il y trouverait matière à se défaire de ses mauvaises habitudes cielsombroises, à commencer par la consommation effreinée de substances de toutes sortes. En vertu de l'ancienneté de sa lignée, c'est Maximilien qui vint à la tête du conseil de régence institué en l'attente du retour du duc; un honneur inespéré, qui attira peut-être un peu trop l'attention de l'empereur sur lui et les siens...
Quelques temps, Maximilien réussit à maintenir des relations pacifiques avec l'empereur, mais devenu peut-être un peu trop visible, un peu trop puissant, advint ce qu'il devait advenir quand un pouvoir semble s'élever dans l'ombre... Maximilien, bien qu'il n'eut aucune réelle amitié pour Augustus et que son allégence allât bien plus aux ducs de Sombreciel qu'à ce lointain tyran, avait reçu l'empereur avec tous les égards nécessaires, dans sa propre demeure. Ah, s'il avait su... Mais cela aurait-il pu seulement être évité? Il n'y avait rien à faire face à la volonté de cet homme, et ce soir là, Séverac vit venir son hiver, et se flétrir le bonheur prospère entretenu depuis de si longues années. Soudain, plus rien; le déshonneur et la colère.
Une fois le larcin dévoilé, Maximilien crut en étouffer de rage; cette furie qui lui rongeait le coeur, l'âme et le corps, qui le plongeait tout entier dans un brasier meurtrier, cette haine implacable et sans bornes, il ne devait plus la ressentir qu'à l'égard du bourreau de sa terre, celui qui allait pour toujours les plonger dans l'obscurité. Il n'y eut plus ni poèmes, ni chansons; ni chasses sauvages dans les forêts luxuriantes, rien que le silence d'un hiver soudain qui avait précipité le joli comté dans la ruine. Cette haine, insidieuse, larvée, cette haine obsédante et la volonté de vengeance, il croyait avoir pu en épargner ses enfants, mais comment en aurait-il pu être ainsi? Il les avait élevés dans l'orgueuil de leur sang, dans l'honneur, dans l'opulence et la démesure, il leur avait appris à ne point craindre d'affront, à toujours relever l'offense et jeter le gant. Se battre, toujours, si ce n'était avec des armes, que ce soit par les mots, l'honneur, la ruse. Se battre, toujours.
Oh, il fut attristé de voir ses enfants s'en aller loin de lui. Mais fier, également, si fier! Ah, la bravoure n'attend point le nombre des années dit-on et même si c'était l'ombre au coeur, pour laver dans le sang le déshonneur infligé, il ne pouvait s'opposer à cela, il ne pouvait que comprendre. Eux étaient libres, libre de venger ce que lui ne pouvait faire. C'était à chacun de suivre leur destin; à eux l'exil dans l'espoir de justice et de vengeance, à lui de demeurer et de faire face. Il avait tant de devoirs, encore, qui le retenaient à son duché, à son cher comté à l'agonie, qu'il n'aurait pu de toute manière aller comme eux chercher à récupérer leur dû. L'avenir de la famille pesait sur sa descendance, il s'il craignait pour leur vie, oh, tant et tant, s'il craignait d'un jour recevoir le triste messager de leur mort, il en était fier, oui, et l'orgueil d'avoir donné naissance à de tels âmes si bien trempées dépassait tout ce qu'on avait pu lui infliger. Il resta droit et digne dans le déshonneur, grave et inflexible, car il n'était pas dans les coutumes de Séverac que de plier devant de tels affronts. Il garda son rang, attendant patiemment que lui reviennent ses enfants et son bien.
Mais ils ne revinrent pas. Maximilien chaque jour promettait Augustus aux pires tourments, jusqu'à l'espoir insensé apporté par la nouvelle de la chute de Dragonvale sur le palais impérial. D'abord, l'élan, se dire que peut-être, peut-être le tyran n'était plus, et puis le regret de ne l'avoir pas fait expirer de sa main. Et puis, bien vite, l'effroi: le décompte triste des morts, les nouvelles de destruction, et bien que cela vît la renaissance de Sombreciel, qu'en était-il de ses enfants? Sombreciel pouvait devenir un royaume, Castiel un puissant souverain enfin digne de régner, Arven libérée de la tutelle du tyran, cela n'était rien, comparé à ce qui se profilait.
A ceux qui pourraient se demander quel est le caractère du comte de Séverac, l'essentiel pourrait s'arrêter à: "c'est un cielsombrois". Point besoin d'en dire plus? Ah, c'est peut-être un peu plus compliqué. C'est un personnage haut en couleur, qui fait bien honneur à son sang et à l'esprit si imprévisible des cielsombrois. Difficile de dire si cela vint de l'éducation, des fréquentations, ou de ce qu'il s'agissait de caractères qui viennent de la famille et des racines. Certains disent que la folie des gens de Sombreciel puise à la même source, mais qui peut savoir?
Comme beaucoup des seigneurs de Séverac, Maximilien n'est certainement pas un guerrier; tacticien et stratège sans doute, mais certainement pas au premier rang! En plus, il déteste se salir. On pourrait le qualifier de lâche, mais après tout, chacun son rôle, chacun sa place et la sienne, il le sait bien, n'est pas au combat. En revanche, il adore la chasse, et c'est un excellent cavalier; si on lui laissait le temps, il le passerait probablement à cavaler après les cerfs et les sangliers, et le reste de son loisir à écrire des poèmes. Car comme beaucoup de ses pères, c'est un beau parleur et un bon orateur; il a le verbe haut et fleuri, l'esprit vif et curieux. Il aime les belles lettres, les belles choses, les jolis mots et la belle poésie, en comte et prince fin lettré, comme son père et comme ses ancêtres. Et comme son père, il fait preuve en toutes choses d'une gaieté insolente, une excentricité mesurée qui étonne et amuse. Cela dit qu'on ne le prenne pas pour un imbécile heureux; Maximilien est peut-être d'un naturel désinvolte et heureux, mais il est avant tout d'un grand cynisme, manie avec brio l'ironie la plus mordante et la plus cruelle, et rit avant tout de lui-même. Cependant il est bien le seul à pouvoir le faire... Car le comte de Séverac aime peut-être les plaisanterie mais ne supporte pas l'offense, car il a le défaut d'un orgueil peut-être un peu trop imposant pour son propre bien, la conscience très vive de la noblesse de son sang et de sa lignée. Et cela ne souffre aucun affront. Il est peut-être un peu trop malin, presque retors, pour être un homme d'honneur; la vérité est qu'il y a des choses d'importance, et d'autre qui n'en ont pas. Certains serment ne seront jamais trahis, certaines paroles jamais reprises, certaines fidélités indéfectibles, mais il est le seul à savoir lesquelles.
Pour lui, la fin justifie les moyens: si le but est noble, alors qu'importe le reste? Et cela s'applique plus particulièrement à sa propre famille. Plus que tout, Maximilien est attaché à la survie et au prestige des Séverac; on peut donc sans peine imaginer l'humiliation subie par le vol de Waldemar par l'empereur... Et la fierté, aussi, voyant ses enfants, la chair de sa chair, s'en aller aux quatre vents pour partir à sa recherche! Maximilien est attaché aux siens plus qu'à tout autre en ce monde; la vie d'Ismalia et de sa progéniture justifierait tous les sacrifices. Et la haine qu'il voue à Augustus, en retour, n'en est que plus forte; trahison et déshonneur! Pour tout cela, il n'y a pas de pardon, et nulle limite à la vengeance. Fantasque Loyal Jaloux Orgueilleux Désinvolte Lettré Melsant de Séverac Jake Gyllenhaal Témoin Melsant est le fils aîné de Maximilien et à ce titre, il est son héritier. Il l'a formé au métier des armes, aux subtilités du gouvernement, l'a regardé devenir un homme et partir en exil après l'affront infligé aux Séverac par Augustus. Il ne l'a plus revu depuis deux ans mais ne perd pas l'espoir de le retrouver. Mélusine de Séverac Eva Green Portée Disparue Comme sa soeur, elle est la prunelle des yeux de son père. Il en a toujours été extrêmement fier, et a couvert avec indulgence tous ses caprices et ses écarts de conduite. Il cherche pour le moment à la retrouver, bien que cela puisse sembler sans grand espoir. Mélisande de Séverac Eva Green Héraut La seconde prunelle des yeux de son père. Il lui porte autant d'affection qu'à sa soeur, et toutes les deux occupent une place à part dans son coeur. Il ignore tout, et c'est peut-être mieux pour lui, de ce qui s'est passé lors du vol de Waldemar par Augustus. Pour l'heure, il cherche simplement à la retrouver. Melbrenn de Séverac Chace Crawford Mages Melbrenn est le dernier-né de la fratrie, et son père a toujours eu une affection particulière pour son plus jeune fils. Une fois Melsant et les jumelles parties à la recherche de Waldemar, il a tenté de faire de son dernier fils un héritier potentiel, avant que les Dragons ne l'emportent avec lui. Aujourd'hui, sans nouvelles, il ignore même s'il est encore en vie, comme ses autres enfants. Castiel de Sombreflamme Ben Barnes Mage Ce petit garçon un peu étrange, un peu silencieux, a toujours eu l'affection de Maximilien qui le considère comme un fils, et lui fait toute confiance à présent qu'il est roi. Il connaît cependant bien son homme, et bien qu'il croie Castiel tout à fait capable de gouverner un royaume, il sait se méfier des étranges penchants, des drôles de lubies et des péchés secrets de son protégé. Traitez-le de vieux fou sentimental, mais le comte voit toujours le roi de Sombreciel comme le gamin qu'il accueillait toujours volontiers à Séverac autrefois. Hugues de Hurlenfer Aiden Gillian Calices Maximilien n'apprécie guère cet homme, ne serait-ce que parce qu'il semble choisir bien mal ses allégeances et qu'un espion du tyran ne peut en aucun cas être bien accueilli par le comte. Et puis, un ennemi de Castiel est forcément l'un de ses ennemis. Il n'a jamais rien dit de ce qu'il savait de la relation entre Hugues et Hélène de Sombreflamme, et garde avec soin cet atout dans sa manche, juste au cas où. Freyja de Brunante Claudia Black Témoin Qu'il est bon de parfois compter sur des alliés solides... Freyja a très vite gagné la confiance du comte qui ne saurait assez la remercier pour l'aide qu'elle lui a apportée à Lorgol. Il la tient, elle et son clan, en très haute estime et sait qu'il pourra compter sur elle et le siens en cas de besoin. Qu'ils soient pirates, bandits ou honnêtes marchands, à vrai dire il n'en a cure, à chacun sa façon de vivre, et lui-même n'est pas assez immaculé pour se permettre de les juger. Liam d'Outrevent Jared Leto Témoin Devenu farouche adversaire de l'empereur, Maximilien n'a pu qu'apprécier le chef de la rébellion. Il n'a pas hésité à lui venir en aide par le passé et reste tout à fait favorable à son retour sur le trône d'Outrevent. Cependant, il reste méfiant à son égard, sans doute parce qu'il ne le connaît que trop peu, et reste assez prudent. Je suis un canard. Et sinon, je suis Avryn dans une autre vie et pour les réclamations adressez-vous à Ayden, c'est sa faute si chui là u_u Vous êtes merveilleux. Oui, merveilleux. Tous.
Dernière édition par Maximilien de Séverac le Dim 10 Mar - 6:15, édité 10 fois |
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