Est-ce que Chimène portait des sous-vêtements ?
Est-ce que les Dragons ont toujours été alliés des hommes ?
Est-ce que la mère de Liam et Lisbeth avait les yeux bleus ?
Pourquoi les ducs de Cibella, d'Ansemer et de Sombreciel portent un nom différent de leur duché ?
D'où vient Sigvald exactement ?

Pour toutes ces questions que vous vous posez, voici un topic dédié. Je n'ai pas rendu publiques les quelques 500 pages (véridique !) de notes, arbres généalogiques, légendes et chronologies en tout genre que j'ai pu établir sur l'univers d'Arven.
Aussi, si vous voulez en savoir plus sur un point précis...

C'est par ici !

Allez-y mes petits je suis toute à vous

Moi je dis que Chimène est une coquine, donc pas de sous-vêtements

Je vous mettrai régulièrement les réponses aux questions que l'on me pose

Question de Castiel : Dis, pourquoi c'est de Salvemont et pas de Cibella ?

Réponse :
En l'année 459, il y avait deux héritiers à Cibella : l'aîné Caliban et le cadet Clarence. (Leur soeur benjamine Clarine a épousé le prince Othien devenu Roi en 464). Caliban de Cibella a hérité du duché en 459, donc, et cette année-là la guerre a éclaté avec Karsch. Les troupes du Protectorat ont bien failli tuer la reine de l'époque, Omasera (mère d'Othien), sur le Mont d'Albrecht qui défendait la passe permettant aux troupes ennemies d'entrer en Arven. Clarence de Cibella a mené au nom de son frère les troupes de Cibella au combat et par sa bravoure a sauvé la reine et l'empire tout entier.
Il a donc "sauvé le mont" -> Salvemont. Ce nom et des terres lui ont été données, et à la mort de son frère sans héritier en 468, il a repris la couronne de Cibella, devant donc Clarence de Salvemont, duc de Cibella.

Expression courante : "Comme Palladine et Septime".
Signification : Deux jeunes gens faits l'un pour l'autre et que le destin ne pourra jamais séparer.

Année 265
Palladine, duchesse héritière d'Outrevent, a refusé le parti proposé par son père Uriel, qui était Septime d'Ibelin (cadet du baron héritier d'Ibelin), simplement par principe, parce qu'on ne lui avait pas demandé son avis.

Elle trouvait que cela manquait de romantisme, et qu'elle n'épouserait jamais qu'un homme qui "lui offrirait les étoiles", et puis Septime était réputé adroit en travaux manuels et c'était "indigne d'une dauphine d'Outrevent".

Pendant deux ans, les hommes se sont succédé à la cour de Souffleciel, jusqu'à ce qu'un homme masqué ne vienne lui offrir une gemme magnifique, taillée avec soin, qui brillait autant qu'une étoile. Elle tomba amoureuse de la beauté de la gemme, et consentit sur-le-champ à épouser l'inconnu. C'était Septime, et il lui offrit la gemme, mais refusa de l'épouser, disant qu'elle avait bien trop de fierté et que lui, il n'épouserait jamais qu'une femme "qui l'aimerait pour la beauté de son âme et pas pour la prestance de ses richesses".

Palladine se traîna à pied à travers Arven, pour arriver à Ibelin plus d'un an plus tard, les pieds tailladés et en loques, pour confesser son trop grand orgueil et offrir sa main et son cœur à Septime.

Leur mariage dura plus de quarante ans et reste encore aujourd'hui inscrit dans les contes et légendes d'Arven. Parfois, on dit de jeunes gens que "ils sont Palladine et Septime" pour dire qu'ils sont faits l'un pour l'autre et que le destin lui-même ne saurait les séparer.

Question de Castiel : Pourquoi les femmes de Sombreciel sont-elles toujours voilées ?

Réponse : L'année où Sombreciel a rejoint l'Empire, peu après la Fondation, le duc Crispin promulgua un décret obligeant les femmes à sortir de chez elles étroitement voilées : il redoutait que les habitants des autres duchés ne soient emplis de "pensées impures" en les voyant à visage découvert et et souhaitait éviter que ses sujettes ne soient importunées par des attentions malvenues et inconvenantes. Cette coutume est encore d'actualité aujourd'hui, même si ses origines sont entrées dans la légende et qu'elle sert principalement la coquetterie des Cielsombroises qui sont par nature peu farouches.

(edit Castiel : même que j'avais deviné )

Han Louis nous sommes comme Palladine et Septime

Et moi je dis qu'elle avait les yeux bleus leur mère

Tiens, j'ai une question !
Pour les Saldenow ne respectent-ils pas la reprise de la première lettre du prénom pour leurs enfants ?

MOUA.

Dis, Svanhilde, outre moi qui peut pas piffer ce con d'Anthim, est-ce qu'il y a eu des... différends marquants, entre Sombreciel et d'autres duchés ? Des rancunes, un duc qui a décidé d'en prendre un autre en grippe ?

Lisbeth : Il n'y a pas de "règle" établie pour les noms des frères et sœurs. J'ajouterais que la famille Saldenow est à part parmi les lignées des têtes couronnées d'Arven...

Castiel : Hum. L'histoire de Sombreciel est marquée par ses brouilles avec les autres duchés, la lignée de Sombreflamme n'étant pas réputée pour sa stabilité Là tout de suite, ta question m'évoque la légende de la fiancée volée - mais ça fait partie des mythes et légendes qui précèdent la Fondation, à l'époque où les duchés étaient des royaumes.
On raconte que le Roi-Corbeau, souverain d'Erebor, s'éprit d'une jeune sylphide dont la beauté faisait pâlir de jalousie les étoiles. Or, cette merveilleuse créature était promise en mariage au Seigneur des Nuées, roi se Sombreciel, et qu'ils s'aimaient d'un amour plus fort que les fondations du monde. Le Roi-Corbeau n'en eut cure et chipa la fiancée - Sombreciel s'allia au peuple des sylphides et entra en guerre pour défendre son roi et sa future reine. Le conflit dura des années, et lorsqu'il se termina, il ne restait plus une seule sylphide en vie - la belle fiancée avait péri, dernière des siennes massacrées, pour sauver la vie de son fiancé. C'est depuis ce jour qu'Erebor et Sombreciel ne s'apprécient guère, et la mort des sylphides signa la disparition définitive de toute forêt en Erebor. Ce fut également le début d'une longue tradition voulant que les Sombreflamme n'aient aucun scrupule à s'approcher un peu trop près de la femme d'autrui.

C'est vraiment triste. J'ai bien raison de ne pas aimer les Erebiens *hrm*

Pourquoi les Saldenow sont à part ? Ça vient d'Audacia ? C'est lié ?

Pourquoi les Saldenow sont à part ? Ça vient d'Audacia ? C'est lié ?

Ouiiii
A l'origine, la famille régnante d'Ansemer était les... d'Ansemer. En l'année 248, néanmoins, le duc régnant devint fou et ferma ses frontières avant de réduire en esclavage ses sujets. Le secours vint de la nation pirate, qui se révolta et entra en guerre contre Ansemer, avant d'abattre le duc fou. Les habitants, pour la seule et unique fois de leur histoire, acclamèrent les pirates - et c'est Clart Saldenow, capitaine du navire Audacia qui avait mené la bataille finale à qui l'on offrit la couronne ducale. Depuis ce jour, Port-Sombre s'appelle Port-Liberté et il y a traditionnellement un quai où les navires pirates peuvent aborder et faire commerce - toutefois, s'ils dépassent l'entrée du quai, ils sont arrêtés. La légende de l'Audacia se perpétue depuis ce jour et la flotte pirate compte toujours un navire de ce nom - mais c'est une autre histoire !

Je vais alimenter ce livre de mes questions

J'aime bien la partie Langage, mais je sais pas quoi demander *sort* Ou, tiens : y a-t-il une coutume funky quelconque en Bellifère ? On n'en connaît pas assez sur ce duché à mon goût, ils sont louaings *sort*

Une "coutume funky de Bellifère"

Y'a une coutume qui peut sembler barbare à ces prétentieux de cielsombrois, oui
Dans la noblesse, lorsqu'un Belliférien souhaite épouser une femme, il doit la conquérir. Pas avec des fleurs et des cadeaux, non non : la conquérir, l'arme à la main ! C'est-à-dire qu'il doit se débrouiller pour enlever la belle de sa demeure familiale, avec l'armada de pères, oncles, frères, cousins et autres neveux entre elle et lui, armés jusqu'aux dents, et pas forcément dans les meilleures dispositions... C'est de là que vient l'expression : "mieux défendu qu'une vierge de guerre", qui signifie : "wesh mec ton plan est encore plus foireux qu'enlever une belliférienne chez elle !"

Quelle est la moyenne d'âge de longévité des ducs de Sombreciel ? Juste pour savoir.

Hé bien en fait cela dépend en gros de l'âge auquel ils prennent la couronne.
Plus ils la prennent jeune, moins ils vivent longtemps : une fois duc, on s'abrutit de drogues et de plaisirs, et le corps se délabre...

Concernant Castiel, je dirais que ses années à la Cour lui ont sûrement triplé son espérance de vie.

Qu'en est-il de la perception de l'homosexualité en Arven ?

Concernant l'homosexualité, cela dépend des duchés, c'est perçu différemment selon les cultures de chacun.

En Sombreciel, ça ne choque personne (étonnant, je sais). En Ansemer et en Erebor, c'est toléré, les gens se font discrets mais n'ont pas honte, c'est plus de la pudeur. En Nightingale, Lagrance, Outrevent et Cibella, c'est assez mal perçu. En Bellifère, les homosexuels sont arrêtés et condamnés à des peines pour outrage aux mœurs.

Y'a-t-il QUELQUE CHOSE qui choque les Cielsombrois XDDD ? Genre, dans les moeurs ?

Oui. L'abstinence.



Pour eux, c'est une insulte profonde à la beauté de la vie !

Quels étaient exactement les termes du pacte entre les Dragons et les hommes, à l'origine de la Fondation ?

Avant le Pacte, les dragons vivaient en parallèle des hommes, déchirés par une guerre intestine entre ceux qui voulaient prendre le pouvoir sur les hommes et diriger leurs terres avec sagesse et tolérance, et ceux qui voulaient conquérir les hommes pour les réduire en esclavage. Le Pacte a été créé entre l'un des Patriarches dragons, las de tous ces conflits, et l'Archimage de Nightingale Sartorien : ensemble, ils sont enchaîné l'essence même des Dragons pour les confiner en Nightingale, sur les terres de Dragonvale. Ce faisant, ils ont modifié l'équilibre de la vie en Arven, et pour que l'énergie libérée ne détruise pas les hommes, ils ont créé les Familiers. Il y a donc un peu de Dragon dans le lien qui unit chaque sorcier à son Familier.

A la Fondation, quelques années plus tôt, c'est un clan de dragons pacifistes qui est intervenu par le biais de Sartorien et des magiciens galliens pour venir en aide à Eilenn.

Pour les termes exacts, tu verras ça... plus tard

Coucou cey moi

J'ai envie d'explorer un peu Lagrance, là. Et côté... us et coutumes, tiens :3 Y a-t-il une fête, ou une tradition, un peu 'particulière', chez les Lagrans ?

Et : Lysandra d'Outrevent avait-elle les yeux bleus ?

Le rituel de la Vierge du Printemps

Jusqu'à l’avènement d'Augustus, il y avait une pratique un peu barbare chez les Lagrans. Lagrance, c'est le duché des Jardins : et l'un d'entre eux particulièrement était connu et réputé pour la grande beauté de ses fleurs. On l'appelait le Jardin Carmin, car seules des fleurs rouges y poussaient. Non pas par choix des jardiniers : ils avaient soin, au contraire, de planter des fleurs de toutes les couleurs, mais elles s'épanouissaient toujours d'un rouge profond. A son couronnement, Augustus révéla qu'à chaque équinoxe de printemps, des mages allaient y sacrifier une vierge dans un sombre rituel dont l'origine remonte à la nuit des temps, et que c'est ce sang versé chaque année qui donnait sa couleur aux fleurs, et qui assurait fertilité à tous les jardins du duché. En vérité, chaque sacrifice était volontaire, et les esprits des sacrifiées atteignaient un était de sérénité absolu, avant de se réincarner en esprits protecteurs des plantes et des forêts - mais cela, le roi ne le révéla pas. Abolissant cette coutume, il a "délivré" les Lagrans de ce sacrifice dont ils n'avaient pas connaissance : mais depuis, plus rien ne pousse dans le Jardin Carmin que l'on prétend hanté par les âmes de celles qui y ont péri, et le duché lentement devient de plus en plus stérile.

(Lysandra avait les yeux vairons - un vert, un bleu. C'était une tante de Gaëtane et Gabrielle de Salvemont, soeur cadette du duc Armand).

Et après les Lagrans nous font croire qu'ils sont civilisés

Moi je voudrais une coutume erebienne, on en a pas encore

RITUEL DU MARIAGE CHEZ LES EREBIENS.

La cérémonie se passe nécessairement là où le sable et le roc se rencontrent, à la frontière entre le désert et la montagne. L'intégralité des familles est invitée, et dans ce peuple de nomades un mariage se prépare donc plusieurs semaines en avance pour laisser à toutes les invitations le temps d'arriver à destination, et aux invités le temps d'arriver !

Les mariés, contrairement aux sept autres duchés, ne laissent pas leurs poignets être liés : pour eux, cela symboliserait des chaînes, et c'est un peuple fier où le mariage se fait de plein gré, et où la confiance entre époux est souveraine, se passant donc de lien physique. A la place, ils échangent un présent symbolisant l'endroit d'où ils viennent, qui ajouté aux possessions du conjoint en fait un membre de la famille à part entière.

Vous avez été sages, et on a plein de nouveaux, alors je vous offre la Légende de la Rose Écarlate, telle qu'elle est racontée dans les contes populaires d'Arven.


Il était une fois, longtemps avant la Fondation, et bien longtemps avant le Pacte... A l'époque où les Duchés n'existaient pas encore, et où même les royaumes unifiés par Eilenn portaient d'autres noms, en ces temps reculés où les Dragons foulaient librement le sol d'Arven et régnaient en maîtres absolus sur les cieux, de noirs esprits aux inavouables desseins se rencontrèrent et s'entendirent pour briser l'harmonie du monde. Ils étaient fiers, et ils étaient puissants, les combattants de la Rose Écarlate, mais leurs âmes baignaient dans le sang, et ils ne rêvaient que de conquête et de mort, avides de pouvoir et de renommée. Dans leur quête immodérée de puissance et de gloire, ils avaient petit à petit soumis tout le continent à leur couronne, chacun dans leur royaumes respectifs. Arven alors se divisait en deux terres, l'une aussi puissante que l'autre, qui au lieu de se faire la guerre décidèrent un jour de plier les Dragons sous leur joug, pour dominer tous les êtes conscients de la Création. Grande était leur folie ! Qui aurait pu deviner que les enfants chéris de la lumière pourraient ainsi grandir pour devenir d'aussi grands ennemis de la Nature et de ses principes ? Voici l'histoire de la Rose Écarlate...

Ibélène, le royaume de la Lune, caressé par l'inspiration souveraine des philosophes et des artistes, domaine de l'esprit et de la réflexion. C'était un endroit où les penseurs affluaient et où l'art ancestral de la magie gagnait ses lettres de noblesses : et si le roi ou la reine ne pouvait être que dépourvu de magie pour mieux se focaliser sur le poids de la couronne, son époux ou son épouse toujours était de lignée magicienne, afin que les enfants du trône connaissent chaque revers de la médaille qu'ils naissaient pour porter. A chaque génération, un enfant dénué de magie venait à voir le jour dans les berceaux royaux, et cet enfant-là serait roi – ainsi naquit Hypérion, petit prince adulé par ses sujets, aussi fantasque et imprévisible que pouvait l'être le peuple d'Ibélène. Il grandit dans la tranquillité des têtes couronnées, et dans sa seizième année on lui donna pour épouse Astrée, magicienne émérite malgré son jeune âge, qui ferait pour Ibélène une reine magnifique. Dans leur vingtième année, ils montèrent sur le trône – et la guerre commença.

Faërie, le royaume du Soleil, baigné dans les caresses de l'astre du jour, glorieux et solennel, domaine des armes et du courage. Havre de science pour les arts du combat et de la création, l'on y créait mille merveilles défiant l'imagination, nées de la main des hommes et de leur savoir-faire. Gouverné par des rois-sorciers qui prenaient toujours pour reines des femmes dépourvues de magie, il prospérait dans la plénitude de son âge d'or. Ainsi naquit dans la paix Oberon de Faërie qui monta sur le trône dans sa vingt-deuxième année, prenant pour femme la douce reine Titania, dénuée de tout magie comme l'exigeait la tradition, mais dotée de profondes qualités humaines. A l'avènement des enfants-souverains d'Ibélène cependant, la soif de conquête des rois et reines du continent se réveilla : chacun voyant en l'autre un adversaire inapte et faible, Ibélène et Faërie se lancèrent dans l'une de ces guerres désastreuses qui devait durer dix années et n'apporter que la désolation dans le peuple des hommes.

L'entourage des couples souverains ne les disposait guère à la paix, il faut bien le reconnaître.

A Ibélène, le roi Hypérion était tombé sous la coupe d'un aventurier mystique aux délires de grandeur qui s'imaginait déjà régner sur le continent entier : il s'appelait Japet, et on le surnomma le Potier car il cachait sans cesse quelque nouveau tour de magie dans les petits pots d'argile qu'il façonnait. Son épouse Astrée, jouet des dames dont elle s'entourait, avait pris en affection une pirate flamboyante et avide de sang, Rhéa, qu'elle fit dame de Brémont, et leurs deux dames de compagnie s'entendirent pour les inciter à plonger le royaume dans le chaos. La chute d'Ibélène dut certainement beaucoup aux murmures obséquieux de Mnémosyne Apostaline et Ambrosia Rêveplume...

A Faërie, c'était encore pire, si tant est que cela puisse être possible. Oberon s'était entiché de sa favorite, Armésine Contrepoint, et lorsqu'il délaissa sa reine elle tomba dans les bras de son amour de jeunesse : Odin d'Orcellier, guerrier fier et renommé dont la bravoure n'était plus à prouver. Armésine voulait être reine, mais Titania s'obstinait : l'une et l'autre se craignant mutuellement, chacune avait engagé un garde du corps qui faisait des repas mondains un rassemblement armé jusqu'aux dents. Jusqu'à quel point Sylvestre Prestelame et Oceanus Forceflot veillaient-ils sur les corps de leurs maîtresses, nul ne put jamais l'établir, mais la cour de Faërie était devenue un cloaque décadent.

Les deux royaumes sûrement se seraient entre-tués, si dans leur malice abominable les souverains n'avaient eu cette idée de faire la paix pour s'en prendre à ceux qui leur barraient le passage dans leur quête de gloire : les Dragons, qui dans leur sagesse immémoriale s'étaient tenus à l'écart de ces futiles querelles humaines. A Ibélène, la Rose Noire vit le jour au cœur de la nuit, au moment même où la Rose Blanche se créait dans la lumière de Faërie, et au bout de quelques mois ils s'unifièrent, signant le traité de leurs douze sangs impies, et prenant le nom de Rose Écarlate. Leur folie alors n'eut plus de limite : s'attaquant aux Dragons dans leur majesté, ils déchaînèrent leur magie et leurs armes contre eux, commettant le pire des sacrilèges en attendant à la vie de créatures bien plus nobles qu'eux.

Anéantie, Ibélène – détruite, Faërie. Les royaumes s'effondrèrent, et le chaos régna, tandis que les Dragons déchaînaient leur colère sur les douze sacrilèges qu'ils emprisonnèrent pour le restant de leur vie, afin de leur infliger à loisir les mille châtiments mérités par leur conduite impardonnable. Sous la Lune, naquirent d'abord Nightingale puis Sombreciel, et le Soleil bénit Outrevent et Ansemer. Entre l'ombre et la lumière, virent le jour plus tard Cibella et Lagrance, puis Erebor et Bellifère. Les huit royaumes fondateurs étaient nés, et leur existence indépendante de plusieurs siècles ne faisait que commencer, dans les prémices de l'histoire d'Arven tel qu'il fut fondé, presque un millénaire plus tard.

Quant à la Rose Écarlate, la légende dit que le cours de leurs vies ne s'est jamais fini, et qu'un jour ils seront libres à nouveau d'arpenter les plaines, messagers de l'Apocalypse et hérauts funestes de la fin des temps...


Voici donc l'histoire traditionnelle qui inspira un jeu très apprécié et répandu en Arven : celui des échecs ! La tradition populaire a fait de la Rose Noire les pièces noires, et de la Rose Blanche les pièces blanches, s'affrontant sur un échiquier représentant le continent tel qu'il était alors. Il existe des jeux pour toutes les classes sociales : les plus basiques sont en simple pierre ou bois, les plus ouvragés sont faits de métaux précieux et raffinés. Voici la correspondance établie entre chaque personnage de la légende et la pièce qui le représente :

LES PIECES NOIRES
Le roi → Hypérion d'Ibélène
La reine → Astrée d'Ibélène
Le fou → Rhéa de Brémont
La tour → Mnémosyne Apostaline
Le cavalier → Ambrosia Rêveplume
Le pion → Japet le Potier

LES PIECES BLANCHES
Le roi → Oberon de Faërie
La reine → Titania de Faërie
Le fou → Oceanus Forceflot
La tour → Sylvestre Prestelame
Le cavalier → Odin d'Orcellier
Le pion → Armésine Contrepoint


Expressions populaires en rapport avec la Rose Écarlate, péjoratives ou mélioratives selon l'intonation/la situation :

« Fier comme Hypérion » : doté d'un ego susceptible et d'un caractère très fort.
« Un sacrifice d'Astrée » : un sacrifice immense.
« Plus farouche qu'une Ambrosia » : une femme bien plus indépendante qu'il n'est convenable.
« Avoir l'œil de Mnémosyne » : être très attentif et ne louper aucun détail.
« Rhéa l'a emporté(e) » : se dit d'une personne devenue folle ou incohérente.
« Un jouet de Japet » : une personne influençable.
« Droit comme Obéron » : fidèle à ses convictions.
« Avoir la main de Titania » : être compatissant et compréhensif.
« Être un vrai Sylvestre » : obéir à tout ordre sans se poser de question.
« Jouer l'Oceanus » : se préoccuper d'une personne et en prendre soin.
« Un Odin-né » : se dit d'un homme rencontrant beaucoup de succès auprès des femmes.
« Une fille d'Armésine » : se dit d'une femme rencontrant beaucoup de succès auprès des hommes... et se faisant payer pour ça.


Merci pour votre attention ! J'espère que cette légende vous a plu. Vous remarquez quelque chose d'étrange dans tout cela ? Vous avez encore un mois et demi pour y songer...

N'ésitez pas à donner votre avis !