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| [Liam ○ Lisbeth ○ Ailen] Trop impétueux pour rester au chaud. | |
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Liam d'Outrevent Messages : 378 Je réside : à la tour des Rebelles. Mon allégeance va : à Arven ! RegistreÂge du personnage: 29 ansTitres: Autres visages: | Sujet: [Liam ○ Lisbeth ○ Ailen] Trop impétueux pour rester au chaud. Mer 6 Juin - 14:44 | |
| Au fond d’une taverne sans nom, assis à une table recouvertes de chopine et parlant à des hommes ivres, aux voix fortes et grasses, forgerons, bâtisseurs, ou forestiers. Là n’est pas la place d’un duc, sans nul doute. Mais je ne suis plus un duc, et je ne reculerais devant rien pour parvenir à mes fins. Ici, personne ne me connais, et vu mon accoutrement, mes traits tirés, mes joues pleines de suie et mes cheveux en bataille, je ne suis pas sûr que ma sœur elle-même, si elle me voyait, pourrait me reconnaître.
Voyager jusqu’ici, dans les domaines même du Duc de Castel, surveillé comme jamais il ne l’a été, a été extrêmement long et difficile. Je me suis fondu dans la masse et n’ai pas hésité à perdre mon identité pour franchir les diverses barrières de gardes qui ont mon signalement au sourcil près. J’ai voyagé avec une famille de tanneurs, et j’espère que la forte odeur qui se dégageait de leur chariot parviendra à s’estomper d’ici demain. Enfin… Cela valait le coup. Aucun des gardes ne m’a reconnu, alors que je passais sous leur nez, le moins discrètement du monde, chopine à la main. Cette famille, venue de Bellifère, fut particulièrement agréable, se déplaçant jusqu’ici pour profiter de la fête, et je n’ai à aucun moment regretté mon choix ni fait mauvaise mine devant l’aide que j’ai eu à leur apporter à certains moments du voyage.
Enfin, aujourd’hui, je suis arrivé. Il est certes un peu tard, et j’aurais aimé avoir plus d’avance pour me préparer. Cependant, au moins, je suis là. Et j’ai même trouvé quelques descendants des bâtisseurs de ce palais si immense et tortueux. On raconte qu’il est parsemé de passages secrets, et j’ai bien l’intention de découvrir si c’est le cas. Dans la peau du personnage, je leur demande si ce palais est si truffé de trou que l’on le dit. L’un d’eux approuve fièrement et se vante même d’avoir des plans du château. A partir de là, c’est déjà gagné. Il veut me les montrer et va me les chercher, fiers de cet héritage de sa lignée, fier de ce trésor et de la tortuosité des esprits des gens de sa contrée et de sa famille. Je n’ai même pas à demander pour les étudier avec lui, et il me raconte même des anecdotes sur les meilleurs passages secrets, comment les ouvrir, où ils mènent... Je ris avec lui et bois à sa santé. En moins de deux heures, je connais le palais comme ma poche. Quand, en plus, un serviteur du palais venu là pour se détendre commence à déblatérer sur les endroits où sont logés les différents ducs et duchesses, grand sujet d'admiration pour ces petites gens, je me dis que c'est mon jour de chance.
Je coure me laver dans la chambre réservée dans l’auberge, sors des vêtements propres et dignes de mon rang, me coiffe, me cache sous une cape, disparait. Je sais que d’autres Rebelles ont fait le trajet, séparément. Je les retrouverais cette nuit, mais pour l’instant, je cours au palais pour saluer les deux raisons pour lesquelles je me suis déplacé.
Ce n’était pas prévu. Je ne pensais pas venir. C’était dangereux, un projet bien trop fou pour être mit à l’œuvre. Mais devant les rumeurs, les intuitions, je n’ai pu résister. Je ne supportais pas de savoir Lisbeth et Cyselle là-bas, au-devant de tous les dangers, pendant que j’étais derrière, bien au chaud dans ma tour. Insupportable.
Ce palais est si étrange. Si élégant, mais si tortueux… On est bien loin de la droiture des bâtisses d’Outrevent, de leur force et leur maintien. Ces hautes tours, ces arches, ces tourbillons de couloirs et de murs me donnent un profond tournis et un sentiment d’angoisse incompréhensible. Je ne supporte pas ce faste mêlé à une folie sans nom qui caractérise ce lieu de démence perdu au milieu de la neige et de la brume. J’ai hâte que tout cela soit terminé.
J’ai beau connaître les plans, la réalité même me semble différente. Comment ce couloir est censé pouvoir donner sur celui-ci, déjà ? Est-ce ce rideau, qui donne sur le couloir secret, ou est-ce juste un passage pour les domestiques ? Je profite de la relative tranquillité du soir pour prendre mes marques, et bientôt, je retrouve mes repères. Le plan se forme bientôt clairement devant mes yeux, et j’en comprends les délires et les symboles.
A cet instant, je m’estime prêt à aller plus loin. Je me dirige d’un pas assuré vers la chambre de Cyselle, évitant consciencieusement de ne croiser personne, et attends là calmement. Bientôt, une servante entre. Je la reconnais pour avoir plusieurs fois reçu des lettres de sa main. Je souris. Si Cyselle lui fait confiance, je peux moi aussi le faire. J’attends qu’elle ressorte, je la voie discrètement glissé un pli sous ses jupons. Je la suis, comme une ombre, jusqu’à être sûr d’être seuls. Je m’approche d’elle, tourne la tête de manière à ce qu’elle voit bien mon visage, à la pâle lumière de la lune.
« Inutile d’aller plus loin. »
Elle sourit. Me passe la lettre sans un mot, continue son chemin. Je disparais. Les mots de Cyselle m’inquiètent, elle s’estime en sécurité, mais a reçu des raisons de s’inquiéter pour sa sécurité. Je me félicite d’être venu. J’aurais enragé de recevoir ces mots depuis Lorgol, impuissant, alors que tout aurait déjà été joué. A présent qu’elle va bientôt être au courant de ma présence ici, je me dirige vers les appartements de ma sœur.
Je me glisse dans de nouveaux couloirs, de nouveaux recoins, passe par des couloirs semblant être oubliés depuis des siècles, étroits et poussiéreux, pour enfin me retrouver près de la chambre de Lisbeth. Je sais que je ne peux y accéder directement à partir des murs, alors j'attends tout près de la voir passer devant moi. Ma patience est heureusement bientôt récompensée. Elle sort, accompagnée de sa chère Yseult de la Châtaigneraie. Il me vient alors une idée simple pour l'attirer. J'entrouvre un passage secret un peu plus loin sur son chemin, de manière assez visible pour qu'elle le remarque. Un tableau, dont je ne vois pas la face, laisse alors entrevoir la clarté de la lune sur son côté, tel une porte entrouverte.J'espère n'attirer personne d'autre dans mon couloir, mais de ce que j'ai vu, les deux femmes seront les deux prochaines à passer par là, et il y a suffisamment peu de monde pour que je ne me trompes pas.
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| | | Membre du chapitre ♥ Le chouchou des adminsLisbeth de Brunante Messages : 1265 Je réside : à l'hôtel particulier des de Brunante à Port-Liberté. Mon occupation est : conseillère auprès de Raphaël Jedidiah Mon allégeance va : à Raphaël Jedidiah ainsi qu'à Liam. RegistreÂge du personnage: 28 ansTitres: Autres visages: | Sujet: Re: [Liam ○ Lisbeth ○ Ailen] Trop impétueux pour rester au chaud. Jeu 7 Juin - 14:07 | |
| Le bal des dupes va recommencer. Déjà mon trop court séjour en Outrevent me semble n'être plus qu'un lointain souvenir. Mais il m'a fait le plus grand bien. Retrouver, pour quelques jours durant, la vie simple qu'est la notre en Souffleciel m'a permis de me ressourcer. A force de jouer ce double-jeu de faux-semblants, j'en viens parfois à douter. Là est probablement ma plus grande faiblesse. Il est si facile de douter... Bien plus que de croire. Je veux être quelqu'un qui croit, en toutes circonstances. Je sais que notre cause est juste. S'il m'a fallut du temps, pour écrire mes penser, les évacuer. S'il m'a fallut prendre les armes pour me souvenir de ma valeur et de celle que je suis réellement, des doutes sont désormais derrière moi. Il est probable qu'ils me reviendront. Je suis malheureusement trop faible pour m'en prémunir totalement. Mais peu importe.
La rencontre avec Liam il y a quelques jours, à la tour des Rebelles m'a rassérénée. J'ai eu raison de faire halte à Lorgol avant de continuer ma route vers Sombreciel. D'une part en raison du réconfort qu'il m'apporte chaque fois mais aussi parce qu'il m'a assuré avoir l'intention de se tenir loin des cérémonies à venir. Je ne le connais que trop bien, l'idée d'un bal masqué où il aurait pu venir impunément narguer l'empereur, au sein de la forteresse d'un de ses partisans les plus prononcés, ne peut être qu'attirante à ses yeux. Mais ce serait du suicide. Jamais je n'avais vu telle ébullition. Craignent-ils réellement une attaque des rebelles en ces fêtes du solstice ? La multiplication des patrouilles et des contrôles a particulièrement ralenti notre voyage. Et que notre équipage porte les armoiries d'Outrevent n'a visiblement fait ni chaud ni froid aux gardes chargés de vérifier identités et chargements. Maudite soit la paranoïa d'Augustus. Sans doute le fait que mon escorte soit uniquement composée de femmes a-t-elle excité ces bougres dans leur soit de bien faire. Le temps m'a manqué pour faire mander Thibalt à notre protection au cours du voyage. Que dis-je ? Le temps m'a manqué pour faire mander un guerrier. N'importe quel guerrier aurait fait l'affaire. Et si celui-ci se montre chaque fois extrêmement prévenant et efficace, il n'est rien de plus qu'un guerrier que l'on paie pour ses services. Rien de plus.
En attendant, une telle débauche de moyens signifie au moins qu'il craint quelque exaction de notre part. Et une telle crainte, fut-elle infime au milieu des problèmes qui l'agitent, me semble fort réjouissante, quand bien même elle compliqua notre avancée. Mais enfin, nous sommes arrivées dans les temps. Et c'est maintenant que vont recommencer sourires et compliments hypocrites, tout pour sauvegarder cette image de duchesse fidèle que j'ai construit patiemment au cours des neufs années écoulées. Dire qu'il m'a fallut pour cela renier mon propre frère. Les vilipender, lui, sa conduite et ses idées. Il me tarde que nous vainquions. Pour en finir avec ces faux-semblants que j'exècre mais surtout pour qu'il reprenne la place qui est sienne et que son honneur soit rétabli.
Il faut que je cesse de penser à lui. Il est en sûreté à Lorgol, probablement à préparer quelque mauvais coup en l'absence d'Augustus. Pour profonde que soit la blessure de devoir décrier ses actions, je ne peux me permettre de la laisser interférer. Yeux des rebelles à la cour je suis et leurs yeux je dois demeurer, sans me laisser troubler d'aucune façon que ce soit. Aussi c'est avec le plus charmant sourire que je salue celui qui sera notre hôte pour ces festivités ainsi que tous ceux qui l'entourent. A peine quelques minutes de ce cirque et je n'en peux déjà plus. Les jours à venir vont être bien longs... Mais demeurer dans ma chambre est hors de question. Je me dois de me montrer à chacun, la tête haute, comme toujours. A la fatigue du voyage vient s'ajouter le supplice d'un dîner à cinq services pendant lequel il me faut converser de tout et de rien, rassurer les convives quant à la santé de mon père le duc que l'on ne voit plus guère à la cour. Et d'expliquer qu'actuellement, force lui est de rester en Outrevent pour profiter d'un grand air davantage salvateur à sa santé que l'atmosphère empesée de Lorgol. Rien de toute ça n'est vrai, il refuse surtout de se montrer en société. Mais tant qu'il demeure à Souffleciel, il continue d'assumer cette charge du duché qui me terrifie.
Lorsque enfin je rejoins ma chambre, je suis éreintée. La seule pensée de faire un sourire supplémentaire m'épouvante et c'est d'humeur maussade que je laisse Yseult s'affairer à me retirer l'imposante robe passée pour le repas. Mais alors que je m'apprête à me laisser tomber sur mon lit, l'envie me vient de voir un visage amical. Certes, Denise sera très probablement en compagnie de son époux, mais quel mal y-a-t-il à rendre visite tardivement à une amie à peine entrevue au cours de la soirée ? SI nos propos ne dépasseront pas la conversation mondaine, je m'offrirais au moins le luxe d'un sourire sincère. Demandant aux femmes de chambre de prévoir un bain chaud pour mon retour, vêtue d'une tenue bien plus simple et confortable, de celle que j'affectionne pour arpenter nos terres, je m'engage dans le couloir d'un pas décidé, Yseult sur mes talons. Mais quelques mètres à peine après être sortie, il me semble discerner un passage dans le mur. Et il est évident que je ne peux voir une telle chose sans m'y intéresser de plus près. A pas de loups, je m'approche de l'ouverture ainsi formée. Autour de nous, le couloir est désert. Mais un instant, la bienséance dont je suis censée faire preuve arrête mes pas. Il me faudra justifier de ma visite à Denise...
- Yseult, allez jusqu'aux appartements du duc de Saldenow, porter mes amitié à la duchesse. Et si vous en avez l'occasion, expliquez lui pourquoi je ne suis pas venue, elle comprendra et confirmera ma présence chez elle si besoin est. - Vous n'y pensez pas... Vous aventurer là ? Seule ? Et puis, si le duc est là... - Il ne s'agit certainement que d'un vieux passage oublié. Le seul risque que je pourrais courir serait de rencontrer Castiel de Sombreciel. Et je doute qu'à cette heure, imbibé de drogues tels qu'il soit l'être, il soit encore de taille à me causer problème. Il me suffira de dire que je me suis égarée.
Je tâte le poignard toujours dissimulé dans ma manche du bout des doigts. Je suis armée. Et bien assez habile pour me défaire d'un éventuel traînard. Mais qui irait ainsi rôder dans les couloirs emmurés du palais ?
- Quand au duc Saldenow, il n'osera contredire sa femme. Allez !
Sans prendre le temps de vérifier qu'elle a obéit à mon injonction, je pénètre dans l'encadrement dévoilé. Mais à peine ai-je fait quelque pas que je me trouve effectivement face à une silhouette, très certainement masculine. A la seconde, je dégaine ma courte lame, prête à en user si besoin était. Mais déjà, malgré la très faible lueur de la torche placée non loin, je discerne les traits de l'individu qui me fait face. Je manque de laisser échapper un cri de surprise, contenu par le contact vif de sa main qu vient se plaquer contre mes lèvres. Furieuse, j'écarte cette main et chuchote, aussi bas que je le puis, malgré la colère.
- Que fais-tu ici ? Tu m'avais promis de ne pas venir ? Je n'ai jamais vu autant de gardes, ils fourmillent de partout. Tu vas te faire prendre !
Mains sur les hanches, j'observe l’inconscient qui me regarde avec, accroché aux lèvres, un léger sourire impertinent. Et en dépit de la peur que me suscite sa présence en ces lieux, je lutte contre l'inévitable joie de le voir qui déferle en moi.
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| | | InvitéInvité | Sujet: Re: [Liam ○ Lisbeth ○ Ailen] Trop impétueux pour rester au chaud. Jeu 14 Juin - 17:46 | |
| Ailen, bien que le visage fermé et neutre comme à son habitude, se nourrissait en réalité des nouveaux paysages qu'elle découvrait alors qu'elle accompagnait le Duc de Sombreciel dans sa demeure, qui servait de lieu d'accueil pour la fête du Solstice. L'homme avait insisté pour qu'elle le suive dans cette lointaine contrée, arguant que sa sécurité se faisait maintenant grâce à Ailen, et surtout qu'il ne fallait pas perdre de temps pour sa formation. Durant tout le temps du voyage, ni même depuis leur arrivé, le Duc ne lui avait demandé une seule fois de dégainer son sabre pour un entraînement. Cela dit, elle assurait une partie de son marché, la sécurité du Duc héritier. Seule femme dans ce milieu d'hommes, sa légitimité auprès du Seigneur semblait cependant imposée par celui-ci et si la jeune guerrière déambulerait en tant que convive et non en tant que protectrice durant les soirées, elle n'en avait pas moins participé à l'élaboration de la sécurité des lieux. Et bien que vêtue d'un ample vêtement de ses contrées d'origines, quelque part en Erebor, elle n'en avait pas moins une dague contre sa cuisse et un coutelas dans sa manche.
Son visage maquillé, sa tenue et son maintient fier donnait une image d'elle bien loin de celle de la guerrière en tenue de cuir, son sabre dans le dos avec des bottines crottées. L'apparat sophistiqué la transformait réellement en une autre personne, que certains salués par une courbette comme si elle était une noble quelconque. La jeune femme ne bronchait pas, gardant un œil sur le Duc qui semblait de plus en plus pris par les méandres de l'alcool et d'autres substances qu'il avalait. L'œil brillant, il regardait souriant ses convives, leur parlait de choses futiles et plates, auxquelles la guerrière ne portait aucun intérêt de toute façon. Non, elle, elle se postait près de la fenêtre, sens aux aguets et se perdait dans ces paysages neigeux. La neige. Jamais avant elle n'en avait vu autant. Et cette ambiance de calme alors qu'autant de poudreuse tombait du ciel, ce silence envoûtant. Si Ailen avait juré fidélité au Duc, c'était bel et bien pour ce qu'il pouvait lui apprendre sur le Monde et tant de choses encore qu'une personne aussi cultivée que lui pouvait lui transmettre ; et des deux, elle ne perdait pas au change. L'accès à la bibliothèque, les conversations avec les diverses personnes qu'elle pouvait croiser dans le Palais d'Augustus à Lorgol l'enchantaient. Bien sûr, sa place restait dans l'Arène. Elle était une guerrière, née avec un coutelas dans la bouche, un sabre dans la main et entraînée à devenir la meilleure. Toujours.
Peu à peu, la table des convives se vidaient. Certains d'aller au bal, d'autres de se retirer dans les boudoirs ou suite personnelles pour vaquer à leurs occupations. Le Duc avait lui aussi disparut et la jeune femme jugea que sa tâche de la journée prenait alors fin. Elle nota mentalement qui partait, qui restait et la direction que chacun prenait, réflexe de stratège inculquée avec force par son Maître.
La précipitation de la Duchesse d'Outrevent à quitter la pièce intrigua la guerrière. Pas qu'elle ne nourrisse aucun soupçon ou autre suspicion à l'égard de la noble, mais la femme était d'ordinaire plus... réservée. Ailen la salua tout de même poliment et avec le respect qu'elle devait à une femme d'un rang plus élevé que le sien, avant de décider qu'à son tour, elle avait assez pavané. Sa tenue confortable de cuir lui manquait, vraiment, non, ce genre de tenue ample ne la rendait pas à l'aise. Parcourant les couloirs à pas vifs, l'Erebienne n'avait qu'une hâte : retirer cet accoutrement qu'elle jugeait ridicule.
Pourtant, avant de biffurquer vers les escaliers qui menait à sa modeste chambre -non, une simple guerrière ne pouvait prétendre à une suite, toute garde du corps qu'elle soit, ainsi logeait-elle du côté des domestiques, ce qui lui convenait parfaitement- qu'un détail attira son attention. La domestique de la Duchesse d'Outrevent qui rebroussait chemin sans être entrée dans la chambre de sa Dame, peut-être ? Ce tableau qui semblait bien de travers. Et ce semblant d'ombre qui flottait là où aucune lumière ne devait poindre...
Un geste de la main, son long coutelas glissa le long de son bras et se logea dans son poing alors qu'elle se dirigeait vers cette scène étrange, pour surprendre une conversation qui l'était encore plus. Les d'Outrevent.
Si de la réelle allégeance de Lisbeth, Ailen pouvait commencer à en douter, celle de Liam d'Outrevent, son frère, ne faisait par contre aucun doute. Rebelle affirmé, il était l'un des hommes les plus recherchés dans tout le Royaume et sa présence ici n'était sûrement pas un bon présage -force était de croire qu'il ne venait pas présenter ses hommages à l'Empereur.
« Vous auriez dû écouter votre sœur. Votre parcours s'arrête ici. ».
Ailen venait d'entrer à son tour dans l'étroit corridor, fermant le passage derrière elle. Son coutelas à la main, une garde simple mais parfaite, prête à réagir en cas de besoin. Elle n'était pas l'une des meilleures lames de l'Arène pour rien... [j'ai pas relu, d'avance désolée pour les fautes qui trainent.] |
| | | Liam d'Outrevent Messages : 378 Je réside : à la tour des Rebelles. Mon allégeance va : à Arven ! RegistreÂge du personnage: 29 ansTitres: Autres visages: | Sujet: Re: [Liam ○ Lisbeth ○ Ailen] Trop impétueux pour rester au chaud. Ven 15 Juin - 4:18 | |
| Dans ce passage obscur où j’ai allumé un torche, j’attends. Le couloir est étroit et légèrement poussiéreux. Je me fais la remarque que même dans ce lieu oublié de tous, quelques tableaux viennent agrémenter les murs et, accompagnés de quelques porte-torches en fonte noire, cacher leur grise nudité. Le tableau que j’ai ouvert n’est qu’un des nombreux passages qui mènent à des lieux plus fréquentés, et que je me suis permis d’observer. C’est néanmoins le plus large, et le plus simple à ouvrir à ma sœur.
Immanquable.
Aussitôt le passage repéré, ma sœur renvoie Yseult. Elle s’approche. Je souris. Elle entre, referme, s’avance, et se retrouve face à moi. Pour éviter l’esclandre, je mets une main sur sa bouche, qu’elle s’empresse de retirer. Elle m’a reconnu, je m’écarte un peu. Elle tient dans sa main une dague. A mon côté droit pend une épée courte dans son fourreau, tandis qu’au gauche se trouve une dague, petite mais bien aiguisée et parfaite pour le combat en ce genre de lieux trop étroits pour d’amples mouvements..
Elle me réprimande de ma présence ici, trop dangereuse pour moi. Mais je n’ai pas le temps de lui répondre qu’elle se fait du souci pour rien : voilà qu’une autre personne s’engage à sa suite. Je prends la main de ma sœur et l’attire derrière moi. La nouvelle, dague en main, l’air sévère, acquiesce : je n’aurais pas dû venir. Hé bien, c’est un peu tard, mesdames, je suis là. Une dague a volé jusque dans ma main en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. La nouvelle se tient de manière à la fois souple et dure, dans une position parfaite pour le combat. De mon avis, elle sait se battre, et sa présence ici n’a pas l’air de n’être que courage exacerbé et surplus de vanité. Je parle bas, surveillant d’une oreille attentive si d’autres bruits de pas ne viendraient pas du couloir. Je me tiens prêt à me battre.
« Allons, madame, nous sommes deux, et vous êtes seule. Je ne doute pas de vos capacités de combat, mais l’entamer ici serait bien vain. Je ne viens pas faire de mal, seulement protéger ceux qui, bien que m’ayant renié, dupés par les belles paroles de votre souverain, tyran dont le sang de bien de gens coule encore sur les mains, courraient ici des risques plus grands encore qu’à Lorgol ! Je ne remets pas en doute le nombre de vos gardes, mais ma présence ici en est une preuve : Ce palais est un gruyère, et tous vos gardes, que leurs intentions soient nobles ou non, ne suffiront à empêcher le sang de couler telles que tant de rumeurs l’annoncent. »
Quel échec ! Que faire ? J’ai pris le partis de laisser Lisbeth faire croire qu’elle me renie toujours et que si elle n’a pas le courage de me livrer au loup, moi, j’ai toujours le désir de la protéger, même malgré elle, de ce tyran que je sais mauvais par nature. La situation dans laquelle je nous ai tirée est mauvaise, si mauvaise que je ne sais si cette fois j’en sortirais indemne. Si le combat s’engage, non seulement je ne suis pas certain que nous le gagnerons, même si le combat en lieu exigu et mon talent pour les coups fourrés, gagné dans la basse ville, ajouté à la présence de ma sœur, une fine lame hors pair, me permettent d’entrevoir à cette escarmouche une issue favorable, mais surtout, nous risquons d’interpeller d’autres garde ! Alors, la fuite sera ma seule issue, mais je ne peux garantir ce qui adviendra de Lisbeth… Ma seule chance est peut-être celle-là : trouver le point faible de l’adversaire par les mots, et parvenir à le faire taire. En ce sens, j’ai la chance que ma cause soit juste, que nombre de gardes en sont parfaitement conscients et n’attendent que le bon moment pour sortir de leurs gonds. |
| | | Membre du chapitre ♥ Le chouchou des adminsLisbeth de Brunante Messages : 1265 Je réside : à l'hôtel particulier des de Brunante à Port-Liberté. Mon occupation est : conseillère auprès de Raphaël Jedidiah Mon allégeance va : à Raphaël Jedidiah ainsi qu'à Liam. RegistreÂge du personnage: 28 ansTitres: Autres visages: | Sujet: Re: [Liam ○ Lisbeth ○ Ailen] Trop impétueux pour rester au chaud. Ven 15 Juin - 15:26 | |
| Il est difficile de rester en retrait. J'étais bien placée pour le savoir. Pourtant, une telle réserve était de mise dans certaines circonstances et si mon rôle d'apparat ne me convenait guère, j'avais appris à faire passer mes sentiments et envies après mon devoir. Mais tel n'était pas le cas de Liam qui avait depuis longtemps abaissé son masque pour laisser éclater sa colère et sa soif de liberté. Oh oui, libre il l'était. Libre de côtoyer qui bon lui semblait, libre d'organiser ses journées à son gré. Libre d'agir... Alors quel besoin avait-il, alors que Lorgol se voyait désertée par la cour, lui laissant le champ libre, de venir risquer sa vie jusqu'en ces froides contrées ? Bien sur, il m'était impossible d'empêcher une part de mon coeur battre de bonheur à sa vue - bien trop rare à mon goût. Mais il y avait tant de danger pour lui à demeurer en ces lieux... Si lui, nouvellement arrivé, était parvenu à avoir connaissance des passages secrets, par quel miracle serait-il seul à les arpenter ?
- Tu ne peux rester ici Liam ! Repars, il y a danger pour toi en cette demeure.
J'ignore quelles raisons ont pu le pousser à modifier sa décision mais il n'est pas question qu'il prenne davantage de risques. Il lui faut partir, et vite, avant que sa présence ne soit découverte par des âmes fidèles au tyran. Oh s'il était pris... Qu'Eimaren le protège. Qu'elle nous protège tous deux. Neuf années de soumission forcée ne peuvent faire oublier ni que notre nom nous unit, ni que dans nos veines coule le même sang. Aussi y a t-il fort à parier que des doutes appartiendraient bien vite quant à ma véritable allégeance.
- Je t'en conjure...
Ma voix est devenue supplique. Mais à quoi bon ? Si mes paroles avaient le don d'infléchir ses décisions, jamais il n'aurait entreprit cette folie qui pourrait nous coûter si cher... Qui va nous coûter très cher. Les pas que j'entends derrière moi ne devraient pas être audibles. Et je connais suffisamment l'écho de ceux d'Yseult pour savoir qu'il ne s'agit pas d'elle. D'un geste, Liam m'attire derrière lui, se dressant comme un rempart entre la nouvelle venue et moi. Et à nouveau, la dualité de mes sentiments pour lui resurgit. Si la soeur en moi est touchée de ce réflexe protecteur, la rebelle veut n'avoir de comptes à rendre à personne et se sait capable de se défense. Fut-ce face à une aussi dangereuse combattante que celle qui nous fait face. J'ignore son nom. Mais son visage ne m'est pas inconnu, pas plus que sa réputation. Pas plus que son allégeance. Et si réellement, elle est loyale à l'usurpateur, nous sommes perdus. Bien sur nous sommes deux, armés et notre habitude du combat côte à côte nous confère un avantage indéniable. Mais après ? Nous ne pouvons la contraindre ni à l'oubli ni au silence autrement que par le sang. Et nous ne sommes pas de ces assassins de la Confrérie. Mais quelle autre solution nous reste-t-il ? Quand bien même nous éviterions une dénonciation immédiate, elle n'en demeurerait pas moins au courant de notre complicité réelle. Une personne hautement dangereuse pour nous deux...
Visiblement, les pensées de Liam ont du suivre le même cours que les miennes puisque, bien qu'armes à la main, il tente de désamorcer le combat qui s'annonce. Et... non ! Oh non, ne me demande pas de faire cela mon frère... Je n'ai nul besoin d'explications pour comprendre où tes paroles nous mènent mais j'en suis incapable. Tant de fois, j'ai relevé le menton d'un air méprisant alors que tes exactions me revenaient de plein fouet, tant de fois j'ai décrié tes actes criminels, tant de fois j'ai craché ma haine à ton encontre. Chacun de ces mots te condamnant a été lame acérée enfoncée directement en mon coeur. Ne me demande pas d'à nouveau répéter ces paroles honnies qui me révulsent, surtout pas alors que tu es là à pouvoir les entendre. Et pourtant, quel autre choix ai-je pour garantir ma sécurité et celle d'Outrevent ?
Oh et puis qu'importe ! Que m'importent mon nom, ma réputation si mon frère n'est plus là ? Que m'importe le sort de mon duché si son héritier légitime n'est plus là pour y prétendre ? Que m'importe la vie sans ce frère que je chéris de tout mon coeur et de toute mon âme ? Non, il ne sera pas dit qu'un Outrevent périra ce soir. Ou pas seul du moins. Consciemment, je raffermis ma prise sur la garde de mon poignard avant d'à mon tour prendre la parole. Pardonne moi Liam si je n'apporte pas crédit aux allégations que tu viens de formuler quant à ma loyauté mais je ne puis ainsi te trahir encore.
- Tout cela est ridicule. En dépit de l'absurdité de sa présence en ces lieux, c'est la voix de la raison que vient d'exprimer mon frère. Ni vous, ni nous n'avons à gagner à faire couler le sang ce soir. Je vous en conjure, oubliez que vous l'avez vu ici. Il n'a nuls mauvais desseins. Les fêtes du Solstice sont attendus par nombre de gens. Gâcher ces célébrations ne ferait que nuire au rebelle qu'il est devenu. Je veux croire que ses mots sont le reflet de sa pensée et que sa visite n'est due qu'au désir de me revoir après tant d'années de séparation, à une époque propre aux retrouvailles familiales.
Oh Eimaren, fais que cette garde soit encline à la discussion et comprenne que nous ne lui voulons aucun mal... Et si tu m'entends, fais qu'il comprenne le sous-entendu de mes paroles et qu'aucune action ne soit effectivement prévue. Autrement... Je ne me fais plus guère d'illusion sur l'issue de cette rencontre...
- Bien que je ne sache rien de ses intentions, je vous assure, sur ma vie et mon honneur, que rien ne sera entreprit au cours de cette période de paix que doit être le solstice. Je vous l'assure en tant que sa soeur. Si d'aventure, un incident imputé aux rebelles survenait, je jure de me remettre entre vos mains sans chercher à nier cette rencontre imprévue.
Parvenir, en quelques phrases, à concilier l'idée que je ne suis pas au fait des projets de mon frère, que je ne l'ai plus revu depuis maintes années et déposer un tel poids sur l'honneur des Outrevent. Faut-il que la cour m'ait façonnée pour ainsi me rendre capable d'autant de compromis verbaux. J'ai finalement avancé. Mon poignard n'est plus serré dans ma paume, ma posture ne présente aucune garde qui viendrait fausser la sincérité de mes dires. S'il advenait qu'une attaque soit prévue, Liam l'empêcherait d'aboutir, j'en suis certaine. Ma proposition, pour téméraire et incertaine qu'elle soit, pourrait nous sortir de cette impasse. A condition que notre interlocutrice soit disposée à accepter ces conditions et ne cherche pas la gloire en jetant mon frère aux pieds du tyran. Auquel cas je ne peux présager qu'un combat achevé dans le sang, à l'issue incertaine. |
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